Cinquième rapport législatif annuel (2024) conformément à l'article 10 de la Loi sur le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, Lois du Canada, chapitre 29, 2019

Table des matières

Message des ministres

L'honorable Gary Anandasangaree

La réconciliation est au cœur de ce que nous faisons, guidée par le principe selon lequel les peuples autochtones ont le droit à l'autodétermination et à l'autogouvernance.

Le ministre des Affaires du Nord et moi-même présentons conjointement le rapport 2023-24 sur les mesures prises pour soutenir la réconciliation et faire progresser l'autodétermination autochtone. Ce rapport met en évidence les progrès réalisés par le ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord en collaboration avec les Premières Nations, les Inuits, les Métis et les partenaires des traités modernes entre le 1er avril 2023 et le 31 mars 2024. Le rapport souligne également les domaines dans lesquels nous avons encore du travail à faire.

Ce sont les dirigeants et les communautés autochtones qui comprennent le mieux leurs besoins. Les travaux menés en partenariat continuent de progresser avec les Premières nations, les Inuits et les Métis par l'intermédiaire des mécanismes bilatéraux permanents établis, de la mise en œuvre d'autres accords avec les organisations autochtones et des traités modernes sue l'autonomie gouvernementale. Nous poursuivons les discussions de nation à nation, d'Inuit à la couronne et de gouvernement à gouvernement avec des partenaires de partout au pays sur des solutions qui remédient les torts du passé, font progresser les priorités communes, reconnaissent et mettent en œuvre les droits des autochtones et soutiennent l'autodétermination.

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtonesa guidé le travail du ministère au cours de l'année écoulée. La publication du plan d'action historique de la loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones a initié un travail générationnel et transformationnel qui fera avancer la réconciliation. L'un des éléments clés du plan d'action de la loi sur la Déclaration des Nations Unies est la progression de la réconciliation grâce à la clarté et la transparence des activités ministérielles. RCAANC a élaboré et mis en œuvre un cadre de suivi et de coordination des 55 mesures du Plan d'action dans lesquelles il joue un rôle clé et, à ce jour, 75 % d'entre elles sont en cours de réalisation. Le ministère continuera également à soutenir les mesures prises par d'autres ministères et celles qui influencent les initiatives pangouvernementales. Les mesures du plan d'action seront mises en œuvre grâce à la consultation et à la coopération avec les partenaires autochtones pertinents. Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a également travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la Justice pour élaborer le chapitre 5 du plan d'action, qui est consacré aux priorités des partenaires des traités modernes autochtones. Le chapitre 5 fera avancer le programme de réforme de la mise en œuvre au niveau fédéral, qui s'inscrit dans le cadre de la Politique de collaboration pour la mise en œuvre des traités modernes du Canada.

Le ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord continue d'appuyer l'approche pangouvernementale visant à mettre pleinement en œuvre les Appels à l'action de la Commission de vérité et de réconciliation, qui visent à remédier aux séquelles des pensionnats indiens et à faire progresser la réconciliation. Au cours de l'année écoulée, le projet de loi C-29, Loi prévoyant la création du Conseil national de réconciliation, a été étudié par la Chambre des communes et le Sénat. Cette loi répond à l'appel à l'action 53, qui demande l'établissement d'un Conseil national de réconciliation, et positionne le gouvernement du Canada pour répondre aux appels à l'action 54-56. En 2023-24, pour faire avancer la mise en œuvre les appels à l'action 72-76, le ministère a fourni au Centre national pour la vérité et la réconciliation 490 000 $ en financement de durabilité et 2,2 millions de dollars pour mettre à jour et tenir le registre national des décès des élèves des pensionnats indiens (appel à l'action 72) et pour élaborer et tenir le registre en ligne des cimetières des pensionnats indiens (appel à l'action 73). En réponse aux appels à l'action 74-76, en 2023-24, 96,3 millions de dollars ont été alloués à 41 nouvelles initiatives et 78 initiatives en cours pour documenter et localiser les enfants disparus et les lieux de sépulture non marqués associés aux anciens pensionnats. Depuis le lancement du Fonds communautaire de soutien pour les enfants disparus dans les pensionnats indiens en juin 2021, au 31 mars 2024, un total de 146 ententes de financement ont été mis en place, fournissant plus de 216,6 millions de dollars aux communautés et organisations autochtones pour soutenir les initiatives dirigées par les communautés et centrées sur les survivants pour documenter, localiser et commémorer les enfants disparus et les lieux de sépulture non marqués associés aux anciens pensionnats.

La vie des femmes, des filles, des personnes bispirituelles et des personnes de sexe différent est précieuse et doit être protégée. La violence à laquelle ces communautés sont confrontées est une crise nationale, enracinée dans un héritage honteux de racisme et de discrimination systémique. Nous demeurons déterminés à mettre fin à cette crise. Grâce à la Voie fédérale concernant les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparus et assassinées, nous répondons aux appels à la justice de l'Enquête nationale et mettons fin à cette crise. En juin 2023, nous avons publié notre deuxième rapport d'étape annuel sur la Voie fédérale, détaillant les progrès réalisés par le gouvernement dans sa réponse aux appels à la justice et résumant nos efforts pour répondre aux besoins immédiats et à long terme. En février 2024, nous avons tenu notre deuxième table ronde annuelle autochtones-fédérale-provinciale-territoriale, qui a donné lieu à des conversations fructueuses, notamment sur l'avancement des travaux relatifs aux appels à la justice 1.7 et 1.10 afin d'améliorer la surveillance et la responsabilisation, et sur l'élaboration d'une Alerte Robe Rouge.

Au cours de l'année écoulée, nous avons continué à remédier aux torts du passé en réglant les revendications particulières en suspens par des règlements négociés à un rythme accéléré. Au cours de l'exercice 2023-2024, 42 revendications ont été réglées, pour un total de 2,5 milliards de dollars d'indemnités versées aux Premières Nations de l'ensemble du pays. Neuf de ces demandes portent sur des prestations agricoles qui ont été réglées pour un montant total de 975 millions de dollars.

Le ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord continue également de respecter ses relations en vertu des traités, y compris la mise en œuvre des accords existants et en faisant progresser les nouveaux traités modernes, les Accords d'autonomie gouvernementale des Autochtones et en respectant les engagements découlant des traités historiques. Cela comprend le développement de la Politique collaborative de mise en œuvre des traités modernes du Canada en organisant le premier forum intergouvernemental des dirigeants des traités modernes et des gouvernements autonomes, le Premier Ministre et les ministres du Cabinet, et en élaborant conjointement un commissaire chargé de la mise en œuvre des traités modernes, afin d'améliorer la transparence et la responsabilisation concernant la mise en œuvre des traités modernes.

Le Canada et la nation Whitecap Dakota ont signé un traité sur l'autonomie gouvernementale reconnaissant la nation Whitecap Dakota/Wapaha Ska Dakota Oyate, qui reconnaît le droit inhérent de la nation Whitecap Dakota à l'autonomie gouvernementale. En mars 2024, le Canada a conclu un accord avec les Premières nations Robinson-Huron, conjointement avec le gouvernement de l'Ontario, en ce qui concerne leur demande de longue date pour l'augmentation des annuités découlant du traité, ce qui aidera les Premières nations Robinson-Huron à investir dans un avenir meilleur pour leurs communautés et à développer les économies locales sur le territoire visé par le traité. En Colombie-Britannique, des étapes importantes ont été franchies pour huit traités. Pour les Kitselas, Kitsumkalum, et K'ómoks, nous avons conclu une entente sur une offre de terres et d'argent et nous avons paraphé les projets de traités en juin et juillet de cette année. Avec l'Association du traité Te'mexw, représentant ses cinq nations membres : Beecher Bay (SC'IA⁄NEW), Malahat, Songhees, Snaw-Naw-As, et T'Sou-ke, nous avons également conclu une offre finale de terres et d'argent ainsi qu'un accord avec les négociateurs en chef, et nous prévoyons de parapher les projets de traités au printemps prochain. Notre travail avec la nation Haïda a mené le Canada à signer un accord de reconnaissance de la nation Haïda et à déposer le projet de loi S-16, la Loi sur la reconnaissance de la nation Haïda.

Au cours de l'exercice 2023-2024, nous avons fait progresser les structures institutionnelles et la gouvernance autochtone dans l'esprit de l'autodétermination. Le 20 juin 2023, le projet de loi C-45, Loi modifiant la Loi sur la gestion financière des Premières nations a reçu la sanction royale. Ce projet de loi, élaboré conjointement avec les institutions de gestion financière des Premières nations et le Conseil de développement de l'Institut d'infrastructure des Premières nations, élargit et modernise les mandats de la Commission de la fiscalité des Premières Nations et du Conseil de gestion financière des Premières Nations.

L'accès à des logements sûrs et abordables demeure essentiel pour améliorer la santé et les résultats sociaux tout en assurant un meilleur avenir aux peuples et aux communautés autochtones. C'est pourquoi le budget 2023 a engagé 4 milliards de dollars sur sept ans, à partir de 2023-24, pour mettre en œuvre une stratégie conjointe sur le logement des Autochtones en milieux urbaines, rurales et nordiques (URN) qui s'appuiera sur le financement existant et fera en sorte que les fonds soient versés directement à nos partenaires. Nous continuerons d'appuyer les solutions de logement autodéterminées, car nous savons que les partenaires autochtones savent ce qu'il faut faire pour répondre aux besoins de leurs citoyens en matière de logement et pour aider à combler le déficit de logements.

Bien que nous ayons réalisé des progrès considérables en collaboration avec nos partenaires autochtones, nous savons qu'il reste encore beaucoup à faire. Nous sommes impatients de renforcer nos relations avec nos partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin de faire progresser leurs priorités et leurs visions les plus importantes pour eux.

L'honorable Gary Anandasangaree, C.P., député
Ministre des relations Couronne-Autochtones

L'honorable Dan Vandal

Le ministre des Relations Couronne-Autochtones et moi sommes fiers de présenter le cinquième rapport annuel sur les mesures prises pour soutenir la réconciliation et faire progresser l'autodétermination des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Le rapport suivant fait état du travail effectué en collaboration avec les partenaires autochtones, territoriaux et provinciaux entre le 1er avril 2023 et le 31 mars 2024, afin de répondre aux besoins uniques des communautés et des groupes autochtones, y compris ceux qui vivent dans le Nord. Il est important de noter que ce rapport identifie également les domaines nécessitant des efforts supplémentaires.

Au cours de l'année écoulée, le gouvernement du Canada a poursuivi son travail avec ses partenaires du Nord sur des initiatives qui contribuent à la mise en œuvre des buts et objectifs du Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord. La réconciliation est à la fois un objectif spécifique du Cadre et un principe fondamental qui sous-tend les discussions et les travaux en cours dans tous les autres domaines.

Au cours de la dernière année, le Ministère a fait des progrès considérables pour assurer une participation significative aux processus d'évaluation d'impact et de prise de décision en matière de réglementation, et il a réussi à établir des ententes de cogestion et de revenus tirés des ressources, tels que l'accord pour la gestion et la réglementation partagées des ressources pétrolières dans la région de l'Arctique de l'Ouest - Tariuq. Cet Accord, le premier de son genre auquel participe à part entière un gouvernement inuit, soutient l'autodétermination des Inuvialuit et représente la réconciliation en action. La signature et la mise en œuvre de l'accord sur la dévolution des terres et des ressources du Nunavut ont également constitué une avancée significative et historique en matière d'autodétermination. Cet événement marquant et la mise en œuvre continue de l'Accord illustrent l'effort de collaboration visant à assurer le bien-être économique, social et culturel des Nunavummiut. Le transfert de la responsabilité de la gestion des terres et des ressources au gouvernement du Nunavut garantit que les pouvoirs de décision sont entre les mains des Nunavummiut, ce qui créera des emplois, des opportunités, des investissements et une plus grande prospérité pour les générations à venir.

Les peuples autochtones utilisent les systèmes de connaissances, les modes de connaissance et les sciences autochtones pour ouvrir la voie à un avenir plus résilient aux changements climatiques grâce à la surveillance du climat, aux solutions d'adaptation et à une transition vers l'énergie propre. Cette année, le gouvernement du Canada a réalisé des avancées significatives avec les partenaires des Premières nations, des Inuits et des Métis sur un programme de leadership autochtone pour soutenir l'action climatique et des stratégies fondées sur les distinctions qui garantissent que les peuples autochtones disposent des ressources et des pouvoirs nécessaires pour mener une action autodéterminée en matière de climat. Le Fonds de leadership autochtone pour soutenir l'action climatique définira une approche à long terme pour notre partenariat sur le climat—une approche qui soutient et met en œuvre le droit des peuples autochtones à l'autodétermination et le droit de participer à la prise de décision, et qui garantit l'accès à un financement prévisible pour l'action climatique.

En mettant en place un programme de leadership autochtone pour soutenir l'action climatique, le Canada met en œuvre la mesure 46 du plan d'action de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, tout en prenant les mesures nécessaires pour lutter contre le changement climatique, créer une prospérité économique et bâtir un avenir solide, sain et durable pour les communautés et les groupes autochtones de tout le Canada. Il est essentiel de continuer à investir et à soutenir le leadership autochtone en matière de climat pour faire progresser l'autodétermination et la réconciliation et pour réaliser les changements fondamentaux nécessaires pour lutter contre le changement climatique.

Le travail avec les partenaires autochtones et les populations du Nord sur la sécurité alimentaire dans le Nord se poursuit et le programme Nutrition Nord Canada est un élément clé de notre réponse. Avec l'appui de la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs et la Subvention pour les programmes alimentaires des communautés, les organisations autochtones et les gouvernements bénéficiaires mettent en œuvre leurs propres solutions pour améliorer la sécurité alimentaire dans 112 collectivités du Nord. Des organisations telles que les banques alimentaires et les organismes de bienfaisance sont désormais admissibles au programme élargi, ce qui permet d'acheminer de la nourriture aux communautés nordiques les plus vulnérables et les plus isolées. La subvention de recherche sur la sécurité alimentaire de Nutrition Nord Canada soutient également cinq projets de recherche menés par des Autochtones afin de contribuer à l'amélioration continue du programme et de lutter contre l'insécurité alimentaire en veillant à ce que les organisations et les communautés nordiques élaborent des solutions fondées sur leurs priorités. Les subventions accordées pour les aliments et les produits de première nécessité sont quotidiennement répercutées sur les consommateurs et contribuent à réduire le coût des aliments et à rendre la vie plus abordable.

Je suis fier du travail accompli au cours de l'année écoulée, même s'il reste encore beaucoup à faire pour faire progresser la réconciliation et assurer l'autodétermination des peuples autochtones dans tout le Nord. Le ministère continuera à relever les nombreux défis distincts auxquels est confronté le Nord et à faire progresser les priorités uniques et essentielles de nos partenaires afin de rendre le Nord plus prospère et d'assurer un meilleur avenir à tous.

L'honorable Dan Vandal, c.p., député
Ministre des affaires du Nord, ministre responsable de Développement économique des Prairies Canada et ministre responsable de l'Agence canadienne de développement économique du Nord

Introduction

Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) a été officiellement créé le 15 juillet 2019, avec l'entrée en vigueur de la Loi sur le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord (la Loi). En vertu de la Loi, le ministre doit déposer un rapport sur les mesures prises pour faire progresser l'autodétermination et la réconciliation avec les peuples autochtones - Premières Nations, Inuit et Métis - devant chaque chambre du Parlement, dans les trois mois suivant la fin de  ou, si la chambre ne siège pas à ce moment-là, dans les quinze premiers jours de la prochaine session de la chambre.

Le gouvernement du Canada en entier a la responsabilité d'établir une relation renouvelée de nation à nation, entre la Couronne et les Inuit, et de gouvernement à gouvernement qui est axée sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat en tant que fondement d'un changement transformateur. Le gouvernement s'engage aussi entièrement envers cette cause. La réconciliation consiste à reconnaître et à aborder le passé, à créer les conditions systémiques nécessaires à la reconnaissance et à la mise en œuvre des droits autochtones, à soutenir les visions autochtones de l'autodétermination, à transformer la prestation de services et à combler les écarts socio-économiques afin que les peuples autochtones puissent parvenir à une égalité et à une prospérité réelles.

En août 2017, le premier ministre a annoncé la dissolution d'Affaires autochtones et du Nord Canada et la création de deux nouveaux ministères afin de mieux répondre aux besoins et aux aspirations des Premières Nations, des Inuit et des Métis, comme l'a recommandé la Commission royale sur les Peuples autochtones. Ces deux ministères, officiellement créés en 2019, sont Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) et Services aux Autochtones Canada (SAC). Bien que les deux ministères soient officiellement des entités indépendantes l'une de l'autre, elles continuent de collaborer étroitement pour veiller à ce que le gouvernement du Canada respecte ses obligations et ses engagements à l'égard des Premières Nations, des Inuit et des Métis et s'acquitte des responsabilités constitutionnelles qui incombent au gouvernement fédéral dans le Nord.

Les travaux de RCAANC relèvent du ministre des Relations Couronne-Autochtones et du ministre des Affaires du Nord, qui, en 2023-2024, est également le ministre responsable du Développement économique Canada pour les Prairies et de l'Agence canadienne de développement économique du Nord. Le mandat du ministère est donc divisé en deux responsabilités principales - 1) les relations Couronne-Autochtones et 2) les affaires du Nord - qui comprennent :

Le mandat général et les vastes responsabilités du ministère sont façonnés par des siècles d'histoire et des défis démographiques et géographiques particuliers. Lors de la création du ministère, il y a cinq ans, le ministre des Relations Couronne-Autochtones a été chargé de diriger une approche pangouvernementale visant à établir une relation renouvelée de nation à nation, de gouvernement à gouvernement et entre la Couronne et les Inuit avec les peuples autochtones, notamment en mettant en œuvre des processus bilatéraux permanents, en faisant progresser les politiques fondées sur les distinctions et en améliorant la capacité du gouvernement à prendre en compte les réalités propres aux peuples autochtones du Canada et à y répondre. La tâche comprenait l'augmentation du nombre de traités modernes complets et de nouvelles ententes d'autonomie gouvernementale d'une manière qui tient compte d'une approche de reconnaissance des droits et de la réconciliation ainsi que l'accélération des progrès concernant les droits existants et les tables de reconnaissance pour cerner les priorités pour des communautés autochtones individuelles. Le ministre des Affaires du Nord a également été chargé de diriger les travaux du gouvernement dans le Nord, de faire avancer les travaux sur un modèle de leadership arctique partagé et une nouvelle politique arctique pour le Canada, tout en soutenant les programmes du Nord, les institutions dirigeantes et les initiatives scientifiques.

Au cours des cinq premières années d'existence du ministère, des progrès ont été réalisés sur tous ces points. Les principales mesures prises sont les suivantes :

Aujourd'hui, RCAANC continue de diriger ou de coordonner le travail du gouvernement du Canada pour renforcer les relations avec les Premières Nations, les Inuit et les Métis en utilisant différentes approches pour respecter la situation particulière de chacun de ces trois groupes distincts. Le ministère, avec le soutien de Justice Canada, joue un rôle de premier plan en veillant à ce que le gouvernement du Canada respecte ses obligations telles qu'elles sont énoncées dans les accords et l'application de l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, qui prévoit la reconnaissance et l'affirmation constitutionnelles des droits des peuples autochtones et des droits issus des traités au Canada, ainsi que la mise en œuvre de la Loi sur la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (LDNUDPA).

RCAANC met en œuvre des mesures visant à faire progresser la réconciliation ou à soutenir l'autodétermination en partenariat avec des partenaires autochtones, y compris les organisations autochtones nationales, les organisations de femmes autochtones, les organisations autochtones locales et régionales et les détenteurs de droits.

Pour garantir une approche pangouvernementale, RCAANC effectue une grande partie de son travail en partenariat avec d'autres ministères, notamment Services aux Autochtones (SAC). Alors que le RCAANC est responsable de la décolonisation, de la modernisation et de la mise en place de structures institutionnelles et de gouvernance dirigées par les Autochtones pour soutenir la mise en œuvre de l'autodétermination des peuples autochtones, les principales responsabilités de SAC sont axées sur le financement, la transformation et le transfert de services de haute qualité au rythme et selon les modalités choisis par les peuples autochtones. Les domaines dans lesquels RCAANC et SAC collaborent sont mis en évidence tout au long du présent rapport.

Parvenir à la réconciliation

La réconciliation n'est pas un geste ponctuel assorti d'une échéance. Il s'agit d'un parcours de guérison, de respect et de compréhension qui dure toute une vie. Une partie essentielle du processus de réconciliation consiste à aborder les torts du passé, à fournir des réparations individuelles et collectives et à mettre en œuvre des mesures concrètes qui entraînent un changement important pour les communautés autochtones. Les peuples autochtones se réapproprient leur histoire, leurs récits, leurs cultures et leurs langues au moyen de mesures concrètes. Les non-autochtones commencent à comprendre et à accepter les véritables conséquences du passé et les souffrances subies par des générations d'Autochtones.

Ensemble, RCAANC et les partenaires autochtones poursuivent leur travail commun pour faire progresser la réconciliation grâce à une relation renouvelée de nation à nation, d'Inuit à Couronne et de gouvernement à gouvernement, fondée sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat. Les mesures fédérales en cours peuvent être classées sous les deux grandes catégories ci-dessous :

  • Réparer les relations endommagées, reconstituer des relations renouvelées et renforcées, réparer les torts du passé, reconnaître et affirmer les droits des Autochtones, faire respecter les obligations du Canada en matière de traités et de constitution;
  • Soutenir les peuples, les communautés et les nations autochtones dans l'élimination des disparités socio-économiques et des inégalités entre les peuples autochtones et le reste de la population canadienne en ciblant les écarts dans les résultats socio-économiques, en soutenant la revitalisation des langues et des cultures autochtones, en éliminant le racisme systémique et les autres obstacles, et en aidant les peuples autochtones à concrétiser leur vision de l'autodétermination.

Ces mesures sont guidées par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (la Déclaration de l'ONU), la Directive du procureur général du Canada sur les litiges civils mettant en cause les peuples autochtones, les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, le Plan d'action national pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées et l'initiative Voie fédérale, les Principes régissant la relation du Gouvernement du Canada avec les peuples autochtones, les décisions du Tribunal canadien des droits de la personne et le Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord. Ensemble, ces éléments façonnent les priorités, les investissements et les mesures du gouvernement fédéral pour guider notre chemin commun vers la réconciliation.

L'impératif d'investissements et d'actions en faveur de la réconciliation est profondément ancré dans l'histoire et l'héritage du colonialisme, dans l'activisme historique et continu des peuples autochtones qui défendent leurs droits et la justice sociale, et dans les cadres juridiques et constitutionnels du pays.

RCAANC reconnaît que si de nombreux progrès ont été accomplis dans la réalisation de son mandat avec les partenaires autochtones, il reste encore beaucoup à faire. En outre, un engagement permanent en faveur du dialogue, de la définition conjointe des priorités et du co-développement, de la décolonisation des structures et institutions fédérales, d'une consultation et d'un accommodement véritables, d'une résolution concertée des litiges et des revendications, et d'initiatives visant à informer et à mobiliser la population canadienne non-autochtone est essentiel à l'établissement de relations productives et respectueuses. La réconciliation est une responsabilité collective, partagée par toute la population canadienne. Le processus de réconciliation en cours et les relations du gouvernement fédéral avec les peuples, les communautés et les gouvernements autochtones sont, et resteront, des éléments durables du paysage canadien.

Progresser ensemble vers une plus grande autodétermination

Nous avons travaillé en partenariat avec les communautés et les organisations autochtones de manière à ce qu'elles soient reconnues et en mesure de gérer leurs propres affaires, de parvenir à l'autodétermination et d'atteindre la prospérité et le bien être. À l'heure actuelle, il y a plus de 150 tables où l'autonomie gouvernementale fait l'objet de négociations. Ces tables sont à différentes étapes du processus de négociation et, dans de nombreux cas, les négociations portent dans un même temps sur les traités modernes.

Depuis plus de 150 ans, les programmes et les services destinés aux communautés autochtones ont été ancrés dans une optique paternaliste selon laquelle le Canada devait jouer un rôle de tuteur. Par conséquent, ces programmes et services ont été conçus pour répondre principalement aux intérêts du Canada, sans tenir compte des besoins ou des priorités des Autochtones. Le transfert progressif des responsabilités par le gouvernement et le contrôle accru par les Autochtones de la conception, de la prestation et de la gestion des services aux communautés autochtones dans des domaines comme l'éducation, la santé, l'aide au revenu, l'eau potable, les infrastructures et les programmes sociaux sont des éléments essentiels de l'autodétermination, et relèvent en grande partie du mandat de SAC.

La mise en place d'institutions et d'une gouvernance dirigées par les Autochtones est une étape habilitante essentielle vers l'autodétermination des Autochtones. Il s'agit d'un principe fondamental de la Déclaration des Nations Unies. D'ailleurs, RCAANC s'est employé à mettre en place des mécanismes efficaces pour aider les peuples autochtones à faire progresser leur gouvernance et leurs institutions financières.

À l'article 4 de la Déclaration des Nations Unies, il est indiqué que « Les peuples autochtones, dans l'exercice de leur droit à l'autodétermination, ont le droit d'être autonomes et de s'administrer eux-mêmes pour tout ce qui touche à leurs affaires intérieures et locales, ainsi que de disposer des moyens de financer leurs activités autonomes. » À cet égard, des mesures fédérales visant à respecter et à soutenir le droit à l'autodétermination des peuples autochtones sont requises afin de renforcer les communautés autochtones en répondant aux besoins en matière de services publics de base, ainsi qu'en améliorant les possibilités économiques et l'accès aux terres et aux ressources. Dans le contexte des peuples autochtones au Canada, et comme l'indique la Déclaration des Nations Unies, l'autodétermination peut être définie comme étant la capacité à déterminer le statut politique et à poursuivre librement le développement économique, social et culturel.

Dans l'exercice de leur droit à l'autodétermination, les Premières Nations, les Inuit et les Métis peuvent exercer leur droit d'être autonomes et de s'administrer eux-mêmes dans leurs affaires intérieures et locales, ainsi que pour le financement de leurs fonctions autonomes. L'autodétermination peut être avancée de plusieurs façons, notamment : les traités (modernes et historiques); les ententes sur l'autonomie gouvernementale; les conventions sectorielles (p. ex., santé, éducation); des arrangements constructifs; la gouvernance locale et régionale; et la participation aux processus décisionnels (p. ex., les évaluations environnementales et les négociations de traités internationaux).

Une plus grande autodétermination facilitera également l'atteinte de l'égalité réelle entre les peuples autochtones et non-autochtones au Canada. L'égalité réelle, un principe juridique qui renvoie à l'atteinte de l'égalité véritable dans le cadre de la réalisation des résultats, peut être atteinte par un accès égal, des occasions égales et, le plus important, la prestation de services et d'avantages de manière à prendre en compte toutes les circonstances et tous les besoins uniques, tels que les désavantages culturels, sociaux, économiques et historiques, et en conformité avec les normes appropriées. Pour atteindre l'égalité réelle, il faut également intégrer le principe des distinctions fondées sur les droits dans l'élaboration des programmes et des politiques, afin de tenir compte de considérations et de besoins distincts et diversifiés. On continue d'élaborer de nouvelles approches qui soutiennent la transition vers l'abandon des systèmes coloniaux d'administration et de gouvernance pour faciliter l'exercice de ces responsabilités, y compris le renforcement des capacités d'autodétermination, l'établissement d'une nouvelle relation financière et des stratégies relatives aux données.

L’approche du rapport

Le cinquième rapport annuel au Parlement a été préparé par RCAANC en collaboration avec et en fonction de la rétroaction des principaux partenaires autochtones , qui ont aussi été en mesure de commenter la table des matières et d'examiner une version préliminaire du rapport avant sa rédaction définitive. Le présent rapport n'a pas pour but d'évaluer les contributions de RCAANC à la réconciliation ou à l'autodétermination des peuples autochtones, et il ne reflète pas non plus l'ensemble des travaux du Ministère au cours de la dernière année. Un compte rendu complet des résultats ministériels pour 2023 2024 se trouve dans le Rapport sur les résultats ministériels.

La structure du présent rapport repose sur l'approche pangouvernementale à l'égard de la réconciliation et du soutien à l'autodétermination des Autochtones, qui s'appuie sur trois piliers : faire progresser la réconciliation en reconnaissant et en corrigeant les erreurs du passé; créer des conditions propices à l'autodétermination et au renouvellement des relations; éliminer les écarts socioéconomiques et les lacunes en matière de services. Une quatrième section – Autres travaux dans l'Arctique, le Nord et l'Inuit Nunangat – est également incluse compte tenu du rôle de leadership que joue RCAANC dans la région, surtout en ce qui a trait à l'environnement.

Faire progresser la réconciliation en reconnaissant et en corrigeant les injustices historiques et persistantes

Les relations historiques et actuelles entre le gouvernement du Canada et les Premières Nations, les Inuit et les Métis sont difficiles et complexes. Les politiques néfastes, coloniales et racistes, telles que celles ancrées dans la Loi sur les Indiens, le non-respect des obligations énoncées dans les traités, la réinstallation forcée des Inuits et l'imposition de certificats des Métis continuent d'avoir un effet sur les peuples autochtones aujourd'hui. Ces effets se manifestent de multiples façons, notamment par des écarts socioéconomiques, des traumatismes intergénérationnels et une discrimination systémique. Le gouvernement du Canada a l'obligation de corriger les erreurs du passé s'il veut regagner la confiance des peuples autochtones, renouer les relations et avancer sur le chemin commun de la réconciliation.

Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation

La Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada a été créée en 2007 pour informer tous les Canadiens sur ce qui s'est passé dans les pensionnats. Le 16 décembre 2015, la CVR a présenté son rapport final en six volumes; un témoignage du courage de chacun des survivants et des membres de leur famille ayant raconté leur histoire. Dans le cadre la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (non disponible en français), qui est le règlement de recours collectif le plus important de l'histoire du Canada, le premier ministre Justin Trudeau a accepté le rapport final de la CVR, et s'est engagé à mettre en œuvre ses 94 appels à l'action. De ce nombre, 76 relèvent de la responsabilité du gouvernement fédéral ou de la responsabilité conjointe du gouvernement fédéral. Plus de 85 % des 76 appels à l'action relevant de la responsabilité conjointe ou exclusive du gouvernement fédéral sont achevés ou bien avancés.

Le gouvernement du Canada est toujours résolu à favoriser la réconciliation et à accélérer la mise en œuvre des appels à l'action. RCAANC joue un double rôle en ce qui concerne les appels à l'action : il se charge du suivi, de la surveillance et de l'établissement de rapports sur les appels à l'action à l'échelle pangouvernementale, et il dirige la mise en œuvre de 15 appels à l'action.

En 2023-2024, le Ministère a effectué des mises à jour interministérielles trimestrielles du rapport public, Donner suite aux appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, et a accompli des progrès relativement aux appels à l'action dont il est responsable.

Le Centre national pour la vérité et la réconciliation

Le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR) est un élément clé du Programme des séquelles des pensionnats indiens. En 2023-24, RCAANC a fourni près de 2,7 millions de dollars pour soutenir les efforts continus du CNRT pour mettre en œuvre l'appel à l'action 72 (Registre national des décès des élèves des pensionnats indiens et registre commémoratif accessible au public) et l'appel à l'action 73 (Registre national des cimetières et des lieux de sépulture en ligne des pensionnats indiens).

Appels à l'action 53-56 : Conseil national pour la réconciliation

L'appel à l'action 53 demande la création d'un Conseil national pour la réconciliation par voie législative. La création du Conseil national pour la réconciliation a été une priorité législative essentielle pour faire avancer la réconciliation au Canada. Le Conseil national pour la réconciliation sera un organisme permanent et indépendant qui surveillera et encouragera les progrès en matière de réconciliation au Canada. Il constituera un mécanisme formel important permettant d'échanger et de créer un dialogue, de suivre et de célébrer les progrès ainsi que de recommander des domaines à améliorer. Cette structure formelle est d'une importance capitale pour faire progresser la réconciliation et laisser un héritage durable.

En s'appuyant sur les vastes engagements de la Commission de vérité et réconciliation, le Conseil provisoire indépendant dirigé par les Autochtones (de décembre 2017 à juin 2018) a consulté les peuples et les organisations autochtones et non-autochtones sur la vision et les fonctions d'un Conseil national pour la réconciliation. Le Comité de transition indépendant dirigé par les Autochtones a mené des activités de mobilisation ciblées de décembre 2021 à mars 2022 avec des experts techniques autochtones et non autochtones. Celles-ci étaient axées sur des éléments comme la gouvernance, les finances, les questions juridiques, les données et d'autres sujets opérationnels.

Le projet de loi C-29, Loi prévoyant la constitution d'un conseil national de réconciliation, qui a été déposé en juin 2022, respecte la vision de la Commission de vérité et réconciliation et cadre avec les conseils fournis par le Conseil provisoire indépendant dirigé par les Autochtones et le Comité de transition indépendant en ce qui concerne le Conseil national pour la réconciliation. La Chambre a terminé son étude du projet de loi C-29 en décembre 2022 et le Sénat a terminé son examen en novembre 2023. Le 30 novembre 2023, les modifications proposées par le Sénat ont été transmises à la Chambre des Communes pour sa considération. Ce processus était toujours en cours le 31 mars, 2024.

Appel à l'action 66 : Réseau « Racines de la jeunesse autochtone »

L'appel à l'action no. 66 demande au Canada d'appuyer les programmes sur la réconciliation pour les jeunes Autochtones. Un programme pilote dirigé par des jeunes Autochtones a été lancé en 2019 en partenariat avec Racines de la jeunesse autochtone (anciennement connu sous le nom d'Échange Racines canadiennes) pour appuyer l'engagement du gouvernement à faire progresser les objectifs connexes que sont la réconciliation, l'autodétermination, le codéveloppement et le renforcement de la relation entre la Couronne et les jeunes Autochtones. Le Budget de 2024 a prolongé le programme pilote jusqu'en mars 2026 afin d'aider les jeunes Autochtones à trouver des organisations dirigées par des Autochtones et à établir des partenariats avec elles. Ce financement garantira le maintien des programmes visant à renforcer les capacités des jeunes Autochtones et la poursuite de la mobilisation des organisations dirigées par les Autochtones dans le cadre du codéveloppement d'options pour la mise en œuvre à long terme de cet appel à l'action.

Au cours du programme pilote, et par la suite en 2023-2024, Racines de la jeunesse autochtone a établi des programmes novateurs visant à promouvoir la culture et les langues traditionnelles des jeunes des Premières Nations, des Inuits et des Métis, les identités bispirituelles et autochtones, la confection de costumes, le bien-être, la solidarité interculturelle et la réconciliation. L'organisation a offert du mentorat et des programmes stratégiques dans le cadre de son Programme de mentorat en recherche pour les jeunes Autochtones, de l'École des politiques pour la jeunesse autochtone et de marathons d'élaboration politiques, en plus de fournir des subventions communautaires de création qui comprennent un financement pluriannuel et des activités de renforcement des capacités pour d'autres organisations de jeunes Autochtones à but non lucratif. Le programme pilote établit des voies solides permettant aux jeunes Autochtones de tout le pays de se réunir, de se soutenir mutuellement et de dialoguer avec les ministères fédéraux sur des initiatives stratégiques clés qui ont une incidence sur les jeunes Autochtones et leur communauté. Le programme pilote entreprendra des activités de mobilisation ciblées auprès des organisations dirigées par des Autochtones afin d'améliorer les données probantes et d'éclairer les recommandations visant une approche à plus long terme concernant l'appel à l'action 66 qui amplifie les perspectives des jeunes Autochtones dans la prise de décisions et fait progresser les priorités des jeunes.

Appels à l'action 72-76 : Enfants disparus et informations sur les sépultures non marquées

L'héritage destructeur des pensionnats est complexe, et la résolution de ces impacts intergénérationnels continue d'exiger des relations de coopération avec les communautés autochtones et une action coordonnée pangouvernementale soutenue entre les ministères et les agences fédérales. Au niveau fédéral, RCAANC dirige une initiative horizontale pangouvernementale visant à faire progresser les engagements clés relatifs à l'héritage des pensionnats. Cette initiative comprend l'identification et le partage des dossiers relatifs aux pensionnats, l'élargissement des services de soutien tenant compte des traumatismes pour les survivants des pensionnats et leurs communautés, ainsi que des initiatives en matière de commémoration et d'éducation. En 2023-24, le cadre de rapport sur les résultats de l'Initiative horizontale fédérale et la structure de gouvernance interne connexe ont été mis en place avec la participation de SAC, Patrimoine canadien (responsable pour Bibliothèque et Archives Canada), Environnement et changement climatique Canada (responsable pour Parcs Canada), Sécurité Publique Canada (responsable pour la Gendarmerie royale du Canada), et Justice Canada.

Fonds de soutien communautaire pour les enfants disparus des pensionnats

L'initiative du Fonds de soutien communautaire pour les enfants disparus des pensionnats est un programme de contributions adapté et axé sur les demandes visant à aider les partenaires et les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis à concevoir et à mettre en œuvre des initiatives communautaires axées sur les survivants et adaptées à la culture qui visent à localiser, à documenter et à commémorer les lieux de sépulture associés aux anciens pensionnats, et à honorer la volonté des familles de ramener les dépouilles des enfants dans leur communauté d'origine.

Depuis le lancement du Fonds en juin 2021, RCAANC a reçu 174 demandes officielles de financement de la part de communautés et d'organisations autochtones au titre du Fonds de soutien communautaire pour les enfants disparus des pensionnats, pour un total de plus de 552 millions de dollars. Cent quarante-six ententes de financement ont été mises en place, fournissant plus de 216,6 millions de dollars à des initiatives communautaires pour les appels à l'action 74-76. Ce soutien comprend 87 enquêtes communautaires dans 84 des 145 anciens pensionnats. Un montant supplémentaire de 36,8 millions de dollars a été consacré à ces initiatives approuvées par d'autres ministères du gouvernement, y inclus SAC, Anciens Combattants Canada, et Patrimoine canadien, et les gouvernements provinciaux et territoriaux concernés. Le nombre de demandes et le montant du financement demandé démontrent la nécessité d'une approche progressive de mise en œuvre de l'accord de financement, car certaines communautés doivent réaliser des activités initiales de recherche, de collecte de connaissances et de mobilisation afin d'éclairer les activités ultérieures telles que les enquêtes sur le terrain (c'est-à-dire les enquêtes et la cartographie sur le terrain, le radar à pénétration de sol, l'enquête archéologique, les cérémonies sur le site). Des renseignements complémentaires peuvent être consultés sur le site Web des bénéficiaires du Fonds de soutien communautaire pour les enfants disparus des pensionnats. En 2023-2024, RCAANC a financé 119 accords de financement pour un total de 96,3 millions de dollars. Une somme additionnelle de 6,3 millions de dollars a également été consacrée aux initiatives approuvées par d'autres ministères du gouvernement, y compris SAC.

Comité consultatif national sur les enfants disparus des pensionnats et les sépultures non marquées

En juillet 2022, RCAANC et le CNVR ont créé le Comité consultatif national sur les enfants disparus des pensionnats et les sépultures non marquées. Ce Comité est une source indépendante et fiable de conseils techniques pour les communautés dans leurs efforts pour localiser, identifier, honorer et commémorer les enfants décédés dans les pensionnats. Aujourd'hui, le Comité consultatif national continue de fournir aux communautés autochtones un accès à des renseignements indépendants, fiables et spécialisés pour appuyer leurs efforts. Le Comité consultatif national, qui est cogéré par RCAANC et le CNVR, réunit des personnes qui possèdent de l'expérience et de l'expertise dans des domaines comme les lois et les protocoles culturels autochtones, les sciences judiciaires, l'archéologie, la recherche archivistique, les enquêtes criminelles et le travail auprès des survivants. Le Comité consultatif national est guidé par un Cercle de survivants composé de membres des Premières Nations, des Inuits et de la Nation métisse qui veille à ce que les voix et les points de vue des survivants demeurent au cœur des travaux du Comité. En 2023-2024, RCAANC a versé près de 2 millions de dollars au Comité consultatif national, qui a tenu des webinaires d'information pour appuyer les efforts des communautés visant à retrouver leurs enfants disparus et a organisé des rencontres de partage des connaissances à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, et à Truro, en Nouvelle-Écosse.

Comité consultatif sur les documents relatifs aux pensionnats

La Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI) représente le consensus auquel sont parvenus les avocats des anciens élèves, les avocats des Églises, l'Assemblée des Premières Nations, d'autres organisations autochtones et le gouvernement du Canada. La mise en œuvre de cet accord historique a débuté en septembre 2007 et apporte une solution juste et durable aux séquelles des pensionnats indiens. Afin de poursuivre son engagement à soutenir la mise en œuvre de la Convention, le gouvernement du Canada continue de faire tout ce qui est en son pouvoir pour partager les documents relatifs à la CRRPI dont il dispose, tout en respectant les souhaits des survivants, la législation, les ordonnances des tribunaux, les ententes de règlement et les processus de litige en cours.

Le gouvernement s'est engagé à poursuivre le partage des documents relatifs aux pensionnats et à la CRRPI avec la NCTR. L'ancien chef de la Première Nation de Cowessess, Cadmus Delorme, a été nommé président du comité consultatif créé en 2023-24. Dans son rôle indépendant, M. Delorme a travaillé avec les membres du Comité pour fournir des recommandations afin d'éclairer les options potentielles pour le partage de documents avec la NCTR. Le Comité consultatif continue de travailler en collaboration pour élaborer et finaliser la définition d'un document sur les pensionnats, examiner les résultats de l'exercice initial d'identification des documents du ministère, identifier et résoudre les problèmes potentiels liés au partage des documents (par exemple, le privilège du secret professionnel de l'avocat et du contentieux et les restrictions en matière de protection de la vie privée), s'engager avec les survivants et les communautés, et sensibiliser d'autres ministères qui pourraient détenir des documents pertinents.

Le bâtiment polyvalent du Conseil Daylu Dena

Depuis 1993, RCAANC et le Daylu Dena Council travaillent à la démolition de l'ancien pensionnat de Lower Post et à la réalisation de l'objectif de la communauté de construire un nouveau centre administratif et communautaire adjacent au site de l'école, ce qui a permis de faire un grand pas en avant vers la réconciliation.

En 2023-24, RCAANC de la région du Yukon a mis à profit le financement des pensionnats de SAC (11,6 millions de dollars) pour s'assurer que le Conseil Daylu Dena, dans le nord de la Colombie-Britannique, disposait des fonds nécessaires pour terminer la construction du nouveau bâtiment polyvalent de la Première Nation, dont l'ouverture officielle est prévue en juin 2024. Reflétant les intérêts de la communauté, le nouveau bâtiment polyvalent servira de centre communautaire et de lieu de rassemblement. Cette infrastructure importante fournira également à la Première Nation des bureaux administratifs et un espace pour offrir les programmes et les services qui étaient auparavant hébergés dans les vestiges de l'ancien pensionnat Lower Post.

Femmes, filles et personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées

En décembre 2015, le gouvernement du Canada a annoncé le lancement d'une enquête visant à obtenir des recommandations sur des mesures concrètes pour contrer et prévenir la violence faite aux femmes et aux filles autochtones. L'année suivante, dans le cadre du Budget de 2016, le gouvernement a affecté 40 millions de dollars sur deux ans à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, qui a présenté son rapport final le 30 juin 2019. Celui-ci contient 231 appels à la justice.

Grâce au financement accordé dans le Budget 2021, un Secrétariat des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) a été créé pour travailler en collaboration avec les partenaires autochtones et continuer à mener une approche pangouvernementale pour superviser la coordination des efforts fédéraux concernant les femmes, les filles et les personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, transgenres, queer ou intersexuées (2ELGBTQI+) autochtones disparues et assassinées.

En 2023-2024, RCAANC a mené plusieurs activités pour faire avancer le travail dans ce domaine, notamment en soutenant les familles et les survivants, en accueillant la deuxième Table ronde nationale annuelle autochtone-fédérale-provinciale-territoriale sur les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ disparues et assassinées, la tenue de 16 séances de mobilisation sur une alerte « Robe rouge », la collaboration avec des partenaires sur la surveillance de la mise en œuvre des appels à la justice, les travaux sur l'amélioration de la qualité des données, de la transparence et de la responsabilité.

Les travaux du groupe de travail trilatéral sur la violence à l'égard des femmes et des filles autochtones s'inscrivent également dans le cadre des efforts plus larges déployés par le gouvernement du Canada pour mettre fin à la crise des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones disparues et assassinées au Canada. Il s'agit notamment des priorités clés énoncées dans le Voie fédérale pour s'attaquer au priorités des femmes, filles et personnes 2ELGBTQI+autochtones disparues et assassinées..

Table ronde nationale annuelle autochtone-fédérale-provinciale-territoriale sur les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ disparues et assassinées

La lutte contre la violence faite aux femmes, aux filles et aux personnes 2ELGBTQI+ autochtones nécessite des partenariats et une collaboration efficaces entre tous les ordres de gouvernement et les peuples autochtones. À cette fin, le Budget de 2023 prévoyait 2,5 millions de dollars sur cinq ans pour établir une table ronde permanente autochtone-fédérale-provinciale-territoriale (AFPT) sur les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ autochtones disparues et assassinées.

La deuxième table ronde de l'AFPT sur les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ autochtones disparues et assassinées s'est tenue à Ottawa, et virtuellement par Zoom les 7 et 8 février 2024. Les discussions à la table ronde ont démontré qu'il est nécessaire d'apporter une réponse critique et immédiate à la situation d'urgence nationale, et les communautés autochtones manifestent un grand intérêt pour la mise en place d'une alerte « Robe rouge ». Les partenaires autochtones ont demandé que l'on agisse rapidement pour mettre en place une alerte et, en même temps, que l'on continue à veiller à ce que les familles, les personnes survivantes et d'autres partenaires autochtones participent à l'élaboration et à la mise en œuvre de l'alerte.

Cette table ronde AFPT a rassemblé 100 individus en personne et 130 cyberparticipants de toutes les provinces et les territoires. Les participants incluaient: six ministres fédéraux de même que 72 partenaires autochtones représentant les organisations autochtones nationales, les organisations nationales de femmes et de l'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) personnes 2ELGBTQI+ autochtones, des représentants élus de gouvernement et bandes autochtones, ainsi que des organisations communautaires et régionales de femmes et de personnes 2ELGBTQI+ autochtones représentant les Premières Nations, les Inuits, les Métis, les Autochtones vivant en milieu urbain et les personnes 2ELGBTQI+. Ensemble, ces chefs de file autochtones et ces organisations communautaires ont mené des discussions avec les fonctionnaires et les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux, au sujet de la création d'une alerte robe rouge, du rapport final du représentant spécial du ministre sur la création d'un poste d'ombudsman des droits des Autochtones et des droits de la personne, de la surveillance des progrès, ainsi que de l'examen des possibilités de collaboration. Les participants ont également discuté des pratiques exemplaires, des priorités clés et des possibilités de collaboration.

Étudier la possibilité de mettre en place le système d'alerte « Robe rouge »

Au cours de la dernière année, le gouvernement du Canada a rencontré diverses parties pour recueillir leurs points de vue concernant une alerte « Robe rouge » ainsi que sur les systèmes d'alerte existants qui peuvent éclairer une approche d'un projet pilote d'une telle alerte. Certaines de ces discussions exploratoires sont organisées conjointement avec nos homologues provinciaux et territoriaux.

À l'automne 2023, RCAANC a élaboré, en collaboration avec Sécurité publique Canada et la Gendarmerie royale du Canada, un document de sollicitation devant tenir lieu de fondement aux discussions préalables à la mobilisation qui seront menées avec les partenaires autochtones. En décembre 2023 et en janvier 2024, 16 séances préalables à la mobilisation ont été tenues avec divers partenaires autochtones et organismes communautaires dans le but de connaître leurs points de vue sur l'élaboration d'un système visant à alerter et à informer le public lorsqu'une femme, une fille ou une personne 2ELGBTQI+ autochtone est portée disparue, de sorte que des mesures soient prises immédiatement. Ces séances, ainsi que d'autres réunions avec les partenaires autochtones, ont permis de discuter de la vision, des objectifs, des obstacles à une telle alerte, des éléments clés et des critères à prendre en compte dans la mise en œuvre d'une alerte, ainsi que de certains renseignements sur les systèmes d'alerte existants.

Lors de la deuxième réunion de l'IFPT, un résumé de ces séances préalables à la mobilisation a été présenté, et des discussions se sont déroulées à la fois en séance plénière et en petits groupes au sujet de la façon dont l'alerte « Robe rouge » pourrait être mise en œuvre. Des discussions avec les gouvernements provinciaux et territoriaux sur la possibilité d'une alerte « Robe rouge » se sont poursuivies suite à la rencontre. Ces discussions ont permis d'explorer le degré de préparation à travailler en partenariat pour faire progresser rapidement l'important travail et le codéveloppement avec les partenaires autochtones à mettre sur place une alerte « Robe rouge ». Le gouvernement du Canada continuera de collaborer avec ses partenaires autochtones, les provinces et les territoires pour mettre fin à la violence faite aux femmes, aux filles et aux personnes 2ELGBTQI+ autochtones.

Suivi des appels à la justice

Le gouvernement du Canada admet qu'il est nécessaire d'assurer le suivi de la mise en œuvre des appels à la justice et de mettre fin à la violence contre les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQI+ autochtones. Afin de respecter cet engagement, on réservait 2,2 millions de dollars sur cinq ans dans le budget de 2023 pour continuer la mise en œuvre de l'appel à la justice 1.10Note de bas de page 1 et pour mettre en place un mécanisme de surveillance qui assurera le suivi des progrès du gouvernement en matière d'appels à la justice. Le travail lié à l'appel à la justice 1.10 a commencé en 2022, alors que RCAANC a procédé à une mobilisation initiale auprès des partenaires autochtones. En janvier 2023, une entreprise autochtone a poursuivi cette mobilisation afin d'élaborer des options pour examiner plus en détail la forme que pourrait prendre le mécanisme de surveillance. Cette entreprise a mené des entretiens et organisé des réunions régionales avec les partenaires autochtones afin de recueillir leurs avis, en plus d'organiser des séances de validation des constatations et des recommandations. Au printemps 2023, le rapport final rédigé par l'entreprise autochtone a été transmis aux partenaires autochtones, aux provinces et aux territoires. Le rapport interpelle pour la création d'un mécanisme indépendant, autochtones et légiféré touchant toutes les juridictions pour assurer la mise en œuvres des appels à la justice ainsi que faire un rapport annuel au Parlement. Le gouvernement du Canada reconnaît l'importance de mettre sur pied un mécanisme de surveillance et il continue de valider ces conclusions et les prochaines étapes alors que son élaboration et sa mise en œuvre sont pris en considération.

Appel à la justice 1.7

En janvier 2023, il a été annoncé que Jennifer Moore Rattray a été nommée représentante spéciale ministérielle ayant comme mandat de fournir des conseils et des recommandations après avoir mobilisé des survivants, des familles, des partenaires et des organisations, et ce, pour en soutien à l'appel à la justice 1.7Note de bas de page 2 (création d'un poste d'ombudsman des droits des Autochtones et des droits de la personne). La représentante spéciale ministérielle a rencontré plus de 600 personnes représentant 125 organisations, y compris des organisations autochtones nationales et régionales, en tenant compte de toutes les distinctions, des ministères fédéraux et des gouvernements provinciaux et territoriaux. Les recommandations préliminaires de son rapport ont été présentées lors de la table ronde nationale autochtone-fédérale-provinciale-territoriale du 7 février 2024. Le rapport final a été publié le 30 mars 2024 et est disponible en ligne.

Améliorer les données pour améliorer la sécurité des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones au Canada

Le rapport final de l'Enquête nationale, la stratégie des données du Plan d'action national et les partenaires autochtones soutiennent tous que la mesure des progrès doit découler de la compréhension autochtone de la sécurité et être élaborée avec les partenaires autochtones. Comme l'indique la stratégie de données du plan d'action national, la sécurité des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones devrait être mesurée par la présence de facteurs de sécurité (tels que l'accès à la culture et à la langue, l'accès à la santé et l'accès à la justice) plutôt que par l'absence de violence. Ayant reconnu l'expertise autochtones dans ce domaine, le gouvernement du Canada a continué, au cours de l'exercice 2023-2024, à financer plusieurs initiatives sur les données appuyant la compréhension de la sécurité propre aux Autochtones. En décembre 2023, RCAANC a annoncé un investissement de 7,1 millions de dollars à l'appui de 18 nouveaux projets dirigés par des Autochtones. Visant à améliorer la collecte de données uniformes et fiables, ces projets permettront de combler les lacunes actuelles en matière de connaissances afin de mieux concevoir et soutenir des solutions fondées sur des données probantes et dirigées par des Autochtones, ce qui permettra d'accroître la sécurité des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones au Canada.

Transparence et responsabilité

Afin d'accroître la transparence et la responsabilité en ce qui concerne les mesures prises par le gouvernement fédéral pour soutenir le Plan d'action national, faire progresser les travaux sur la Voie fédérale et mettre en œuvre les appels à la justice découlant de l'Enquête nationale, le Secrétariat de l'FFADA a dirigé et publié le Rapport d'avancement annuel sur la Voie fédérale de 2022-2023, qui décrit les progrès réalisés à ce jour dans le cadre des initiatives du gouvernement fédéral liées aux FFADA et aux appels à la justice.

Le suivi des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Voie fédérale s'est également poursuivi en 2023-2024 grâce à l'Initiative horizontale sur les FF2E+ADA. L'Initiative horizontale consiste en des investissements dans la Voie fédérale provenant de RCAANC, SAC, Patrimoine canadien, Sécurité publique Canada, Justice Canada, Bibliothèque et Archives Canada, la Société canadienne d'hypothèques et de logement, Santé Canada, Service des poursuites pénales du Canada, Transports Canada, Statistique Canada et la Gendarmerie royale du Canada. Ensemble, les ministères participant à l'Initiative horizontale ont élaboré des indicateurs de rendement qui permettent au gouvernement fédéral de mesurer l'efficacité des investissements et de déterminer par la suite si la violence à l'égard des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones est en train de diminuer. Ces nouveaux indicateurs de rendement et cibles sont publiés dans le Plan ministériel 2024-2025 de RCAANC et commenceront à être comptabilisés dans le rapport sur les résultats ministériels de 2023-2024, dont la publication est prévue à l'automne 2024.

Favoriser la guérison des familles et des survivantes

Pour soutenir le processus de guérison des familles et des survivantes, RCAANC a financé 33 projets dans le cadre du Programme de soutien au bien-être des familles et des survivantes et des survivants des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ disparues et assassinées. En 2023-2024, 3,5 millions de dollars ont été alloués à 11 nouveaux projets. Le budget de 2023 prévoit également un investissement direct de 2,6 millions de dollars pour le Cercle national des familles et des survivants au cours des trois prochaines années afin de veiller à ce que les familles et les survivants soient au cœur de la mise en œuvre du Plan d'action national et de la Voie fédérale.

Solutions locales et dirigées par les Autochtones

RCAANC appuie des projets pluriannuels de plus longue haleine et a approuvé sept nouvelles ententes en 2023-2024 dans le cadre du Programme de soutien pour les organisations de femmes et de personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones. Ainsi, le financement ciblé versé dans le cadre de ce programme aux organisations régionales et locales de femmes et de personnes 2ELGBTQI+ autochtones depuis 2021-2022 s'élève à 30,2 millions de dollars, soit 90 % du financement total du programme. Le ministère négocie actuellement des accords pour l'exercice 2024-25 qui utiliseront les fonds restants. Ces projets pluriannuels ont donné aux organisations la capacité de déterminer elles-mêmes les priorités et les intérêts afin d'orienter les politiques et les programmes, y compris ceux qui sont dirigés par les Autochtones. Par exemple, le Ministère a accordé un financement à l'organisation régionale albertaine de femmes autochtones (Esquao Institute for the Advancement of Aboriginal Women) pour l'organisation d'un rassemblement de dirigeantes et de représentantes d'organisations autochtones en février 2024. Les participantes au rassemblement se sont concentrées sur l'avancement des priorités et l'identification des importantes actions concrètes que le gouvernement fédéral pourrait prendre. Le programme favorise la capacité des organisations de femmes et de personnes 2ELGBTQI+ autochtones à participer à l'élaboration de politiques, de programmes, de lois et d'autres processus de prise de décision qui ont des répercussions sur leur vie.

Règlements et progression

Règlement du litige Robinson-Huron

Le 17 juin 2023, les dirigeants du Robinson Huron Treaty Litigation Fund et les représentants des gouvernements du Canada et de l'Ontario ont annoncé une proposition de règlement à l'amiable du litige en cours concernant le traité Robinson Huron de 1850. En mars 2024, le Canada a versé cinq milliards de dollars pour le règlement à l'amiable de l'affaire Restoule. Le gouvernement de l'Ontario a versé une somme équivalente, pour un montant total de 10 milliards de dollars. Le règlement honore les obligations contractées par les gouvernements du Canada et de l'Ontario en vertu des traités, prévoit une indemnisation pour répondre aux revendications passées et aidera les Premières Nations du traité Robinson Huron à investir dans un avenir meilleur pour leurs communautés et à développer les économies locales sur le territoire visé par le traité.

Litiges relatifs aux réclamations pour les expériences vécues dans l'enfance par les Autochtones

Les réclamations relatives à l'enfance sont des revendications principalement historiques visant la Couronne qui découlent des préjudices subis par les populations autochtones dans divers contextes éducatifs et de soins. Les activités clés de ce programme comprennent les négociations, la mise en œuvre des conventions de règlement et la mobilisation des survivants et d'autres intervenants autochtones. L'objectif du programme est de remédier, à l'amiable, aux préjudices historiques commis contre les peuples autochtones.

RCAANC continue de soutenir l'exécution de plusieurs conventions de règlement de recours collectifs, pour un montant d'indemnisation total de plus de 8,6 milliards de dollars, visant environ 200 000 survivants. Il s'agit plus notamment de la Convention de règlement relative aux externats indiens fédéraux (McLean) et de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens.

En 2023-2024, l'accord de règlement concernant les foyers familiaux indiens fédéraux (Percival) a été approuvé par la Cour fédérale. Les parties continuent de travailler avec la Cour pour finaliser les modalités de l'ordonnance relative à la procédure de réclamation afin de fixer la date de mise en œuvre.

Règlement des revendications particulières

Le règlement des revendications particulières, par la reconnaissance des torts passés et le versement d'indemnités en réparation de ceux-ci, est un élément clé pour faire progresser la réconciliation avec les Premières Nations. Les revendications particulières sont des griefs que les Premières Nations ont formulés contre le gouvernement du Canada pour avoir omis de s'acquitter de ses obligations légales en ce qui concerne les traités antérieurs à 1 975 et sa gestion des terres, des fonds et d'autres biens des Premières Nations. Entre le 1er janvier 2016 et le 31 mars 2024, des indemnisations totalisant 10,7 milliards de dollars ont été versées pour régler 291 revendications. Rien qu'en 2023-2024, 42 revendications ont été réglées, pour des indemnisations totales de 2,5 milliards de dollars versées à des Premières Nations au pays. L'une de ces revendications était la revendication particulière du site du village de la Première Nation Williams Lake, qui a été réglée en septembre 2023. Après la négociation d'un règlement, le ministre des Relations Couronne-Autochtones a présenté des excuses au nom du Canada pour le préjudice subi en raison des actes illégaux et injustifiés qui ont séparé la Première Nation de ses terres de village. En outre, en 2023-24, des progrès importants ont été réalisés dans le cadre d'une initiative de règlement accéléré des demandes de prestations agricoles pour les traités 4, 5, 6 et 10, qui a été lancée au début de l'année 2023. Au 31 mars 2024, 77 de ces demandes avaient été déposées dans ces zones de traité et 9 avaient été réglées.

Bien que des progrès continuent d'être réalisés dans le règlement des revendications particulières, il reste un grand nombre de revendications en suspens, dont 190 étaient en cours d'évaluation, 378 en cours de négociation, 72 en attente d'une réponse à l'offre de négociation du Canada et 40 étaient examinées par Tribunal des revendications particulières.

Conformément à la mesure 2.3 du Plan d'action de la Déclaration des Nations Unies, le Canada continue d'élaborer conjointement des options pour la réforme du Programme des revendications particulières. Le processus de codéveloppement de la réforme des revendications particulières a été officiellement lancé en novembre 2022 et, en 2023-2024, le Canada et l'Assemblée des Premières Nations ont réalisé des progrès importants dans l'élaboration d'une proposition de réforme des revendications particulières.

Refonte de la Politique sur les ajouts aux réserves

En 2019, la Loi sur l'ajout de terres aux réserves et la création de réserves a été adoptée pour fournir à toutes les Premières Nations les mêmes outils procéduraux pour les ajouts aux réserves, qui n'étaient auparavant disponibles que dans le cadre des anciennes lois de mise en œuvre du règlement des revendications au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta. La Loi permet aux Premières Nations de désigner des terres avant la création des réserves et de tenir compte des intérêts de tierces parties avant que ces terres ne soient mises de côté.

Bien que la Loi ait permis de rationaliser quelque peu le processus d'ajouts aux réserves, certaines Premières Nations et organisations autochtones ont demandé une refonte complète de la Politique sur les ajouts aux réserves. La Politique sur les ajouts aux réserves en vigueur est complexe, exige beaucoup de temps, est réfractaire aux risques et ne cadre pas avec les priorités, les intérêts et les structures de gouvernance des Premières Nations. Conformément à la mesure no 5 du Plan d'action sur la LDNU, RCAANC s'est engagé à procéder à une refonte complète de la Politique sur les ajouts aux réserves, élaborée conjointement avec les partenaires des Premières Nations, laquelle accorde la priorité aux intérêts des Premières Nations lorsqu'il s'agit d'ajouter des terres à leur assise territoriale des réserves. Une politique remaniée sur les ajouts aux réserves reconnait les différents systèmes de gestion des terres sous la Loi sur les Indiens, les code foncier en vertu de l'Accord-cadre relatif à la gestion des terres des Premières Nations et les lois foncières des Premières Nations autonomes.

Pour faciliter le codéveloppement continu, en 2023-24, RCAANC a partagé des principes pour guider le processus de refonte de la politique dans le but de donner la priorité aux intérêts des Premières Nations. En 2023-2024, RCAANC a fourni un financement d'environ 4 millions de dollars à 58 communautés et organisations des Premières Nations afin qu'elles dirigent des consultations sur la refonte de la Politique sur les ajouts aux réserves. Les rapports de ces partenaires sont prévus pour l'été/automne 2024.

RCAANC et l'Assemblée des Premières Nations progressent dans les travaux bilatéraux visant la refonte de la Politique sur les ajouts aux réserves. RCAANC collabore également directement avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les Premières Nations et d'autres partenaires clés tels que le Conseil consultatif du Centre de ressource sur les terres ainsi que l'Association nationale des gestionnaires des terres autochtones.

Créer un espace national pour les populations autochtones

Le 100 Wellington Street d'Ottawa est un édifice patrimonial classé situé juste en face de la Colline du Parlement. Construit entre 1931 et 1932, il a été occupé par l'ambassade des États-Unis jusqu'en 1992, mais est resté inoccupé depuis. À la suite d'une consultation nationale de plus de 7 000 participants, il a été annoncé en 2017 que le bâtiment serait transformé en un espace national pour les peuples autochtones.

RCAANC, en collaboration avec Services publics et Approvisionnements publics Canada, travaille avec l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami, le Ralliement national des Métis pour transformer le 100, rue Wellington, et le 119, rue Sparks, l'ancien bâtiment de la Banque canadienne impériale de commerce, en un espace national pour les peuples autochtones dans la Cité parlementaire. Parallèlement, RCAANC, et Services publics et Approvisionnements publics Canada collaborent avec le Conseil tribal de la nation algonquine Anishinaabeg (CTNAA) pour créer un espace algonquin distinct (le remplissage) entre le 100, rue Wellington et le 119, rue Sparks, étant donné que les bâtiments se trouvent sur les terres traditionnelles et non cédées du peuple algonquin.

À court terme, l'APN, l'ITK et le MNC ont obtenu l'accès au 100 Wellington Street pour l'utiliser comme espace temporaire. Le CTNAA a également eu accès au 119, rue Sparks. En 2023-24, de nombreux partenaires ont utilisé ces lieux pour organiser des événements éducatifs, comme la fête du Canada, et des réunions avec les dirigeants autochtones.

Les négociations avec le CTNAA en vue d'un accord final ont progressé de manière significative tout au long de l'année 2023-24. RCAANC, Services publics et Approvisionnement Canada et le CTNAA ont travaillé en collaboration pour présenter aux dirigeants de la nation des options pour un espace algonquin distinct. Après une période de délibérations, les chefs ont choisi un site pour l'espace algonquin réservé et un consensus a été atteint sur le langage et les conditions de l'entente.

Commission de vérité du Qikiqtani

La Commission de vérité du Qikiqtani (CVQ) a été créée en 2007 pour faire entendre la voix des Inuit du Qikiqtani. Au cours des années 1950, 1960 et 1970, le gouvernement du Canada a introduit des politiques coloniales dans la région du Qikiqtani et a pris des mesures contre les Inuit qui ont eu des effets profonds et durables sur eux. Il s'agit notamment de la réinstallation forcée et de la séparation des familles, ainsi que l'abattage des qimmiit (chiens de traîneau) qui sont essentiels pour les déplacements et la sécurité alimentaire dans l'Inuit Nunangat. Un compte rendu complet de ces politiques et de leurs effets est présenté dans le rapport final de la CVQ.

Le 14 août 2019, le ministre des Relations Couronne-Autochtones a officiellement reconnu les conclusions du rapport final de la Commission de vérité Qikiqtani et s'est excusé auprès des Inuits Qikiqtani pour les effets des politiques fédérales mises en œuvre dans la région de Qikiqtani.

Dans le cadre d'un protocole d'entente, le gouvernement du Canada et l'Association inuit Qikiqtani (AIQ) collaborent à la mise en œuvre des conclusions du rapport final de la CVQ. Une des principales contributions a été le financement du Fonds Saimaqatigiingniq, qui concevoir et à développer des programmes qui seront administrés par l'AIQ afin de promouvoir la culture, la guérison et le bien-être des Inuit pour les générations actuelles et futures.

En mars 2024, une entente de financement par subvention a été signée entre RCAANC et l'AIQ pour un troisième et dernier paiement renflouant le Fonds Saimaqatigiingniq qu'elle gère.

Créer des conditions propices à l’autodétermination et au renouvellement des relations

L'autodétermination peut progresser de différentes façons, notamment par l'entremise de traités modernes et historiques, d'ententes d'autonomie gouvernementale et d'accords sectoriels, d'arrangements constructifs, dont le transfert de la responsabilité de services, la gouvernance locale et régionale et la participation aux processus décisionnels. RCAANC appuie la vision des peuples autochtones en matière d'autodétermination, aussi bien par la négociation de tels accords et arrangements que par l'avancement des travaux visant à établir des cadres propices au renouvellement des relations.

Cadres habilitants

Mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (Déclaration des Nations Unies)

RCAANC a joué un rôle important dans l'élaboration du Plan d'action de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies et dans sa mise au point en juin 2023, en collaborant étroitement avec Justice Canada et les partenaires autochtones sur les mesures du plan d'action. En particulier, le ministère a mené le codéveloppement du chapitre sur les priorités des partenaires autochtones signataires de traités modernes avec une coalition de partenaires de traités modernes.

Parmi les 181 mesures du Plan d'action, RCAANC participe à 55 d'entre elles comme responsable, coresponsable ou dans un rôle de soutien. RCAANC a élaboré et mis en œuvre un cadre de suivi et de coordination de ces mesures; à ce jour, 41 (75 %) sont en cours. RCAANC a fait état de ces mesures du plan d'action, ainsi que des initiatives législatives et réglementaires conformes à la Déclaration des Nations Unies dans le rapport d'étape annuel de Justice Canada sur la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies, publié en 2023.

Pour mieux appuyer une approche coordonnée et stratégique pour la mise en œuvre de la Loi, en 2023-2024, RCAANC a conçu et concrétisé divers outils et processus pour aider les employés de RCAANC dans leur collaboration avec les de peuples autochtones, notamment :

  • Un outil d'évaluation de la conformité qui permet aux initiatives en matière de politique, de législation, de programmes et de réglementation du Ministère de s'aligner sur la Déclaration des Nations Unies ; et,.
  • Mise à l'essai d'un module de formation interne d'introduction portant essentiellement sur la sensibilisation aux droits de la personne, la Déclaration des Nations Unies, la Loi sur la Déclaration des Nations Unies et au Plan d'action connexe, ainsi qu'à l'outil d'évaluation de la conformité. Entre janvier 2024 et mars 2024, près de 500 (un peu moins de 25 % du total) membres du personnel de RCAANC ont suivi la formation. Après la période d'essai, la formation a été proposée à tous les membres du personnel de RCAANC en mars 2024.

Politique collaborative de mise en œuvre des traités modernes du Canada

En 2023-2024, RCAANC et les partenaires autochtones des traités modernes ont continué à faire progresser le travail dans le cadre de la Politique collaborative de mise en œuvre des traités modernes du Canada en vue de la mise en œuvre intégrale, efficace et opportune de tous les traités modernes au Canada. Pour y parvenir, nous devons accroître la compréhension et la sensibilisation des fonctionnaires fédéraux pour favoriser un changement systémique au niveau du comportement et de la culture du gouvernement fédéral et remédier à l'héritage institutionnel du colonialisme. La Politique est le fruit d'une collaboration entre RCAANC et les partenaires autochtones signataires de traités modernes réunis dans le Groupe de travail sur la politique de mise en œuvre des traités modernes. La Politique qui a été publiée au début de l'année 2023 s'inscrit également dans l'engagement du Canada visant à faire progresser le travail avec les partenaires autochtones pour réaliser les objectifs de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies.

En 2023-2024, les travaux ont avancé sur plusieurs priorités définies par les membres du Groupe de travail sur la politique de mise en œuvre des traités modernes en vertu de l'article 8 de la Politique collaborative de mise en œuvre des traités modernes du Canada. Au nombre des priorités figuraient la création du Forum intergouvernemental des dirigeants, la révision de la Directive du Cabinet sur l'approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes et le codéveloppement d'options pour des mécanismes de surveillance indépendants.

L'annexe A de la Politique collaborative de mise en œuvre des traités modernes du Canada a également mis en place un cercle intergouvernemental des politiques, regroupant des représentants autochtones des traités modernes et des fonctionnaires du gouvernement du Canada. Le cercle des politiques se veut un forum pour la haute direction en vue de collaborer sur les enjeux intersectoriels liés à la mise en œuvre, et de discuter des initiatives fédérales en matière de législation, de politiques et de programmes. Il sert également à renforcer les relations et à faire avancer les dossiers importants pour toutes les parties.

En 2023-2024, on a organisé trois cercles des politiques : le premier en septembre 2023, le deuxième en janvier 2024, et le troisième en mars 2024. Des représentants de plusieurs ministères fédéraux ont rencontré les partenaires des traités modernes pour discuter de divers sujets, notamment l'initiative de foresterie autochtone, la Stratégie canadienne pour les minéraux critiques, la législation en matière de santé des Autochtones, le Fonds d'équité en santé autochtone ainsi que la gestion des urgences.

Mécanisme de surveillance pour la mise en œuvre des traités modernes

En septembre 2023, après six mois de codéveloppement, la création du poste de commissaire chargé de la mise en œuvre des traités modernes a été proposée comme l'option recommandée pour un mécanisme de surveillance indépendant de la mise en œuvre des traités modernes. La proposition d'un commissaire chargé de la mise en œuvre des traités modernes agirait à titre d'agent du Parlement.

Le premier ministre a créé ce nouveau poste lors du Forum intergouvernemental des dirigeants qui a eu lieu en mai 2024, ce qui constitue une étape importante et un changement majeur dans la relation entre la Couronne et les signataires des traités modernes. Le commissaire veillera à ce que le gouvernement du Canada soit tenu de respecter ses obligations en vertu des traités modernes et à ce qu'il fasse avancer les grandes priorités. De plus, il veillera à ce que le gouvernement fédéral soit tenu d'honorer ses engagements au titre des traités modernes et, plus important encore, ceux liés aux relations de nation à nation, entre les Inuit et la Couronne et de gouvernement à gouvernement que ces traités incarnent.

Directive du Cabinet sur l'approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes

Le codéveloppement d'une version actualisée de la Directive du Cabinet sur l'approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes était prévue à l'article 8.1(h) de la Politique collaborative de mise en œuvre des traités modernes du Canada ainsi que dans plusieurs mesures du Plan d'action au chapitre 5 du Plan d'Action sur la Loi sur la Déclaration des Nations Unies.

RCAANC, les partenaires autochtones signataires de traités modernes et d'autres ministères fédéraux ont discuté d'une révision de la Directive du Cabinet sur l'approche fédérale pour la mise en œuvre de traités modernes. Compte tenu des engagements bilatéraux entre les RCAANC et d'autres ministères fédéraux, ce travail comprenait des discussions en cours avec le Groupe de travail sur la politique pour la mise en œuvre des traités modernes en 2023-2024, dont deux réunions ont porté sur la révision détaillée de la Directive du cabinet.

Le but d'une révision de la Directive du Cabinet sur l'approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes consisterait notamment à améliorer la sensibilisation, le suivi et la conformité aux objectifs et obligations des traités modernes dans l'ensemble du gouvernement. Cela permettrait également de mieux définir les responsabilités des administrateurs généraux dans la mise en œuvre des traités modernes au niveau de l'élaboration et de la mise en œuvre des programmes, des services, des politiques, des réglementations et de la législation.

Comité de surveillance des sous-ministres pour la mise en œuvre des traités modernes

En dernier lieu, RCAANC appuie le Comité de surveillance des sous-ministres (CSSM) pour la mise en œuvre des traités modernes dans la poursuite des efforts pour adopter une approche pangouvernementale de la mise en œuvre des traités modernes et pour améliorer les relations Couronne-Autochtones. Les discussions tenues lors des réunions du CSSM contribuent à renforcer les relations entre le Canada et les partenaires signataires de traités modernes et d'accords sur l'autonomie gouvernementale en plus de favoriser l'avancement des priorités communes. Trois réunions du CSSM ont eu lieu en 2023-2024, dont deux avec les partenaires signataires de traités modernes et d'accords sur l'autonomie gouvernementale. Le Comité des directeurs généraux chargé de la mise en œuvre (CDGM), qui est l'organe opérationnel du CSSM, a organisé cinq réunions en 2023-2024 ainsi qu'une réunion avec les partenaires signataires de traités modernes et d'accords sur l'autonomie gouvernementale. Le CDGM facilite la collaboration horizontale, les discussions stratégiques et les leçons apprises entre les différents ministères et organismes du gouvernement.

Politique sur la reconnaissance et la réconciliation des droits pour les négociations des traités en Colombie-Britannique

La Politique sur la reconnaissance et la réconciliation des droits pour les négociations des traités en Colombie-Britannique (la Politique), élaborée conjointement par le gouvernement du Canada, la province de la Colombie-Britannique et le First Nations Summit (Sommet des Premières Nations) en 2019, remplace les politiques sur les revendications territoriales globales et le droit inhérent pour la négociation de traités en Colombie-Britannique et favorise une approche fondée sur les droits pour la négociation de traités, d'accords et d'autres arrangements constructifs entre les nations autochtones participantes, le Canada, et la Colombie-Britannique.

Le Canada est prêt à adopter, lorsque nécessaire, des approches définies dans la Politique avec ses partenaires de négociation de tout le pays.

En 2023-2024, RCAANC a continué à faire avancer la mise en œuvre de la Politique en partenariat avec le First Nations Summit, la province de la Colombie-Britannique et la Commission des traités de la Colombie-Britannique en menant les initiatives clés suivantes :

  • la conclusion d'un examen externe tripartite de la Politique qui a porté sur les réussites et les défis de la mise en œuvre de la Politique aux tables de négociation et sur les possibilités futures quant à l'appui et la mise en œuvre de la Politique;
  • l'organisation conjointe d'une session tripartite en janvier 2024 pour les négociateurs, les analystes politiques et les représentants qui prennent part aux négociations et à l'élaboration des mandats dans le processus des traités de la Colombie-Britannique, en accordant une attention particulière au codéveloppement des mandats et aux recours;
  • la signature d'une entente de financement pluriannuelle avec la Commission des traités de la Colombie-Britannique, laquelle prévoit une approche de financement souple pour les Premières Nations dans les négociations de traités de la Colombie-Britannique.

La collaboration se poursuit également avec la province de la Colombie-Britannique et les Nations autochtones participantes en ce qui concerne l'annexe A de la Politique : Engagements à poursuivre les travaux, notamment en ce qui concerne les questions relatives aux terres, dont le statut constitutionnel des terres.

Accord-cadre relatif à la gestion des terres des premières nations

Au cours de l'exercice 2023-24, six Premières Nations ont signé l'Accord-cadre relatif à la gestion des terres des premières nations. Le nombre total de Premières Nations signataires s'élève maintenant à 209, dont 113 sont aujourd'hui totalement en conformité avec les lois foncières approuvées par leur communauté. Huit de ces Premières Nations ont approuvé leur code foncier au cours des douze derniers mois, et une Première Nation (pour un total de quatre) a conclu une entente globale sur l'autonomie gouvernementale avec le gouvernement du Canada.

Le budget de 2023 a prévu 35,3 millions de dollars sur trois ans (2023-2026) pour élaborer conjointement, avec le Conseil consultatif des terres, un nouveau registre des terres dirigé par les Premières Nations. Le nouveau registre sera accessible aux Premières Nations qui sont opérationnelles en vertu d'un code foncier, conformément à l'Accord-cadre relatif à la gestion des terres, ainsi qu'à toute Première Nation en régime d'autonomie gouvernementale qui décide de l'utiliser, à condition que leurs terres soient définies au sens du paragraphe 91(24) de la Loi constitutionnelle de 1867, tel qu'il est énoncé dans la Loi. Un accord de financement entre RCAANC et le Centre de ressources sur la gestion des terres par les Premières Nations (Centre de ressources) a été conclue pour l'élaboration d'un registre moderne des terres qui sera détenu, géré et administré par une organisation dirigée par les Premières Nations.

Un processus modifiant l'actuel Règlement sur le registre des terres des Premières Nations a été engagé pour que l'administration du registre modernisé soit transférée à une organisation autochtone indépendante, qui offrira aux communautés participant au régime de gestion des terres des Premières Nations avec un régime modernisé qui facilitera plus de possibilités de réaliser les avantages économiques découlant du contrôle local sur leurs terres. Les modifications réglementaires se poursuivront une fois que le projet de registre sera plus avancé.

Services à l'enfance et à la famille

La Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis (la Loi) a reçu la sanction royale en 2019 et est entrée en vigueur le 1er janvier 2020. Cette loi vise à favoriser le bien-être des enfants, des jeunes et des familles autochtones et le respect de leurs droits, en reconnaissant les séquelles des pensionnats et l'importance de réunir les enfants autochtones avec leurs familles et leurs communautés. Elle met l'accent sur l'autodétermination et la diversité et vise à éliminer la surreprésentation des enfants autochtones dans les systèmes de services à l'enfance et à la famille.

Les efforts déployés pour faire progresser cette loi dans les Territoires du Nord-Ouest se sont concentrés sur des approches communautaires, permettant aux organes de gouvernance autochtones de mettre au point des services adaptés à leur situation particulière. Les travaux ont progressé en particulier avec l'Inuvialuit Regional Corporation, la Nation dénée et le gouvernement Tłegǫ́hłı̨ Got'įnę.

En février 2024, la Cour suprême du Canada a conclu que la loi était valide dans son intégralité et qu'elle relevait de la compétence législative du Parlement en vertu de l'article 91(24) de la Loi constitutionnelle de 1867. Cette décision valide l'approche du Canada qui consiste à faire progresser la réconciliation par le biais d'une législation visant à reconnaître et à mettre en œuvre les droits inhérents. SAC, avec le soutien de RCAANC, continue de travailler avec les partenaires autochtones, provinciaux et territoriaux pour mettre en œuvre cette loi en concluant des accords de coordination.

Politique sur l'Inuit Nunangat

La Politique sur l'Inuit Nunangat a été élaborée conjointement avec l'Inuit Tapiriit Kanatami et les quatre organisations inuites établies en vertu d'un traité. Elle a été approuvée le 21 avril 2022, lors de la réunion des dirigeants du Comité de partenariat entre les Inuit et la Couronne, co-présidée par le premier ministre du Canada et le président de l'Inuit Tapiriit Kanatami. La Politique sur l'Inuit Nunangat vise à promouvoir la prospérité et à favoriser la résilience et le bien-être des communautés et des personnes afin de créer une équité socioéconomique et culturelle entre les Inuit de l'Inuit Nunangat et le reste de la population canadienne tout en améliorant la coordination entre les ministères, agences, programmes et opérations fédéraux. Elle favorise l'autodétermination des Inuit en fournissant des lignes directrices à l'ensemble des ministères et organismes fédéraux afin d'améliorer la conception et la mise en œuvre de leurs programmes, leurs politiques et leurs initiatives qui s'appliquent à l'Inuit Nunangat ou qui profitent aux Inuit.

En 2023-2024, RCAANC a mené des efforts à l'échelle du gouvernement pour accélérer la promotion et la mise en œuvre de la politique. Les activités comprenaient la prestation de 28 séances de formation individuelles pour les organisations fédérales, des sous-ministres aux fonctionnaires, l'établissement d'un groupe de travail fédéral pour faire avancer la mise en œuvre, la collaboration avec l'École de la fonction publique du Canada et l'Inuit Tapiriit Kanatami concernant l'organisation de deux activités éducatives sur « les responsabilités partagées de mise en œuvres de la Politique sur l'Inuit Nunagat » pour tous les fonctionnaires).

Programme de leadership autochtone en matière de climat

Les peuples autochtones sont depuis longtemps des leaders en matière de climat, mais ils se heurtent souvent à des obstacles importants lorsqu'il s'agit d'aborder les priorités climatiques qu'ils ont eux-mêmes définies, et ils sont tenus à l'écart des principaux processus de prise de décisions liés au climat. Les partenaires autochtones ont fait savoir qu'il faut en faire davantage pour soutenir véritablement leur leadership en matière de climat et faire respecter les droits qui sont touchés par les changements climatiques. En réponse, le Canada s'est engagé à élaborer, en collaboration avec les Premières Nations, les Inuit et les Métis, un programme de leadership climatique autochtone qui garantit aux peuples autochtones un siège à la table des décisions fédérales liées au climat, ainsi que les ressources et les pouvoirs nécessaires pour prendre des mesures sur les priorités climatiques qu'ils ont eux-mêmes déterminées.

Au cours de l'année 2023-2024, RCAANC a poursuivi le travail avec Environnement et Changement climatique Canada, plus de 40 gouvernements autochtones, et des partenaires autochtones nationaux et régionaux à l'égard du processus collaboratif pour ce programme. En 2023-2024, RCAANC a investi plus de 13 millions de dollars pour soutenir la participation des gouvernements et les organisations représentatives autochtone notamment les consultations menées par les Autochtones avec les détenteurs de droits et les communautés, ainsi que l'élaboration de stratégies climatiques. fondées sur les distinctions. RCAANC a également assuré une collaboration étroite avec ces gouvernements et organisations représentatives autochtones par le biais de diverses réunions tout au long de l'année, y compris de multiples rencontres au niveau national avec des représentants des partenaires des Premières Nations, des Inuit et des Métis, fondées sur les distinctions.

Leadership et collaboration à l'échelle internationale

Sur la scène internationale, RCAANC a un profil actif sur les plans multilatéral, bilatéral et dans les relations commerciales, collaborant avec des partenaires autochtones et gouvernementaux pour s'assurer que le travail international contribue à des résultats nationaux positifs pour les peuples autochtones. En étroite collaboration avec Affaires mondiales Canada et d'autres ministères, RCAANC appuie une participation accrue des partenaires autochtones dans les rencontres internationales pour assurer que les peuples autochtones puissent exprimer leur perspectives et intérêts.

RCAANC participe de manière constructive à un large éventail de mécanismes et de processus des Nations Unies. Depuis 2017, RCAANC a mené des efforts pour faire avancer les résolutions sur la participation accrue des peuples autochtones et entend poursuivre dans cette voie, ce qui pourrait conduire à la création d'un statut pour les représentants autochtones au sein du système de l'ONU. En 2023-2024, RCAANC a continué de diriger les consultations bilatérales sur les questions autochtones avec divers partenaires internationaux par le biais de groupes de travail, d'échanges d'informations, d'activités de mobilisation entre Autochtones et de mécanismes établis, notamment le renouvellement du protocole d'entente Canada-Mexique sur les priorités autochtones, qui a été signé antérieurement.

RCAANC participe également aux procédures spéciales des Nations Unies, telles que le rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, à la suite de sa visite au Canada en mars 2023, et travaille avec d'autres ministères sur les réponses et les comparutions devant divers organes des Nations Unies chargés des traités relatifs aux droits de la personne.

En avril 2023, RCAANC a dirigé la délégation canadienne à l'Instance permanente sur les questions autochtones des Nations Unies. En juillet 2023, RCAANC a participé à la 16e session du Mécanisme d'experts sur les droits des peuples autochtones. Tout au long de l'année 2023-2024, le Ministère a contribué à de nombreuses négociations de résolutions de l'ONU, notamment à l'Assemblée générale, au Conseil des droits de l'homme, à la Commission de la condition de la femme, à la Convention sur le droit de la mer, à la Commission de la population et du développement et au Cadre mondial pour la biodiversité, entre autres.

En septembre 2023, RCAANC a présidé la cinquième réunion du Groupe de travail trilatéral sur la violence faite aux femmes et aux filles autochtones, en collaboration avec des dirigeants autochtones du Canada, des États-Unis et du Mexique, des experts en la matière et des représentants des gouvernements du Mexique et des États-Unis. À l'issue de ce dialogue international, les voix des femmes, des jeunes femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQI+, des survivants et des familles autochtones ont joué un rôle central dans l'élaboration de soutiens, de programmes et de services efficaces qui auront une influence positive sur la vie des peuples autochtones dans toute l'Amérique du Nord.

RCAANC a participé à l'examen périodique universel des Nations unies en novembre 2023, qui a donné lieu à un total de 332 recommandations de la part de 122 États membres sur la façon dont le Canada peut mieux respecter ses obligations en matière de droits de l'homme, dont beaucoup se concentrent sur l'amélioration des droits des peuples autochtones. RCAANC soutient actuellement la mise en œuvre des recommandations acceptées.

Tables de négociation et de discussion

RCAANC et les partenaires autochtones continuent de tenir des discussions novatrices à diverses tables pour progresser sur les priorités qui favorisent la réconciliation et l'autodétermination des partenaires autochtones. Au cours de l'exercice 2023-2024, RCAANC et les peuples autochtones ont créé six nouvelles tables de discussion. On compte actuellement 173 tables actives où des traités modernes, des accords d'autonomie et d'autres accords fondés sur les droits sont en cours d'élaboration.

Ces discussions ont permis d'explorer de nouvelles idées pour parvenir à des accords qui reconnaissent les droits des partenaires autochtones, favorisent l'autodétermination et font progresser la réconciliation en :

  • Permettant l'autodétermination et la mise en place de gouvernements autochtones durables qui exercent des pouvoirs de décision significatifs et favorisent le bien-être de leurs communautés ;
  • Donnant aux peuples autochtones des rôles significatifs dans le développement des terres, des ressources et de l'économie, sur la base de leurs droits et de l'objectif d'assurer la prévisibilité de la mise en œuvre de ces droits ; et,
  • Réaffirmant et honorant les relations issues des traités et la pleine mise en œuvre des obligations découlant des traités existants.

Traités modernes et ententes d'autonomie gouvernementale

Les traités modernes et les ententes d'autonomie gouvernementale établissent des interprétations durables et communes des droits et des intérêts entre le Canada et les partenaires autochtones, notamment en ce qui concerne les droits sur les ressources (p. ex. l'accès entre le Canada et les partenaires autochtones, y compris l'accès à la pêche, l'utilisation des terres), et l'obligation d'être consulté et accommodé en ce qui concerne les droits et les intérêts.

Le Canada met actuellement en œuvre 27 traités modernes (dont 19 comprennent des ententes d'autonomie gouvernementale ou sont associés à de telles ententes), trois ententes d'autonomie gouvernementale autonomes et neuf ententes en matière d'éducation, dont sept en Colombie-Britannique, une en Ontario et une en Nouvelle Écosse.

Le 2 mai 2023, après plus de 14 ans de négociations, le Canada et la Première Nation Whitecap Dakota ont signé un traité d'autonomie gouvernementale et, le 1er septembre 2023, la Loi sur le traité concernant l'autonomie gouvernementale et la reconnaissance de la Nation dakota de Whitecap / Wapaha Ska Dakota Oyate est entrée en vigueur. Ce traité reconnaît officiellement la Nation Whitecap Dakota comme un des peuples autochtones au Canada et affirme le droit inhérent de la Nation à l'autonomie gouvernementale en vertu de la Loi constitutionnelle de 1982. Ce traité confère à la Nation Whitecap Dakota des compétences et des pouvoirs législatifs sur les terres de sa réserve en matière de gouvernance, de terres, de ressources naturelles, d'appartenance, de questions culturelles, de revitalisation et de préservation de la langue, d'éducation, de gestion et de responsabilité financières, de santé et de services sociaux.

Le 29 février 2024, le Canada et la Première Nation Birdtail Sioux ont signé une entente de principe qui les aidera à orienter leur travail en tant que partenaires de traité pour mettre en œuvre le droit inhérent de la Première Nation à l'autonomie gouvernementale, soutenir les mesures de réconciliation et réaffirmer leur relation de nation à nation. Un protocole d'entente a également été signé entre le Canada et la Nation Standing Buffalo Dakota le 1er mars 2024, qui encadrera la manière dont les parties travailleront ensemble à l'obtention de résultats sur les priorités de la communauté.

Le 28 février 2023, un décret a été approuvé pour modifier l'article 17.0, Programmes et services, des ententes sur l'autonomie gouvernementale de la Première Nation Little Salmon/Carmacks, de la Première Nation Selkirk, du conseil des Ta'an Kwäch'än et de la Première Nation Carcross/Tagish en ce qui concerne la répartition et le partage des responsabilités pour la conception, la mise en œuvre et l'administration des programmes relatifs à l'éducation offerts sur le territoire traditionnel. Ces modifications existaient déjà dans l'entente d'autonomie gouvernementale des Tr'ondëk Hwëch'in et ont été modifiées de nouveau pour apporter certaines corrections en suspens et mettre à jour le libellé de l'entente. Le 10 août 2023, l'accord-cadre de remplacement sur la compétence en matière d'éducation a été signé. Grâce à la conclusion de cette entente sur l'autonomie gouvernementale, les Premières Nations participantes ont maintenant le pouvoir reconnu de légiférer en ce qui concerne l'éducation de la maternelle à la 12e année sur leurs terres.

Le Canada a signé des ententes sur l'autonomie gouvernementale mises à jour avec la Métis Nation of Alberta , la Métis Nation of Saskatchewan et la Métis Nation of Ontario en février 2023. Ces ententes actualisées visaient à reconnaître la Métis Nation of Alberta, la Métis Nation of Saskatchewan et la Métis Nation of Ontario en tant que gouvernements autochtones, sont contraignantes pour les parties et engagent le Canada à négocier des traités d'autonomie gouvernementale de remplacement. Le projet de loi C-53, une Loi concernant la reconnaissance de certains gouvernements métis en Alberta, en Ontario et en Saskatchewan, portant mise en vigueur des traités conclus avec ces gouvernements et modifiant d'autres lois en conséquence a été déposé au Parlement le 21 juin 2023. Il a été adopté avec des modifications en février 2024 par le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord. L'objectif du projet de loi portait sur la reconnaissance de la Métis Nation of Alberta, la Métis Nation of Saskatchewan et la Métis Nation of Ontario comme des gouvernements autochtones autorisés à représenter et à faire valoir les droits de leurs collectivités au titre de l'article 35, dans les domaines de la citoyenneté, de la gouvernance interne et des questions administratives.

Le 28 mars 2024, la Cour fédérale du Canada a fait droit aux demandes de contrôle judiciaire déposées par le Conseil général des établissements métis et la Nation métisse de Fort McKay concernant la décision du ministre des Relations Couronne Autochtones de conclure l'Entente de reconnaissance et de mise en œuvre de l'autonomie gouvernementale de la Métis Nation of Alberta. Des consultations sont en cours avec les demandeurs et la Métis Nation of Alberta afin de discuter des répercussions de la décision de la Cour fédérale et d'établir une voie à suivre.

Le 27 mars 2024, l'accord sur la revendication de la réserve du traité Animbiigoo Zaagi'igan Anishnaabek a été signé. Ce règlement à l'amiable met fin à une revendication spéciale qui a été déposée auprès du ministère en 2018 et traite d'une action en justice connexe qui a été déposée en 2019. La revendication montre comment RCAANC donne la priorité à la résolution des litiges par la négociation et le règlement.

Accords sur la compétence en matière d'éducation en Colombie-Britannique

Les Premières Nations en Colombie-Britannique ont travaillé avec le Comité de coordination de l'éducation des Premières Nations (CCEPN) (non disponible en français), qui, en tant qu'organisme d'orientation et de défense des intérêts, représente les Premières Nations en Colombie-Britannique et travaille au nom de celles-ci afin de faire progresser leur vision de l'autodétermination dans le domaine de l'éducation. Ces accords sur la compétence en matière d'éducation reconnaissent les droits inhérents des Premières Nations à l'autodétermination et à l'autonomie gouvernementale. Grâce à ces accords sectoriels d'autonomie gouvernementale, les Premières Nations participantes se sont vu reconnaître l'autorité législative sur l'enseignement de la maternelle à la douzième année sur leurs terres et sont en mesure de mener leurs propres systèmes d'éducation afin de répondre au mieux aux besoins de leurs élèves et de leurs communautés.

Le 1er juillet 2023, des accords sur la compétence en matière d'éducation conclus avec la Première Nation Ditidaht, la Première Nation Tsq'escen' (Bande de Canim Lake) et les Sḵwx̱wú7mesh Úxwumixw (Nation Squamish) sont entrés en vigueur, portant à sept le nombre total de Premières Nations exerçant leur compétence en matière d'éducation. Depuis, le travail a progressé afin de mettre en œuvre ces accords, ainsi que les quatre accords de compétence en matière d'éducation qui en sont à leur deuxième année avec les tribus Cowichan, la nation Lil'wat, la nation ʔaq'am et la Première Nation de Seabird Island.

Le 1er juillet 2023 a aussi marqué le premier anniversaire de la création de l'Autorité scolaire des Premières Nations (ASPN), qui aide les Premières Nations participantes à renforcer leurs capacités en matière d'éducation, soutient les processus de certification des enseignants et des écoles, et exerce les pouvoirs délégués par les Premières Nations participantes. En 2023, les parties ont également remplacé collectivement l'Entente-cadre sur la compétence en matière d'éducation afin de mieux refléter le contexte changeant de cette question en Colombie-Britannique; les modifications comprenaient l'ajout de l'ASPN en tant que partie.

Une cinquantaine d'autres Premières Nations suivent avec intérêt l'initiative de la Colombie-Britannique sur la compétence en matière d'éducation, et quinze d'entre elles sont activement engagées dans des discussions avec le CCEPN et le Canada en vue de mettre en œuvre cette compétence dans les années à venir.

Autres accords constructifs

L'autodétermination peut prendre de nombreux chemins, et RCAANC a collaboré avec des nations et des groupes autochtones dans le cadre de divers accords et ententes visant à promouvoir leurs priorités et leurs intérêts communs.

L'Entente de reconnaissance Nang K̲'uula • Nang K̲′úulaas conclue entre le Canada et la Nation haïda a été signée le 18 juillet 2023. Elle reconnaît la Nation haïda comme détentrice du titre et des droits des Haïdas – y compris les droits inhérents de gouvernance et d'autodétermination – et le Conseil de la Nation haïda comme l'instance gouvernante de la Nation haïda, autorisé par la Constitution de la Nation haïda. Afin de mettre en œuvre certaines sections de l'entente, le projet de loi S-16, Loi concernant la reconnaissance de la Nation haïda et du Conseil de la Nation haïda, a été renvoyé au Comité sénatorial permanent des peuples autochtones le 29 février 2024.

L'entente provisoire de reconnaissance territoriale entre le Canada et la Première Nation des Snuneymuxw a été signée le 27 janvier 2024. Elle restitue à la Première Nation Snuneymuxw 80 hectares de terres situées près de l'Université Vancouver Island à Nanaimo.

De nouvelles ententes de réconciliation et de reconnaissance des droits (ERRD) sur les pêches ont également été conclues entre le Canada et les nations signataires des traités de paix et d'amitié au Québec et dans le Canada atlantique, et un addenda a été ajouté à une ERRD existante. Ces ententes ont été cosignées par RCAANC et le ministère des Pêches et des Océans (MPO) dans le but de soutenir la gouvernance des pêches par les Autochtones et de faire progresser leur droit historique issu de traités de pêcher à des fins de subsistance convenable.

  • L'Accord de gestion concertée des pêches entre la Première Nation Abegweit et le Canada a été signé le 14 avril 2023.
  • L'accord de pêche hybride entre le Canada et la Nation Peskotomuhkati de Skutik a été signé le 27 avril 2023.
  • L'entente sur les pêches entre le Canada, les Micmacs de Gesgapegiag et la Nation micmacs de Gespeg a été signée le 2 juin 2023.
  • L'entente de mise en œuvre des droits de pêche entre le Canada et Mi'gmawe'I Tplu'taqnn Incorporated (MTI) a été signée le 5 juillet 2023.

En outre, RCAANC et Parcs Canada ont conclu deux ERRD portant sur les parcs en vue de mettre en œuvre les droits ancestraux et issus de traités dans les lieux patrimoniaux nationaux administrés par Parcs Canada. Ces ententes permettent d'établir des structures de gestion conjointe, de maximiser les opportunités économiques et de conserver, protéger et mettre en valeur la culture et le patrimoine autochtones dans divers sites administrés par Parcs Canada. Voici les principales ententes conclues en 2023-2024 :

  • entente provisoire sur les questions relatives à Parcs Canada, signée par le Canada et la Nation Peskotomuhkati de Skutik le 8 août 2023 ; et,
  • Accord de réconciliation et de reconnaissance des droits concernant le parc national Forillon, signé par le Canada et la Nation micmac de Gespeg le 30 janvier 2024.

Accords préliminaires

Les accords préliminaires, tels que les protocoles d'accord et les lettres d'entente, sont ceux qui engagent des négociations futures et à préparer le terrain pour ces négociations. En 2023-2024, cinq protocoles d'accord ont été signés.

Deux protocoles d'entente ont été signés pour encadrer les discussions avec les partenaires autochtones concernant le processus de reconnaissance des droits autochtones et de l'autodétermination, entre le Canada et la Nation Anicinape de Kitcisakik, et un autre entre le Canada et la Nation huronne-wendat.

Le 1er juin 2023, une lettre d'entente entre le Canada et la bande de Shuswap a été signée. Elle engage le Canada et la bande de Shuswap à mener une discussion ciblée sur la négociation potentielle d'un accord de réconciliation dans le cadre du processus de reconnaissance des droits autochtones et de l'autodétermination.

Le 6 mars 2024, le Canada et la Société régionale inuvialuite ont signé un PE sur l'avancement de la réconciliation. Ce PE vise à orienter le travail de la Société régionale inuvialuite et du Canada, en tant que signataires d'un traité, en faveur de la réconciliation et du renouvellement de leur relation, et à établir un processus pour discuter des questions importantes pour les Inuvialuit.

Orientation, outils et services d'information et de formation

Les activités de consultation sont des occasions clés pour le Canada de démontrer son engagement continu à reconstruire et à maintenir des relations de collaboration avec les peuples autochtones par le biais d'une participation significative à la prise de décisions. RCAANC finance le co-développement et la mise en œuvre d'outils de consultation pour les partenaires autochtones, tels que les protocoles de consultation et les centres de ressources, renforçant ainsi la capacité fondamentale des peuples autochtones à gérer les consultations conformément à leurs objectifs d'autodétermination. En outre, l'Unité de la consultation et de l'accommodement (UCA) de RCAANC offre des conseils et des outils aux fonctionnaires fédéraux afin d'appuyer l'approche pangouvernementale du Canada à l'égard de l'obligation de consulter.

Renouvellement des lignes directrices actualisées à l'intention des fonctionnaires fédéraux pour respecter l'obligation de consulter

Comme annoncé dans le budget 2023, l'UCA a reçu 11,4 millions $ sur trois ans, à partir de 2023-2024, pour collaborer avec les peuples autochtones sur le renouvellement des Lignes directrices actualisées à l'intention des fonctionnaires fédéraux pour respecter l'obligation de consulter (2011). Le renouvellement de ces lignes directrices est essentiel pour aider les fonctionnaires fédéraux à s'acquitter efficacement de leur obligation de consulter, pour renforcer les relations Couronne-Autochtones, et pour appuyer les jalons de la réconciliation Le processus comprend une mobilisation préliminaire, une mobilisation régionale en deux phases et la finalisation des nouvelles lignes directrices d'ici la fin de 2026. La mobilisation préliminaire s'est faite au moyen de discussions virtuelles avec 30 communautés et organisations autochtones différentes à travers le pays entre août 2023 et janvier 2024.

La mobilisation officielle sur le renouvellement des lignes directrices actualisées a été lancée en 2023-2024; les premières séances en personne se sont tenues à Whitehorse (Yukon), Edmonton (Alberta) et Vancouver (Colombie-Britannique). Au 31 mars 2024, 78 communautés et organisations avaient participé. La première phase de mobilisation s'achèvera à l'automne 2024, et la deuxième phase débutera à l'hiver 2025.

Protocoles de consultation

Les protocoles de consultation favorisent des relations plus solides tout en clarifiant les processus d'obligation de consultation entre le Canada et les communautés autochtones, en définissant des paramètres et des normes importants. Depuis 2008, 12 protocoles de consultation ont été signés entre le Canada et des partenaires autochtones. La Première Nation Kitselas, en Colombie-Britannique, et la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, au Québec, ont finalisé leurs protocoles de consultation en 2023-24.

La mise en œuvre des protocoles de consultation concerne actuellement 46 communautés des Premières Nations et 15 collectivités métisses. Il existe également cinq centres de ressources au pays, qui aident les partenaires autochtones à participer de façon significative à la consultation en s'assurant qu'ils disposent des outils, de la formation et des capacités nécessaires pour gérer et coordonner les demandes de consultation. Ces centres de ressources soutiennent 54 communautés des Premières Nations et 26 collectivités métisses.

Service de consultation et d'information - Guichet unique

Le Service de consultation et d'information de l'Unité de consultation et d'accommodement du RCAANC est un guichet unique qui fournit des informations aux fonctionnaires fédéraux et aux autres parties intéressées sur l'obligation de consultation. Ce guichet unique dirige les demandes des particuliers ou des organisations vers les experts en la matière compétents pour fournir en temps opportun des conseils et des orientations sur le respect des obligations de consultation et la promotion de relations positives entre les Autochtones et la Couronne. En 2023-24, le guichet unique a reçu plus de 1 400 demandes de renseignements de la part de parties prenantes, principalement des ministères et organismes fédéraux, sur l'engagement et la consultation des Autochtones.

Formation dirigée par RCAANC

L'établissement d'une relation significative entre la Couronne et les peuples autochtones est l'un des éléments clés pour faire progresser la réconciliation. En 2023-24, RCAANC a élargi sa stratégie d'apprentissage en matière de consultation pour tenir compte de l'importance des relations significatives avec les partenaires autochtones, notamment par le biais de la consultation. En 2023, RCAANC a innové en matière de formation en faisant participer des partenaires autochtones à l'élaboration et à la mise en œuvre de ses offres de formation. Les outils de formation à la consultation existants ont été améliorés pour intégrer les 10 principes relatifs aux relations entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones, et pour aligner les processus d'obligation de consultation sur les articles de la Déclaration des Nations Unies relatifs au consentement libre, préalable et éclairé, au codéveloppement et à la cogestion.

Onze profils de communautés et d'organisations dans SIDAIT ont été élaborés et validés avec des partenaires autochtones en 2023-24. En outre, quatre services cartographiques sur des questions émergentes ont également été fournis.

RCAANC offre de la formation sur la mise en œuvre des traités modernes et de l'autonomie gouvernementale afin de sensibiliser l'ensemble des ministères fédéraux. En 2023-2024, RCAANC a offert 38 séances de formation à plus de 5 000 fonctionnaires fédéraux provenant de plus de 15 ministères et organismes. RCAANC a également mis sur pied un groupe de travail interministériel sur la mise en œuvre des traités modernes au printemps 2023 dans le but d'encourager l'échange de pratiques exemplaires entre les fonctions opérationnelles des ministères, et prévoit d'augmenter le nombre de ministères participants en 2024-25.

Réconciliation économique

Processus d'élaboration de la politique financière collaborative

En 2016, le Canada et les représentants de 25 gouvernements autochtones autonomes ont commencé à travailler ensemble pour élaborer conjointement la Politique financière collaborative du Canada sur l'autonomie gouvernementale, qui a été lancée en août 2019. La Politique porte sur la relation financière entre le Canada et les gouvernements autochtones autonomes et met l'accent sur les besoins de dépenses réels des gouvernements autonomes, plutôt que de lier le financement aux niveaux antérieurs prévus par la Loi sur les Indiens.

Les besoins en dépenses sont la mesure du coût estimé de l'exécution de services, de fonctions ou d'activités requis pour le respect d'un ensemble de responsabilités, selon des mesures ou des normes comparatives. La Politique guide également les transferts financiers du Canada aux gouvernements autochtones autonomes. En 2023-2024, des transferts financiers de plus de deux milliards de dollars ont été faits aux signataires autochtones pour leurs responsabilités juridictionnelles et leurs activités de gouvernance au titre de la nouvelle politique.

Depuis l'introduction de la Politique, RCAANC travaille avec les gouvernements autochtones autonomes dans le cadre du processus d'élaboration de la politique financière collaborative. Avec l'ajout de la Première Nation Whitecap Dakota cette année, le nombre de gouvernements autochtones autonomes qui participent au processus s'élève maintenant à 26. Le processus prévoit des réunions régulières en personne et des groupes de travail stratégiques, comprend plus de 150 représentants de gouvernements autochtones autonomes et 90 employés fédéraux, et touche plus de 38 000 personnes des communautés relevant de gouvernements autochtones autonomes. Le processus a renforcé les relations et la confiance entre les gouvernements autochtones et le gouvernement du Canada, ainsi qu'entre les gouvernements autochtones eux-mêmes.

Pour deux domaines de ce processus, les cinq détenteurs de traités modernes sans accords d'autonomie gouvernementale (Gwich'in, Sahtu, Inuvialuit, Makivik et Naskapi), négociés avant la création de la politique sur le droit inhérent de 1995, ont été invités à participer à l'élaboration des modèles de dépenses. Le premier domaine est celui pour la gestion des terres, étant donné que les pouvoirs conférés par les traités modernes sont les mêmes que ceux conférés par les ententes combinées de traités modernes et d'autonomie gouvernementale négociées après 1995. Le deuxième domaine est une version modifiée du modèle de dépenses en infrastructures, toujours en raison des besoins en matière d'infrastructures associées à l'exécution de leurs responsabilités en matière de gestion des terres dans leurs accords.

En 2023-2024, les travaux sur la politique financière se sont poursuivis dans trois domaines clés :

  • Immobilisations : Les améliorations apportées à la politique d'immobilisations (phase 1) par rapport à l'exercice 2022-2023 ont été appliquées cette année, ce qui a permis d'augmenter les fonds consacrés aux accords de transfert financier. Le Canada et les gouvernements autochtones autonomes ont continué à collaborer afin d'élaborer un modèle de substitution pour les infrastructures communautaires (phase 2), conçu pour établir les niveaux de financement de base pour les infrastructures nécessaires (par opposition aux infrastructures existantes), sur la base de seuils de référence établis dans des communautés de taille et de situation comparables;
  • Revitalisation des langues : Patrimoine canadien et RCAANC ont travaillé en étroite collaboration avec les gouvernements autochtones autonomes afin d'élaborer un modèle de financement axé sur des programmes d'immersion pour adultes ; et,
  • Gestion des terres : Les gouvernements autochtones autonomes et le Canada ont poursuivi leur travail de collaboration afin de cerner et de mesurer les principaux éléments de politique nécessaires à l'établissement d'un modèle approprié pour les besoins en matière de dépenses de gestion des terres.

Le processus collaboratif d'élaboration de politiques financières comprend également une priorité commune consistant à travailler à combler les écarts socioéconomiques et de bien-être. Des initiatives adaptées, soutenues par des fonds du budget de 2018, se poursuivent avec des évaluations et des rapports continus pour évaluer les progrès. Le projet de données en cours Indigenous Data Toolkit (non disponible en français) continue d'aider les gouvernements autochtones autonomes à renforcer leurs capacités de collecte et de gestion des données sur le terrain au sein de chaque communauté. Les améliorations de cette année comprenaient une augmentation de la formation en ligne du personnel des gouvernements autochtones autonomes ainsi qu'une aide spécialisée directe sur des sujets particuliers. Dans le cadre des travaux visant à combler les écarts socioéconomiques et de bien-être, le Canada et les gouvernements autochtones autonomes continuent leurs efforts pour le codéveloppement d'indicateurs de données.

Accords de transfert financier

En 2023-2024, un total de 95 modifications à des accords de transfert financier ont été ratifiées avec des Premières Nations autonomes du Yukon, notamment :

  • 39 modifications dans les domaines des études postsecondaires, de la violence familiale, de l'aide au revenu et de l'infrastructure;
  • 34 accords de transfert de programmes et de services dans les domaines de l'éducation des adultes et des langues autochtones;
  • 22 modifications aux modalités et aux calendriers de paiement des accords de transfert financier.

Loi sur la gestion financière des premières nations

La Loi sur la gestion financière des premières nations (LGFPN)), qui est facultative, favorise la réconciliation, l'autodétermination et le développement socioéconomique des Premières Nations. Les institutions créées en vertu de cette loi fournissent aux Premières Nations le soutien institutionnel, les services de renforcement des capacités et les outils dont elles ont besoin pour exercer leurs compétences dans les domaines de la fiscalité, de la gestion budgétaire et financière, de l'infrastructure et de l'accès aux capitaux.

En 2023-2024, 16 autres Premières Nations ont « adhéré » à la LGFPN, pour un total de 364 communautés (soit plus de 60 % de toutes les Premières Nations) qui participent au régime pour faire progresser leur autodétermination et leur développement socioéconomique.

Le projet de loi C-45, Loi modifiant la Loi sur la gestion financière des premières nations, modifiant d'autres lois en conséquence et apportant une clarification relativement à une autre loi, a reçu la sanction royale le 20 juin 2023. Ce projet de loi a apporté à la LGFPN des modifications élaborées conjointement avec les institutions de la LGFPN et le Conseil de développement de l'Institut des infrastructures des Premières Nations, qui ont permis de moderniser les mandats de la Commission de la fiscalité des Premières Nations et du Conseil de gestion financière des Premières Nations, de stabiliser leurs activités et d'établir un Institut national des infrastructures des Premières Nations en vertu de la Loi. Le Canada a également investi 69,4 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir ces améliorations et combler les lacunes en matière d'infrastructures, d'institutions et de soutien chez les Autochtones.

RCAANC continue de travailler avec les institutions financières, les Premières Nations signataires d'un traité moderne et la Province de la Colombie-Britannique sur un projet de règlement visant à permettre aux Premières Nations signataires d'un traité et aux Premières Nations autonomes d'emprunter en utilisant d'« autres recettes » (c'est-à-dire les revenus qui ne sont pas des revenus de l'impôt foncier mais qui comprennent les transferts gouvernementaux, les revenus de location, les entreprises, etc.). Les travaux se sont également poursuivis sur la rédaction d'un règlement relatif à l'utilisation des recettes locales (taxes foncières) ainsi que sur l'approche stratégique permettant aux organisations autochtones axées sur le service public, comme les autorités chargées de la santé ou de l'éducation, de bénéficier de la Loi.

Enfin, RCAANC continue de soutenir les travaux des institutions de la LGFPN sur les possibilités concernant les recettes financières supplémentaires, l'accès amélioré à des assurances communes, les capitaux et l'investissement, ainsi que la gestion des actifs pour les communautés.

Nouvelle approche du Canada en matière de politique fiscale autochtone pour les partenaires des traités modernes

Des exonérations fiscales particulières pour les biens des Premières Nations situés dans les réserves ont été créées par la Loi sur les Indiens afin de protéger les biens dans les réserves. Depuis le milieu des années 1990, le mandat de négociation des traités modernes du ministère des Finances du Canada exige l'élimination progressive des exonérations fiscales prévues à l'article 87 pour les personnes inscrites en vertu de la Loi sur les Indiens qui deviennent bénéficiaires d'un traité moderne. L'élimination progressive s'applique aux anciennes terres de réserve qui sont converties en terres visées par un traité et détenues par le signataire autochtone, ainsi qu'aux terres maintenues en tant que terres de réserve.

En juillet 2022, le Canada a modifié son approche concernant l'élimination progressive de l'article 87 (fiscalité) de la Loi sur les Indiens en tant qu'exigence dans les traités modernes du Canada. Il offre la possibilité de poursuivre l'exonération fiscale sur les anciennes terres de réserve des gouvernements autochtones et sur d'autres réserves des Premières Nations au Canada pour les bénéficiaires d'un traité moderne éventuel ou en vigueur qui sont inscrits en vertu de la Loi sur les Indiens. Ces modifications ont été apportées afin que les membres des communautés des Premières Nations puissent bénéficier de l'exonération fiscale par rapport aux gouvernements non autochtones tout en tirant parti des avantages à l'échelle communautaire par l'autodétermination.

Les gouvernements autochtones ont le choix de maintenir les modalités fiscales en vigueur ou de se doter de compétences directes en matière de fiscalité selon leur propre échéancier, conformément à l'engagement de faire progresser la priorité des communautés autochtones consistant à reprendre la compétence sur les questions fiscales et d'appliquer le principe d'autodétermination.

Notamment, en 2023-2024, le Canada et la Colombie-Britannique ont travaillé en collaboration avec les partenaires des traités de la Colombie-Britannique (Premières Nations Maa-nulth, Nation Nisga'a, Nation des Tla'amin, Première Nation Tsawwassen) pour modifier leur traité et rétablir l'application de l'exonération fiscale sur les anciennes terres de réserve et pour les membres inscrits en vertu de la Loi sur les Indiens au printemps et à l'été 2023.

Partenariats

En décembre 2016, le premier ministre a annoncé que des mécanismes bilatéraux permanents (MBP) seraient créés avec l'Assemblée des Premières Nations et les Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et les quatre régions de l'Inuit Nunangat, ainsi que le Ralliement national des Métis et ses membres dirigeants. Depuis lors, les travaux ont progressé grâce à ces mécanismes, et d'autres partenariats formels ont été établis avec les partenaires autonomes signataires d'un traité moderne et le Congrès des peuples autochtones. RCAANC joue un rôle de premier plan dans chacun de ces partenariats, en coordonnant les efforts déployés dans l'ensemble du gouvernement du Canada pour améliorer les relations dans le cadre de ces partenariats.

Mécanisme bilatéral permanent avec l'Assemblée des Premières Nations

Le MBP entre l'Assemblée des Premières Nations et le Canada a été établi en 2017 par la signature d'un Protocole d'entente sur des priorités communes. Par ce protocole d'entente, le Canada et l'Assemblée des Premières Nations s'engagent à tenir au moins trois réunions de dirigeants par année pour discuter des priorités communes et suivre les progrès accomplis. L'une de ces réunions sera coprésidée par le premier ministre et le chef national.

Le 5 mars 2024, le premier ministre et la chef nationale Cindy Woodhouse ont réaffirmé leur engagement mutuel à revitaliser le processus du Mécanisme bilatéral permanent, appuyé par une liste mise à jour des priorités conjointes afin de mieux refléter les priorités actuelles de l'Assemblée des Premières Nations et des Premières Nations qu'elle sert. En 2023-24, deux réunions de hauts fonctionnaires ont eu lieu avec l'Assemblée des Premières Nations et des représentants du gouvernement du Canada afin de préparer les réunions de leadership qui auront lieu en 2024-25. Ces réunions des hauts fonctionnaires, tenues le 14 juin et le 12 décembre 2023, ont permis de faire progresser les priorités conjointes de 2017 et ont ouvert la voie aux mises à jour proposées à la liste existante des priorités conjointes ainsi qu'à l'approche collaborative à utiliser pour faire progresser les travaux sur ces priorités.

Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne

Le gouvernement du Canada et l'Inuit Tapiriit Kanatami, l'Inuvialuit Regional Corporation, la Nunavut Tunngavik Incorporated, la Makivvik Corporation et le gouvernement du Nunatsiavut participent tous au Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne (CPIC), qui renforce l'approche pangouvernementale du Canada pour interagir avec les partenaires inuits par la coopération, la mise en œuvre et la reddition de comptes. Le CPIC a été créé en février 2017 avec la signature de la Déclaration de l'Inuit Nunangat sur le partenariat entre les Inuit et la Couronne et compte actuellement treize domaines prioritaires communs, chacun assorti d'un plan de travail particulier qui énonce des résultats tangibles à atteindre.

Depuis sa création, le CPIC a réalisé des progrès importants dans des domaines prioritaires communs, notamment le codéveloppement d'une stratégie nationale pour le logement des Inuit (2019), de la Politique sur l'Inuit Nunangat (2022) et des principes de codéveloppement entre les Inuit et la Couronne (2022). Le rapport d'évaluation du CPIC, qui a été élaboré conjointement et revient sur les progrès réalisés au cours des cinq dernières années ainsi que sur les principales recommandations pour aller de l'avant, a été approuvé en 2023-2024. L'itinérance a été adoptée comme nouveau domaine prioritaire du CPIC, et des avancées ont été réalisées relativement à d'autres mesures importantes pour la réconciliation tout au long de la période 2023-24 Ces travaux ont progressé dans le cadre de deux réunions de hauts responsables des Inuits et de la Couronne ainsi que de deux réunions des dirigeants, dont l'une a été coprésidée par le président de l'Inuit Tapiriit Kanatami et le premier ministre du Canada en mai 2023 à Nain, au Nunatsiavut.

Mécanisme bilatéral permanent (MBP) avec la Nation métisse

Le gouvernement du Canada et le Ralliement national des Métis, ainsi que ses membres dirigeants, font progresser les travaux sur les priorités communes définies dans le cadre de l'Accord Canada-Nation métisse, qui a été signé en avril 2017 et qui constitue la base de leur MBP.

En 2023-2024, plusieurs réunions clés ont eu lieu, notamment le Sommet Métis-Couronne du 1er juin 2023, organisé conjointement par la présidente du Ralliement national des Métis et le premier ministre. Lors de cette réunion, le mandat du MBP a été approuvé et les priorités communes pour 2023-2024 ont été confirmées : principes de codéveloppement, développement économique, éducation primaire et secondaire, santé, gestion des urgences et mobilisation internationale.

Le 31 janvier 2024, il y a également eu une réunion des dirigeants coprésidée par le ministre des Relations Couronne-Autochtones et la présidente du Ralliement national des Métis. Lors de cette réunion, les dirigeants ont accepté les principes de codéveloppement de la Nation métisse établis conjointement.

Forum intergouvernemental des chefs d'État et de gouvernement

L'annexe A de la Politique de mise en œuvre concertée des traités modernes du Canada prévoit l'établissement d'un forum permanent entre le premier ministre, les ministres fédéraux compétents et les dirigeants des partenaires des traités modernes autochtones et des gouvernements partenaires. L'objectif du Forum des dirigeants intergouvernementaux est de permettre des conversations directes entre les dirigeants sur les priorités communes et les sujets de préoccupation importants. Le Forum est également l'occasion de veiller à ce que les ministères fédéraux comprennent mieux les priorités des partenaires afin que les efforts puissent être déployés ensemble.

Le premier forum intergouvernemental des dirigeants a eu lieu le 8 mai 2023, et toutes les parties ont reconnu les progrès considérables accomplis envers l'annonce de la politique de collaboration du Canada pour la mise en œuvre des traités modernes. L'ordre du jour du Forumco-développé, couvrait dix priorités établies et émergentes qui ont été abordées par les dirigeants autochtones des traités modernes et de l'autonomie gouvernementale, ainsi que par le premier ministre et les principaux ministres fédéraux. Parmi les points critiques discutés, certaines réalisations ont été notées lors du forum, notamment l'inclusion d'un chapitre sur les traités modernes dans le plan d'action 2023-2028 de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies et les progrès réalisés par le processus de collaboration pour l'élaboration de la politique fiscale en matière de logement et d'infrastructure. Si les initiatives réussies ont été mises en avant, le Forum a également servi de cadre à des conversations productives et permanentes sur des sujets cruciaux pour lesquels il reste encore beaucoup à faire.

Promouvoir les priorités des femmes et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones

RCAANC continue de soutenir les trois organisations nationales de femmes autochtones pour qu'elles fassent avancer les priorités et les intérêts particuliers des femmes autochtones au moyen d'ententes de relations pangouvernementales, notamment par l'inclusion de cette importante collaboration en tant que mesure no 69 du Plan d'action de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies. Les ententes de relations que sont le Protocole d'entente Canada-Pauktuutit Inuit Women of Canada (juin 2017), l'Accord Canada-AFAC (signé en février 2019) et la Déclaration Canada-Les Femmes Michif Otipemisiwak (signée en août 2021) sont des vecteurs essentiels pour garantir l'inclusion du point de vue des femmes autochtones au sujet des questions qui ont un impact sur leur vie.

Dans le cadre de ces ententes de relations, RCAANC a aidé l'Association des femmes autochtones du Canada, Pauktuutit Inuit Women of Canada et Les Femmes Michif Otipemisiwak - Women of the Métis Nation à faire progresser leurs ententes de relations pangouvernementales en élaborant ou en mettant à jour leurs propres cadres et outils d'ACS Plus culturellement adaptés et fondés sur les distinctions. RCAANC fournit aux trois organisations nationales de femmes autochtones des fonds destinés à soutenir la mise en œuvre de leurs ententes respectives et de leurs activités.

Accord politique Canada-Congrès des peuples autochtones

Le Canada et le Congrès des peuples autochtones poursuivent la mise en œuvre de l'Accord politique Canada-Congrès des peuples autochtones, signé en 2018 et lancé le 4 mars 2020. Le Canada et le Congrès ont élaboré conjointement le processus de mise en œuvre qui vise à répondre aux priorités communes par l'intermédiaire de groupes de travail codirigés par divers ministères et le Congrès. Cinq groupes de travail se sont réunis régulièrement en 2023-2024 pour aborder les thèmes de la justice, des langues autochtones, des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées, des programmes pour les familles et du logement.

Combler les écarts socio-économiques

Logement et infrastructure

Inuits

À l'appui des engagements pris par le Canada pour améliorer le logement et les infrastructures dans les collectivités autochtones, RCAANC fournit aux organisations inuites signataires de traités des investissements directs, fondés sur les distinctions depuis 2016. Les budgets de 2016, de 2018, de 2021 et de 2022 comportaient des investissements directs à l'appui de cet engagement. Ces investissements sont orientés et alignés sur la Stratégie de logement pour l'Inuit Nunangat, laquelle a été élaborée conjointement avec les Inuits par l'intermédiaire du Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne et publiée en avril 2019. Le plan de mise en œuvre de la Stratégie de logement pour l'Inuit Nunangat, également élaboré conjointement avec les Inuits, a été approuvé par des dirigeants fédéraux et inuits par l'entremise du CPIC en décembre 2022. L'objectif de la Stratégie est de se pencher sur les conditions de logement dans l'Inuit Nunangat et de les améliorer, pour qu'elles se rapprochent des résultats dans le reste du Canada.

RCAANC continue de fournir aux partenaires inuits des investissements fondés sur les distinctions, selon les priorités établies par les Inuits et en laissant ces derniers diriger l'exécution afin de combler les écarts en matière de logement et d'infrastructure. Le Ministère poursuit sa collaboration avec l'Inuit Tapiriit Kanatami et des organisations inuites signataires de traités pour mettre en œuvre la Stratégie de logement pour l'Inuit Nunangat, élaborée conjointement. Le logement et l'infrastructure sont des priorités indépendantes du CPIC.

Le financement pour le logement et les infrastructures pour l'exercice 2023-2024 a été remis aux partenaires inuits pour répondre aux besoins qui s'y rattachent en fonction de plans élaborés par les Inuits. Ce financement est octroyé au moyen d'accords de subvention souples, ce qui permet aux partenaires d'obtenir des résultats en fonction de leurs besoins et d'atténuer certaines des difficultés importantes liées à la construction dans des collectivités inuites éloignées et isolées. En plus de favoriser la construction et l'amélioration de logements et d'infrastructures, la mise en œuvre de projets autodéterminés permet d'accroître les avantages locaux grâce à la passation de marchés, à l'emploi, au renforcement des capacités et aux partenariats dirigés par les Inuits.

En 2023-2024, des partenaires inuits ont construit 86 unités et en ont réparé 58 autres, ce qui porte le nombre total à 626 unités construites et à 469 unités réparées depuis 2016Ces investissements permettent à des organisations inuites signataires de traités de cibler le financement là où les besoins sont les plus criants. Si la plupart des investissements dans le logement sont consacrés à la construction et aux réparations, les quatre organisations inuites signataires de traités utilisent également les fonds pour améliorer l'efficacité des autres investissements fédéraux dont elles disposent pour les refuges, notamment les refuges pour femmes et pour jeunes. Cette approche permet de s'assurer que les investissements et les programmes en matière de logement répondent aux besoins des Inuits.

Nation métisse

En 2018, la Stratégie de logement de la Nation métisse a été mise en place, assortie d'un investissement initial de 500 millions de dollars sur 10 ans. Cette stratégie de logement vise à résoudre la crise du logement à laquelle sont confrontées les collectivités des Métis d'une manière adaptée à la culture et fondée sur les distinctions. L'objectif de la Stratégie est de réduire de 50 % l'écart entre les besoins impérieux de logement des Métis et ceux des populations non autochtones du Canada d'ici 2028. Le budget de 2022 prévoyait une somme supplémentaire de 190,2 millions de dollars sur sept ans pour améliorer le logement dans les collectivités métisses, y compris dans le Nord, dont environ 127 millions de dollars pour renforcer la mise en œuvre de la Stratégie de logement de la Nation métisse.

Au cours de la dernière année, les membres dirigeants de la Nation métisse (la Métis Nation Alberta, la Métis Nation Saskatchewan, la Métis Nation Ontario et la Métis Nation British Columbia) et la Fédération métisse du Manitoba ont réalisé de grands progrès pour améliorer les conditions de logement de leurs citoyens en perfectionnant leurs programmes de logement et leur capacité à mettre en œuvre ces programmes. Les chiffres de 2023-2024 n'ont pas encore été finalisés, mais au 31 mars 2023, 1 575 unités de logement ont été achetées ou construites; 1 537 ménages ont bénéficié d'une aide à la mise de fonds; 4 600 unités de logement ont été rénovées; 9 528 ménages ont reçu une aide au loyer.

RCAANC tient régulièrement des réunions avec des membres dirigeants du Ralliement national des Métis dans le cadre du Groupe de travail technique sur le logement et l'itinérance des Métis ainsi que des réunions bilatérales avec la Fédération des Métis du Manitoba pour répondre aux besoins de logement des collectivités métisses. Ce groupe de travail technique est dirigé par des Métis et constitue une tribune productive permettant aux parties de collaborer, de soutenir la mise en œuvre de la Stratégie et d'améliorer les pratiques en matière de collecte de données. En 2023-2024, plus précisément, une série de réunions axées sur le logement ont été organisées avec des partenaires métis; à cette occasion, les modèles de rapports annuels ont été mis à jour, en consultation avec des partenaires, et une enquête sur l'évaluation des besoins en logement a été élaborée.

Dans le budget de 2021, le gouvernement a annoncé la mise sur pied du Fonds d'infrastructure des communautés autochtones, un investissement de 4,3 milliards de dollars, qui constitue aussi le premier investissement fédéral dans l'infrastructure fondé sur les distinctions (en dehors du logement) qui inclut les Métis. De cette somme, RCAANC verse 240 millions de dollars sur quatre ans à des partenaires métis (la Métis Nation Alberta, la Métis Nation Saskatchewan, la Métis Nation Ontario et la Métis Nation British Columbia, la Fédération métisse du Manitoba et le Conseil général des établissements métis) par l'entremise d'accords de subvention et de contribution souples afin de soutenir la sélection et l'exécution de projets menés dans un contexte d'autodétermination. En 2023-2024, des partenaires métis continuent d'appuyer des projets d'infrastructure essentiels, notamment des travaux routiers, la gestion des eaux usées, des centres de santé, des centres pour personnes âgées et des installations de traitement des toxicomanies.

Partenaires autonomes et signataires d'un traité moderne

À ce jour, RCAANC a transféré un total de 153,2 millions de dollars aux Premières Nations autonomes et aux Premières Nations signataires d'un traité moderne pour soutenir les initiatives de logement dans leurs communautés; de ce montant, 89,2 millions de dollars ont été transférés en 2023-2024. Tous les projets réalisés à l'aide de ces fonds sont gérés par les Premières Nations autonomes et les Premières Nations signataires d'un traité moderne. Ces investissements contribuent à répondre aux besoins criants en matière de logement et à favoriser l'offre de logements adéquats et abordables afin d'améliorer la santé et les résultats socioéconomiques. Les fonds réservés dans les Budgets de 2021 et de 2022 pour le logement et l'infrastructure sont administrés selon une approche d'autodétermination, laquelle laisse aux partenaires le soin d'élaborer des plans d'action afin de cerner les besoins en matière d'infrastructure et de logement qui reflètent les priorités des communautés.

La Stratégie de logement pour les Autochtones en milieu urbain, rural et nordique

Le Budget de 2023, le gouvernement a promis de verser 4 milliards de dollars sur sept ans, à partir de 2024-2025, pour mettre en œuvre une stratégie de logement pour les Autochtones en milieu urbain, rural et nordique élaborée conjointement, alors que des populations autochtones vivant en milieu urbain, rural et nordique sont confrontées à des difficultés uniques pour accéder à un logement convenable. En 2023, sous la direction de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), un éventail d'activités de mobilisation a été organisé; ces activités étaient dirigées par des Autochtones avec des organisations autochtones (y compris des organisations de femmes autochtones), certaines Premières Nations autonomes et signataires de traités modernes et des fournisseurs autochtones de logements et de services. Au total, plus de 6 000 personnes ont participé au processus de mobilisation. La SCHL a aussi reçu des observations écrites et a mené une enquête en ligne. Le processus a montré la complexité de la situation du logement pour les Autochtones.

À la suite de ces activités, le gouvernement du Canada a élaboré un cadre stratégique et en décembre 2023, a annoncé son intention de lancer une demande de propositions pour la sélection d'une organisation dirigée par des Autochtones qui deviendrait le centre national du logement autochtone, lequel contribuera à acheminer une partie du financement pour le logement en milieu urbain, rural et nordique.

RCAANC et SAC collaboreront avec les Premières Nations, les Inuits, les Métis et des gouvernements autochtones autonomes et signataires de traités modernes en partenariat sur leurs stratégies de logement fondées sur les distinctions afin de rendre le financement pour le logement en milieu urbain, rural et nordique accessible au cours de l'exercice 2024-2025.

Sécurité alimentaire dans le Nord

Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs et Subvention pour les programmes alimentaires des communautés

La Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs a été mise en œuvre au début de 2020, et sa conception a été directement éclairée par les commentaires et les consultations avec les partenaires du Nord et autochtones. Cette subvention est l'une des premières initiatives cocréées reconnaissant un modèle décolonisé recommandé par la Commission de vérité et réconciliation et la Commission d'enquête sur les FFADA. Elle encourage l'autodétermination et la prise de décisions locales en aidant les organisations et les communautés bénéficiaires à élaborer et à déployer leurs propres solutions pour améliorer la sécurité alimentaire dans le Nord et l'Arctique, et ce, en s'appuyant sur la prise de décisions traditionnelle et les priorités locales. En 2022, grâce à des investissements prévus dans le budget 2021, la Subvention pour les programmes alimentaires des communautés a été mise en œuvre. La Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs et la Subvention pour les programmes alimentaires des communautés offrent un financement sous forme de subventions au moyen de partenariats avec des organisations chargées des revendications territoriales, des entités autonomes et des organisations autochtones en soutien aux activités et aux réseaux de chasse, de cueillette et de partage des aliments dans 112 communautés admissibles. Tenant compte du lien entre les aliments traditionnels et les aliments du marché, la Subvention pour les programmes alimentaires des communautés élargit le champ d'application de la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs à d'autres initiatives, comme les programmes alimentaires scolaires, les programmes de repas pour les aînés et les commandes groupées, en soutenant et en renforçant le travail effectué par les communautés pour appuyer la sécurité alimentaire locale grâce à des solutions culturellement appropriées et dirigées localement. Le programme offre un financement souple, permettant aux communautés de répondre aux besoins individuels et de faire évoluer les systèmes alimentaires locaux au fil du temps.

En 2023-2024, Nutrition Nord Canada a signé des accords de subvention avec 24 gouvernements et organisations autochtones pour renforcer le soutien aux systèmes alimentaires traditionnels dans 112 communautés isolées. Au cours des deux premières années de mise en œuvre, la subvention a permis de soutenir plus de 15 000 chasseurs et cueilleurs, ainsi que 410 chasses et récoltes communautaires et 717 initiatives de partage de nourriture. Dans l'Inuit Nunangat, tout particulièrement, la subvention soutient des activités s'inscrivant dans le cadre de la Stratégie sur la sécurité alimentaire de l'Inuit Nunangat et le plan de mise en œuvre connexe.

De plus, il y a trois banques alimentaires inscrites auprès de Nutrition Nord Canada : 1) Harvest Manitoba; 2) Second Harvest; 3) la Regional Food Distribution Association (RFDA), dans le but d'accroître le soutien de la communauté. En décembre 2023, grâce à l'aide de la Subvention pour les programmes alimentaires des communautés et du programme de contributions Nutrition Nord Canada, il a été possible de créer un nouveau partenariat entre les membres de Wiiche'iwaymagon, des banques alimentaires et des organismes à but non lucratif afin de renforcer les résultats en matière de sécurité alimentaire dans le Nord.

Subvention de recherche sur la sécurité alimentaire

La Subvention de recherche sur la sécurité alimentaire soutient des projets de recherche menés par des Autochtones et portant sur l'inégalité de l'accès à la nourriture, la dynamique des programmes fédéraux d'accès à la nourriture existants et l'insécurité alimentaire chez les Autochtones vivant dans des communautés admissibles au programme Nutrition Nord Canada. Ces recherches permettront d'orienter l'évolution continue de Nutrition Nord Canada afin de répondre au mandat du programme en matière de sécurité alimentaire et d'améliorer ou de revoir le modèle de subvention pour favoriser un accès équitable aux aliments du marché (achetés en magasin).

En 2023, la subvention de recherche sur la sécurité alimentaire a permis de financer cinq projets de recherche dirigés par des Autochtones pour identifier les lacunes en matière de données dans les communautés isolées, et elle a aussi permis d'améliorer l'élaboration de politiques fondée sur des données probantes. Les efforts de recherche permettront de renforcer le programme et d'éclairer les options stratégiques à l'avenir.

Éducation : Études postsecondaires dans le Nord

L'accès des Autochtones à l'enseignement postsecondaire, sans discrimination, est un élément clé du processus de réconciliation et est reconnu à la fois par la Loi sur la Déclaration des Nations Unies et par les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation. Depuis la publication du Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord, le gouvernement du Canada a soutenu un certain nombre d'investissements ciblés visant à favoriser l'accès à l'enseignement postsecondaire pour les Autochtones et les non-Autochtones habitant dans le Nord.

Les mesures précoces mentionnées ci-dessous sont conformes au rapport final du Groupe de travail sur l'éducation postsecondaire dans le Nord, intitulé Une responsabilité partagée : Voix du Nord, Solutions du Nord – Rapport du Groupe de travail sur l'éducation postsecondaire dans le Nord (PDF, non disponible en français), publié en mars 2022. Mis sur pied en octobre 2020, ce groupe de travail indépendant s'est vu confier le mandat d'examiner la question de l'enseignement postsecondaire dans l'Arctique et le Nord. Le gouvernement du Canada a accueilli favorablement les principales conclusions du rapport du Groupe de travail et examine attentivement l'ensemble des 37 appels à l'action qu'il propose, en collaboration avec les partenaires du Nord et autochtones.

Dans le budget de 2019, le gouvernement du Canada s'est engagé à investir 26 millions de dollars sur cinq ans à partir de 2019-2020 pour financer la construction d'un nouveau pavillon des sciences à l'Université du Yukon et améliorer les possibilités d'apprentissage pour ses étudiants – dont plus de 25 % s'identifient comme Autochtones. En 2023-2024, l'Université du Yukon a continué de collaborer avec les gouvernements fédéral et territorial à l'analyse des coûts de la construction du nouveau bâtiment des sciences. En raison des retards occasionnés par la pandémie de COVID-19 et de l'inflation, l'Université cherchait à obtenir un financement pour couvrir les dépenses accrues avant le début des travaux de construction. Le gouvernement du Yukon a ensuite annoncé en mars 2024, dans son Plan d'immobilisations quinquennal 2024-2025, qu'il investirait de 6 à 7 millions de dollars en 2025-2026, et de 5 à 6 millions de dollars en 2026-2027, pour une contribution totale de 11 à 13 millions de dollars à l'Université du Yukon.

Dans le cadre du budget de 2019, le gouvernement du Canada s'est également engagé à investir 12,8 millions de dollars sur cinq ans, des exercices 2019-2020 à 2023-2024, dans le Centre de recherche et d'apprentissage de Dechinta afin d'élargir la prestation de ses programmes de recherche et d'éducation postsecondaires basés en terres autochtones et dirigés par des Autochtones. En 2023-2024, parmi les autres activités et programmes proposés, le Centre de recherche et d'apprentissage de Dechinta a proposé pour le semestre d'été un cours autochtone axé sur le territoire intitulé « The Land Loves Us Back », soit une formation de trois semaines donnée à l'extérieur de Yellowknife portant sur le tannage de peau et d'autodétermination. En raison des feux de forêt sans précédent qui ont ravagé les Territoires du Nord-Ouest, la programmation prévue a été interrompue à la fin du mois d'août. En réponse, RCAANC a approuvé le plan de reprise après l'évacuation de Dechinta, soit un paiement unique de 150 000 dollars pour financer les activités données au cours de l'automne. Il s'agissait notamment d'une série d'ateliers de guérison axés sur le territoire visant à aider les personnes et les communautés ayant subi des perturbations liées aux feux de forêt. Dans le budget 2024, le gouvernement du Canada s'est engagé à verser 5,2 millions de dollars supplémentaires sur deux ans au Centre de recherche et d'apprentissage de Dechinta pour favoriser l'accès à un enseignement postsecondaire culturellement adapté et accessible aux étudiants autochtones du Nord.

Autres travaux dans l’Arctique, le Nord et l’Inuit Nunangat

Au-delà des trois piliers de la réconciliation, RCAANC joue un rôle important dans l'Inuit Nunangat, l'Arctique et le Nord, notamment en ce qui concerne l'environnement. Ce travail est guidé par le Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord et la Politique sur l'Inuit Nunangat.

Une main-d'œuvre représentative

L'élaboration d'un Plan représentatif de la fonction publique au Yukon est une obligation conventionnelle pangouvernementale établie au chapitre 22 des Accords définitifs du Yukon, qui ont été signés entre 1993 et 2005. Une fois mis en œuvre, le plan visera à favoriser et à maintenir au Yukon une fonction publique représentative de la composition autochtone de la population du territoire. Les ententes définitives du Yukon établissent que le plan peut prévoir de la formation, de l'information publique, du counselling, du soutien en milieu de travail, du recrutement ciblé, la désignation de postes devant être occupés par des Autochtones, des préférences en matière d'embauche et des mesures pour gérer l'effet du plan sur la capacité des partenaires des traités modernes du Yukon à recruter et à maintenir en poste des employés qualifiés.

Mise en œuvre du Plan de services publics représentatifs – Yukon

En 2023-2024, le Canada a continué de faire progresser l'élaboration et l'approbation fédérale d'un Plan de services publics représentatifs (le Plan), conformément aux obligations contenues dans le chapitre 22 des ententes définitives des Premières Nations du Yukon. Le Plan vise à faire en sorte que la fonction publique fédérale au Yukon soit représentative des membres des Premières Nations du Yukon.

Au cours du printemps et de l'été 2023, le Canada a continué de travailler avec ses partenaires des Premières Nations pour examiner le plan et répondre aux préoccupations soulevées. En octobre 2023, le bureau régional du Yukon a commencé à travailler à l'interne avec Pilimmaksaivik et la Table fédérale du Yukon (hauts fonctionnaires représentant tous les ministères fédéraux ayant des bureaux au Yukon) afin d'obtenir l'approbation finale du gouvernement fédéral. Le plan a été officiellement enregistré comme étant approuvé lors de la réunion du comité directeur des SMA de Pilimmaksaivik, le 7 mars 2024.

Mise en œuvre de l'article 23 de l'Accord de Nunavut

L'article 23 de l'Accord de Nunavut exige que le gouvernement du Canada et le Nunavut prennent des mesures pour obtenir une main-d'œuvre qui reflète la proportion d'Inuits par rapport à la population totale du Nunavut dans tous les groupes professionnels et à tous les niveaux de la fonction publique respective de chaque gouvernement. Afin de respecter l'article 23, RCAANC continue de mettre en œuvre et d'actualiser le plan d'emploi des Inuits de son ministère avec l'aide des partenaires inuits et nordiques et de soutenir l'élaboration du plan d'emploi des Inuits à l'échelle de l'ensemble du gouvernement.

En tant que responsable fédéral de la mise en œuvre de l'Accord du Nunavut et principal employeur fédéral au Nunavut, en 2023-24, RCAANC a atteint ses objectifs à court terme et est en bonne voie pour atteindre ses objectifs à moyen terme, tels que décrits dans le plan ministériel pour l'emploi des Inuits. RCAANC a fait passer le taux d'emploi des Inuits de 35,0 % en avril 2020 à 46,2 % en avril 2022, puis à 49,5 % en mars 2023.

Cadre stratégique pour l’Arctique et le Nord

Codéveloppé avec des partenaires autochtones, territoriaux et provinciaux, et avec plus de 33 ministères fédéraux, le Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord (CSAN) a été lancé en 2019 pour orienter les priorités, les activités et les investissements du gouvernement du Canada dans la région jusqu'en 2030 et au-delà, et pour harmoniser les objectifs stratégiques nationaux et internationaux du Canada avec les priorités des peuples autochtones du Nord et de l'Arctique et de l'ensemble des habitants du Nord. Le CSAN reflète les priorités et les perspectives des populations de l'Arctique et du Nord et s'appuie sur une mobilisation inclusive dans l'ensemble de la région.

Le CSAN comprend 8 buts et 67 objectifs connexes liés à huit thèmes généraux : les personnes et les communautés; des économies solides; l'infrastructure globale; l'environnement et la biodiversité; la science et le savoir autochtone; le leadership mondial; la sûreté, la sécurité et la défense; et la réconciliation avec les peuples autochtones.

Le CSAN comprend des objectifs liés à la réconciliation, soit : soutenir les possibilités d'apprentissage et de perfectionnement des compétences continues, y compris les connaissances et les compétences autochtones; s'attaquer aux causes systémiques de toutes les formes de violence à l'égard des femmes, des filles autochtones et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones; mettre fin à la surreprésentation des Autochtones dans le système de justice pénale du Canada; mettre en œuvre différentes approches adaptées à la culture pour les questions relatives à la justice; et assurer la sécurité communautaire par des initiatives de prévention du crime et des services de police efficaces et adaptés à la culture.

Le CSAN est maintenant au stade de la mise en œuvre en collaboration avec des partenaires, dont plus de 37 gouvernements et organisations autochtones nationaux et régionaux. Les mesures de mise en œuvre comportent également la mise en place de mécanismes de gouvernance nationaux, régionaux et fondés sur les distinctions, qui facilitent l'établissement et la mise en œuvre ciblés des priorités des partenaires.

La dernière réunion (de niveau politique) du Comité de leadership du CSAN, qui s'est tenue à Whitehorse le 13 octobre 2023, a été présidée par le ministre des Affaires du Nord et co-animée par le grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon. Au total, vingt-deux partenaires autochtones, territoriaux et provinciaux du CSAN y ont participé. Les premiers ministres du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut ont assisté virtuellement à la réunion. Le ministre fédéral du Logement, de l'Infrastructure et des Collectivités, ainsi que les secrétaires parlementaires des ministres de la Défense nationale et des Affaires étrangères ont également participé à la réunion. Le budget 2024 comprenait de nouveaux engagements en matière de dépenses qui contribueront à la mise en œuvre des buts et objectifs du CSAN, dont beaucoup concordent avec les priorités exprimées par les partenaires lors de la réunion du Comité de leadership du CSAN 2023. Celles-ci comprennent des mesures de soutien pour les services en santé mentale et en toxicomanie; des investissements dans les infrastructures, y compris le logement, ainsi que dans la sécurité et la défense du Nord; et des investissements dans l'éducation et la formation.

Transfert de responsabilités au Nunavut

Le transfert de responsabilités liées aux terres publiques, à l'eau douce et aux ressources non renouvelables aux gouvernements territoriaux est un objectif de longue date de la politique fédérale. Le transfert des terres et des droits relatifs aux eaux s'est fait au Yukon en 2003 et dans les Territoires du Nord-Ouest en 2014. Le Nunavut est le dernier territoire où les terres et les ressources continuent d'être gérées par le gouvernement fédéral.

Au Nunavut, le fait de retrouver le pouvoir de prendre des décisions concernant les terres et les ressources faisait partie de la vision de l'autodétermination des Inuit. La réalisation de cette vision a commencé avec la signature de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut (Accord du Nunavut) en 1993, et la création du territoire du Nunavut en 1999. Le processus de transfert de la gestion des terres et des ressources au gouvernement du Nunavut a officiellement débuté en 2008 avec la signature du protocole de négociation du transfert des responsabilités en matière de terres et de ressources du Nunavut. La prochaine étape importante sera franchie en 2019 avec la signature de l'entente de principe. En tant que représentante des Inuit dans le cadre de l'Accord du Nunavut, la Nunavut Tunngavik Incorporated est partie prenante au processus de transfert de responsabilités depuis le début, en collaboration avec le gouvernement du Canada et du gouvernement public territorial (le gouvernement du Nunavut), dont la création du territoire a été prévue dans cette entente afin de redonner aux Inuit du Nunavut leur pouvoir décisionnel.

Le 18 janvier 2024, le gouvernement du Canada, le gouvernement du Nunavut, la Nunavut Tunngavik Incorporated, les dirigeants inuits, les dignitaires et les citoyens locaux ont célébré la signature de la version finale de l'Entente sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources du Nunavut à Iqaluit. Cet accord historique est le fruit d'un engagement commun des parties à poursuivre sur la voie de la réconciliation, un processus entamé il y a plus de 25 ans. En redonnant aux Inuit du Nunavut et aux Nunavummiut des pouvoirs de prise de décision en matière de terres et de ressources, cette entente appuie le développement politique et économique du Nunavut et garantit que les générations futures d'Inuit et de Nunavummiut bénéficient des emplois, des possibilités, des investissements et de la richesse liés à la mise en valeur des ressources.

La signature de l'Entente sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources du Nunavut marque le début d'une phase de mise en œuvre collaborative de trois ans, le transfert final des pouvoirs étant prévu pour le 1er avril 2027. Une mobilisation importante avec les groupes autochtones détenteurs de droits se poursuivra pendant toute la durée de la phase de mise en œuvre de trois ans.

Mesures relatives aux changements climatiques

Les programmes de lutte contre le changement climatique de RCAANC continuent de soutenir les communautés, les gouvernements et les organisations autochtones et nordiques afin qu'ils jouent un rôle de premier plan dans l'action climatique en participant aux politiques, à la faisabilité et à la planification des projets, ainsi qu'à la mise en œuvre des priorités et des projets liés à l'adaptation au climat et à l'énergie propre.

Les programmes de RCAANC relatifs aux changements climatiques sont les suivants : Programme d'adaptation aux changements climatiques des Premières Nations, Programme de surveillance du climat dans les collectivités autochtones, programme Se préparer aux changements climatiques dans le Nord, programme Approche responsable pour le développement énergétique des collectivités du Nord (programme ARDEC Nord), et programme Faire participer les peuples autochtones à la politique climatique. En 2023-2024, ces programmes ont permis d'investir plus de 54 millions de dollars dans 300 projets communautaires dans les communautés autochtones et nordiques du Canada qui soutiennent l'atténuation des changements climatiques et l'adaptation à ceux-ci.

Les exemples ci-dessous mettent en lumière des projets entrepris en 2023-2024 qui ont été menés par les communautés, renforcent les capacités locales et créent des possibilités économiques pour les communautés autochtones.

Programme d'adaptation aux changements climatiques des Premières Nations

Le programme appuie les Premières Nations au sud du 60e pour combattre les effets des changements climatiques et planifier l'adaptation. Par exemple, le programme finance la Nation Siksika, en Alberta, pour élaborer une stratégie de résilience à l'égard de l'eau qui favorisera la communication, l'intégration et la sensibilisation de la collectivité aux risques liés au changement climatique et à la sécurité de l'eau; fera progresser les initiatives de la résilience à l'égard de l'eau; et appuiera l'exploration des incidences des changements climatiques sur les infrastructures de l'eau existante et future. Reposant sur la participation de la communauté, ce projet pluriannuel est appuyé par une équipe de projet dirigée par le groupe Siksika Nation Land Management et est mené par un groupe consultatif d'Aînés, un groupe de travail consultatif sur l'eau ainsi que des conseillers techniques. Grâce à l'inclusion du savoir autochtone au côté de la science occidentale (c'est-à-dire, une approche à double regard), la Nation Siksika tirera parti de plusieurs projets distincts liés à la résilience à l'égard de l'eau, afin de déterminer les mesures d'adaptation et de répondre aux préoccupations de la communauté de manière holistique. Cette approche contribuera à réduire les risques et à renforcer la résilience de la Nation grâce à l'apprentissage, à la planification et à la collaboration proactive avec les membres de sa communauté et tous les domaines de service pour s'adapter collectivement au changement climatique.

Programme de surveillance du climat dans les collectivités autochtones

Ce programme soutient les projets menés par les Premières Nations, les Inuits et les Métis qui surveillent le climat et les effets environnementaux des changements climatiques à l'aide de systèmes de savoir autochtones et de la science occidentale, et qui renforcent les capacités de surveillance à long terme. Par exemple, ce programme finance l'initiative de surveillance communautaire de la Fédération des Métis du Manitoba, dans le cadre de laquelle des scientifiques citoyens métis de la rivière Rouge sont formés et équipés pour recueillir des données et surveiller les changements climatiques et environnementaux. Leur réseau utilise la science occidentale et les connaissances traditionnelles pour surveiller les conditions météorologiques, l'état des milieux humides, la qualité de l'eau et les conditions hivernales. Cette initiative permet de sensibiliser les citoyens métis de la rivière Rouge aux changements climatiques et de leur offrir des possibilités de renforcement des capacités et d'échange des connaissances afin de soutenir les efforts d'adaptation au climat.

Programme de Préparation aux changements climatiques dans le Nord

Ce programme collabore avec les communautés du Nord pour faire face aux effets du climat, planifier et mettre en œuvre des mesures d'adaptation. Par exemple, le programme appuyant les communautés nordiques verse un financement à la Yukon First Nations Wildfire, une association de secours d'urgence qui fournit des services de gestion des urgences et de formation, pour mettre en œuvre un projet de la Yukon First Nations Wildfire qui prévoit l'inclusion des pratiques traditionnelles de gestion des terres aux pratiques de prévention des incendies. Le projet renforcera la résilience climatique des Premières Nations du Yukon en aidant à déterminer les pratiques exemplaires de gestion des terres traditionnelles en ce qui concerne les feux de forêt, et il contribuera à mieux protéger les communautés et les points de repère traditionnels contre les menaces posées par les feux de forêt.

Programme Approche responsable pour le développement énergétique des collectivités du Nord (programme ARDEC Nord)

Ce programme soutient le développement d'énergies renouvelables dans le Nord. Le programme finance la Nukik Corporation, une société dirigée par des Inuit, pour amorcer les travaux de développement de la liaison hydroélectrique et de fibre optique à Kivalliq, une ligne aérienne de transmission hydroélectrique de 1 200 km entre Churchill, au Manitoba, et la région de Kivalliq, au Nunavut. Ce projet de renforcement de la nation serait la première connexion terrestre entre le Manitoba et le Nunavut et fournirait une électricité propre et fiable à cinq communautés inuites et à deux exploitations minières dans cette région. Le projet prévoit également d'offrir un accès Internet à haute vitesse par l'intermédiaire d'un câble à fibres optiques dans la région. Ce projet est un modèle exemplaire d'initiative dirigée par des Autochtones susceptible d'apporter un grand nombre d'avantages sociaux, économiques et environnementaux aux communautés autochtones.

Objectifs de conservation marine dans l’Inuit Nunangat

L'équipe des partenariats régionaux et de la recherche de RCAANC participe à l'initiative sur les objectifs de conservation marine, dirigée par Pêches et Océans Canada, qui vise à conserver 25 % des océans du Canada d'ici à 2025, et 30 % d'ici 2030. L'intégration de divers types de connaissances, dont l'Inuit Quajimajatuqangit, les savoirs traditionnels et la science, renforce la base de données probantes pour la prise de décision et la gestion de l'environnement, y compris l'établissement d'aires de conservation.

RCAANC fournit des capacités et un soutien aux organisations autochtones régionales de l'Inuit Nunangat afin de cerner les besoins en matière de recherche et de réaliser des études. Cela comprend le regroupement des savoirs de l'Inuit Quajimajatuqangit et des connaissances traditionnelles et l'élaboration d'études en biologie et en écologie, en vue de fournir des informations environnementales et culturelles sur les aires importantes et éclairer la prise de décision en ce qui concerne la planification et la gestion des aires marines ainsi que la constitution de sites de conservation. Ce travail contribue à élargir les connaissances et à donner suite aux recommandations importantes formulées dans les évaluations régionales précédentes, lesquelles étaient dirigées par des organisations de revendication territoriale et s'appuyaient essentiellement sur les commentaires des communautés. Les recommandations portent notamment sur la collecte de données de référence et le comblement des lacunes dans les connaissances, en partenariat avec les détenteurs du savoir et des droits inuits; la collecte et l'utilisation respectueuses et appréciables de l'Inuit Quajimajatuqangit et des connaissances traditionnelles dans les programmes de recherche; et l'élaboration d'études sur l'importance de la récolte pour la sécurité alimentaire dans le milieu marin.

En 2023-2024, RCAANC a versé près de 4 millions de dollars à plus de vingt projets dans la région visée par la Convention définitive des Inuvialuit, au Nunavut et au Nunatsiavut. Les fonds ont été distribués directement aux organisations inuites ou à des acteurs du milieu universitaire qui ont travaillé en étroite collaboration avec les organisations et les communautés inuites sur des projets collaboratifs. Ces projets garantissent que la recherche est régie, financée et menée de façon conforme à l'éthique et qu'elle favorise la participation des Inuit. Cela est essentiel pour renforcer les capacités et le leadership des Inuit et veiller à ce que ceux-ci participent à la formulation de conseils sur la planification et la conservation marines ainsi qu'à la détection et à la collecte d'informations écologiques, sociales et culturelles essentielles. RCAANC encourage la collecte, l'interprétation et la propriété des données autochtones d'une manière qui appuie leur souveraineté.

Projets importants

Loi sur l'évaluation environnementale et socioéconomique au Yukon

RCAANC de la région du Yukon a continué à travailler avec ses partenaires sur la mise en œuvre de la Loi sur l'évaluation environnementale et socioéconomique au Yukon. Les processus d'évaluation de l'aménagement existants dans la loi sont ancrés dans la mise en œuvre du chapitre 12 des ententes définitives avec les Premières Nations du Yukon et ont été élaborés en collaboration par les parties. RCAANC s'efforce de maintenir un processus de cogestion solide et fiable, en appuyant la mise en œuvre de traités modernes et en veillant à ce que les peuples autochtones puissent participer de façon concrète à l'aménagement des ressources et à la prise de décision en matière d'environnement au Yukon.

En 2023-24, RCAANC a fourni 7,05 millions de dollars en financement opérationnel à l'Office d'évaluation environnementale et socioéconomique du Yukon (OEESY), un organisme indépendant d'évaluation de l'exploitation établi conformément aux ententes définitives des Premières Nations du Yukon. Ces fonds ont appuyé le travail de l'OEESY dans l'évaluation d'environ 120 projets d'aménagement, y compris les activités d'évaluation et de pré-étude de l'OEESY pour cinq projets importants, dont l'assainissement de la mine Faro et l'assainissement de la mine de Mont Nansen. Un montant supplémentaire de 1,1 million de dollars a été fourni pour le travail préparatoire de l'OEESY lié à l'examen par un comité d'experts du projet de mine Casino.

RCAANC a également fourni du financement pour la mise en œuvre de LEESY aux partenaires afin de les aider à participer aux processus d'évaluation de la LEESY (ancrés dans la mise en œuvre du chapitre 12 de l'Accord-cadre définitif et élaborés en collaboration avec les parties) et à fournir des renseignements sur les répercussions possibles sur leurs droits et leurs valeurs, soit environ :

  • 3,5 millions de dollars aux 11 Premières Nations autonomes du Yukon visées par un traité, par l'intermédiaire de leurs accords de transfert financier;
  • 399 000 $ au gouvernement du Yukon;
  • 840 000 $ aux Premières Nations du Yukon qui n'ont pas conclu d'accord définitif (accords de revendications territoriales globales).

Initiative de réglementation du Nord

Les régimes de réglementation du Nord mettent en œuvre des engagements découlant de traités modernes pour des systèmes intégrés, coordonnés et participatifs de gestion des ressources naturelles. La réussite de leur mise en œuvre repose sur la participation communautaire, les relations intergouvernementales et les connaissances traditionnelles, locales et scientifiques.

L'Initiative de réglementation du Nord (IRN) a été créée dans le cadre de la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques pour soutenir des régimes réglementaires clairs, fiables et fonctionnels d'une manière qui reflète et respecte leurs contextes uniques au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Au cours de l'exercice 2023-2024, RCAANC a travaillé avec les gouvernements du Nord, les détenteurs de droits et les intervenants de chacun des trois territoires pour élaborer et mettre en œuvre des mesures dans le cadre de l'IRN.

En 2023-2024, l'IRN a consacré 3,31 millions de dollars au financement des activités suivantes :

  • la participation des gouvernements et d'organisations autochtones qui ne sont pas financés par ailleurs aux processus d'évaluation des impacts et de planification de l'utilisation des terres dans les secteurs des minéraux critiques et du potentiel d'infrastructures habilitantes;
  • les premières phases de planification d'une étude régionale dans la section des Territoires du Nord-Ouest de la province géologique des Esclaves demandée par le gouvernement tłı̨chǫ;
  • la collaboration avec les partenaires pour cerner les lacunes et déterminer les possibilités de consultation de la Couronne;
  • la réalisation des plans d'action dans le cadre du Dialogue opérationnel de la vallée du Mackenzie, qui réunit les titulaires de droits et les intervenants pour échanger leurs points de vue, établir des relations et élaborer conjointement des plans d'action visant à faire progresser les priorités communes en matière réglementaire.

Programme d'aide financière aux participants du Nord

Le Programme d'aide financière aux participants du Nord a été renouvelé grâce au budget de 2023 avec 13,3 millions de dollars sur 5 ans (de l'exercice 2023-2024 à l'exercice 2027-2028) en subventions et en contributions visant à aider les gouvernements et les organisations autochtones à participer de façon concrète aux évaluations des impacts des grands projets de développement dans les territoires du Canada. Il soutient également la participation aux processus réglementaires connexes et fournit du financement dédié au renforcement des capacités aux groupes autochtones, afin d'améliorer leur capacité à participer aux futurs processus d'évaluation des impacts.

En 2023-2024, le Programme d'aide financière aux participants du Nord a distribué 2,4 millions de dollars aux trois territoires pour soutenir la participation des gouvernements autochtones et des organisations à l'évaluation des impacts de projets majeurs concernant les infrastructures et les ressources qui pourraient toucher leurs terres, leurs vies ou leurs moyens de subsistance. La possibilité de faire entendre leur voix dès le début des processus d'évaluation fait partie des efforts soutenus déployés par le Canada pour faire progresser la réconciliation.

Près de 1 million de dollars ont été distribués pour trois examens au Nunavut (mine de diamants Chidliak, Centre énergétique du projet Back River, proposition d'opérations de maintien de la mine de fer Mary River) afin que les perspectives des répercussions sur les droits et d'autres préoccupations (p. ex., maximiser les avantages pour la communauté) puissent être diffusées à grande échelle, et examinées par la commission chargée des examens et les décideurs fédéraux. Plus de 1,4 million de dollars ont également été distribués à 13 bénéficiaires pour l'évaluation environnementale de la proposition de route de la vallée du Mackenzie du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.

En novembre 2023, le Programme d'aide financière aux participants du Nord a tenu ses premières discussions en personne à Whitehorse, afin que les représentants des gouvernements et des organisations autochtones en apprennent davantage sur le programme et qu'ils présentent leurs commentaires sur la façon dont le programme pourrait mieux répondre à leurs besoins.

Pétrole et gaz extracôtiers

En 2016, le gouvernement du Canada est passé à une approche scientifique en matière d'activités pétrolières et gazières de l'Arctique et a annoncé un moratoire sur les activités pétrolières et gazières extracôtières dans les eaux de l'Arctique du Canada. RCAANC collabore avec les gouvernements territoriaux et autochtones du Nord pour élaborer conjointement, tous les cinq ans, des évaluations climatiques et scientifiques du cycle de vie du pétrole et du gaz dans la zone extracôtière de l'Arctique.

En 2022, RCAANC, les trois gouvernements territoriaux, l'Inuvialuit Regional Corporation et le Nunavut Tunngavik Incorporated ont terminé l'évaluation de l'Arctique pour les zones extracôtières de l'ouest de l'Arctique et de l'est de l'Arctique. Leurs conclusions ont contribué à convaincre le Canada de maintenir le moratoire. RCAANC travaille avec des partenaires du Nord pour élaborer conjointement un deuxième processus d'évaluation scientifique quinquennale qui sera achevé en 2027.

Le budget de 2023 annonçait plus de 6,9 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer la recherche et les connaissances autochtones traditionnelles dans la zone extracôtière de l'Arctique. Le codéveloppement de l'approche scientifique avec les groupes autochtones du Nord garantit que les points de vue autochtones et les approches régionales en matière de connaissances autochtones sont une caractéristique clé de l'approche et de ses conclusions tout en soutenant l'engagement continu du Canada en faveur de la réconciliation avec les peuples autochtones.

Accord de l'Arctique de l'Ouest – Tariuq (extracôtier)

Le 10 août 2023, l'Accord de l'Arctique de l'Ouest – Tariuq (extracôtier) a été signé. L'Accord établit un arrangement de cogestion et de partage des revenus tirés des ressources entre le Canada et les partenaires de l'Accord du Nord, reconnaissant les Inuvialuit comme un partenaire pleinement égal et à part entière dans la gestion et comme bénéficiaire direct des avantages économiques tirés de l'exploitation du pétrole et du gaz dans la région visée par l'Accord, et des ressources renouvelables extracôtières.

La signature de l'Accord contribue à l'engagement du Canada à concrétiser la réconciliation avec les peuples autochtones et à avoir une relation entre les Inuits et la Couronne fondée sur la reconnaissance des droits et un nouveau partenariat de gestion des ressources sur les terres de la région désignée des Inuvialuit.

Le budget de 2022 prévoyait 2,5 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir la participation des Inuvialuit au cours du processus de mise en œuvre législative de l'Accord et pour soutenir sa gestion et son administration à la suite de la sanction royale et de son entrée en vigueur. En 2023-2024, RCAANC a lancé le processus de mise en œuvre législative visant à mettre en vigueur l'Accord de Tariuq. RCAANC s'engage avec les signataires de l'Accord sur le processus législatif, puisque les parties du Nord doivent consentir aux modifications législatives de l'Accord de Tariuq.

Sites contaminés

Le Programme des sites contaminés du Nord continue de gérer les importants risques que pose le portefeuille de sites contaminés du Ministère sur le plan de l'environnement, de la santé et de la sécurité des personnes, du droit et des finances, et de respecter l'engagement du gouvernement du Canada à maintenir des partenariats solides avec les gouvernements territoriaux et municipaux et les partenaires autochtones.

RCAANC s'engage à veiller à ce que les projets d'assainissement dans l'Arctique, le Nord et l'Inuit Nunangat soient livrés de manière à reconnaître et à respecter les droits inhérents des Autochtones protégés par l'article 35 de la Constitution et en conformité avec la LDNUDPA.

Les équipes de projet continuent d'explorer de nouvelles façons pour les communautés autochtones de participer plus pleinement aux projets du programme et de tirer profit de ceux-ci en offrant des possibilités économiques aux peuples autochtones, aux habitants du Nord et aux collectivités touchés. Le programme veille à ce que les communautés et les peuples autochtones participent à tous les aspects des projets d'assainissement grâce à l'emploi, à la formation et aux occasions d'affaires. Cet aspect a aidé à soutenir les possibilités socioéconomiques dans les communautés autochtones du Nord tout en favorisant l'autodétermination et la réconciliation.

En 2023-2024, le Ministère a progressé dans l'atteinte de ces objectifs grâce à la consultation et à la mobilisation des communautés autochtones touchées tout au long du cycle de vie du projet. Des exemples de progrès sont présentés ci-dessous.

Territoires du Nord-Ouest

Accord provisoire sur la gouvernance de Kwetı̨ı̨ɂaà (Rayrock)

En juillet 2023, la sous-ministre adjointe de l'Organisation des affaires du Nord au sein de RCAANC et le chef de la direction de Tłı̨chǫ Ndek'àowo ont signé l'Accord provisoire sur la gouvernance de Kwetı̨ı̨ɂaà (Rayrock). Cet accord :

  • officialise les engagements pris publiquement par RCAANC au cours des audiences publiques sur les permis d'utilisation des eaux de Rayrock de 2021;
  • reconnaît la Loi sur les revendications territoriales et l'autonomie gouvernementale du peuple tłı̨chǫ et le désir du peuple tłı̨chǫ de « guérir les terres et l'histoire des sites de projet, et de rétablir la confiance du peuple tłı̨chǫ dans la santé des terres, de l'eau et de la faune de la région »;
  • reconnaît l'importance du rôle de leadership du peuple tłı̨chǫ dans le cadre des travaux d'assainissement et de surveillance continus associés au projet dans le cadre du Plan d'assainissement approuvé (achevé avec le peuple tłı̨chǫ en 2020);
  • met l'accent sur quatre thèmes associés au projet d'assainissement : la réglementation/l'environnement, la communication des risques, le développement socioéconomique et la formation/l'emploi.

Pour appuyer ces initiatives, RCAANC a conclu, avec le gouvernement tłı̨chǫ, une entente de financement pluriannuelle pour une contribution qui prévoit un financement annuel allant jusqu'à 750 000 $ pendant la durée du projet d'assainissement de Rayrock.

Projet d'assainissement de la mine Giant

La mine Giant est une ancienne mine d'or située dans la ville de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, à environ cinq kilomètres au nord du centre-ville, sur la rive ouest de la baie de North Yellowknife, un bras du Grand lac des Esclaves. Le site a une superficie d'environ 1 600 hectares.

De 1951 à 1999, environ 237 000 tonnes de poussière de trioxyde de diarsenic ont été produites, et la poussière a été transférée sous terre pour être stockée dans cinq puits d'extraction et 10 chambres à arsenic construites à cet effet (section 5.1.2.2). La poussière de trioxyde de diarsenic est dangereuse pour la santé humaine et l'environnement et se dissout facilement dans l'eau. Les eaux souterraines contaminées par l'arsenic pourraient être libérées dans l'environnement.

En 2018, le ministre de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a engagé le Canada à collaborer avec la Première Nation des Dénés Yellowknives pour mieux comprendre la nature de ses inquiétudes liées à l'héritage de la mine Giant et pour déterminer des solutions pour parvenir à la réconciliation. Cet engagement a donné lieu à des discussions ultérieures avec la Première Nation des Dénés Yellowknives sur les prochaines étapes à suivre pour mieux comprendre ses inquiétudes.

Le 16 novembre 2020, la Première Nation des Dénés Yellowknives a écrit au Canada pour demander des excuses et une indemnisation pour des violations présumées de ses droits ancestraux, de ses droits issus de traités ou de son titre autochtone, ainsi que pour les préjudices causés aux membres de la Première Nation et à leur mode de vie découlant de la conduite du Canada en ce qui concerne l'approbation et la réglementation de la mine Giant. Les répercussions de la mine Giant mentionnées par la Première Nation des Dénés Yellowknives comprenaient la pollution par l'arsenic des terres ancestrales de la Première Nation des Dénés Yellowknives touchant les personnes et la faune.

Le 13 août 2021, le Canada et la Première Nation des Dénés Yellowknives ont signé des ententes visant à aller de l'avant dans le traitement des séquelles de l'exploitation de la mine Giant sur le territoire des Dénés et à offrir des avantages socioéconomiques découlant du projet d'assainissement. Les ententes étaient les suivantes :

  • une entente de protocole de processus de collaboration afin d'orienter la façon dont les parties communiqueront les renseignements et parviendront à une compréhension commune des faits et des enjeux pour que le ministre puisse obtenir un mandat de négocier des excuses et des indemnisations;
  • une entente de coopération qui décrit la façon dont le Bureau régional des Territoires du Nord-Ouest facilitera les discussions entre d'autres ministères fédéraux et la Première Nation des Dénés Yellowknives dans le but de répondre à leurs priorités sociales;
  • une entente sur les avantages pour la communauté concernant le projet d'assainissement de la mine Giant;
  • un accord-cadre visant à résoudre les questions en suspens liées aux processus d'approvisionnement du Canada.

Le budget de 2022 consacrait 2,2 millions de dollars sur deux ans, à compter de 2022-2023, à l'appui des travaux réalisés par la Première Nation des Dénés Yellowknives en vertu de l'entente de protocole de processus de collaboration, dont 1,5 million de dollars ont été versés directement à la Première Nation.

Le projet a versé environ 400 000 $ par année à l'Alliance des Métis de North Slave, conformément à l'entente signée sur les avantages pour la communauté, selon laquelle le gouvernement fédéral appuiera des possibilités de développement socioéconomique. Un accord-cadre d'approvisionnement a été signé avec la Première Nation des Dénés Yellowknives, qui établit la priorité des contrats avec les entreprises autochtones de la communauté. L'équipe de projet a entamé des négociations avec le gouvernement tłįchǫ en ce qui concerne l'élaboration d'une entente sur les avantages pour la communauté. Dans l'intervalle, alors que cette entente est en cours de négociation, une entente provisoire en matière de formation et de renforcement des capacités a été signée avec la Tłįchǫ Investment Corporation, qui consacre 1 million de dollars à l'exercice 2023-2024.

À la suite de ce financement, en 2023, la Première Nation des Dénés Yellowknives a effectué une évaluation de ses documents historiques et a soumis sa documentation au Bureau régional des Territoires du Nord-Ouest. Le Bureau régional des Territoires du Nord-Ouest procède actuellement à l'examen des documents afin de déterminer les prochaines étapes possibles et continuera de communiquer directement avec la Première Nation des Dénés Yellowknives, qui appuie les efforts de réconciliation sur le territoire.

Yukon

Sites Arctic Gold and Silver et Venus

La région du Yukon a participé à une activité de partenariat avec la Première Nation de Carcross/Tagish afin de financer HAA Cháli Limited Partnership pour effectuer des échantillons de qualité de l'eau sur place et la surveillance des sites Arctic Gold and Silver et Venus. Cela comprenait un certain nombre de réunions communautaires et de discussions approfondies avec les aînés au sujet de la signification de la montagne Gopher (Montana) et des répercussions des sites Arctic Gold and Silver et Venus sur la montagne, comme première étape dans la détermination conjointe des objectifs d'assainissement.

Projet d'assainissement de la mine Faro

L'équipe de projet a continué de travailler avec les partenaires des Premières Nations pour élaborer pleinement un cadre communautaire de participation au projet. Cela comprend l'avancement du programme d'initiative communautaire de revégétalisation, de collecte de graines et de phytotoxicologie. Le programme, qui en est à sa troisième année, a permis de planter environ 84 000 arbres et de mettre en terre 1 000 plants. En outre, un programme communautaire de surveillance des poissons et des espèces sauvages a commencé lorsque du financement a été fourni, au cours de sa première année, pour entreprendre une analyse documentaire.

Ensero Solutions Inc., l'entrepreneur chargé d'effectuer la surveillance environnementale dans le cadre du projet, a collaboré avec Dena Cho Environmental Inc. et un formateur professionnel afin de créer un programme de formation environnementale à l'intention des membres du Conseil des Dénés de Ross River. Le programme, qui comprenait un module de formation en classe donné sur sept jours à Ross River, couvrait notamment les aspects théoriques fondamentaux suivants :

  1. les principales zones environnementales d'intérêt à Faro, y compris les eaux de surface, les eaux souterraines et les eaux d'infiltration;
  2. les méthodes de prélèvement d'échantillons et de mesure; et
  3. l'utilisation d'équipement de terrain.

Le programme comprenait également sept journées de formation pratique lors desquelles les participants ont effectué des prises d'échantillons et de mesures de routine dans le cadre d'un stage rémunéré. Grâce à cela, ils ont pu acquérir une expérience concrète et de précieuses connaissances en ce qui a trait aux réalités quotidiennes des contrôleurs environnementaux. Cinq stagiaires ont suivi avec succès le module de formation en classe, et trois ont terminé le volet pratique. On planifie actuellement la prestation de la formation à une nouvelle cohorte au printemps 2024. Par ailleurs, dans le cadre du projet, Parsons Inc, le directeur principal des travaux de construction, a décerné la bourse Kaska Parsons 2023 à Dayna Dickson, une étudiante du programme de sciences de l'environnement et de la conservation axé sur le Nord à l'Université du Yukon. L'événement a marqué le lancement du programme de bourses Kaska Parsons, qui vise à soutenir et à améliorer l'accès des étudiants de la Première Nation Kaska aux études postsecondaires et aux programmes de reconnaissance professionnelle dans le domaine de l'assainissement de l'environnement.

Dans la région du Yukon, le projet a également contribué au financement du programme de surveillance environnementale de l'Université du Yukon. Combinant des composantes techniques de pointe avec des connaissances traditionnelles inestimables des Premières Nations, ce programme fournit aux étudiants les connaissances et les compétences techniques nécessaires pour occuper des postes de premier échelon. Il a soutenu 12 Premières Nations du Yukon à ce jour.

Nunavut

Avant et après les travaux d'assainissement, la région du Nunavut a tenu des réunions communautaires avec neuf communautés touchées par les projets du Ministère : les projet d'assainissement de Coral Harbour, Otter et Montgomery, d'Akpatok, Pioneer, de l'île de Bathurst et du Haut-Arctique et du lac Pelly. Ces réunions servent de forum pour mobiliser les communautés et recueillir leurs commentaires. À la réunion sur le projet d'assainissement de Coral Harbour, des membres des communautés ont fait part de leurs préoccupations concernant d'autres sites soupçonnés d'être contaminés. Ces sites ont maintenant été examinés et évalués, et la portée des travaux du projet a été élargie en conséquence.

Lorsqu'un site contaminé chevauche deux régimes fonciers, son assainissement peut s'avérer très difficile et nécessite souvent des processus de consultation et de mobilisation rigoureux avec les parties prenantes des régimes concernés. En 2023-2024, l'un des sites au Nunavut se trouvait une zone de chevauchement des régions du Nunavut et du Nunavik. Grâce au rôle de facilitateur exercé par RCAANC, les consultations entre ces deux régions ont été menées à bien, ce qui a ensuite conduit à l'assainissement complet du site en plus de procurer aux régions des avantages notables en matière d'emploi et d'économie.

Réinvestissement des pénalités déduites

Afin de garantir que les projets d'assainissement bénéficient directement aux Inuit de toutes les communautés touchées, les contrats prévoient qu'un certain pourcentage de travailleurs et d'entreprises inuits doivent être employés dans chaque projet. Lorsqu'un entrepreneur ne respecte pas cet engagement, une pénalité financière lui est imposée. Les pénalités sont ensuite réinvesties dans la communauté afin de soutenir des programmes de formation axés sur le développement des capacités. En 2023, la région a investi environ 37 000 $ dans les communautés d'Arviat et de Resolute Bay, en travaillant avec les communautés pour définir leurs besoins en formation et en contribuant au financement des programmes de formation.

Programme de développement des capacités des Inuit

Dans le cadre de ce programme, les entrepreneurs ont accès à un financement pouvant atteindre 2 % du coût total d'un projet pour élaborer et mettre en œuvre un programme de formation à l'intention des Inuit et des habitants du Nord. L'objectif de ces formations est de renforcer les capacités des communautés vivant à proximité des sites à assainir en permettant aux personnes intéressées d'acquérir des compétences utilisables sur le marché du travail, notamment dans les domaines de la construction et de l'assainissement. En 2023-2024, des membres de la communauté d'Arviat ont participé au programme et ont reçu une formation axée sur l'élimination des moisissures, de l'amiante et du plomb ainsi que sur la protection respiratoire.

Gestion des mesures d’urgence

Les communautés autochtones sont particulièrement vulnérables aux risques liés aux changements climatiques, notamment en raison de leur emplacement rural, isolé ou côtier, des liens étroits qu'elles entretiennent avec leur environnement et de leur dépendance à l'égard des ressources naturelles. Sécurité publique Canada est le principal responsable de la gestion des mesures d'urgence au sein de l'appareil fédéral, mais RCAANC et SAC ont également un rôle important à jouer dans le soutien aux peuples autochtones. La saison des feux de forêt de 2023 a été particulièrement difficile, et des lacunes ont été cernées dans l'aide d'urgence offerte aux communautés autochtones du Nord. RCAANC a versé 15 millions de dollars à 27 organisations autochtones des Territoires du Nord-Ouest pour répondre à leurs besoins immédiats en la matière. Compte tenu des prévisions pour la saison des feux de forêt de 2024, le Canada évalue des solutions à plus long terme pour soutenir les communautés autochtones du Nord.

Premières Nations du Nord

En février 2024, le bureau régional de RCAANC pour le Yukon a organisé son premier forum sur la gestion des mesures d'urgence pour les Premières Nations du Yukon et du Nord de la Colombie-Britannique depuis le début de la pandémie. Tenu conjointement avec le gouvernement du Yukon, ce forum annuel visait principalement à encourager la conclusion d'accords multilatéraux entre les Premières Nations, le Canada et le gouvernement du Yukon.

Étant donné l'élaboration prévue de divers accords multilatéraux qui renforceront la participation et la collaboration des Premières Nations dans tous les aspects de la gestion de mesures d'urgence au Yukon et dans le Nord de la Colombie-Britannique, on peut dire que le forum aura servi de tremplin pour faire progresser la réconciliation et accroître l'autodétermination dans ce domaine de plus en plus important.

Conclusion

À mesure que nous progressons, une discussion réfléchie, une collaboration authentique et un partenariat continu demeureront des facteurs clés pour atteindre des résultats significatifs qui conduiront à une amélioration des conditions pour les Premières Nations, les Inuit et les Métis au Canada. De même, une approche pangouvernementale demeurera essentielle pour renouveler les relations de nation à nation, entre la Couronne et les Inuit et de gouvernement à gouvernement avec les peuples autochtones.

Les régions arctiques et nordiques du Canada sont à l'avant-garde de la transformation induite par les progrès accomplis au chapitre de l'autodétermination des peuples autochtones et de la réconciliation. Des traités modernes et des accords sur les revendications territoriales couvrent la quasi-totalité de la région, et les négociations se poursuivent. Des mécanismes uniques et diversifiés de gouvernance partagée et de cogestion des terres et des ressources impliquent la participation de tous les ordres de gouvernement et continuent de favoriser une transformation pansociétale. Pour réussir, il faudra continuer de renforcer la collaboration autochtone-fédérale-provinciale-territoriale à l'égard des priorités communes, dont la mise en œuvre du but suivant et des objectifs connexes du Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord et des objectifs connexes : « Les mesures de réconciliation renforcent l'autodétermination et créent des relations mutuellement respectueuses entre les peuples autochtones et non autochtones. » Les objectifs connexes ont trait à des aspects comme la mise en œuvre des traités modernes; l'accroissement de l'autodétermination et de la représentation des peuples autochtones de l'Arctique et du Nord; la revitalisation et le renforcement des cultures, des langues et des systèmes de connaissances autochtones; et le redressement des torts causés aux peuples autochtones par le passé.

L'un des moyens d'arriver aux résultats souhaités sera de maintenir le soutien à l'approche pangouvernementale en matière de consultation. Les activités de mobilisation et les discussions avec les Premières Nations, les Inuit et les Métis continueront d'orienter le renouvellement constructif des lignes directrices en matière de consultation et d'accommodement. Le codéveloppement de nouvelles ententes sur les protocoles de consultation et de nouveau matériel de formation favorisera l'adoption d'approches plus pragmatiques en matière de consultation, ce qui répondra mieux aux objectifs d'autodétermination. De même, la collaboration et la création de contenu avec les communautés autochtones pour notre système d'information destiné au public – le Système d'information sur les droits ancestraux et issus de traités (SIDAIT) – contribuent à la réalisation de ces objectifs.

Le codéveloppement d'options en vue d'une réforme majeure du processus de règlement des revendications particulières se poursuivra aussi en 2024-2025. Le Canada mobilise les titulaires de droits dans tout le pays pour finaliser la proposition de réforme et s'assurer qu'elle reflète les aspirations des Premières Nations. Par la suite, il continuera de travailler avec ses partenaires des Premières Nations à l'amorce de la phase de mise en œuvre.

Les partenariats avec les institutions autochtones – telles que le Conseil consultatif des terres, le Centre de ressources sur la gestion des terres des Premières Nations, le Conseil de gestion financière des Premières Nations, la Commission de la fiscalité des premières nations, l'Autorité financière des Premières Nations et l'Institut des infrastructures des Premières Nations – sont essentiels pour soutenir l'autodétermination des Premières Nations. Au nombre des autres mesures importantes qui favorisent l'autodétermination des Premières Nations, il y a aussi l'augmentation constante du nombre de Premières Nations ayant adhéré à l'Accord-cadre relatif à la gestion des terres des premières nations et l'engagement du Canada à continuer de soutenir cet élan, de même que la création du registre des terres des Premières Nations en tant que registre foncier moderne détenu et géré par les Premières Nations concernées qui aidera celles-ci à gérer leurs terres. En outre, le soutien continu du Canada au régime de la Loi sur la gestion financière des premières nations fournit aux communautés les moyens d'affirmer leur compétence en matière de gestion financière et fiscale ainsi que de gestion d'infrastructures, en plus de leur donner accès à des capitaux à long terme et à faible taux d'intérêt pour leurs projets de développement socioéconomique.

RCAANC continuera à mettre en œuvre les appels à l'action de la CVR, et particulièrement les appels à l'action72 à 76relativement aux enfants disparus et aux renseignements sur l'inhumation. Ces travaux en cours auront pour résultat d'accroître les renseignements accessibles aux familles et aux survivants sur les décès de pensionnaires et sur les lieux d'inhumation, d'accélérer les progrès pour la cueillette des données. De plus, afin de répondre aux appels à l'action 74 à 76, RCAANC appuiera des initiatives communautaires axées sur les survivants qui visent à localiser, à documenter et à commémorer les tombes et les lieux de sépulture non documentés liés aux 145 anciens pensionnats nommés dans la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI) et dans la Convention de règlement relative aux pensionnats de Terre-Neuve-et-Labrador (Anderson).

La mise en place d'institutions et d'une gouvernance dirigées par les Autochtones est une étape essentielle vers leur autodétermination. Il s'agit là d'un principe fondamental de la Déclaration des Nations Unies. RCAANC travaille à la mise en place de mécanismes efficaces qui favoriseront l'abandon des systèmes d'administration et de gouvernance coloniaux en aidant les peuples autochtones à développer leurs propres institutions de gouvernance.

Pour favoriser et soutenir l'autodétermination, le Canada poursuivra les négociations afin d'augmenter le nombre de traités modernes, d'ententes sur l'autonomie gouvernementale et d'arrangements constructifs tout en continuant de travailler avec les gouvernements autochtones sur l'élaboration d'une politique fiscale renouvelée qui appuie l'autonomie gouvernementale, par l'entremise du Processus collaboratif d'élaboration de politiques financières.

Bien qu'il reste beaucoup de travail à accomplir, les mesures prises à ce jour démontrent la force de l'engagement du gouvernement pour l'avenir.

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