Table ronde régionale sur le Cadre stratégique pour l'Arctique : Happy Valley-Goose Bay, le 12 octobre 2017

Voici un résumé de la table ronde régionale sur le Cadre stratégique pour l'Arctique qui a eu lieu le 12 octobre 2017, à Happy Valley-Goose Bay (Terre-Neuve-et-Labrador).

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Participants

Le 12 octobre 2017, des fonctionnaires du gouvernement du Nunatsiavut et des représentants de NunatuKavut, du Secrétariat Torngat et de la coopérative des producteurs de poisson de Torngat ont rencontré des fonctionnaires fédéraux et provinciaux à Happy Valley-Goose Bay pour une table ronde sur le Cadre stratégique pour l'Arctique. Afin de protéger la vie privée des participants, les noms de ces derniers ne sont pas divulgués sauf s'ils ont donné la permission de les citer.

Thèmes et messages généraux du Cadre

« On peut dire bien des belles choses, mais comment les concrétiser afin d'obtenir des résultats tangibles pour les gens? »

Carl McLean, sous-ministre, Terres et Ressources naturelles, gouvernement du Nunatsiavut

L'infrastructure globale de l'Arctique

« Nous en avons assez d'être traités comme des citoyens de troisième classe dans notre propre pays »

Patricia Kemuksigak, ministre de l'Éducation et du Développement économique du gouvernement Nunatsiavut

Transport

  • Les participants signalent la grande importance du transport, tant par voie marine qu'aérienne, pour les personnes qui vivent et font des affaires dans le Nord du Labrador/au Nunatsiavut.
  • Les participants affirment que le projet de construction d'une nouvelle bande d'atterrissage à Nain a été continuellement retardé et freiné, au cours de la dernière décennie, par l'impasse sur le plan des compétences dans laquelle se trouvent les gouvernements fédéral, provincial et Nunatsiavut. Les participants appellent ces gouvernements à travailler ensemble afin d'améliorer la bande d'atterrissage de Nain et l'infrastructure générale de transport aérien dans la région.
  • Les participants considèrent qu'il faut aller au-delà du service actuellement offert par les appareils Twin Otters, qui utilise de courtes bandes d'atterrissage en gravier (moins de 2 000 pieds). Ce service représentait une amélioration appréciée dans les années 1970, mais est aujourd'hui désuet. Pour changer la situation, la région doit compter sur des pistes asphaltées plus longues et des aides à la navigation à jour, de façon à améliorer la sécurité et à fournir un service fréquent et fiable avec, pour autant que possible, de plus gros avions.
  • Les corridors marins sont d'importantes voies de circulation dans la région et devraient être mieux gérés. Plus précisément, de meilleurs ports permettraient au Labrador de devenir un point d'entrée au Nunavut et dans le reste de l'Arctique. Actuellement, les habitants de la région qui veulent aller au Nunavut ou au Nunavik doivent aller au sud pour pouvoir aller au nord. D'autres participants insistent sur l'importance de se concentrer sur l'apport d'améliorations visant à augmenter le niveau de service offert aux résidants du Nord du Labrador, avant d'envisager la possibilité de fournir un accès et des services supplémentaires aux régions du Nunavik et du Nunavut.
  • Selon les participants, le service régional de transport maritime a « régressé » et doit faire l'objet d'investissements importants. Ils considèrent la voie maritime comme « une autoroute » de même importance que la route Translabradorienne pour d'autres résidants du Labrador et que la Transcanadienne dans le reste du Canada. Ils décrivent la façon dont la compétence sur le système maritime est passée du gouvernement fédéral au gouvernement provincial, avec le financement du gouvernement fédéral, et ce, sans qu'aucune amélioration ait été apportée aux navires, aux horaires, aux entrées aux bassins ou à toute autre infrastructure de soutien. Au cours des cinq dernières années, des demandes de propositions ont été lancées en vue d'améliorer les services, mais rien n'a bougé. La situation est au point mort tandis que les services se détériorent. Les participants signalent que la région attend que la province décide de la suite des choses. Ils insistent aussi sur le fait que, dans la région, le transport maritime n'est pas un mode de transport de rechange, c'est une nécessité.
  • Les participants demandent à ce que les gouvernements, en plus d'améliorer le service de transport maritime, s'engagent réellement à mettre en place un réseau de routes au Nunatsiavut. Ils croient que la route Translabradorienne devrait être améliorée, afin que les conditions de route soient plus sécuritaires, et être prolongée jusqu'au nord du Labrador.
  • Les participants discutent de l'utilisation des pistes de motoneige comme infrastructure de transport. Cela est important pour le Nunatsiavut parce que de nombreuses personnes utilisent les pistes de motoneige et que cela pourrait être étudié de façon plus approfondie. De plus, il faut souligner qu'avec les changements climatiques, ces pistes sont de plus en plus imprévisibles et de moins en moins fiables pour certaines collectivités parce qu'elles ne gèlent pas de la même façon.

Services publics

  • Certaines collectivités au Labrador n'ont pas l'eau courante ou de services de traitement des eaux usées.
  • Les collectivités ont besoin d'une source de carburant fiable. La décision que prendrait un fournisseur de carburant privé de ne plus desservir une collectivité aurait des répercussions sur tout, de la possibilité de récolter du bois en motoneige jusqu'au transport de personnes évacuées pour des raisons médicales.
  • La dépendance au diesel est très coûteuse et n'est pas viable sur les plans économique et environnemental. Le carburant doit être fiable et abordable. Les participants soulignent que le projet de Muskrat Falls, situé tout près, vise la production d'énergie, mais que la plus garde partie de celle‑ci sera expédiée à l'extérieur de la région.
  • D'autres participants soulignent qu'au lieu de se concentrer sur de l'énergie bon marché, il faudrait miser sur l'énergie verte. Les collectivités utilisent actuellement du diesel; il faudrait explorer en priorité les options énergétiques vertes pour la région.

Télécommunications

  • En raison des mauvais services de télécommunications dans la région (y compris sur la côte sud), même l'envoi de courriels est difficile pour les entreprises et les ménages. Des tâches importantes, notamment celles qui ont trait aux feuilles de paie, doivent être effectuées tôt le matin, au moment où le service Internet fonctionne le mieux; d'autres entreprises se fient encore beaucoup aux communications par télécopieur parce qu'elles ne peuvent pas utiliser le courriel. Le recours au câble à fibres optiques serait une énorme amélioration.
  • L'absence de services de téléphonie mobile dans la région est un autre problème à régler.

Des citoyens et des communautés forts dans l'Arctique

Sécurité alimentaire

« Tous les gouvernements doivent s'attaquer avec plus d'énergie à la façon dont nous pouvons régler ces éléments dynamiques qui vont ensemble et ont une influence sur la sécurité alimentaire. »

Michelle Wood, ministère de la Santé et du Développement social, gouvernement du Nunatsiavut
  • Les participants expliquent que la perte du caribou, qui a été une source principale de nourriture dans la région, a mis une pression énorme sur les collectivités en termes de besoins nutritionnels et de bien-être émotionnel, et a conduit à un taux élevé d'insécurité alimentaire.
  • Selon les participants, le prix des aliments est trop élevé au Labrador.
  • Selon les participants, non seulement les aliments ne sont pas abordables, mais il y a également un problème d'accès à des aliments de bonne qualité. Les participants se plaignent de la qualité des produits.
  • L'insécurité alimentaire est souvent liée à des problèmes d'infrastructures, par exemple des infrastructures permettant d'offrir un lieu physique où fournir un programme alimentaire.
  • Les participants critiquent le programme Nutrition Nord Canada et décrivent ce qu'ils considèrent comme d'importants problèmes et limites. Ils sont d'avis que les collectivités n'obtiennent pas les avantages qui devraient en découler. Selon eux, la structure actuelle du programme fait en sorte que ce sont les grossistes qui reçoivent la contribution, ce qui a une incidence sur les avantages obtenus par les consommateurs, et empêche les détaillants d'indiquer la contribution sur le reçu de caisse.
  • Il faudrait également appliquer les contributions à des articles qu'achètent vraiment les consommateurs, comme du thé, de la farine, du sucre, du riz, des légumes racines et d'autres aliments de base, et non à des articles comme des fruits que les gens connaissent peu.
  • Les participants pensent que, pour répondre aux besoins des collectivités, il faudrait mettre sur pied un programme distinct pour les aliments traditionnels, différent de la contribution au commerce de détail du programme Nutrition Nord. Un tel programme permettrait le partage d'aliments traditionnels entre les collectivités. Les congélateurs communautaires favorisent également l'accès aux aliments traditionnels.
  • Il faut s'intéresser aux petits producteurs d'aliments locaux plutôt qu'aux grands producteurs de l'extérieur de la région.
  • En raison des directives gouvernementales en matière de santé et de sécurité visant les cuisines de type commercial, il est difficile de servir des aliments traditionnels dans les centres de la petite enfance et les établissements de soins de longue durée.
  • L'accès limité aux fruits et légumes frais est un autre problème, ceux-ci devant être livrés par avion en raison des limitations des moyens de transport, ce qui est problématique pour les collectivités où le nombre de livraisons par avion est insuffisant.
  • Une autre approche à la sécurité alimentaire dans cette région serait de réfléchir à la durabilité par l'agriculture. Les participants jugent que la mise en œuvre de petites initiatives communautaires permettrait d'offrir des aliments produits localement, de manière à ce que les collectivités ne dépendent pas uniquement des aliments qui sont livrés dans la région.
  • Lorsqu'on réfléchit à des façons de contrer l'insécurité alimentaire, il est important de tenir compte des personnes qui n'ont peut-être pas de four fonctionnel dans leur maison, ou qui n'ont pas la capacité, ou les revenus, ou les connaissances pour planifier des repas sains. Les participants ont fait valoir que, lorsqu'on a un revenu fixe, il est plus économique d'acheter une tablette de chocolat qu'une pomme à son enfant.
  • Le programme d'éducation nutritionnelle offert par Santé Canada dans le cadre du programme Nutrition Nord Canada devrait être rehaussé afin de veiller à ce que les familles adoptent une meilleure nutrition et sachent mieux prévoir les repas, tout en fournissant des moyens tangibles de garnir la table.
  • On signale aussi que les gens du reste du Canada ne comprennent pas ce que cela signifie de vivre dans cette région, il faut que tous les Canadiens soient mieux éduqués au sujet des besoins en matière de sécurité alimentaire et d'infrastructure dans le Nord.

Santé

« Les données attirent l'argent, mais nous ne pouvons pas en obtenir. »

Silvia Doody, département de la Santé et du Développement social, gouvernement du Nunatsiavut
  • Les participants affirment que les données influencent le financement et la capacité d'offrir des programmes. Sans les données, il est impossible de répondre aux besoins des collectivités. Les participants disent avoir besoin de meilleures méthodes pour assurer le suivi des données des indicateurs de la santé (sur les personnes qui utilisent les services de santé).
  • Actuellement, les renseignements recueillis par Statistique Canada ne sont pas ventilés à l'échelle communautaire de manière à être utilisables.
  • Selon les participants, il est nécessaire d'élargir les conceptions de la santé au-delà de la définition fournie par la science occidentale. Par exemple, les liens avec la terre sont importants lorsque l'on considère les questions de santé mentale et de bien-être. Les participants donnent l'exemple d'un camp pour les jeunes et les aînés organisé sur le territoire, où les jeunes (dont de nombreux étaient placés en famille d'accueil) ont pu interagir avec les aînés et les détenteurs des connaissances traditionnelles, et donc faire l'expérience du mode de vie traditionnel. On demande d'accroître le nombre de programmes axés sur le territoire offerts aux jeunes Autochtones, mais il n'y a pas assez de fonds pour les offrir.
  • La tuberculose est encore un sujet préoccupant dans cette région, puisqu'il y a eu d'importantes éclosions. Toutefois, le profil de la tuberculose est en train de changer. Les participants expliquent que la maladie ne touche plus uniquement les adultes plus âgés ayant un système immunitaire affaibli. Maintenant, la tuberculose atteint aussi les jeunes adultes et les jeunes, ce qui montre que la maladie est active et que sa transmission est agressive. Les collectivités ne possèdent pas les services de santé requis pour lutter contre cette maladie.
  • Puisqu'elles n'ont pas accès aux soins de santé, les personnes infectées par la tuberculose doivent se rendre à Goose Bay pour obtenir des services comme la radiographie des poumons, et ce, même si elles sont unilingues et ont de la difficulté à communiquer.
  • On a besoin de l'infrastructure permettant d'appuyer les soins à domicile dans les collectivités. Il s'agit de l'avenir des soins de santé. Il faudrait revoir le financement consacré aux soins à domicile.
  • Les taux élevés de suicide et les traumatismes intergénérationnels sont encore des problèmes dans cette région. Les membres des collectivités n'ont pas accès aux services de santé mentale : ceux qui ont besoin de traitements doivent se rendre à Goose Bay. Même l'hôpital de Goose Bay ne dispose pas d'installations spécialement adaptées aux besoins en santé mentale.
  • On signale le besoin de disposer des services de plus d'obstétriciens, étant donné le taux de natalité élevé dans cette région.
  • On souligne que les résultats en matière de santé au Nunatsiavut sont bien inférieurs aux normes canadiennes. Il y a des taux élevés de problèmes de santé chroniques dans la région, ce qui inclut le diabète.

Logement

  • Les participants appellent les gouvernements à élaborer une stratégie relative au logement qui comprendrait diverses options pour régler ce problème dans la région.
  • La population dans cette région ne cesse de croître, c'est pourquoi les enjeux liés au logement ne feront que s'intensifier.
  • En raison du surpeuplement dans les maisons, les enfants sont retirés de leur foyer par les services à l'enfance. Il faut plus de logements, particulièrement pour les familles monoparentales qui tentent de reprendre la garde de leurs enfants. Le surpeuplement des logements influence aussi le rendement scolaire des enfants, puisqu'ils ont besoin d'un endroit calme où étudier, de même qu'une bonne nuit de sommeil.
  • On a aussi besoin de logements pour les personnes âgées.
  • Les jeunes qui poursuivent leurs études aimeraient revenir dans leur collectivité, mais ils ne sont pas en mesure de le faire, car il n'y a pas de logement disponible.
  • Il y a aussi des difficultés en ce qui concerne la disponibilité des terrains pour la construction de maisons et le raccordement aux services publics, comme l'eau et les égouts.
  • Le logement est lié à la santé : lorsque les maisons sont surpeuplées, il est difficile d'assurer la santé et la bonne alimentation de tous les occupants.
  • Des préoccupations ont été soulevées en ce qui a trait à l'approche fédérale visant à assurer le financement du logement par l'entremise du gouvernement provincial. Les participants font remarquer que ces fonds ne parviennent pas dans les collectivités du Nord et qu'ils sont souvent investis dans les collectivités du Sud.

Éducation

  • L'éducation et le développement des compétences devraient être la pierre d'assise de tous les efforts visant à réagir aux enjeux sociaux.
  • Les participants expriment le désir de rehausser la qualité de l'éducation pour atteindre le même niveau qu'ailleurs au Canada. À l'heure actuelle, certains jeunes peuvent avoir besoin de trois années d'études supplémentaires après le secondaire avant de pouvoir entrer dans un programme d'éducation postsecondaire, car ils ont obtenu leur diplôme d'études secondaires sans acquérir les compétences requises.
  • Les participants font part de préoccupations au sujet du système d'éducation actuel, dans le cadre duquel l'enseignement n'est pas adapté au style d'apprentissage des jeunes. Ils indiquent qu'il faut réaliser plus de recherches sur la manière dont les jeunes de la région apprennent le mieux.
  • De plus, il est important d'avoir accès dans les collectivités à des formations postsecondaires, car les gens de la région doivent actuellement parcourir de longues distances pour faire des études supérieures.
  • Actuellement, l'éducation des adultes coûte très cher et le taux d'abandon est élevé.
  • Les responsables des centres d'éducation de la petite enfance affrontent divers obstacles en raison des exigences en matière de travailleurs qualifiés et de permis pour les services de garde.
  • Les participants appuient la proposition de Mary Simon, au sujet d'une université canadienne de l'Arctique.
  • Les participants déplorent le manque de soutien fédéral accordé à la Stratégie nationale sur l'éducation des Inuit, et demandent que le gouvernement du Canada participe à la mise en œuvre de la Stratégie.

Revitalisation de la langue et de la culture

  • La langue, la culture et l'identité sont importantes et doivent être renforcées.

Des économies solides, durables et diversifiées dans l'Arctique

L'Arctique dans un contexte mondial

« C'est notre Arctique »

Keith Watts, Torngat Fish Producers Co-operative

Les connaissances scientifiques et autochtones dans l'Arctique / La protection de l'environnement et la préservation de la biodiversité dans l'Arctique

« Au cours des dernières années, nous avons fait l'objet d'innombrables études. Les chercheurs sont toujours repartis avec leurs données, qui ont été utilisées par d'autres personnes. »

Ron Johnson, Torngat Fish Producers Co-operative

Savoir autochtone

  • Les participants font remarquer que le gouvernement fédéral a de la difficulté à utiliser le savoir autochtone, et qu'il n'est pas expliqué clairement ou de façon transparente comment ce savoir est incorporé.
  • Ainsi, il faut améliorer la compréhension et l'utilisation du savoir autochtone au sein du gouvernement du Canada.
  • Beaucoup de chercheurs n'accordent pas la même valeur au savoir autochtone qu'aux sciences de l'Arctique. Le savoir autochtone est donc traité comme une valeur ajoutée ou une case à cocher. Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas comment le savoir autochtone peut compléter les processus scientifiques.

Renforcement de la capacité

  • Le Canada doit renforcer ses activités de recherche scientifique : en effet, selon les participants, à l'heure actuelle, le Canada n'a pas la capacité de réaliser toutes les recherches scientifiques nécessaires dans l'Arctique.
  • On trouve dans la région des technologies adéquates, par exemple, en ce qui concerne la recherche en eau froide, mais l'aide pour effectuer les recherches connexes et parvenir à un développement autonome se fait rare.
  • Les participants insistent sur l'importance d'un financement accru à l'appui des programmes d'études en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques.
  • Il est important de renforcer la capacité des collectivités d'effectuer leurs propres recherches, car les recherches communautaires ont une valeur scientifique intrinsèque et facilitent le suivi des données sur de plus longues périodes. Les participants soulignent que si le Canada possédait sa propre université de l'Arctique, celle-ci contribuerait à renforcer la capacité des résidants du Nord.

Établissement du programme de recherche : les priorités

  • Pour ce qui est des recherches dans le domaine de la santé, les données déterminent le financement et la capacité de programme en vue de répondre aux besoins des collectivités. Des données fiables appuyant le suivi de l'utilisation des services de santé aideraient à justifier certains programmes et à dresser un portrait pertinent de la situation communautaire. Il peut également être difficile d'obtenir l'accès aux données et il n'existe aucun processus officiel à cette fin.
  • Les participants font part de leur intérêt envers la tenue d'un recensement régional sur les soins de santé relatifs au mieux-être communautaire afin d'éviter d'inonder les collectivités de sondages et d'éliminer ce qui paraîtrait comme un chevauchement des efforts. Que ce soit par l'entremise des bureaux locaux ou d'un centre de recherches, les collectivités pourraient ainsi développer la capacité de recueillir ces données et décider comment elles seront communiquées aux partenaires qui désirent y accéder.
  • À l'heure actuelle, les recherches relèvent surtout des établissements d'enseignement, lesquels n'ont pas forcément les mêmes priorités de recherche que les collectivités, et le savoir local n'est pas toujours reconnu ou pris en considération. Par exemple, dans cette région, les gens se doutaient depuis longtemps que les Inuit transforment les aliments différemment, mais c'est uniquement parce qu'un scientifique a affirmé la même chose que l'idée a été prise au sérieux.
  • Les personnes qui vivent dans la région aimeraient que davantage de recherches se penchent sur les espèces de poisson de leur région, notamment l'omble, et exercent des pressions pour que Pêches et Océans Canada leur permette de fournir des avis connexes dans le cadre des plans de gestion. Les données scientifiques sur les pêches sont très importantes et devraient provenir des intervenants locaux.

Financement des recherches

  • Les participants soulignent que les organisations autochtones et nordiques n'ont pas accès aux importantes sommes destinées à la recherche offertes par des organismes comme le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Les organisations autochtones et nordiques ne sont pas considérées comme admissibles à l'aide directement fournie par les organismes fédéraux de financement de la recherche et, en conséquence, leurs projets de recherche doivent relever d'une université – généralement basée dans le Sud – pour avoir droit à du financement.
  • Les organisations autochtones ne siègent pas aux conseils décisionnels de bon nombre des grands organes de financement (p. ex. Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et Instituts de recherche en santé du Canada), malgré des demandes de longue date en ce sens.
  • Il faut accroître les sommes destinées au savoir autochtone et aux recherches menées par les Autochtones.
  • En outre, la participation à des conférences ou à des ateliers internationaux coûte cher pour les gens de la région.

Déroulement des recherches

  • Les organisations régionales ont établi des protocoles pour les chercheurs qui souhaitent mener des travaux dans la région, mais il est difficile d'amener le gouvernement à les faire respecter. Certains chercheurs croient qu'ils peuvent se présenter dans les collectivités pour faire des recherches sans mener de consultations adéquates.
  • Les collectivités doivent participer à la phase de planification des recherches.
  • Il faudrait prévoir l'embauche d'un chercheur local qui poursuivra les travaux par la suite. Cet aspect fait déjà partie du protocole de recherche local, mais les chercheurs ne respectent pas ce dernier.
  • Les résultats des recherches doivent être validés auprès des collectivités et communiqués à celles-ci.

Accès aux résultats des recherches

  • De manière générale, les collectivités devraient avoir accès aux recherches et les données devraient leur être communiquées.
  • Il faut davantage de données, mais l'accès aux données existantes est déjà difficile.

Services de surveillance des glaces

On souligne l'importance des rapports de surveillance des glaces d'Environnement et Changement climatique Canada pour les collectivités locales et l'industrie.

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