Comparution devant le Comité Sénatorial Permanent des Peuples Autochtones (APPA) - Projet de Loi C-29, Loi portant sur un conseil national de réconciliation (4 octobre 2023)

Table des matières

Aperçu

1. Note sur le scénario

Le Comité sénatorial permanent des peuples autochtones (APPA) se réunira le 4 octobre 2023, de 18 h 45 à 20 h 45, pour poursuivre son étude du projet de loi C–29. Le ministre et les fonctionnaires du ministère comparaîtront en personne pendant la deuxième heure.

Logistique

Objet : Projet de loi C–29, Loi prévoyant la constitution d'un conseil national de réconciliation

Date : Mercredi 4 octobre 2023

Heure : 19 h 45 à 20 h 45

Emplacement : Édifice du Sénat du Canada (salle C128)

Témoins

Première heure : de 18 h 45 à 19 h 45

Réunion à huis clos.

Deuxième heure : de 19 h 45 à 20 h 45

M. Gary Anandasangaree, ministre des Relations Couronne-Autochtones

Fonctionnaires du ministère :

  • Mary-Luisa Kapelus, sous-ministre adjointe principale, Politiques et orientations stratégiques, RCAANC
  • Kate Ledgerwood, directrice générale, Secrétariat de la réconciliation, Politiques et orientations stratégiques, RCAANC
  • Dre Seetal Sunga, avocate-conseil principale, Ministère de la Justice Canada

Membres actuels (12) :

  • Président - Brian Francis : - GPS - (Île-du-Prince-Édouard)
  • Vice-président - David M. Arnot - GSI - (Saskatchewan)
  • Sénatrice Mary Coyle - GSI - (Nouvelle-Écosse - Antigonish)
  • Sénatrice Nancy Hartling - GSI - (Nouveau-Brunswick)
  • Sénatrice Karen Sorensen - GSI - (Alberta)
  • Sénatrice Margo Greenwood - GSI - (Colombie-Britannique)
  • Sénatrice Yonah Martin - C - (Colombie-Britannique)
  • Sénateur Donald Neil Plett - C - (Manitoba)
  • Sénateur Dennis Glen Patterson - GSC - (Nunavut)
  • Sénateur Scott Tannas - GSC - (Alberta)

Ordre du jour prévu

  • La comparution en personne aura lieu de 19 h 45 à 20 h 45 (ou à la demande du président).
  • Le ministre prononcera une allocution d'ouverture de cinq minutes, puis répondra aux questions des membres de la commission, en s'appuyant, le cas échéant, sur les fonctionnaires de son ministère.
  • Le ministre est le dernier témoin à comparaître. L'examen article par article devrait commencer lors de la prochaine réunion le 17 octobre de 9 h à 11 h et le 18 octobre de 18 h 45 à 20 h 45 (à confirmer).

Logistique de réunion

  • Les ministres et les fonctionnaires du ministère seront invités à s'asseoir à la table par le président ou le greffier du comité.
  • Le président du comité, Brian Francis (GPS), ouvrira la réunion et donnera des instructions pour le déroulement. Le président présentera ensuite les témoins et invitera les ministres à faire des remarques préliminaires d'une durée maximale de cinq minutes. Ce sera suivi d'une séance de questions et réponses.
  • Comme les autres comités du Sénat, l'APPA ne suit pas un ordre de questions selon les partis politiques. Le président décide qui appeler pour poser des questions pendant la réunion.
  • Chaque sénateur dispose de cinq minutes par tour et par ronde pour la question et la réponse.
  • Le quorum est requis chaque fois qu'un vote, une résolution ou une autre décision est pris par le comité. Le quorum est fixé à quatre membres du comité, tous présents dans la salle, quelle que soit leur affiliation. Les sénateurs qui ne sont pas membres de la commission peuvent y assister et interroger les témoins, mais seuls les membres de la commission peuvent voter.
  • Le quorum pour entendre les témoignages est constitué d'un membre du gouvernement et d'un membre de l'opposition, dont le président.
  • Bien que les comités du Sénat soient généralement moins partisans que les comités permanents de la Chambre des communes, les membres APPA ont tendance à poser des questions détaillées qui peuvent entraîner des demandes de suivi.

Contexte

  • L'APPA a organisé huit réunions pour étudier le projet de loi C–29. Le débat a mis l'accent sur :
  • assurer un financement adéquat,
  • l'accroissement de l'inclusivité,
  • l'égalité entre les sexes,
  • la représentation du conseil d'administration du Conseil,
  • le processus d'échange d'informations,
  • travailler avec différents paliers de gouvernement, et
  • la consultation sur la législation.

Organisations autochtones :

  • Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) -Le président Nathen Obed ne soutient pas le projet de loi, car il craint que, dans sa forme actuelle, il ne porte atteinte aux priorités de réconciliation propres aux Inuits. Il souhaite que le comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne soit le mécanisme qui dirige les travaux sur les mesures de réconciliation propres aux Inuits ou que le champ d'application des fonctions du Conseil soit réduit et défini.
  • Cassidy Caron, présidente du Ralliement national des Métis (RNM), a déclaré : « Pour que le projet de loi C–29 obtienne le soutien du RNM, il faudra procéder à un grand nombre de consultations pour l'adapter. Une réécriture est nécessaire, ainsi qu'une nouvelle formulation qui n'aura pas d'incidence sur les gouvernements RNM ou Métis. Le RNM est l'organe le mieux placé pour discuter avec le gouvernement sur la question de la réconciliation, » (APPA, 16 mai 2023)
  • Congrès des peuples autochtones (CPA) - Kim Beaudin, vice-présidente nationale, a déclaré : « La réconciliation ne pourra pas réussir si l'on choisit de ne travailler qu'avec certains peuples autochtones. L'histoire jugera ce Parlement et le Sénat sur la réconciliation. Si nous voulons nous réconcilier, ces exclusions doivent cesser. Le Sénat doit amender ce projet de loi pour inclure le CPA à la table de réconciliation. » (APPA, 17 mai 2023)

Sénateurs :

  • Le sénateur Patrick Brazeau, (non-affilié - QC) a exprimé ses inquiétudes quant à l'omission du CPA dans le projet de loi C–29, étant donné qu'elle est l'une des cinq organisations autochtones nationales au Canada. (APPA, 17 mai 2023)
  • La sénatrice Margo Greenwood (GSI - C.-B.) a noté que des discussions ont eu lieu sur « la structure présentée dans le projet de loi lui-même et s'est demandée si elle supplanterait d'autres travaux déjà effectués par d'autres groupes sur la réconciliation ». Serait-il utilisé par les gouvernements pour contourner la consultation directe ou les discussions avec les peuples autochtones? Pourraient-ils s'adresser à ce comité et ne pas s'adresser aux citoyens eux-mêmes? (APPA, 17 mai 2023).
  • Sénateurs du PCC - Bon nombre de leurs commentaires portaient sur la nécessité de veiller à ce que le projet de loi favorise la réconciliation économique.

2. Remarques préliminaires

Allocution de l'honorable Gary Anandasangaree
Ministre des Relations Couronne-Autochtones
en vue de sa comparution devant le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord (CPAAN)
Projet de loi C–29, Loi prévoyant la constitution du Conseil national de réconciliation
Le 4 octobre 2023
Ottawa, ON

768 mots / 5 minutes
Le discours prononcé fait foi.

Kwe kwe, Ullukkut [Ood-loo-koot], Tansi, bonjour, hello.

Je tiens à souligner que le Parlement canadien est situé sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishinaabeg.

Nous sommes ici aujourd'hui parce que, depuis de nombreuses années, les peuples autochtones demandent que le gouvernement du Canada soit tenu de rendre compte du rôle qu'il joue dans la réconciliation et la recherche de la vérité.

Nous sommes ici parce qu'en 2015, la Commission de vérité et réconciliation a demandé au Parlement du Canada d'établir un Conseil national de réconciliation, parce que les progrès en matière de réconciliation de tous les ordres de gouvernement et de la société civile doivent être mesurés si nous voulons avancer.

C'est exactement ce que prévoit le projet de loi C–29. S'il est adopté, il permettra d'établir un Conseil national de réconciliation sous forme d'une organisation permanente de la société civile dirigée par des Autochtones.

Je souhaite revenir à la vision initiale de l'ancien commissaire de la Commission de vérité et réconciliation, le Dr Wilton Littlechild, et du Comité de transition, soit une vision basée sur leurs recherches approfondies et l'engagement du public sur le mandat, la gouvernance et les opérations du Conseil.

Cette vision comprend un conseil national qui valorise tout le bon travail réalisé pour soutenir la réconciliation, qui met en valeur la sagesse et les bonnes voies à suivre, et qui s'interroge sur ce que font les gouvernements pour soutenir la réconciliation.

Cette vision comprend un conseil national doté d'une flexibilité maximale lui permettant de se développer et d'évoluer au fil du temps. Un conseil qui s'adresse à tous les Canadiens, parce que la réconciliation est une chose sur laquelle chaque personne au Canada peut agir. Un conseil qui va au-delà de la mise en œuvre des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, car la réconciliation doit se poursuivre longtemps après que les appels à l'action ont été mis en œuvre.

À partir de cette vision initiale, le Comité de transition du Conseil national de réconciliation a fait appel à des experts techniques autochtones et non autochtones et a formulé des recommandations qui ont mené au projet de loi que nous examinons aujourd'hui.

Ce projet de loi est l'aboutissement d'un travail considérable et de nombreuses années de plaidoyer de la part des dirigeants, des experts et des communautés autochtones.

Permettez-moi d'être clair : l'objectif de ce projet de loi est de mettre en place le Conseil et de veiller à ce qu'il puisse remplir son mandat. C'est le Conseil qui décidera de la suite des événements.

Sa première tâche sera d'élaborer un plan d'action fondé sur une collaboration approfondie. Les membres du Conseil commenceront par consulter, écouter et bâtir des relations.

Je tiens également à préciser que le Conseil ne se substituera pas aux relations existantes. Les relations de nation à nation, entre les Inuit et la Couronne et de gouvernement à gouvernement seront maintenues. Le Conseil sera totalement différent des mécanismes bilatéraux permanents déjà en place; il s'agira d'une organisation de la société civile indépendante du gouvernement.

Mais le gouvernement fédéral aura des responsabilités pour aider le Conseil à mener à bien sa mission, et c'est ce que prévoit ce projet de loi. Cela inclut le partage d'informations, qui sera bien sûr essentiel au rôle de surveillance du Conseil.

Il veillera également à ce que le Conseil comprenne toujours des représentants des Premières Nations, des Inuit et des Métis, et à ce que le conseil d'administration comprenne des jeunes, des femmes, des hommes et des personnes de sexe différent, ainsi que des personnes originaires de toutes les régions du Canada.

La vision du conseil d'administration provisoire et du Comité de transition est que les administrateurs siègent en tant qu'individus qui agissent dans l'intérêt supérieur du Conseil, et non en tant que représentants d'autres organisations ou intérêts.

L'objectif de ce projet de loi n'est pas d'établir un financement, puisqu'il est impossible de savoir de combien de financement le Conseil aura besoin avant d'avoir élaboré son plan d'action. Dans un premier temps, le budget de 2019 prévoyait un investissement de 126,5 millions de dollars dans un fonds de dotation.

Monsieur le Président, le temps presse. Ce projet de loi est conçu comme un cadre flexible, et il est le fruit d'années de plaidoyer de la part des dirigeants, des experts et des communautés autochtones.

Je suis ici pour répondre à vos questions et je vous demande votre soutien pour que le Conseil puisse commencer le bon travail qui est nécessaire de toute urgence pour faire avancer ce pays vers une réconciliation significative.

Meegwetch. Qujannamiik [Koo-ya-na-meek]. Marsee. Thank you. Merci.

Projet de Loi C–29

3. Projet de Loi C–29

Loi prévoyant la constitution d'un conseil national de réconciliation

4. Article par article

Article 1
Cet article indique que la Loi peut être citée sous le nom Loi sur le Conseil national de réconciliation (titre abrégé).
Paragraphe 2(1)
Ce paragraphe précise les définitions qui s'appliquent à Loi.
Paragraphe 2(2)
Ce paragraphe fait en sorte que les dispositions de la présente loi l'emportent sur les dispositions incompatibles de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif.
Article 3
Cet article stipule que le Comité de transition envoie les statuts constitutifs et tous les autres documents exigés aux termes de cette loi à Corporations Canada, au sens des articles de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif, pour procéder à la constitution du Conseil.
Article 4
Cet article stipule que le Conseil n'est pas mandataire de Sa Majesté du chef du Canada et qu'il n'est pas régi par la Loi sur la gestion des finances publiques.
Article 5
Cet article prévoit que le Conseil est réputé être un donataire reconnu au sens de la Loi de l'impôt sur le revenu.
Article 6
Cet article décrit la mission du Conseil, qui est de faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones.
Article 7
Cet article décrit les différentes fonctions du Conseil dans le cadre de l'exécution de son mandat.
Article 8
Cet article décrit comment les membres du premier conseil d'administration sont choisies conjointement par le ministre et le Comité de transition.
Article 9
Cet article indique que le conseil d'administration du Conseil doit être composé d'au moins neuf administrateurs et d'au plus treize administrateurs.
Paragraphe 10(1)
Cet article exige que parmi les administrateurs au sein du conseil d'administration :
  1. un doit avoir été élu après avoir été mis en candidature par l'Assemblée des Premières Nations;
  2. un doit avoir été élu après avoir été mis en candidature par l'Inuit Tapiriit Kanatami;
  3. un doit avoir été élu après avoir été mis en candidature par le Ralliement national des Métis; et
  4. un doit avoir été élu après avoir été mis en candidature par l'Association des femmes autochtones du Canada.
Paragraphe 10(2)
Ce paragraphe indique qu'en cas de vacance du poste de l'un des administrateurs, les administrateurs en fonction peuvent exercer tous les pouvoirs des administrateurs s'ils constituent le quorum (par exemple, selon les règlements de la société).
Paragraphe 10(3)
Cet article indique que les autres administrateurs sont élus après un processus de présentation de candidatures prévu par le conseil d'administration.
Article 11
Cet article exige qu'au moins les deux tiers des administrateurs soient des Autochtone et qu'au moins deux des administrateurs doivent être résidents du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest ou du Nunavut.
Article 12
Cet article décrit la représentativité et diversité des genres a être inclus sur le Conseil, dans la mesure du possible, dès son incorporation.
Article 13
Cet article indique que chaque administrateur possède les connaissances et l'expérience voulues en ce qui touche les enjeux relatifs aux peuples autochtones et les autres enjeux liés à la mission du Conseil. Le Conseil doit consulter avec diverses personnes ayant des connaissances relatifs, des expertises et de l'expérience pour assurer de bien entendre les opinions indigènes.
Article 14
Cet article indique que les administrateurs ont des mandats de quatre ans au maximum, ces mandats étant, dans la mesure du possible, échelonnés de manière que leur expiration au cours d'une même année civile touche au plus le tiers d'entre eux.
Article 15
Cet article indique que chaque administrateur du Conseil doit être élu par résolution extraordinaire, au sens de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif.
Article 16
Cet article exige que dans les six mois suivant la constitution du Conseil le ministre élabore, en collaboration avec le Conseil, un protocole pour la communication par le gouvernement du Canada au Conseil de renseignements que le Conseil juge qui'ils sont pertinents dans le cadre de sa mission. Dans les six mois suivant la fin de chaque exercice financier, le ministre doit également partager avec le Conseil les informations identifiées dans les appels à l'action 55 et mener ses travaux.
Article 17
Cette disposition exige que dans les trois mois suivant la fin de chaque année financière, le Conseil fournisse un rapport annuel au ministre. Le ministre fait déposer une copie du rapport devant chaque chambre du Parlement dans les quinze premiers jours de séance de celle-ci suivant la date de réception du rapport. Enfin, le premier ministre doit, dans soixante jours suivant la date du dépôt du rapport au Parlement, répondre aux questions abordées dans le rapport qui relèvent de la compétence du Parlement, en publiant un rapport annuel sur la situation des peuples autochtones qui décrit les plans du gouvernement du Canada pour faire avancer la réconciliation.
Paragraphes 18(1) et 18(2)
Cet article décrit les rapports financiers exigés par le Conseil.
Article 19
Cet article décrit le transfert des biens en cas de dissolution du Conseil.
Article 20
Cet article indique que la loi entre en vigueur à la date fixée par décret du gouverneur en conseil.

Principaux messages / Questions et réponses

5. Principaux messages

  • Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation a demandé au « Parlement du Canada, en consultation et en collaboration avec les peuples autochtones, d'adopter une loi visant à établir un conseil national de réconciliation ».
  • Ce projet de loi, s'il est adopté, répondra aux appels à l'action 53 à 56. Le Conseil jouerait un rôle actif dans l'unification des Canadiens et dirigerait les mesures de réconciliation.
  • Le Conseil national de réconciliation serait une voix indépendante qui surveillerait les efforts de réconciliation au Canada et appuierait les progrès vers celle-ci.
  • Le conseil d'administration provisoire du Conseil national de réconciliation et le Comité de transition ont fait un travail considérable pour aider à élaborer le cadre législatif qui se reflète dans le projet de loi C–29.
  • La Commission de vérité et réconciliation envisageait que le Conseil national de réconciliation serve d'organe de surveillance qui stimulerait le dialogue sur la réconciliation et qui surveillerait les progrès réalisés en ce qui concerne les engagements envers la réconciliation. La portée et le mandat sont énoncés dans le projet de loi, qui correspondent en grande partie aux recommandations formulées par le conseil d'administration provisoire et le Comité de transition.
  • Si le projet de loi est adopté, le Conseil demandera au gouvernement du Canada de rendre compte des progrès réalisés en matière de réconciliation avec les peuples autochtones au moyen de la surveillance, de l'évaluation et de la production de rapports sur les travaux de réconciliation, y compris la mise en œuvre des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.
  • Si le projet de loi est adopté, le premier conseil d'administration du Conseil prendra les mesures nécessaires pour constituer cet organisme apolitique, permanent et dirigé par des Autochtones à titre d'organisation nationale sans but lucratif.

6. Consultation

Q. Qui a participé à l'élaboration du projet de loi visant à constituer le Conseil national de réconciliation et comment ces séances de mobilisation ont-elles été menées?

R. Le conseil d'administration provisoire dirigé par les Autochtones a mené de vastes séances de mobilisation auprès des peuples et des organisations autochtones et non autochtones sur la mission et les fonctions d'un Conseil national de réconciliation. De décembre 2021 à mars 2022, le Comité de transition dirigé par des Autochtones a mené auprès d'experts techniques autochtones et non autochtones, une mobilisation ciblée axée sur des éléments comme la gouvernance, les finances, les questions juridiques, les données et d'autres sujets opérationnels.

7. Statut d'organisation à but non lucratif

Q. Pourquoi le Conseil sera-t-il constitué en vertu de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif?

R. A. Le Conseil intérimaire et le Comité de transition du Conseil national pour la réconciliation ont recommandé que le Conseil soit créé en tant qu'organisation indépendante du gouvernement. En tant qu'organisation indépendante, ils pensaient que le Conseil serait en mesure de faire progresser la réconciliation et de suivre les progrès de la manière qu'il jugerait appropriée.

La constitution en société en vertu de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif permettrait au Conseil de devenir une entité juridique indépendante. Il aurait une personnalité juridique distincte et serait totalement extérieur à l'appareil gouvernemental (c'est-à-dire pas une agence, un conseil ou une commission), permettant ainsi une action indépendante.

Un autre avantage de l'incorporation est la continuité et la permanence. Les dispositions de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif assurent la continuité et la permanence de l'organisation même en cas de changement d'administrateur. La durée de vie du Conseil pourrait se poursuivre pour une durée indéterminée, à condition qu'il continue de se conformer à certaines exigences de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif. Le Conseil national pour la réconciliation se veut une organisation à long terme promouvant et faisant progresser la réconciliation.

Le projet de loi C–29 prévoit que le Conseil national pour la réconciliation n'est pas un agent de Sa Majesté du chef du Canada et un cadre juridique permettant au Conseil de mener son travail de manière efficiente et efficace. Il veille également à ce que la composition du conseil d'administration soit respectée comme indiqué dans les obligations du projet de loi et à ce que le Conseil fasse rapport chaque année au Parlement. L'avantage de cette approche juridique globale est qu'elle établirait le Conseil en tant qu'institution multigénérationnelle complètement indépendante du gouvernement, comme l'envisagent le Conseil intérimaire et le Comité de transition, et conformément à l'Appel à l'action 53 pour la vérité et la réconciliation.

8. Établissement

Q. Comment les membres du premier conseil d'administration du Conseil seraient-ils sélectionnés?

R. Si le projet de loi est adopté, le ministre des Relations Couronne-Autochtones, en collaboration avec le Comité de transition, nommera les membres du premier conseil d'administration. Les futurs administrateurs du conseil seraient nommés et élus selon un processus établi par le Conseil conformément à la législation.

9. Représentation au conseil d'administration

Q. Quelle serait la composition du conseil d'administration du Conseil?

R. Le projet de loi indique que le conseil d'administration du Conseil compterait entre neuf et treize administrateurs, dont au moins les deux tiers seraient des Autochtones. Quatre administrateurs devraient être nommés par l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Ralliement national des Métis, et L'Association des femmes autochtones du Canada. De plus, au fil du temps, le conseil d'administration du Conseil comprendrait, dans la mesure du possible, des représentants des Premières Nations, des Inuit, des Métis, des organisations autochtones, des aînés, des survivants et/ou leurs descendants, des jeunes, des femmes, des hommes, des personnes de diverses identités de genre et de différentes régions du Canada, y compris des régions urbaines, rurales et éloignées, représentation du Nord et Autochtones dont la première ou la deuxième langue apprise est le français.

Q. Pourquoi le Congrès des peuples autochtones n'a-t-il pas obtenu un siège garanti au conseil d'administration du Conseil?

R. En ce qui concerne le projet de loi C–29, Loi prévoyant la création d'un conseil national pour la réconciliation, le Conseil intérimaire et le Comité de transition ont recommandé que la loi soit rédigée de manière à servir de cadre permettant au Conseil de faire progresser la réconciliation. Tout en respectant l'indépendance du Conseil, le projet de loi C–29 crée des obligations limitées, par exemple en ce qui concerne la composition du conseil d'administration, pour garantir que le Conseil reste fidèle au fil du temps à la vision inclusive de la Commission de vérité et réconciliation.

Le projet de loi C–29, actuellement à l'étude au Sénat, exige que le conseil d'administration comprenne un administrateur nommé par l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami, le Ralliement national des Métis et l'Association des femmes autochtones du Canada. L'intention de cet article était de garantir que le conseil d'administration du Conseil comprend toujours des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Bien que la Loi Canadienne sur les Organisations à but Non Lucratif, qui guide la constitution du Conseil, énonce les exigences applicables aux conseils d'administration, celles-ci ne seraient pas suffisantes pour garantir que le conseil d'administration du Conseil comprend toujours des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Le projet de loi C–29 exige que le conseil d'administration soit représentatif de la diversité des peuples autochtones du Canada. Par exemple, le projet de loi exige que le conseil d'administration comprenne deux administrateurs résidant dans un territoire nordique. Le conseil doit également inclure des aînés et des survivants des pensionnats et d'autres politiques gouvernementales discriminatoires. Cela exige également que le conseil d'administration comprenne d'autres organisations autochtones. À ce titre, le Congrès des peuples autochtones pourra nommer un représentant au conseil d'administration du Conseil. En tant qu'organisation indépendante, ce sera la responsabilité du Conseil de déterminer comment il respectera ces obligations lors de l'élection des membres de son conseil d'administration.

10. Partage de renseignements et production de rapports

Q. Comment l'inclusion de la disposition visant à élaborer un protocole concernant la divulgation d'informations au Conseil l'aidera-t-elle à remplir son mandat?

R. Le Comité de transition a recommandé qu'une obligation légale soit incluse dans le projet de loi pour garantir que le Conseil ait accès aux informations pertinentes pour mener à bien ses tâches et remplir son mandat. Le projet de loi C–29 oblige le ministre des Relations Couronne-Autochtones, en collaboration avec le Conseil, à élaborer un protocole concernant la divulgation d'informations du gouvernement du Canada au Conseil. Le projet de loi indique que le Conseil doit déterminer quelles informations sont pertinentes pour son mandat. L'intention est que le protocole coordonnerait et rationaliserait la fourniture d'informations provenant de plusieurs ministères fédéraux sans exiger que le Conseil fasse des demandes d'accès à l'information. Le protocole serait conforme à la Loi sur la protection des renseignements personnels.

Q. Le protocole sur la divulgation d'informations obligera-t-il les provinces et territoires à partager des informations avec le Conseil?

R. Les provinces et les territoires sont régis par leurs propres lois sur l'accès à l'information et la protection de la vie privée, ce qui aura une incidence sur leur capacité à divulguer des informations au Conseil. Le Conseil, en tant qu'organisation indépendante, ne serait pas régi par la Loi sur l'accès à l'information ou la Loi sur la protection des renseignements personnels sur les renseignements qu'il détient, ce qui aurait des enjeux importants.

Le Conseil peut être intéressé par des informations en possession des gouvernements provinciaux et territoriaux. Le premier conseil d'administration du Conseil serait chargé d'élaborer un plan d'action national et de fixer les priorités. Une partie de ce travail devrait inclure la collaboration avec un large éventail d'organisations pour en savoir plus sur le paysage actuel de la réconciliation et établir des relations et des partenariats pour faire progresser la réconciliation. Grâce à ces discussions, le Conseil pourrait négocier avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones ainsi que d'autres organisations concernées concernant le partage d'informations.

Étant donné que le projet de loi établirait le Conseil en tant que société à but non lucratif indépendante du gouvernement, l'intention du protocole est d'être une approche innovante pour garantir que le gouvernement du Canada fournit au Conseil les informations dont il a besoin pour réaliser son mandat. , tout en respectant les limites établies par la législation en vigueur.

Q. Comment le Conseil rendrait-il compte des progrès réalisés vers la réconciliation?

R. Quand le projet de loi C–29 est adopté, le Conseil soumettra un rapport annuel sur les progrès réalisés en matière de réconciliation au ministre des Relations Couronne-Autochtones, lequel serait déposé au Parlement. Le Premier Ministre réagirait en publiant un rapport public décrivant les plans du Gouvernement du Canada pour faire progresser la réconciliation.

Q. De quelles manières le gouvernement du Canada continuera-t-il d'être responsable devant le Conseil ?

R. L'esprit du projet de loi C–29 est de fournir une approche novatrice pour avancer la réconciliation. Le Conseil disposerait d'une plate-forme pour signaler ses conclusions et recommandations, car la loi obligerait le ministre des Relations Couronne-Autochtones à déposer le rapport annuel du Conseil devant les deux chambres du Parlement, et que le premier ministre répond officiellement au rapport du Conseil. Le projet de loi C–29 exige également l'élaboration d'un protocole de partage d'informations qui oblige le gouvernement à, dans la mesure du possible, partager avec le Conseil les informations identifiées dans les appels à l'action 55 et mener ses travaux. L'établissement de ce protocole par voie législative est un outil novateur pour tenir le gouvernement du Canada responsable de répondre aux besoins du Conseil afin de mettre en œuvre son mandat de manière efficace et effective et de préserver son indépendance vis-à-vis du gouvernement.

11. Rôle et compétence

Q. Comment le Conseil travaillera-t-il avec différentes juridictions ?

R. Le Conseil servirait d'organisme de surveillance indépendant dirigé par des Autochtones qui surveillerait et évaluerait les progrès réalisés en matière d'actions de réconciliation, y compris la mise en œuvre des appels à l'action, à tous les niveaux de gouvernement et dans l'ensemble de la société canadienne. Le Conseil formulerait des recommandations pour promouvoir, prioriser et coordonner les efforts, et soutiendrait des dialogues et une éducation innovants sur les réalités et l'histoire des peuples autochtones.

Le projet de loi C–29 impose au gouvernement du Canada l'obligation d'élaborer un protocole de partage d'informations, de déposer le rapport annuel du Conseil au Parlement et de publier un rapport sur l'état des peuples autochtones en réponse et qui décrit les plans du gouvernement du Canada pour progresser. réconciliation. Le projet de loi n'inclut aucune obligation pour les gouvernements provinciaux, territoriaux ou municipaux. Le Conseil sera chargé de développer des relations avec ces niveaux de gouvernement ainsi qu'avec d'autres organisations à travers le pays.

Q. De quelle manière les provinces et les territoires devront-ils interagir avec le Conseil?

R. Étant donné que le Conseil sera un organisme indépendant, le Comité de transition a recommandé que les séances de mobilisation avec les provinces et les territoires soient dirigées par le premier conseil d'administration. Certaines provinces et certains territoires pourraient réagir négativement puisqu'ils n'ont pas été consultés plus tôt au cours de l'élaboration du projet de loi proposé. Toutefois, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada communiquera avec les provinces et les territoires pour faire le point sur les travaux réalisés à ce jour et pour faire preuve de leadership dans la mise en œuvre des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.

12. Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA)

Q. Le projet de loi C–29 respecte-t-il la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones?

R. Le projet de loi C–29 a été examiné et jugé conforme à la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. La législation proposée devrait avoir des effets positifs pour les peuples autochtones et ne devrait pas avoir d'effet négatif sur les droits.

De plus, par cette législation, le gouvernement affirme son engagement à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ce qui fait partie du préambule du projet de loi C–29.

13. Financement et rapports financiers

Q. Le Conseil national de réconciliation reçoit-il des fonds du gouvernement du Canada?

R. Le budget 2019 a annoncé une somme de 126,5 millions de dollars pour soutenir l'établissement du Conseil. Cela comprend un investissement de 125 millions de dollars et de 1,5 million de dollars pour appuyer ses activités initiales.

Q. Le financement que le Conseil reçoit du gouvernement du Canada serait-il suffisant pour favoriser son succès?

R. L'investissement financier du gouvernement du Canada reflète ses attentes selon lesquelles le Conseil commencerait par être une petite organisation et deviendrait une organisation plus importante au fil du temps. Le Conseil pourrait également demander des fonds supplémentaires à d'autres sources.

Q. Le Conseil pourrait-il accepter des dons et remettre des reçus officiels?

R. Le projet de loi établirait que le Conseil est un donataire reconnu qui peut accepter des dons et remettre des reçus officiels.

14. Changements au sein d'INAN

Q. Pour le travail du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, quel impact a-t-il eu sur ce projet de loi?

R. En fin de compte, le travail important du Comité ainsi que les témoignages essentiels ont renforcé le projet de loi. Lors de l'étude article par article du projet de loi C–29 le 14 et le 17 novembre 2022, 41 amendements ont été proposés et 26 ont été adoptés pour renforcer le projet de loi dans les domaines de la composition, la nomination et la représentativité du Conseil d'administration, les fonctions du Conseil, la divulgation de renseignements du gouvernement du Canada au Conseil et les échéanciers de présentation de rapports tant pour le Conseil que pour le gouvernement du Canada. Au cours de l'étude du Comité les membres du Comité et des témoins, y compris des représentants des organisations autochtones nationales et des groupes autochtones, ont recommandé des modifications visant à renforcer le projet de loi. Les membres du Comité de transition ont également été invités comme témoins et ils ont parlé de l'importance du projet de loi.

15. Questions liées au projet de loi

Q. Pourquoi n'y a-t-il pas de définition de la réconciliation dans le projet de loi C–29?

R. Le concept de réconciliation comporte de multiples facettes et peut évoluer avec le temps. Cela a également des significations différentes pour différents groupes de personnes, car leurs expériences vécues peuvent varier. En tant qu'organisation indépendante dirigée par des Autochtones, le Conseil peut choisir d'élaborer une définition de la réconciliation pour ses besoins et une définition que les personnes et les organisations de partout au Canada peuvent choisir d'adopter.

Lors de l'examen du projet de loi C–29 par le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, des discussions ont eu lieu concernant l'inclusion d'une définition de la réconciliation dans la loi et des résultats mesurables. Aucune définition n'a été incluse, cependant, une modification a été apportée aux fonctions du Conseil de sorte qu'il surveillera et rendra compte des progrès réalisés sur des résultats mesurables, y compris en ce qui concerne l'appel à l'action numéro 55 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Q. Pourquoi le projet de loi entre-t-il en vigueur à une date fixée par le gouverneur en conseil plutôt qu'à la sanction royale?

R. Cette approche offre de la souplesse, car le Comité de transition aura besoin de temps pour constituer le Conseil une fois que le projet de loi aura reçu la sanction royale. Cela comprend le temps requis pour sélectionner le premier conseil d'administration du Conseil, comme indiqué dans les exigences du projet de loi concernant la composition du conseil.

16 Prochaines étapes

Q. Quelles sont les prochaines étapes de la constitution du Conseil national de réconciliation?

R. Les prochaines étapes pour établir le Conseil national pour la réconciliation seraient que le ministre des Relations Couronne-Autochtones et le Comité de transition du Conseil national pour la réconciliation sélectionnent conjointement le premier conseil d'administration qui soutiendrait la mise en place de l'organisation. Le Comité de transition dirigerait ensuite le processus de constitution à adopter pour demander le statut d'organisation sans but lucratif. Le fait de nommer le premier conseil fait partie du processus de constitution.

Q. Où le Conseil serait-il basé?

R. Le premier conseil d'administration du Conseil déterminerait l'emplacement de son administration centrale.

Q. Comment le travail à l'appui de la mise en œuvre des appels à la justice des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées influence ou aligne le travail du Conseil pour surveiller et rendre compte de l'avancement de la réconciliation?

R. Le 3 juin 2021, le Plan d'action national pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées a été publiée à la suite d'une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Les familles et les survivants, les femmes autochtones, les dirigeants 2ELGBTQQIA+, et les partenaires gouvernementaux se sont réunis pour créer le Plan d'action national pour répondre aux appels à la justice. Un rapport d'avancement sur le plan d'action indiquant les mesures prises et les prochaines étapes a été publié le 23 mai 2022. L'engagement avec les partenaires sur la façon de suivre les progrès des appels à la justice est en cours. En janvier 2023, un cabinet autochtone a été chargé d'examiner et de formuler des recommandations sur appel à la justice 1.10 (création d'un mécanisme indépendant pour faire rapport au Parlement chaque année sur les appels à la justice).

Une fois établi, une partie du travail immédiat du Conseil consiste à élaborer un plan d'action national pour faire progresser la réconciliation, qui comprendra ses priorités stratégiques et sa planification opérationnelle. En plus, le Conseil national pour la réconciliation aura pour mandat de faire rapport sur les efforts de réconciliation du Gouvernement et déposera un rapport annuel au Parlement. Pour completer ce travail important, le Conseil collaborera avec des partenaires et des organisations. Le Conseil déterminera comment son mandat s'harmonise avec d'autres initiatives; y compris FFADA pour s'assurer qu'il n'y a pas de doublement des efforts et examinera comment il pourrait contribuer à l'avancement d'autres travaux de réconciliation en cours. Il peut s'agir de collaborer avec les groupes responsables qui appuient le Plan d'action national pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et les personnes 2ELGBTQQIA+.

Documents de travail

17. Aperçu

Contexte

En 2016, le gouvernement du Canada s'est engagé à mettre en œuvre en collaboration avec des partenaires et des intervenants, les 94 appels à l'action recommandés par la Commission de vérité et réconciliation. L'appels à l'action 53-56 demandent au gouvernement d'établir un Conseil national de réconciliation (le Conseil). L'appel à l'action 53 demande la création d'un Conseil national de réconciliation par voie législative, et l'appel à l'action 54 demande un financement pluriannuel pour le Conseil, y compris une dotation. L'appel à l'action 55 porte sur la communication de renseignements au Conseil et l'appel à l'action 56 demande au gouvernement du Canada de répondre officiellement au rapport annuel du Conseil.

En décembre 2017, le gouvernement du Canada a annoncé la création d'un Conseil d'administration provisoire composé de leaders autochtones, dont le mandat est de formuler des recommandations sur la création du Conseil. Le Conseil d'administration provisoire était composé Dr Wilton Littlechild, qui était un ancien commissaire de la Commission de vérité et réconciliation, Mitch Case, Edith Coutier, Rosemary Cooper and Dr. Michael DeGagné. De décembre 2017 à juin 2018, les directeurs du Conseil d'administration provisoire se sont mobilisés auprès des Canadiens et organismes autochtones et non autochtones afin de discuter du mandat, des rôles et des responsabilités du Conseil et d'obtenir des commentaires à ce sujet. En juin 2018, le Conseil d'administration provisoire a présenté son rapport final à la ministre des Relations Couronne-Autochtones. Les recommandations ont servi de base à un projet de cadre législatif qui a été préparé par le ministère de la Justice à des fins de consultation et d'orientation des prochaines étapes.

L'une des recommandations formulées par le Conseil d'administration provisoire consistait à constituer un Comité de transition (le Comité) qui continuera de faire avancer le Conseil, y compris l'examen du cadre législatif intérimaire pour s'assurer qu'on appuyait la vision et les fonctions proposées par le Conseil d'administration provisoire. Afin d'assurer la continuité, le Comité est composé de trois directeurs du Conseil d'administration provisoire, dont l'ancien commissaire de la Commission de vérité et réconciliation. En décembre 2021, le Comité a entrepris ses travaux par une réunion inaugurale avec le ministre des Relations Couronne-Autochtones. Pendant leur réunion, le Comité a fortement appuyé une approche accélérée pour établir le Conseil national de réconciliation par respect pour les survivants des pensionnats indiens et leurs familles,. Le Comité s'est réuni régulièrement de janvier à mars 2022, a collaboré avec des experts techniques Autochtones et non-Autochtones, et a à ce moment présenté ses recommandations au ministre des Relations Couronne-Autochtones sur le cadre législatif.

Éléments clés du projet de loi

Le projet de loi repose sur les recommandations formulées par le Conseil d'administration provisoire et le Comité de transition. Les principaux éléments du projet de loi sont, notamment, la constitution du Conseil en vertu de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif; l'objet et les fonctions du Conseil en tant qu'organisme indépendant dirigé par des Autochtones qui fait progresser la réconciliation au Canada; la constitution et la composition du conseil d'administration du Conseil; l'élaboration d'un protocole concernant la divulgation de renseignements au Conseil; la publication d'un rapport annuel par le Conseil qui sera déposé au Parlement et suivi d'une réponse du gouvernement décrivant les plans pour faire avancer la réconciliation; et la présentation d'un rapport financier par le Conseil.

Le projet de loi proposé est conforme aux engagements du gouvernement du Canada visant à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui est entrée en vigueur en juin 2021. Comme ces documents, projet de loi C–29 a pour objectif de faire progresser la réconciliation durable, guérison et coopération parmi les Autochtones et les non-Autochtone au Canada.

Prochaines étapes vers la réconciliation

Après la sanction royale, le Conseil sera constitué en vertu de la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif. Une fois que le Conseil sera constitué, le premier conseil prendra toutes les mesures nécessaires pour constituer le Conseil (ex., élaborer des règlements administratifs, embaucher un directeur général, et prendre des dispositions financières et bancaires). Une fois qu'il sera entièrement constitué, le Conseil agira à titre de voix indépendante qui fera la promotion des progrès réalisés vers la réconciliation, et les surveillera, y compris la mise en œuvre par le Canada des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.

18. Historique

Commission de vérité et réconciliation

De 2007 à 2015, la Commission de vérité et réconciliation (CVR) a travaillé à faciliter la réconciliation entre les anciens élèves des pensionnats, leurs familles, leurs collectivités et tous les Canadiens. Les commissaires de la CVR étaient :

  • L'honorable Murray Sinclair (président)
  • Dr Wilton Littlechild
  • Marie Wilson
  • La CVR a organisé sept événements nationaux partout au Canada et a mené plus de 6 500 entrevues.

En 2015, la CVR a présenté son rapport final de la CVR, qui comprend 94 « appels à l'action » afin de faire progresser la réconciliation entre les peuples Autochtones and non-Autochtones au Canada.

Les appels à l'action 53 et 54 demandent la constitution d'un conseil national de réconciliation :

  • Appel à l'action 53 - Que le Parlement du Canada adopte, en consultation et en collaboration avec les peuples autochtones, des dispositions législatives visant à constituer un Conseil national de réconciliation.
  • Appel à l'action 54 - Que le gouvernement du Canada fournisse un financement pluriannuel pour les besoins du Conseil national de réconciliation, notamment la dotation d'une fiducie de la réconciliation nationale.
  • Les appels à l'action 55 et 56 précisent davantage leurs attentes à l'égard du Conseil et des différents paliers de gouvernement :
  • Appel à l'action 55 - Que tous les ordres de gouvernement fournissent des comptes rendus annuels ou toutes données récentes que demande le Conseil national de réconciliation afin de permettre à celui-ci de présenter des rapports sur les progrès réalisés en vue de la réconciliation.
  • Appel à l'action 56 - Que le premier ministre du Canada réponde officiellement au rapport du Conseil national de la réconciliation en publiant un rapport annuel sur la « situation des peuples autochtones ».

Conseil provisoire

Le gouvernement du Canada s'est engagé à adopter une approche dirigée par les Autochtones à l'égard de la constitution du Conseil. En 2018, le gouvernement du Canada et la CVR ont créé un conseil provisoire de dirigeants autochtones pour définir la portée et l'ampleur du mandat du Conseil.

Les directeurs du conseil provisoire étaient notamment :

  • Dr. Wilton Littlechild
  • Edith Cloutier
  • Clint Davis
  • Dr. Mike DeGagné
  • Max FineDay
  • Jean Teillet

L'inclusion de l'ancien commissaire de la CVR, Dr Wilton Littlechild, a contribué à une importante continuité. En juin 2018, le conseil provisoire a présenté un rapport final dans lequel il formule des recommandations concernant la vision, la mission, le mandat, la structure, la composition, le financement, les rapports et les dispositions législatives du Conseil.

Comité de transition

Comme l'a recommandé le conseil provisoire en 2018, le gouvernement du Canada a constitué le Comité de transition (le Comité) dirigé par les Autochtones pour le Conseil.

Le Comité comprend trois membres du conseil provisoire, dont le Dr Wilton Littlechild, et a entrepris ses travaux en décembre 2021 à l'occasion de sa réunion inaugurale.

Les membres du Comité sont :

  • Mitchell Case
  • Edith Cloutier
  • Rosemary Cooper
  • Dr Mike DeGagné
  • Dr Wilton Littlechild

Le Comité a examiné un projet de cadre législatif élaboré par le ministère de la Justice en fonction des recommandations formulées par le conseil provisoire. Le Comité a organisé une séance de mobilisation avec différents experts afin de mieux comprendre des éléments clés comme la gouvernance, les finances et la responsabilisation du gouvernement. Le Comité a présenté ses recommandations en mars 2022.

Le projet de loi proposé répond aux appels à l'action 53 à 56 de la Commission de vérité et réconciliation et aux recommandations formulées par le conseil provisoire et le Comité de transition. Le projet de loi C–29 a été déposé en juin 2022.

Biographies des membres du comité :

  • Dr Wilton Littlechild est un avocat expérimenté situé dans la réserve Ermineskin. Le chef Littlechild est largement connu comme un ancien commissaire de la Commission de vérité et réconciliation. Il a présidé le Conseil intérimaire pour la création du Conseil national de réconciliation. Il a siégé à la Commission sur les premières nations et les peuples métis et la réforme de la justice dans la province de la Saskatchewan.
  • Dr Mike DeGagné est président et chef de la direction d'Indspire, un organisme de bienfaisance national autochtone qui investit dans l'éducation des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Il a également été directeur du Conseil intérimaire pour la création du Conseil national de réconciliation. Sa vaste expérience comprend également 14 ans à titre de directeur général de la Fondation autochtone pour la guérison.
  • Mme Edith Cloutier est membre de la Première Nation Anishnabe, directrice générale du Centre d'amitié autochtone Val-d'Or et secrétaire du conseil d'administration de l' Association Nationale des centers d'amitié. Elle a été directrice du Conseil intérimaire pour la création du Conseil national de réconciliation. Elle a reçu plusieurs prix de reconnaissance, dont la Médaille du lieutenant-gouverneur du Québec et le Prix de la Justice du Québec.
  • Mme Rosemary Cooper est conseillère politique auprès de la directrice générale de Pauktuutit Femmes inuites du Canada. Mme Cooper est responsable de la participation de Pauktuutit Femmes Inuit du Canada à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et était également responsable de la participation de l'Inuit Tapiriit Kanatami à la Commission de vérité et réconciliation. Elle est inuk, est née et a grandi à Iqaluit et parle couramment l'Inuktut.
  • M. Mitchell Case est First Degree Midewiwin (Three Fires Midewiwin Lodge), de Sault Ste. Marie, en Ontario. M. Case est un historien communautaire qui se concentre sur l'histoire des communautés métisses de l'Ontario, en particulier celles autour des Grands Lacs. M. Case est conseiller de la région 4 au Conseil provisoire de la Nation métisse de l'Ontario.

19. Mobilisation et recommandations

Le projet de loi C–29 est le résultat des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation, et l'engagement qui a commencé avec le conseil provisoire et ensuite avec le Comité de transition pour la constitution d'un Conseil national de réconciliation. Il y a un fil conducteur de continuité qui ce manifeste dans le contenu du projet de loi.

La Commission de vérité et réconciliation

À la suite de ses engagements conclus partout au pays, la Commission de vérité et réconciliation a demandé la création d'un Conseil national pour la réconciliation. La Commission de vérité et réconciliation envisageait la création d'un organisme national de surveillance indépendant dirigé par des Autochtones et qui dispose d'un financement suffisant (appels à l'action 53 et 54) et d'un accès aux renseignements pertinents pour mener ses travaux (appel à l'action 55). La Commission a également prévu que le Conseil préparerait un rapport annuel, qui décrit les progrès du gouvernement dans la mise en œuvre des appels à l'action, et que le gouvernement du Canada y répondrait au moyen d'un rapport annuel soulignant ses plans pour faire progresser la réconciliation. (appel à l'action 56).

Conseil provisoire

Les directeurs du conseil provisoire étaient des personnes nommées par le gouverneur en conseil et mandatées de conseiller le ministre des Relations Couronne-Autochtones sur la constitution d'un Conseil national de réconciliation.

Mobilisation du conseil provisoire

Lors de son événement de mobilisation d'avril 2018, le conseil provisoire a rencontré les intervenants et a obtenu leurs points de vue sur le mandat du Conseil, les dispositions législatives, la portée du Conseil et la réconciliation à long terme. Le conseil provisoire a examiné attentivement ce qu'il a entendu lors de l'événement de mobilisation pour élaborer son rapport final.

L'événement de mobilisation a réuni des membres de la collectivité, des universitaires, des gens d'affaires, des professionnels des arts et de la santé et d'autres parties prenantes. Chaque directeur du conseil provisoire a communiqué avec d'autres personnes pour obtenir leurs points de vue sur la constitution du Conseil national de réconciliation.

Une plateforme Web, hébergée par le ministère maintenant connu sous le nom de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, a été créée pour recueillir les points de vue des Canadiens au sujet de la réconciliation. On a demandé aux personnes intéressées de faire

part de leurs réflexions sur le mandat du futur Conseil national de réconciliation et sur les premières étapes à suivre pour parvenir à une réconciliation à long terme. Bien que le site ait suscité un intérêt limité, les réponses étaient positives, ce qui indique que les Canadiens appuient la constitution d'un Conseil national de réconciliation.

Enfin, le conseil provisoire a également communiqué par écrit avec l'Assemblée des Premières Nations, l'Inuit Tapiriit Kanatami et le Conseil national des Métis et aux nations autonomes pour obtenir leur opinion sur le mandat du Conseil national de réconciliation.

Recommandations

En juin 2018, le conseil d'administration provisoire a présenté son rapport final, qui contenait des recommandations concernant le nom, la vision, la mission, le mandat, la structure, la composition, le financement, les rapports et les dispositions législatives du Conseil national pour la réconciliation.

Voici quelques principales recommandations portant sur la vision, la mission, les principes et le mandat :

  • être constitué en vertu d'une loi;
  • donner suite aux appels à l'action 53 à 56;
  • être un moteur de réconciliation novateur et axé sur les forces;
  • être indépendants et permanents;
  • surveiller et évaluer la réconciliation et effectuer des recherches et faire rapport sur celle-ci;
  • être un catalyseur de la réflexion, du dialogue et de la prise de mesures novatrices;

Le conseil provisoire a également formulé des recommandations portant sur la mise en œuvre, notamment :

  • que le Comité de transition soit créé pour appuyer les prochaines étapes;
  • que les dispositions législatives soient rédigées en collaboration;
  • qu'il y ait davantage de sensibilisation et de mobilisation.

Le ministère de la Justice a préparé un projet de cadre législatif à des fins de consultation en s'appuyant sur les recommandations formulées par le conseil provisoire.

Comité de transition

Le Comité de transition du Conseil national de réconciliation a été constitué et lancé en décembre 2021. Les membres ont été nommés par le ministre des Relations Couronne-Autochtones. Le Comité a examiné le projet de cadre législatif et a pris en considération des façons de l'améliorer afin d'assurer la création d'un conseil solide et efficace.

Mobilisation du Comité de transition

En mars 2022, le Comité de transition s'est appuyé sur les activités de mobilisation de 2018 du conseil provisoire lorsqu'il a mené des consultations ciblées auprès d'experts autochtones et non autochtones, y compris des avocats, des spécialistes des données et des experts en finances et en réconciliation. Les commentaires et les conseils reçus étaient confidentiels et portaient notamment sur la réconciliation, le droit, les données, les finances organisationnelles, l'échange de renseignements, la gouvernance et la responsabilisation. Ces commentaires ont éclairé les recommandations du Comité.

Recommandations du Comité de transition

En mars 2022, le Comité de transition a présenté son rapport final, qui contenait des recommandations relatives aux dispositions législatives du Conseil national de réconciliation.

Le Comité de transition a formulé des recommandations sur la façon de renforcer le projet de cadre législatif de manière à maintenir la vision, l'objectif et le mandat du Conseil comme l'a envisagé le conseil provisoire. Le Comité de transition a veillé à ce que le projet de loi réponde, dans la mesure du possible, aux appels à l'action 53 à 56.

En mars 2022, le Comité de transition a de nouveau déclaré sa préférence marquée pour une approche accélérée à l'égard de ce projet de loi. Le projet de loi C–29 a été déposé en juin 2022.

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