Comparution devant le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord (INAN) - Projet de Loi S-16, Loi concernant la reconnaissance de la Nation haïda et du Conseil de la Nation haïda (21 octobre 2024)

Table des matières

Vue d'ensemble

1. Note de scénario

Comité : Comité permanent des affaires autochtones et du Nord (INAN)

Date : 21 octobre 2024, à 16 h 30

Lieu : Pièce 415, édifice Wellington, 197, rue Sparks, Chambre des communes

Témoins :

(16 h 30 à 17 h 30) :

  • L'honorable Gary Anandasangaree, ministre des Relations Couronne-Autochtones
Fonctionnaires du ministère :
  • Danielle White, sous-ministre adjointe principale, Traités et gouvernement autochtone, RCAANC
  • Paul Dyck, gestionnaire des négociations fédérales, Négociations – Ouest, Traités et gouvernement autochtone, RCAANC
Ministère de la Justice :

• Bruce Hamilton, conseiller juridique

Membres du comité (12) :

  • Patrick Weiler (LIB – président)
  • Jamie Schmale (PCC – vice-président)
  • Sébastien Lemire (BQ – vice-président)
  • Jaime Battiste (LIB)
  • Ben Carr (LIB)
  • Anna Gainey (LIB)
  • Brendan Hanley (LIB)
  • Michael V. McLeod (LIB)
  • Lori Idlout (NPD)
  • Eric Melillo (PCC)
  • Bob Zimmer (PCC)
  • Martin Shields (PCC)

Ordre du jour prévu :

  • Le ministre sera présent en personne.
  • Le ministre, appuyé par les fonctionnaires du ministère, comparaîtra de 16 h 30 à 17 h 30 le 21 octobre 2024. Il prononcera un procès-verbal de cinq minutes et répondra ensuite aux questions.

Logistique de la réunion :

  • Le ministre et les fonctionnaires du ministère sont invités par le président ou le greffier du Comité à s'asseoir à la table.
  • Le quorum pour entendre les témoignages est d'au moins trois membres, dont un membre de l'opposition et un membre du gouvernement.
  • Le président du Comité ouvrira la séance et donnera des instructions pour le déroulement de la réunion. Le président présentera ensuite tous les témoins et invitera le ministre à faire une déclaration. Cette présentation sera suivie d'une séance de questions et réponses.
  • La Nation Haïda devrait comparaître pendant la première heure, de 15 h 30 à 16 h 30.
  • Le temps imparti pour les questions (y compris la réponse) et l'ordre de rotation sont les suivants :
    • Première série (6 minutes pour chaque parti)
      • PCC
      • LIB
      • BQ
      • NPD
    • Deuxième tour et tours suivants
      • PCC (5 minutes)
      • LIB (5 minutes)
      • BQ (2,5 minutes)
      • NDP (2,5 minutes)
      • PCC (5 minutes)
      • LIB (5 minutes)
  • Bien qu'il s'agisse de la répartition de temps standard pour chaque parti, le Comité est maître de ses propres délibérations et peut adopter des règles précisant le temps que les membres ont pour poser des questions aux témoins et l'ordre dans lequel cela se produit.
  • Si la documentation appropriée est fournie au greffier, les membres associés peuvent se substituer aux membres du Comité, poser des questions aux témoins, proposer des motions et voter.
  • La réunion se termine à 17 h 30 ou à l'appel du président.

Contexte :

  • L'introduction et la première lecture du projet de loi S-16 au Sénat ont eu lieu le 8 février 2024.
  • L'auteur du projet de loi est la sénatrice Margo Greenwood (GSI, Colombie-Britannique), qui a assisté à une séance d'information technique organisée par des fonctionnaires du ministère le 12 février 2024. La porte-parole, la sénatrice Yonah Martin (PCC, Colombie-Britannique) a assisté à une séance d'information technique le 27 février 2024.
  • La deuxième lecture du projet de loi S-16 au Sénat a eu lieu le 29 février 2024.
  • Les sénateurs Brent Cotter (GSI, Saskatchewan) et René Cormier (GSI, Nouveau-Brunswick), ainsi que la sénatrice Margo Greenwood, ont assisté à une séance d'information technique organisée par des fonctionnaires du ministère le 15 février 2024.
  • Les 9 et 10 avril 2024, le projet de loi S-16 a été présenté au Comité sénatorial permanent des peuples autochtones (APPA). Le ministre et les fonctionnaires du ministère se sont présentés à l'APPA le 10 avril 2024. Le projet de loi a été renvoyé au Sénat sans modification. L'examen à l'APPA s'est achevé le 11 avril 2024.
  • La troisième lecture au Sénat a pris fin le 22 mai 2024.
  • La première lecture et la présentation à la Chambre des communes ont pris fin le 6 juin 2024.
  • Le projet de loi a été renvoyé au comité le 19 juin 2024.
  • On s'attend à ce que les députés de toutes les affiliations soutiennent généralement l'initiative proposée, car elle fait progresser la réconciliation et soutient l'autodétermination des Premières Nations.
  • D'autres lois récentes visant à reconnaître l'autonomie des peuples autochtones étaient soutenues par les parlementaires. Par exemple, le projet de loi C-51, Loi sur le traité concernant l'autonomie gouvernementale et la reconnaissance de la Nation dakota de Whitecap / Wapaha Ska Dakota Oyate, a reçu un large soutien et a reçu la sanction royale le 22 juin 2023.
  • La Nation Haïda est située sur l'archipel Haida Gwaii, au large de la côte nord de la Colombie-Britannique. Le 13 août 2021, la Nation Haïda, la Colombie-Britannique et le Canada (les parties) ont signé le cadre non contraignant de la stratégie de réconciliation GayGahlda (« Changing Tide »), qui jette les bases d'un nouveau processus de négociation en vue d'ententes de réconciliation progressives.
  • Le 18 juillet 2023, le Canada a signé l'Entente de reconnaissance de Nang K̲'uula • Nang K̲'úulaas (l'Entente de reconnaissance), la première entente de réconciliation progressive conclue dans le cadre GayGahlda (« Changing Tide »).
    • L'Entente de reconnaissance n'a pas encore été déposée à la Chambre des communes ou au Sénat.

2. Discours d'ouverture

Allocution de l'honorable Gary Anandasangaree, ministre des Relations Couronne-Autochtones
Comparution devant le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord (INAN) de la Chambre des communes Projet de loi S-16 Loi concernant la reconnaissance de la Nation haïda et du Conseil de la Nation haïda

21 octobre 2024

762 mots / 5.8 minutes à 130 mots/minute (limite de temps stricte)

Le discours prononcé fait foi

Hello, bonjour, Sángaay 'láa [Sing-ay-la] [Bonjour]

Monsieur le Président, je tiens à souligner que nous sommes sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishinaabeg, et je suis ici pour appuyer le projet de loi S-16, Loi concernant la reconnaissance de la Nation haïda et du Conseil de la Nation haïda.

Je tiens à remercier tous ceux qui ont travaillé pour nous permettre d'en arriver là, notamment :

  • le Conseil de la Nation haïda;
  • le gouvernement de la Colombie-Britannique;
  • les sénateurs pour leur analyse et leur débat à l'égard du projet de loi;
  • et surtout, l'ensemble de la Nation haïda, qui défend depuis des décennies sa vision de la gouvernance et de l'autodétermination, pour sa détermination et son leadership.

Une loi appuyant l'autodétermination des Autochtones est une étape cruciale vers la réconciliation, et c'est exactement ce que fait le projet de loi S-16. C'est une mesure qui respecte le droit inhérent de la Nation haïda de contrôler la façon dont elle se gouverne et qui respecte l'organe directeur qu'elle a choisi pour représenter la Nation sur les questions touchant les terres et les eaux de Haida Gwaii.

Conformément aux engagements pris par le Canada en vertu de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ce projet de loi aide à bâtir un avenir où la Nation haïda peut prospérer.

Si ce projet de loi était adopté, il accomplirait deux choses très importantes :

  • Il renforcerait le fait que le Canada et la Colombie-Britannique reconnaissent juridiquement que la Nation haïda détient des droits inhérents de gouvernance et d'autodétermination;
  • Il affirmerait que le Conseil de la Nation haïda est autorisé à prendre des décisions concernant ces droits.

Plus précisément, il confirmerait que le Conseil de la Nation haïda peut exercer ses responsabilités en tant qu'entité juridique distincte, comme d'autres gouvernements au Canada.

Ce projet de loi s'appuie sur des années de discussions intergouvernementales productives et de mobilisation entre la Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada.

Ces conversations ont commencé il y a des décennies et ont été particulièrement productives au cours des cinq dernières années. Parmi les progrès réalisés :

  • Le cadre de la stratégie de réconciliation GayGahlda [Gay-gal-tha] « Changing Tide » Framework for Reconciliation de 2021, qui a servi de fondement à un processus renouvelé de négociations progressives de la réconciliation;
  • Et l'entente de reconnaissance Nang K̲'uula • Nang K̲ 'úulaas [Nang koo-la, Nang koo-laws] Recognition Agreement de 2023, le premier accord tripartite conclu dans le cadre de ce processus.

Ces accords ont jeté les bases du projet de loi S-16, qui a été élaboré conjointement avec la Nation haïda et la Colombie-Britannique. Je suis heureux de dire que ces deux entités appuient le projet de loi.

En fait, la Colombie-Britannique a déjà adopté une loi provinciale parallèle pour mettre en œuvre l'entente de reconnaissance de Nang K̲'uula • Nang K̲'úulaas [Nang koo-la, Nang koo-laws] et a récemment adopté un accord et une loi pour reconnaître le titre ancestral de la Nation haïda.

Monsieur le Président, l'adoption du projet de loi S-16 est la prochaine étape du gouvernement fédéral.

J'aimerais souligner un point important soulevé par de nombreux sénateurs et témoins au Comité sénatorial permanent des peuples autochtones, à savoir que le processus pour en arriver là a duré 50 ans pour la Nation haïda, dont 20 ans pour cette série de négociations.

Compte tenu de cette histoire, il nous incombe maintenant de veiller à ce que ce projet de loi soit adopté en temps opportun.

La Nation haïda nous a beaucoup guidés dans l'élaboration de ce projet de loi. Elle nous a dit que ce projet de loi doit aller de l'avant pour ouvrir la voie à d'autres négociations entre la Nation haïda et le gouvernement du Canada.

Le temps où les gouvernements disaient aux peuples autochtones quoi faire est terminé. Nous ne pouvons plus nous fier à la Loi sur les Indiens comme fondement juridique de notre relation. Nous devons plutôt nous diriger vers une véritable relation de nation à nation, ce qui exige de soutenir l'autodétermination et l'autonomie gouvernementale.

Ce n'est pas une question politique, c'est une question de droits. Des droits que la Nation haïda exerce depuis des millénaires.

Tout au long de ce processus, les Haïdas ont fourni une définition de ce que la réconciliation signifie pour eux : « de bonnes personnes qui travaillent ensemble pour redresser la situation ».

J'espère que vous vous joindrez à moi pour appuyer ce projet de loi et faire notre part pour corriger la situation avec la Nation haïda.

Háw'aa. Merci, Hiy hiy.

3. Projet de loi S-16

Projet de loi S-16 Loi concernant la reconnaissance de la Nation haïda et du Conseil de la Nation haïda

4. Analyse article par article

Titre complet

Fournit le titre complet de l'acte, « Loi concernant la reconnaissance de la Nation haïda et du conseil de la Nation haïda ».

Préambule

Le préambule définit le contexte dans lequel s'inscrit la loi, soulignant:

  • La Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada ont conclu un accord intitulé « GayGahlda "Changing Tide" Framework for Reconciliation » en 2021 en vue de poursuivre leur objectif de mener à bien la réconciliation par la voie de la négociation;
  • Les parties ont conclu le Nang K'uula • Nang K̲'úulaas Recognition Agreement (accord de reconnaissance) le 18 juillet 2023; et
  • Une loi fédérale est nécessaire pour mettre en œuvre les sections 5 et 7 de l'accord de reconnaissance.

Clause 1 : Titre abrégé

Fournit le titre abrégé de l'acte, « Loi sur la reconnaissance de la Nation haïda ».

Clause 2 : Définitions

Fournit des définitions qui s'appliquent à l'ensemble de la loi, incluant la Nation haïda, le conseil de la Nation haïda et le Secrétariat de la Nation haïda.

Clause 3 : Reconnaissance

Prévoit que le gouvernement du Canada reconnaît que la Nation haïda est titulaire des droits inhérents à la gouvernance et à l'autodétermination, et que le conseil de la Nation haïda est le gouvernement autorisé à agir pour le compte de la Nation haïda.

Clause 4 : Exercice des pouvoirs

Prévoit que, conformément à la constitution de la Nation haïda, celle-ci exerce ses pouvoirs exécutifs par l'intermédiaire du conseil de la Nation haïda.

Clause 5 : Capacité juridique

Prévoit que le conseil de la Nation haïda est une entité juridique dotée de la capacité et des droits, pouvoirs et privilèges d'une « personne physique ».

Clause 6 : Immunité et responsabilité du fait d'autrui

Prévoit qu'aucune action ni autre procédure en dommages-intérêts ne peut être intentée contre un représentant de la Nation haïda ou un agent public à l'égard des faits — actes ou omissions — accomplis dans l'exercice, même présumé, de ses attributions, sauf s'il est établi qu'il était de mauvaise foi.

Prévoit que la Nation haïda, le conseil de la Nation haïda ou une entité publique établie par le conseil ne soient pas exemptés de la responsabilité du fait d'autrui découlant d'un acte – action ou omission – accomplie par un représentant de la Nation haïda ou d'un titulaire de charge publique dans l'exercice de ses attributions.

Fournit les définitions de « titulaire de charge publique » et « représentant de la Nation haïda » qui s'appliquent dans cette clause.

Clause 7 : Décrets et règlements

Confère au gouverneur en conseil le pouvoir de prendre les décrets et les règlements nécessaires à l'application de la présente loi.

Clause 8 : Dévolution : intérêts, obligations, etc.

Fournit la confirmation qu'à l'entrée en vigueur de l'article 4 de la loi de la Colombie-Britannique intitulée Haida Nation Recognition Act, et de la dissolution du Secrétariat de la société de la Nation haïda en vertu de la loi de la Colombie-Britannique intitulée Societies Act, les intérêts, obligations, actifs, passifs, propriétés et tenures du Secrétariat de la Nation haïda sont dévolus au conseil de la Nation haïda.

Clause 9 : Maintien des accords

Fournit la confirmation que les accords conclus entre le Secrétariat de la Nation haïda et le Canada avant l'entrée en vigueur de l'article 4 de la loi de la Colombie-Britannique intitulée Haida Nation Recognition Act demeurent en vigueur, conformément à leurs modalités, comme si les accords avaient été conclus par le conseil de la Nation haïda.

Clause 10 : Maintien des ententes à caractère juridique

Confirme que la présente loi est sans effet sur les ententes à caractère juridique entre le Canada et les conseils de bande Skidegate Band Council et Old Massett Village Council ou les membres de la bande Skidegate et de la bande Old Massett Village Council.

5. Questions et réponses

Q1. Quel est le but de la Loi sur la reconnaissance de la Nation haïda proposée?

R1. Le projet de loi a pour objet de mettre en œuvre, au moyen d'une loi, certains articles de l'accord intitulé « Nang K̲'uula • Nang K̲′úulaas Recognition Agreement » (Accord de reconnaissance) entre la Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada.

L'Accord de reconnaissance engage le Canada et la Colombie-Britannique à élaborer une loi pour mettre en œuvre les articles ayant trait au statut et à la capacité juridiques du Conseil de la Nation haïda, ainsi qu'aux responsabilités et aux obligations des représentants haïdas et des titulaires de charge publique.

La Colombie-Britannique a adopté une loi provinciale, la Haida Nation Recognition Act, en mai 2023. Le projet de loi fédéral remplirait la partie de l'engagement qui relève du Canada.

Q2. En quoi consiste le Nang K̲'uula • Nang K̲′úulaas Recognition Agreement?

R2. L'Accord de reconnaissance est le premier accord de réconciliation conclu entre la Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada dans le cadre de réconciliation GayG̱ahlda • Kwah.hlahl.dáyaa intitulé « Changing Tide » (GayGahlda « Changing Tide »)

Dans le cadre de GayGahlda « Changing Tide », les parties ont convenu d'un processus graduel pour faire avancer leur objectif commun de parvenir à la réconciliation par la négociation.

Par l'Accord de reconnaissance, le Canada et la Colombie-Britannique ont reconnu que la Nation haïda détient des droits inhérents à la gouvernance et à l'autodétermination, et qu'elle exerce des pouvoirs de gouvernance par l'intermédiaire du Conseil de la Nation haïda.

L'Accord de reconnaissance engageait également le Canada et la Colombie-Britannique à élaborer et à présenter les mesures législatives nécessaires à la mise en œuvre de certains de ses articles.

Q3. Quelle incidence la loi aura-t-elle sur la Nation haïda?

R3. Une fois que les lois fédérales et provinciales seront en vigueur, les gouvernements et les tierces parties disposeront de renseignements plus clairs pour collaborer avec le Conseil de la Nation haïda en tant que gouvernement de la Nation haïda. Cela aidera le Conseil de la nation haïda à exercer ses responsabilités et ses relations en tant qu'organe directeur.

Le projet de loi confirme également que le Conseil de la Nation haïda est une entité juridique, ce qui lui permet de conclure des ententes et des contrats, et d'acquérir et de détenir des biens. Il fournit également une base pour le transfert d'ententes, d'actifs et de passifs au Conseil de la Nation haïda qui sont détenus par le Secrétariat de la Nation haïda, une société enregistrée en vertu de la Societies Act de la Colombie-Britannique.

Enfin, le projet de loi confirme que les titulaires de charge publique et les représentants de la Nation haïda seront à l'abri de toute poursuite pour dommages liés à l'exercice de leurs responsabilités, pourvu qu'ils n'aient pas agi de mauvaise foi.

Le projet de loi ne modifie pas le statut des conseils de bande haïdas, qui continueront de se conformer aux accords juridiques en vigueur. Il ne modifie pas non plus le statut des membres de la bande haïda ni leur admissibilité aux programmes, services ou avantages connexes.

Q4. En quoi cette loi diffère-t-elle de celle de la Colombie-Britannique?

R4. Le projet de loi a été élaboré conjointement avec la Nation haïda et la Colombie-Britannique afin de veiller à ce que les lois fédérales et provinciales soient harmonisées et de collaborer à la mise en œuvre de l'Accord de reconnaissance.

L'une des principales différences tient au fait que la loi provinciale est nécessaire pour dissoudre le Secrétariat de la Nation haïda, actuellement enregistré comme société en vertu de la Societies Act de la Colombie-Britannique, comme étape préalable au transfert des ententes, des actifs et des passifs existants du Conseil de la Nation haïda.

Q5. Y a-t-il des exemples de lois semblables?

R5. Les éléments du projet de loi qui ont trait à la capacité juridique et aux pouvoirs du Conseil de la Nation haïda sont des caractéristiques communes des lois sur l'autonomie gouvernementale, y compris la récente loi portant mise en vigueur du traité concernant l'autonomie gouvernementale conclu avec la Nation dakota de Whitecap.

En raison de la nature progressive de l'Accord de reconnaissance, la portée de la loi est plus étroite que celle de la plupart des lois relatives à l'autonomie gouvernementale. D'autres textes législatifs devraient voir le jour à mesure que les parties négocieront des ententes de réconciliation.

Q6. Quel est le lien entre ce projet de loi et des domaines précis de compétence haïda comme la gouvernance de base ou les services à l'enfance et à la famille?

R6. Contrairement à la plupart des ententes sur l'autonomie gouvernementale, l'Accord de reconnaissance ne traite pas de questions de compétence particulières, qui feront l'objet de négociations futures. Par conséquent, les questions de compétence ne sont pas abordées dans le projet de loi.

L'Accord de reconnaissance constituera une étape vers d'autres ententes de réconciliation concernant la gouvernance et la compétence de la Nation haïda, à commencer par la zone terrestre de Haida Gwaii. D'autres textes législatifs sont prévus pour la mise en œuvre d'accords futurs entre la Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada.

Q7. Quel sera le lien entre ce projet de loi et les questions terrestres et maritimes?

R7. L'Accord de reconnaissance porte uniquement sur la gouvernance haïda. Par conséquent, le projet de loi ne porte que sur les questions relatives à la gouvernance haïda, en particulier le Conseil de la Nation haïda, les représentants haïdas et les titulaires de charge publique.

L'Accord de reconnaissance et ce projet de loi sont des étapes importantes vers d'autres ententes de réconciliation concernant la gouvernance et la compétence de la Nation haïda, à commencer par la zone terrestre de Haida Gwaii.

Les questions touchant l'aire marine font partie des points qui seront abordés dans le cadre d'un programme de négociation à plus long terme.

Q8. Les citoyens haïdas appuieront-ils ce projet de loi? Pourraient-ils y réagir négativement?

R8. Le projet de loi remplit un engagement pris dans l'Accord de reconnaissance entre la Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada. Il a été élaboré conjointement avec des représentants de la Nation haïda et de la Colombie-Britannique et présenté avec leur appui.

Bien que des réactions négatives soient toujours possibles, le gouvernement du Canada n'a pas connaissance que de telles réactions aient été exprimées ou rapportées publiquement depuis la présentation du projet de loi.

Le gouvernement du Canada s'attend à ce que la Nation haïda réponde aux préoccupations exprimées par les citoyens haïdas de la même façon qu'elle l'a fait après la signature de l'Accord de reconnaissance.

Après la signature de l'Accord de reconnaissance, les dirigeants haïdas ont répondu aux préoccupations exprimées par certains citoyens et certaines matriarches haïdas par l'intermédiaire de leurs propres voies internes de gouvernance et de communication. Cela comprenait des communications ciblées par l'entremise du bulletin Haida Laas et des déclarations verbales et écrites fournies par le président de la Nation haïda.

Ce ne sont là que quelques-unes des façons dont les dirigeants haïdas interagissent avec les citoyens haïdas tout au long des négociations, y compris les réunions régulières de mobilisation communautaire et les séances de production de rapports, ainsi que la Chambre d'assemblée haïda.

Les représentants de la Nation haïda sont les mieux placés pour fournir des précisions sur la possibilité de recevoir une réponse négative et sur les mesures à prendre pour répondre aux préoccupations des citoyens haïdas.

Q9. Ce projet de loi aura-t-il une incidence sur la gouvernance héréditaire de la Nation haïda?

R9. Le projet de loi met en œuvre des articles de l'Accord de reconnaissance qui ont trait aux pouvoirs et aux capacités juridiques du Conseil de la Nation haïda, qui est l'organisme que la Nation haïda a choisi pour exercer ses pouvoirs de gouvernance. Ainsi, l'Accord de reconnaissance et le projet de loi respectent la façon dont la Nation haïda a choisi de se gouverner et de mener ses affaires extérieures conformément à la Constitution haïda.

Le projet de loi ne traite pas de la relation entre les dirigeants élus et héréditaires ni les matriarches, qui sont des questions internes à la Nation haïda.

Les représentants haïdas sont les mieux placés pour fournir des précisions sur ces aspects de la gouvernance haïda.

Q10. Ce projet de loi touchera-t-il d'autres résidents et des tierces parties de Haida Gwaii?

R10. Les gouvernements locaux et les autres tierces parties qui collaborent avec la Nation haïda bénéficieront de la clarification apportée par les lois fédérales et provinciales. Cela comprend la confirmation que les obligations et responsabilités actuelles du Secrétariat de la Nation haïda seront transférées au Conseil de la Nation haïda.

Le projet de loi ne touchera pas autrement les tierces parties ni les résidents non Haïdas qui exercent leurs activités à Haida Gwaii.

Q11. Ce projet de loi touchera-t-il d'autres groupes autochtones?

R11. L'Accord de reconnaissance porte uniquement sur les questions de gouvernance internes à la Nation haïda. Par conséquent, il ne touchera pas d'autres groupes autochtones.

D'autres groupes autochtones pourraient être intéressés par l'approche progressive en matière de gouvernance et d'autodétermination que l'Accord de reconnaissance et le projet de loi appuient.

Q12. Y a-t-il des questions fiscales en suspens que les parties doivent régler?

R12. En raison de la nature progressive de ces négociations, il reste du travail à faire pour tirer parti des ententes conclues par suite de l'Accord de reconnaissance et soutenir plus pleinement l'exercice de la gouvernance et de l'autodétermination des Haïdas. Cela inclut des travaux prioritaires en matière de fiscalité, qui est l'un des sujets que les parties examinent au stade actuel des négociations.

L'Accord de reconnaissance et le projet de loi ne traitent pas des conséquences fiscales potentielles pouvant découler de la dissolution et du transfert d'actifs du Secrétariat de la Nation haïda au Conseil de la Nation haïda. Cette question est toujours à l'étude par les parties.

La Nation haïda est en faveur de l'adoption sans délai du projet de loi du Canada, étant entendu que les parties s'engagent à examiner et à évaluer les conséquences fiscales potentielles, le cas échéant, qui pourraient découler de ces mesures transitoires.

L'objectif du Canada demeure d'aider la Nation haïda à exercer ses droits inhérents et ses pouvoirs de gouvernance, comme elle a choisi de le faire par l'intermédiaire du Conseil de la Nation haïda.

Q13. Dans quelle mesure l'accord sur les terres ancestrales des Haïdas (Haida Title Lands Agreement) conclu entre la Nation haïda et la Colombie-Britannique influera-t-il sur le projet de loi?

R13. L'accord sur les terres ancestrales des Haïdas entre la Nation haïda et la Colombie-Britannique ne devrait pas avoir d'incidence sur le projet de loi.

Le gouvernement du Canada n'est pas partie à l'accord sur les terres ancestrales des Haïdas, et l'accord ne vise pas à toucher les intérêts fédéraux, comme les terres fédérales ou l'infrastructure à Haida Gwaii.

Le projet de loi est axé uniquement sur les questions liées à la gouvernance haïda et, en particulier, sur le respect de l'engagement du gouvernement du Canada à présenter la loi requise pour mettre en œuvre certains articles de l'Accord de reconnaissance. L'Accord de reconnaissance et le projet de loi ne traitent pas de questions liées aux terres ou aux compétences de Haida Gwaii.

Q14. Le Canada négociera-t-il un accord sur les terres ancestrales semblable avec la Nation haïda?

R14. Les négociations dans le cadre de GayGahlda « Changing Tide » se déroulent dans le contexte des litiges sur le titre autochtone et les droits ancestraux, qui demeurent actifs pendant le déroulement des négociations.

GayGahlda « Changing Tide » comprend un processus de gestion de la relation entre les négociations et les litiges, et envisage la possibilité que les parties concluent des ententes de réconciliation qui portent sur les questions en litige.

Le gouvernement du Canada poursuit les discussions avec la Nation haïda et la Colombie-Britannique sur d'autres ententes en vue de la reconnaissance et de la mise en œuvre du titre autochtone et des droits ancestraux de la Nation haïda, et sur la façon dont les résultats des négociations pourraient être reflétés dans le litige.

Documents de fond

6. Vue d'ensemble

Contexte

La Nation haïda est située sur l'archipel Haida Gwaii au large de la côte nord de la Colombie-Britannique, et elle compte environ 4 942 membres inscrits. La Nation haïda a un système de gouvernance officiel, tel qu'énoncé dans la Constitution de la Nation haïda (Constitution haïda), et se compose de 14 représentants élus et de deux représentants nommés par les conseils de bande de Haida Old Massett Village et de Skidegate. La Constitution haïda confère également au Conseil de la Nation haïda le pouvoir de gouverner.

Le 13 août 2021, la Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada (les parties) ont signé le cadre de réconciliation non contraignant GayGahlda « Changing Tide » (GayGahlda « Changing Tide »), jetant les bases d'un processus renouvelé de négociation d'accords de réconciliation progressifs comme solution de rechange au litige sur les droits prévus à l'article 35 de la Nation haïda, qui a été lancé en 2002 et qui demeure actif pendant le déroulement des négociations. Dans GayGahlda « Changing Tide », le Canada et la Colombie-Britannique ont établi des principes reconnaissant le titre et les droits inhérents de la Nation haïda dans l'ensemble de la zone terrestre Haida Gwaii, et les parties se sont engagées à mener un processus de négociation pour répondre aux priorités de la Nation haïda, ainsi qu'une approche pour la gestion du litige et des négociations.

Le 18 juillet 2023, le Canada a signé l'Entente de reconnaissance de Nang K̲'uula • Nang K̲'úulaas (l'entente de reconnaissance), la première entente de réconciliation progressive conclue dans le cadre de GayGahlda « Changing Tide ». La Nation haïda et la Colombie-Britannique ont signé l'accord de reconnaissance les 4 et 24 avril 2023 respectivement. L'entente de reconnaissance est un accord juridiquement contraignant dans lequel le Canada et la Colombie-Britannique reconnaissent que la Nation haïda détient des droits inhérents à la gouvernance et à l'autodétermination, que le Conseil de la Nation haïda est le gouvernement de la Nation haïda, et que le Conseil de la Nation haïda est l'entité autorisée par la Nation haïda à prendre des décisions concernant le titre et les droits haïda.

Lois

La signature de l'entente de reconnaissance a officialisé la reconnaissance par le Canada et la Colombie-Britannique de la Nation haïda en tant que collectivité ayant des droits et du Conseil de la Nation haïda en tant que gouvernement de la Nation haïda. Les lois habilitantes fédérales et provinciales sont nécessaires pour que les articles 5 et 7 de l'entente de reconnaissance aient force de loi et s'appliquent à des tierces parties.

Par conséquent, le 9 mai 2023, le gouvernement de la Colombie-Britannique a adopté le projet de loi 18, la Haida Nation Recognition Act, pour mettre en œuvre les articles 5 et 7 de l'entente de reconnaissance. Le projet de loi fédéral mettrait également en œuvre ces articles précis de l'entente de reconnaissance.

Processus de mobilisation

La Constitution haïda énonce les exigences en matière de consultation, notamment par la publication nationale officielle « Haida Laas », afin de tenir ses citoyens et sa communauté informés, et s'engage à poursuivre les objectifs de la Nation haïda par la négociation et la diplomatie, y compris en ce qui concerne les accords internationaux.

À la suite de la négociation de l'entente de reconnaissance, la Nation haïda a suivi un processus d'approbation qui comprenait un processus de consultation communautaire par étapes, des recommandations du Comité des terres et des titres haïda et du Conseil des chefs héréditaires, et l'approbation finale par le Conseil de la Nation haïda.

Éléments clés du projet de loi

Le projet de loi affirmerait ce qui suit :

  • la reconnaissance par le gouvernement du Canada de la Nation haïda en tant que titulaire de droits inhérents à la gouvernance et à l'autodétermination;
  • le Conseil de la Nation haïda est le gouvernement autorisé de la Nation haïda;
  • le Conseil de la Nation haïda est l'entité juridique ayant la capacité, les droits, les pouvoirs et les privilèges d'une personne physique;
  • La Nation haïda, le Conseil de la Nation haïda ou d'autres entités établies par le Conseil de la Nation haïda peuvent être tenus responsables du fait d'autrui pour les pertes ou les dommages causés par les représentants ou fonctionnaires d'haïda.

De plus, le projet de loi proposé témoignerait de l'engagement du gouvernement du Canada à reconnaître les droits des peuples autochtones et à soutenir l'autodétermination, en conformité avec les obligations découlant de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones adoptée en 2021.

Prochaines étapes

Le gouvernement du Canada continuera de faire progresser les prochaines priorités de négociation avec la Nation haïda et la Colombie-Britannique, en collaboration avec les ministères et organismes concernés. De futurs accords de réconciliation sont prévus pour la négociation du titre et des droits de la Nation haïda et visent à retirer des questions du litige sur les droits prévus à l'article 35 de la Nation haïda, en commençant par la zone terrestre de Haida Gwaii.

Les négociations se poursuivront sur des sujets prioritaires qui comprennent les terres visées par le titre haïda, les aires protégées, la gouvernance de base et les arrangements financiers pour la zone terrestre de Haida Gwaii. D'autres points, comme ceux liés aux aires marines de Haida Gwaii, devraient être inclus dans un programme de négociation à plus long terme.

7. Historique

La Nation haïda est située sur l'archipel Haida Gwaii au large de la côte nord de la Colombie-Britannique, et elle compte environ 4 942 membres inscrits. La Nation haïda a un système de gouvernance officiel, tel qu'énoncé dans la Constitution de la Nation haïda (Constitution haïda), et se compose de 14 représentants élus et de deux représentants nommés par les conseils de bande de Haida Old Massett Village et de Skidegate. La Constitution haïda confère également au Conseil de la Nation haïda le pouvoir de gouverner.

Le 13 août 2021, la Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada (les parties) ont signé le cadre de réconciliation GayGahlda « Changing Tide » (GayGahlda « Changing Tide ») qui a jeté les bases d'un processus renouvelé de négociation d'accords de réconciliation progressifs comme solution de rechange au litige sur les droits conférés par l'article 35 de la Nation haïda, qui a été lancé en 2002 et qui demeure actif pendant le déroulement des négociations. Par l'entremise de GayGahlda « Changing Tide », le Canada a reconnu le titre et les droits inhérents de la Nation haïda dans l'ensemble de la zone terrestre de Haida Gwaii, et les parties se sont engagées à suivre un processus de négociation pour répondre aux priorités de la Nation haïda et une approche pour gérer la relation entre les négociations et les litiges.

Le 18 juillet 2023, les parties ont signé l'Entente de reconnaissance de Nang K̲'uula • Nang K̲'úulaas (l'entente de reconnaissance), la première entente de réconciliation progressive conclue dans le cadre de GayGahlda « Changing Tide ». L'entente de reconnaissance est un accord juridiquement contraignant dans lequel le Canada et la Colombie-Britannique reconnaissent que la Nation haïda détient des droits inhérents à la gouvernance et à l'autodétermination, que le Conseil de la Nation haïda est l'organe directeur de la Nation haïda, et que le Conseil de la Nation haïda est l'entité autorisée par la Nation haïda à prendre des décisions concernant le titre et les droits haïda.

Litige de la Nation haïda sur les droits prévus à l'article 35

C'est en 1986 que le Canada a accepté d'entamer des négociations sur les revendications de la Nation haïda concernant le titre et les droits relatifs à Haida Gwaii. En 1993, la Nation haïda est entrée dans le processus des traités de la Colombie-Britannique, représentée par le Conseil de la Nation haïda.

En 2002, la Nation haïda a intenté une action en justice contre le Canada et la Colombie-Britannique (litige de la Nation haïda sur les droits prévus à l'article 35) pour obtenir une déclaration des titres et des droits ancestraux sur l'ensemble de l'archipel Haida Gwaii, ainsi que sur les terres submergées et les zones marines, la colonne d'eau et l'espace aérien supérieur, ainsi qu'une zone de la mer qui fait partie de la zone économique exclusive du Canada. Un procès est actuellement prévu pour le début de l'année 2026.

Les tribunaux ont statué que les droits autochtones sont protégés par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et comprennent le titre ancestral, c'est-à-dire les droits de propriété des terres, y compris le droit de déterminer l'utilisation des terres, le droit de jouissance et d'occupation des terres, le droit de posséder les terres, le droit aux avantages économiques que procurent les terres, et le droit d'utiliser et de gérer les terres de manière proactive. La décision de 2004 de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Nation haïda c. Colombie-Britannique (Ministre des Forêts), indique que la Nation haïda a une preuve prima facie du titre et des droits ancestraux dans la région de Haida Gwaii.

Dans ce contexte, l'entente de reconnaissance constituera une étape vers d'autres accords de réconciliation progressifs qui reconnaissent et affirment davantage la gouvernance et la compétence de la Nation haïda, avec la possibilité de réduire la portée du litige de la Nation haïda sur les droits prévus à l'article 35. L'entente comprend un engagement des parties à négocier d'autres ententes de réconciliation qui clarifieraient davantage la gouvernance et la compétence de la Nation haïda, ainsi que la relation entre le Conseil de la Nation haïda et les gouvernements, les lois, les compétences et la gestion de la Couronne dans la région de Haida Gwaii. Des éléments importants de la gouvernance et des champs de compétence de la Nation haïda seront traités pour la première fois pendant cette prochaine étape des négociations.

Entre-temps, l'entente de reconnaissance ne reconnaît aucun titre ou droit précis dans une région particulière de Haida Gwaii.

8. Processus d'engagement

Le 18 juillet 2023, le Canada a signé l'Entente de reconnaissance de Nang K̲'uula • Nang K̲'úulaas (l'entente de reconnaissance), la première entente de réconciliation progressive conclue en vertu du cadre de réconciliation de GayGahlda « Changing Tide » (GayGahlda « Changing Tide »). La Nation haïda et la Colombie-Britannique ont signé l'entente de reconnaissance les 4 et 24 avril 2023 respectivement. Il s'agit d'un accord juridiquement contraignant dans lequel le Canada et la Colombie-Britannique reconnaissent que la Nation haïda détient des droits inhérents à la gouvernance et à l'autodétermination, que le Conseil de la Nation haïda est l'organe directeur de la Nation haïda, et que le Conseil de la Nation haïda est l'entité autorisée par la Nation haïda à prendre des décisions concernant le titre et les droits haïda.

Consultation et ratification parlementaire

Le gouvernement du Canada a collaboré avec la Nation haïda et la Colombie-Britannique au moment de la rédaction de la loi visant à donner plein effet juridique à l'entente de reconnaissance. L'entente de reconnaissance est entrée en vigueur au moment de la signature, à l'exception des articles 5 et 7, qui exigent une loi. La Colombie-Britannique a adopté le projet de loi 18, loi sur la reconnaissance de la nation haïda le 9 mai 2023.

En novembre 2023, le gouvernement du Canada a communiqué l'ébauche du projet de loi à la Nation haïda et à la Colombie-Britannique pour s'assurer que les deux parties étaient dûment consultées et pour solliciter leurs commentaires avant le dépôt. La Nation haïda et la Colombie-Britannique ont manifesté leur appui à l'avant-projet de loi.

Le projet de loi est nécessaire pour que les articles 5 et 7 de l'entente de reconnaissance entrent en vigueur et il devra être adopté par le Parlement. Si le projet de loi est adopté, la date de la sanction royale confirmera la date d'entrée en vigueur de ces articles de l'entente de reconnaissance.

9. Principaux éléments du projet de loi

Le projet de loi proposée mettrait en œuvre certains articles de l'Entente de reconnaissance de Nang K̲'uula • Nang K̲'úulaas (l'entente de reconnaissance) et, en particulier, rendrait les articles 5 et 7 de l'entente de reconnaissance exécutoires pour toutes les personnes et tous les organismes.

Reconnaissance

Le projet de loi proposée affirmerait que le gouvernement du Canada reconnait que la Nation haïda est titulaire des droits inhérents à la gouvernance et à l'autodétermination, et que la Nation haïda exerce ses pouvoirs exécutifs par l'intermédiaire du conseil de la Nation haïda.

Statut et capacité juridiques

Le projet de loi affirmerait aussi que le Conseil de la Nation haïda est une entité juridique ayant la capacité, les droits, les pouvoirs et les privilèges d'une personne physique.

Responsabilité et reddition de comptes

En vertu du projet de loi, le Conseil de la Nation haïda et la Nation haïda peuvent être tenus responsables du fait d'autrui pour les pertes ou les dommages causés par les représentants ou fonctionnaires d'haïda.

Accords existants, intérêts et obligations

Le projet de loi confirme qu'à l'entrée en vigueur de l'article 4 de la loi de la Colombie-Britannique intitulée Haida Nation Recognition Act, les accords existants, intérêts et obligations tenu par le Secrétariat de la Nation haïda constitué en société sous le régime de la loi de la Colombie-Britannique intitulée Societies Act demeureraient en vigueur et seraient dévolus au conseil de la Nation haïda.

Autres lois

Aucune modification à d'autres lois, y compris la Loi sur les Indiens, n'est requise par suite du projet de loi. Les arrangements juridiques existants entre le Canada et le Conseil de Haida Old Massett Village et les bandes de Skidegate se poursuivront en vertu du projet de loi.

Décrets et règlements

S'il est adopté, le projet de loi confirmerait que le gouverneur en conseil peut prendre les décrets et les règlements qu'il estime nécessaires à l'exécution de la présente loi.

10. Mise en œuvre et prochaines étapes

Mise en œuvre

La Nation haïda, la Colombie-Britannique et le Canada (les parties) se sont entendus sur une approche progressive des négociations de réconciliation. Le projet de loi est une étape importante d'un processus visant à reconnaître que la Nation haïda détient des droits inhérents à la gouvernance et à l'autodétermination, et que le Conseil de la Nation haïda est le gouvernement de la Nation haïda.

Si le projet de loi est adopté, il entre pleinement en vigueur au moment de la proclamation de la sanction royale.

Prochaines étapes

Le gouvernement du Canada continuera de faire progresser les prochaines priorités de négociation en collaboration avec les ministères et organismes concernés. Des ententes progressives sont prévues pour la négociation du titre et des droits de la Nation haïda et visent à retirer des questions du litige sur les droits prévus à l'article 35 de la Nation haïda, en commençant par la zone terrestre de Haida Gwaii.

Les négociations se poursuivront sur des sujets prioritaires qui comprennent les terres visées par le titre haïda, les aires protégées, la gouvernance de base et les arrangements financiers pour la zone terrestre de Haida Gwaii. D'autres points, comme ceux liés aux aires marines de Haida Gwaii, devraient être inclus dans un programme de négociation à plus long terme.

Les parties ont également mis sur pied un groupe de travail chargé d'examiner les questions fiscales, y compris celles qui ont trait aux sections de l'Entente de reconnaissance de Nang K̲'uula • Nang K̲'úulaas qui pourrait entraîner des conséquences fiscales à la suite de la dissolution de la société haïda actuelle en vertu de la Societies Act de la Colombie-Britannique et des transferts qui en découlent au Conseil de la Nation haïda.

Les parties ont convenu de réévaluer l'avancement de leurs négociations au début de l'année 2025.

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