Rapport du comité d'évaluation scientifique de l'exploration et de l'exploitation pétrolières et gazières en mer dans l'est et le centre de l'Arctique

Table des matières

  1. Introduction
  2. Cadre de réglementation
    1. 2.1 Accord du Nunavut et lois fédérales connexes
      1. 2.1.1 Ententes sur les répercussions et les avantages pour les Inuit
    2. 2.2 Lois et règlements fédéraux
      1. 2.2.1 Loi sur les opérations pétrolières au Canada et Régie de l'énergie du Canada
      2. 2.2.2 Loi fédérale sur les hydrocarbures et administration des droits
    3. 2.3 Transfert de responsabilités
  3. Engagements en matière de changements climatiques
  4. Évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis
    1. 4.1 Répondre aux recommandations de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions : document de travail sur le plan d'action du gouvernement du Nunavut
  5. Potentiel d'hydrocarbures et prospectivité des bassins
    1. 5.1 Historique de l'exploration et de la production
    2. 5.2 Rapports préparés pour l'examen quinquennal
    3. 5.3 Évaluations antérieures des ressources
    4. 5.4 Potentiel d'hydrocarbures
    5. 5.5 Bassin de Sverdrup
      1. 5.5.1 Proposition relative à l'exploitation du champ gazier Drake
    6. 5.6 Bassin de Saglek
    7. 5.7 Zones associées à un potentiel élevé, mais non testées par forage
      1. 5.7.1 Marge de Baffin
      2. 5.7.2 Détroit de Lancaster : cône de Baffin
      3. 5.7.3 Marge arctique et mer de Lincoln
    8. 5.8 Résumé
  6. Proposition de scénarios pour les bassins de Sverdrup et de Saglek
    1. 6.1 Sverdrup/Drake
    2. 6.2 Saglek/Hekja
    3. 6.3 Méthodes à faibles émissions de carbone pour la production de gaz naturel liquéfié ou d'hydrogène
    4. 6.4 Possible échéancier d'exploitation
    5. 6.5 Avantages potentiels du gaz naturel
    6. 6.6 Renseignements requis
  7. Résumé
  8. Conclusion

Avis de non-responsabilité

Le présent rapport est un résumé du travail effectué par le Comité et ne représente pas les opinions personnelles de ses représentants. Il est entendu que le contenu du présent rapport est uniquement fourni à titre d'information et qu'aucun élément de contenu ne peut être interprété comme une recommandation ou un conseil à l'intention d'une quelconque entité.

1. Introduction

Le 20 décembre 2016, le premier ministre a annoncé que le gouvernement du Canada allait désigner toutes les eaux arctiques canadiennes comme interdites d'accès, indéfiniment, aux futures concessions pétrolières et gazières en mer, et que cette désignation allait faire l'objet, tous les 5 ans, d'un examen fondé sur une évaluation scientifique du cycle de vie liée au climat et à la vie marineNote de bas de page 1. Par la suite, le gouvernement du Canada s'est engagé à suspendre les conditions des permis de prospection existants dans les zones extracôtières de l'Arctique, à retourner le solde des dépôts d'engagement pécuniaires aux détenteurs de permis concernés et à interdire toute activité pétrolière et gazière en mer pendant le reste de la première période de 5 ans (suspension ultérieurement prolongée jusqu'au 31 décembre 2022Note de bas de page 2).

Compte tenu de la diversité régionale qui caractérise l'Arctique canadien, 2 comités ont été créés afin de superviser l'évaluation. Le Comité de l'Arctique de l'Ouest, qui est composé de représentants issus du gouvernement du Yukon, du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, de la Société régionale inuvialuit et de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, a effectué une évaluation scientifique axée sur la mer de Beaufort, y compris une étude des émissions potentielles de gaz à effet de serre (GES) et une enquête sur les technologies et l'équipement de contrôle et de confinement des puits adaptés à l'Arctique.

Le Comité de l'est et du centre de l'ArctiqueNote de bas de page 3, dont les membres sont issus du gouvernement du Nunavut, de la société Nunavut Tunngavik Incorporated et de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, s'est concentré sur les questions relatives aux zones extracôtières du Nunavut pour lesquelles Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada gère les permis associés aux activités pétrolières et gazières, ainsi qu'aux plateaux continentaux adjacentsNote de bas de page 4.

Le présent rapport traite du cadre de réglementation pour l'exploitation pétrolière et gazière, des engagements en matière de changements climatiques et de l'évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis. Qui plus est, il fournit une analyse détaillée du potentiel d'hydrocarbures et de la prospectivité des bassins au Nunavut, en fonction d'études effectuées récemment par la Commission géologique du Canada, et propose des scénarios d'exploitation permettant de faire un examen plus approfondi de la faisabilité de l'exploitation, y compris les impacts et les avantages potentiels.

Le Comité s'est appuyé sur les engagements découlant de l'entente de principe sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources du Nunavut, laquelle a été signée le 15 août 2019 et porte sur la coopération et la coordination dans le contexte de la gestion, de l'administration et de l'exploitation du pétrole et du gaz.

2. Cadre de réglementation

Le contexte réglementaire des activités pétrolières et gazières au Nunavut comporte de multiples facettes, y compris des exigences qui découlent des lois et règlements gouvernementaux et de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut. La portée de la surveillance fédérale comprend notamment l'administration des droits d'exploration pétrolière et gazière et de production de pétrole et de gaz, la réglementation des opérations, les lois générales relatives à la protection de l'environnement, les changements climatiques et l'évaluation d'impact. Il existe également des lois et des règlements territoriaux qui s'appliquent aux activités pétrolières et gazières, dont beaucoup sont liés aux espèces sauvages et à l'environnement, et ceux-ci seront élargis suite à l'éventuel transfert des responsabilités.

2.1 Accord du Nunavut et lois fédérales connexes

La création du Nunavut, le 1er avril 1999, est le résultat du plus important accord sur les revendications territoriales autochtones de l'histoire du Canada, c'est à dire : l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, qui est également connu comme l'Accord du Nunavut, conclu entre les Inuit de la région du Nunavut et le gouvernement du Canada (Figure 1)Note de bas de page 5. L'Accord du Nunavut a été officiellement adopté le 9 juillet 1993.

L'Accord du Nunavut jette les bases de la participation des Inuit à la « prise de décisions concernant l'utilisation, l'exploitation, la gestion et la conservation des terres, des eaux et des ressources, notamment au large des côtes »Note de bas de page 6. Les dispositions relatives à l'exploitation des ressources, y compris le rôle des conseils de cogestion, s'appliquent principalement aux projets qui se déroulent, en tout ou en partie, dans la région du Nunavut. Cependant, certaines dispositions s'appliquent aussi aux projets qui ont lieu dans la zone de banquise côtière externe, une zone de la baie de Baffin et du détroit de Davis qui est située à proximité de la région du Nunavut (figure 1), ou à 2 zones distinctes au delà de la région du NunavutNote de bas de page 7.

Plusieurs des dispositions relatives à la gestion de l'exploitation des ressources dans la région du Nunavut sont établies par deux lois fédérales, c'est à dire : la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au NunavutNote de bas de page 8 et la Loi sur les eaux du Nunavut et le Tribunal des droits de surface du Nunavut. Ces lois définissent les pouvoirs, les fonctions, les objectifs et les obligations des organismes publicsNote de bas de page 9. La Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut est particulièrement pertinente dans le contexte de l'exploitation pétrolière et gazière, puisqu'elle établit officiellement les processus réglementaires en fonction desquels les propositions de projet devant être approuvéesNote de bas de page 10 sont examinées, notamment en ce qui a trait à la conformité de l'utilisation des terres et à l'évaluation de l'impact sur l'environnementNote de bas de page 11.

Figure 1 : Région du Nunavut

Référence : Carte de la Région du Nunavut, Accord sur les revendications territoriales du Nunavut (figure disponible en anglais uniquement).

Équivalent textuel pour la Figure 1 : Région du Nunavut

La figure 1 est une carte qui illustre les limites de la région du Nunavut établie dans l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut. Comme le montre la carte, la région du Nunavut est divisée en 2 zones, la zone A et la zone B. La zone A couvre une partie des îles arctiques et du continent de l'Arctique de l'Est, ainsi que les zones marines adjacentes. La zone B couvre les îles Belcher, les îles associées et les zones marines adjacentes dans le sud-est de la baie d'Hudson.

Une autre caractéristique importante de l'Accord du Nunavut est l'octroi aux Inuit de titres de propriété sur environ 356 000 kilomètres carrés de terres. Les terres inuit comprennent 150 parcelles dans lesquelles les Inuit possèdent les droits de surface et souterrains (« terres inuit souterraines »), ainsi que 944 parcelles dans lesquelles la Couronne possède les minéraux, le pétrole et le gaz (« terres inuit de surface »). Les seules parcelles des terres inuit dans lesquelles il pourrait y avoir un potentiel pétrolier ou gazier sont situées dans la région de la baie Norwegian (sur la terre), dans la partie sud est du bassin de Sverdrup.

2.1.1 Ententes sur les répercussions et les avantages pour les Inuit

L'article 26 de l'Accord du Nunavut stipule que, afin d'être en mesure de recevoir un permis d'exploitation pour un projet de mise en valeur important qui consiste en un projet de mise en valeur ou d'exploitation – mais non d'exploration – de ressources situées entièrement ou partiellement sous des terres inuit, l'exploitant doit conclureNote de bas de page 12 une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuit avec l'association inuit régionale. L'entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuit est un contrat juridiquement contraignant dans lequel sont énoncés les engagements de l'exploitant dans des domaines tels que l'emploi, les occasions d'affaires, l'éducation et la formationNote de bas de page 13.

Si l'entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuit est jugée appropriée, les avantages peuvent notamment inclure les suivants :

  • embauche préférentielle des Inuit;
  • bourses d'études;
  • formation des Inuit;
  • logement, repas et loisirs;
  • occasions d'affaires (par exemple les capitaux de lancement);
  • langue de travail;
  • recherche et développement.

2.2 Lois et règlements fédéraux

Il existe 2 domaines généraux de responsabilité fédérale pour le pétrole et le gaz, c'est à dire : la réglementation des opérations et l'administration des droits. Ces domaines sont assujettis, respectivement, à la Loi sur les opérations pétrolières au Canada, qui s'applique à toutes les opérations réalisées au Nunavut, et à la Loi fédérale sur les hydrocarbures, qui s'applique uniquement aux terres domanialesNote de bas de page 14. Plusieurs autres lois et règlements s'appliquent également aux opérations pétrolières et gazières.

2.2.1 Loi sur les opérations pétrolières au Canada et Régie de l'énergie du Canada

La Loi sur les opérations pétrolières au Canada régit la recherche, la production, le traitement et le transport de pétrole et de gaz au Nunavut, sur terre et en mer, ainsi que sur la marge continentale adjacente et ses eaux. Celle-ci s'applique également aux eaux adjacentes au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest, ainsi qu'aux eaux du Pacifique et de l'Atlantique ne faisant pas l'objet d'une entente de gestion conjointe fédérale-provinciale (figure 2). Cette loi a pour but de « favoriser la sécurité, la protection de l'environnement, la conservation des ressources pétrolières et gazières et les accords conjoints de production »Note de bas de page 15. Dans le cadre de l'Initiative de renouvellement de la réglementation concernant les zones pionnières et extracôtières, les règlements de la Loi sur les opérations pétrolières au CanadaNote de bas de page 16 relatifs aux opérations géophysiques, au forage d'exploration et d'exploitation ainsi qu'à la construction, à la certification et à l'exploitation des installations de production sont en cours de modernisation et seront regroupés dans un règlement cadre. La Régie de l'énergie du CanadaNote de bas de page 17 réglemente l'ensemble des activités pétrolières et gazières réalisées dans toutes les zones où la Loi sur les opérations pétrolières au Canada s'applique. Pendant près des 6 décennies précédant la création de la Régie de l'énergie du Canada en août 2019, date à laquelle la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie est entrée en vigueur, l'Office national de l'énergie a supervisé les entreprises et les projets énergétiques au Canada.

Figure 2 : Zones de compétence de la Régie de l'énergie du Canada

Remarques : La Régie de l'énergie du Canada réglemente les activités pétrolières et gazières réalisées dans la région du Nunavut, les eaux canadiennes dans les zones extracôtières de l'Arctique, du Pacifique et de l'Atlantique qui ne sont pas sujettes à un accord fédéral-provincial, ainsi que les activités qui traversent des frontières provinciales et territoriales.

Équivalent textuel pour la Figure 2 : Zones de compétence de la Régie de l'énergie du Canada

La figure 2 illustre les domaines de compétence de la Régie de l'énergie du Canada en matière de travaux ou d'activités pétroliers et gaziers. La baie d'Hudson, le Nunavut et les zones extracôtières de l'Arctique, ainsi que les zones extracôtières du Pacifique sont tous réglementés par la Régie de l'énergie du Canada en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada. La partie continentale des Territoires du Nord-Ouest est réglementée par le régulateur du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Les zones terrestres de la région désignée des Inuvialuit sont réglementées par la Régie de l'énergie du Canada en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada. La zone des réserves prouvées de Norman Wells, dans les Territoires du Nord-Ouest, est réglementée par la Régie de l'énergie du Canada en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada. L'Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers réglemente toutes les zones extracôtières situées au large de la côte de Terre-Neuve-et-Labrador. L'Office Canada-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers réglemente toutes les zones extracôtières situées autour de la Nouvelle-Écosse. La zone couverte par l'Accord Canada-Québec, située dans le golfe du Saint-Laurent, relève de la compétence de la Régie de l'énergie du Canada. Les pipelines réglementés par la Régie de l'énergie du Canada en vertu de la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie sont également représentés sur la carte et sont situés dans les parties méridionales de la Nouvelle-Écosse, du Québec, de l'Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan. La plupart des pipelines réglementés par la Régie de l'énergie du Canada sont situés en Alberta et s'étendent jusqu'à la zone prouvée de Norman Wells dans les Territoires du Nord-Ouest. Il existe également des pipelines réglementés par la Régie de l'énergie du Canada en Colombie-Britannique. La Régie de l'énergie du Canada réglemente également le gazoduc du puits de gaz Ikhil en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada. Le gazoduc est situé dans la région désignée des Inuvialuit, dans la partie nord-ouest des Territoires du Nord-Ouest.

Évaluation environnementale

Tout projet effectué dans la région du Nunavut devant être approuvé en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada doit faire l'objet d'un examen environnemental réalisé par la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions. Une évaluation en vertu de la Loi sur l'évaluation d'impact est requise pour toute activité pétrolière et gazière qui est approuvée en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada et qui est liée à un projet désigné à l'extérieur de la région du Nunavut. Les évaluations environnementales des projets de pipelines dans le Nord et en mer traversant une frontière territoriale et provinciale relèvent de la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie.

Examen des forages extracôtiers

En décembre 2011, l'Office national de l'énergieNote de bas de page 18 a publié un document intitulé « Le passé imprègne le présent et contient le futur – La revue des forages extracôtiers dans l'Arctique canadien – Préparons l'avenir »Note de bas de page 19. Dans le cadre de cet examen, l'Office national de l'énergie a mené de vastes consultations auprès des représentants de l'industrie et des intervenants du Nord et a étudié les meilleurs renseignements possible sur les dangers, les risques et les mesures de sécurité associés aux forages extracôtiers dans l'Arctique canadien. À l'issue de cet examen, l'Office national de l'énergie a déterminé les principales exigences de dépôt auxquelles les entreprises qui présentent une demande de forage dans les eaux arctiques du Canada doivent se conformer, ce qui a eu pour effet d'améliorer la clarté de la réglementation. Toutes les exigences de dépôt sont présentées dans le document qui accompagne cet examen, lequel est intitulé « Exigences de dépôt relatives aux forages extracôtiers dans l'Arctique canadien »Note de bas de page 20. Toujours dans le cadre de cet examen, l'Office national de l'énergie a réaffirmé la « politique sur la capacité de forer un puits de secours au cours d'une même saison » du Canada, laquelle exige que le demandeur d'autorisation de forage en mer « démontre, dans son plan d'urgence, qu'il a la capacité de forer un puits de secours pour maîtriser un puits non contrôlé durant la saison où le puits en question a été foré »Note de bas de page 21. Alternativement, le demandeur peut démontrer que la ou les mesures alternatives qu'il propose pour tuer une éruption pourrait (pourraient) égaler ou surpasser le résultat prévu de la politique sur la capacité de forer un puits de secours au cours d'une même saison (détermination de l'équivalence de la politique).

2.2.2 Loi fédérale sur les hydrocarbures et administration des droits

Délivrance des permis et licences

Conformément à la Loi fédérale sur les hydrocarbures, des permis et licences sont octroyés pour permettre la recherche, l'exploitation et la production de pétrole et de gaz sur les terres domaniales. La délivrance de permis et licences en vertu de la Loi fédérale sur les hydrocarbures suit un processus transparent et concurrentielNote de bas de page 22. Le processus d'obtention d'un permis de prospection commence habituellement par un appel de candidatures lancé par Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, ce qui permet au Ministère d'évaluer le niveau d'intérêt commercial à l'égard de l'exploration sur les terres domaniales. Par la suite, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada peut lancer un appel d'offres afin d'inviter officiellement les entreprises à prendre part à une mise aux enchères des terres. Pendant cette étape, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada évalue les offres en fonction d'un seul critère; il s'agit du montant total que l'entreprise s'engage à investir dans l'exploration de la zone du permis demandé. Le ministre de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada peut accorder un titre associé aux activités pétrolières et gazières au soumissionnaire retenu, c'est à dire à l'entreprise qui a présenté la meilleure offre.

Les tâches relatives à l'administration de la Loi fédérale sur les hydrocarbures sont réparties entre Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada et Ressources naturelles Canada. Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada est responsable de l'administration de la Loi fédérale sur les hydrocarbures au nord de la limite administrative de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada et Ressources naturelles Canada, comme illustré à la figure 3. Cette carte montre aussi les attestations de découverte importante actuelles au Nunavut. De plus amples détails sont fournis à l'annexe 3.

Figure 3 : Compétence du ministre de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada relativement à la Loi fédérale sur les hydrocarbures
Équivalent textuel pour la Figure 3 : Compétence du ministre de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada relativement à la Loi fédérale sur les hydrocarbures

La figure 3 est une carte montrant l'emplacement des permis de prospection et des attestations de découverte importante délivrés dans l'Arctique (mer de Beaufort, îles de l'Arctique et Arctique oriental) et relevant de la compétence du ministère Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada. Les permis de prospection sont tous situés dans la mer de Beaufort. Les attestations de découverte importante sont situées en majorité dans la mer de Beaufort, dans la même zone que les permis de prospection, et dans les îles de l'Arctique. Une attestation de découverte importante est située dans l'Arctique oriental, à l'est de l'île de Baffin. La carte indique également l'emplacement des oléoducs et des gazoducs dans le nord de la Colombie-Britannique et de l'Alberta, ainsi que dans les Territoires du Nord-Ouest.

Il y a 3 types de titres associés aux activités pétrolières et gazières qui peuvent être octroyés en vertu de la Loi fédérale sur les hydrocarbures :

Permis de prospection

Le permis de prospection confère à son titulaire le droit exclusif de rechercher et d'exploiter des ressources pétrolières et gazières dans la zone visée. Le permis de prospection a une durée fixe de 9 ans et ne peut pas être renouvelé. Le titulaire d'un permis de prospection est tenu de fournir un dépôt de garantie d'exécution des travaux remboursable qui peut être confisqué dans l'éventualité où le titulaire ne s'acquitte pas de son obligation de forer un puits d'exploration pendant la période de validité de son permis.

Attestation de découverte importante

Lorsque des travaux d'exploration donnent lieu à une découverte importante (c. à d. si le titulaire du permis fore un puits d'exploration et prouve que ce dernier a un potentiel commercial), une demande de déclaration de découverte importante peut être présentée à la Régie de l'énergie du Canada. Après avoir reçu une déclaration de découverte importante, le titulaire d'un permis de prospection peut demander à Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada une attestation de découverte importante pour la zone de la découverte. À l'instar du permis de prospection, l'attestation de découverte importante confère à son titulaire le droit exclusif de rechercher et d'exploiter des ressources pétrolières et gazières dans la zone visée. Cependant, l'attestation de découverte importante est valide à perpétuité.

Licence de production

Le dernier type de titre est le suivant : la licence de production. La licence de production confère à son titulaire le droit exclusif d'exploiter et de produire des ressources pétrolières et gazières dans la zone visée. La période de validité de la licence de production est de 25 ans, mais celle ci peut être prolongée tant que la production est en cours. Un schéma complet du processus d'attribution des droits est fourni à l'annexe 4.

Examen de la Loi fédérale sur les hydrocarbures

Le 30 mai 2016, le représentant spécial du ministre, M. Rowland Harrison, c.r., a terminé l'Examen de la Loi fédérale sur les hydrocarbures, lequel avait pour but :

« de réaliser un examen exhaustif des opérations de la Loi fédérale sur les hydrocarbures, de prendre contact avec les groupes autochtones, les intervenants et les autres parties intéressées au besoin et de formuler des recommandations concernant la question de savoir si des modifications pourraient être apportées à la Loi dans la mesure où elle s'applique aux zones extracôtières de l'Arctique. »

Cet examen a permis de conclure que, bien que le système de la Loi fédérale sur les hydrocarbures soit solide et doive être maintenu, il convient d'apporter des précisions relatives à son rôle. M. Harrison a proposé 10 recommandations afin de mieux tenir compte de la compréhension actuelle des défis techniques et réglementaires dans les eaux arctiques du CanadaNote de bas de page 23.

Plans de retombées économiques

Le plan de retombées économiques constitue une obligation légale en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada et de la Loi fédérale sur les hydrocarbures. Tout exploitant qui participe à la recherche, au forage, à la production et au transport de ressources pétrolières et gazières au Nunavut et dans les plateaux continentaux adjacents est tenu de présenter un plan de retombées économiques au ministre de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada pour approbation.

Le paragraphe 5.2(1) de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada définit le plan de retombées économiques comme suit :

« plan prévoyant l'embauche de Canadiens et offrant aux fabricants, conseillers, entrepreneurs et sociétés de services canadiens la juste possibilité de participer, compte tenu de leur compétitivité, à la fourniture de biens et services dans l'exercice d'activités. »

Bien que la Loi sur les opérations pétrolières au Canada ne fournisse aucun détail sur ce qui constitue un plan de retombées économiques, les lignes directricesNote de bas de page 24 préparées par le gouvernement fédéral précisent qu'un tel plan doit comprendre une description du projet ainsi que les stratégies de l'exploitant relatives à la formation, à l'emploi, à l'approvisionnement, à l'octroi de contrats, à la surveillance et la production de rapports. Ces lignes directrices décrivent également les grands principes (y compris les objectifs qui leur correspondent) qu'un exploitant qui effectue des activités ou des travaux liés aux ressources pétrolières et gazières sur des terres domaniales est censé respecter.

Le plan de retombées économiques doit faire en sorte que les Inuit et les autres résidents et entreprises du Nord aient l'occasion de participer aux activités ou travaux liés aux ressources pétrolières et gazières réalisés sur les terres domaniales du Nord et d'en bénéficier directement. Tous les exploitants sont encouragés à établir et à mettre en œuvre des stratégies de formation et d'emploi ainsi que des processus d'affaires et d'approvisionnement qui optimisent les avantages dans le Nord.

Redevances

Les terres domaniales sont assujetties à un régime de redevances génériques autorisé en vertu de la Loi fédérale sur les hydrocarbures et prescrit par le Règlement sur les redevances relatives aux hydrocarbures provenant des terres domanialesNote de bas de page 25. Bien que le gouvernement fédéral perçoive des redevances, les Inuit ont droitNote de bas de page 26, en vertu de l'article 25 de l'Accord du Nunavut, à un pourcentage des revenus provenant des projets dont la ressource se trouve dans la région du Nunavut ou la zone de banquise côtière externe. Les Inuit seraient les seuls bénéficiaires des revenus tirés de la production de ressources dans les terres inuit souterrainesNote de bas de page 27.

2.3 Transfert de responsabilités

Le contexte réglementaire du Nunavut sera enrichi lorsque le gouvernement du Canada transférera au gouvernement du Nunavut les responsabilités relatives à l'administration et au contrôle des terres publiques (de la Couronne) et de la gestion des ressources. Ce transfert de responsabilités permettra aux Nunavummiut de prendre des décisions relatives à l'utilisation et à la mise en valeur des terres publiques et des ressources. Le 15 août 2019, les parties ont signé une entente de principe qui sert actuellement de guide pour la négociation d'une entente définitive sur le transfert de responsabilités au Nunavut. Il faut noter que cette négociation était toujours en cours au moment de la rédaction de ce rapport.

Le chapitre de l'entente de principe consacré à l'administration des ressources pétrolières et gazières définit le cadre du transfert des responsabilités relatives à la gestion du pétrole et du gaz dans les zones côtières, cadre qui sera présenté en détail dans l'entente définitive. Cela comprendra une entente de coordination et de coopération entre les parties pour la gestion des ressources pétrolières et gazières dans les zones côtières et extracôtières du Nunavut, surtout aux endroits où les ressources pétrolières et gazières chevauchent ou pourraient chevaucher les zones côtières et extracôtières. La signature d'une entente sur le transfert de responsabilités permettra également, sur demande écrite du gouvernement du Nunavut, de commencer à négocier une entente sur les ressources extracôtières, notamment en ce qui concerne la gestion, la prise de décisions et le partage des revenus tirés des ressources.

3. Engagements en matière de changements climatiques

La Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, à laquelle participent environ 197 pays, est un traité environnemental international qui est entré en vigueur en 1994. Son objectif ultime est le suivant : stabiliser les concentrations de GES dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatiqueNote de bas de page 28. En décembre 2015, lors d'une conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques tenue à Paris, 196 pays ont conclu l'Accord de Paris, un traité international juridiquement contraignant visant à renforcer la réponse mondiale aux changements climatiques. Ce faisant, un objectif collectif visant à maintenir la hausse de la température moyenne mondiale nettement en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour limiter cette augmentation à moins de 1,5 degrés Celsius a été établi.

Depuis 2016, le gouvernement du Canada collabore avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones afin de mettre en œuvre le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiquesNote de bas de page 29. Ce plan décrit plus de 50 mesures concrètes permettant de réduire la pollution par le carbone, de soutenir l'adaptation et la résilience face aux répercussions des changements climatiques, de favoriser l'adoption de technologies propres et de créer des emplois de qualité qui contribuent à la croissance économique.

En s'appuyant sur les progrès réalisés en vertu du Cadre pancanadien, le gouvernement du Canada a annoncé son plan climatique renforcé, Un environnement sain et une économie saineNote de bas de page 30, en décembre 2020 afin d'accélérer la lutte contre les changements climatiques. Depuis la publication de ce plan, le gouvernement du Canada a annoncé de nouveaux engagements importants et un investissement de 17,6 milliards de dollars dans de nouvelles mesures dites « de reprise verte » dans le cadre du budget de 2021Note de bas de page 31.

Le 22 avril 2021, le premier ministre a annoncé que la cible de réduction des émissions du Canada, établie dans le cadre de l'Accord de Paris et connue comme sa « contribution déterminée au niveau national », était la suivante : une réduction de 40 à 45 pour cent par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030Note de bas de page 32. Le 30 juin 2021, la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité est entrée en vigueurNote de bas de page 33. Cette loi rend officiel l'objectif de carboneutralité du Canada d'ici 2050 et établit un processus clair pour y parvenir.

Depuis, le gouvernement du Canada a fait d'autres annonces concernant ses engagements en matière de changements climatiques, notamment :

4. Évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis

La Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions a coordonné l'évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis, comme recommandé par le ministre des Affaires du Nord en 2017. Le rapport définitif de l'évaluation environnementale stratégique a été publié en juillet 2019.

L'évaluation environnementale stratégique avait pour but de mieux comprendre les différents types d'activités pétrolières et gazières qui pourraient être proposés dans la baie de Baffin et le détroit de Davis, ainsi que les stratégies de gestion, les avantages et les risques potentiels associés à ces activités. Le rapport définitif décrit les scénarios de développement hypothétiques qui ont été examinés afin de mieux comprendre ce que ces activités pourraient entraîner, de cerner les lacunes dans les renseignements existants, de répondre aux questions, d'évaluer les préoccupations du public et de formuler des recommandations pour les mesures futuresNote de bas de page 35. Voir la figure 4 pour une carte de la zone visée par l'évaluation environnementale stratégique.

Le rapport définitif comprend 79 recommandations relatives à l'exploitation pétrolière et gazière dans la baie de Baffin et le détroit de Davis, et en arrive à la conclusion suivante :

Compte tenu de l'importance du milieu marin pour le bien être des Nunavummiut, des lacunes dans les connaissances sur l'environnement qui sont nécessaires pour soutenir l'évaluation d'impact et du manque de préparation général sur les plans de la réglementation, de l'industrie et de l'infrastructure au Nunavut, le moratoire de 2016 sur la mise en valeur des ressources pétrolières et gazières dans l'Arctique canadien devrait être maintenu pour la baie de Baffin et le détroit de Davis, et ce, jusqu'à ce que les principales questions soulevées dans ce rapport puissent être résolues. Selon la Commission, il faudra au moins une décennie pour terminer la recherche, la planification et la consultation jugées essentielles avant que le ministre n'impose une réévaluation afin de déterminer si le moratoire doit être levé ou non.

Figure 4 : Zone visée par l'évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis
Équivalent textuel pour la Figure 4 : Zone visée par l'évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis

La figure 4 contient deux cartes. La carte de gauche représente une zone de la baie de Baffin qui relève de la compétence de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada et dans laquelle des scénarios d'exploitation pétrolière et gazière ont été envisagés. Cette zone se trouve à l'extérieur de la région du Nunavut et de l'aire marine nationale de conservation Tallurutiup Imanga (détroit de Lancaster). Sur la carte de droite, une zone identifiée sur la carte, située dans la baie de Baffin, montre la zone plus vaste pour laquelle des informations scientifiques, des connaissances traditionnelles inuit (Inuit Qaujimajatuqangit) et des connaissances traditionnelles inuit ainsi que l'épistémologie inuit (Inuit Qaujimaningit) ont été recueillies sur les environnements physiques, biologiques et humains existants et sur les impacts positifs et négatifs potentiels des scénarios d'exploitation pétrolière et gazière qui ont été évalués. La ligne représentée sur les deux figures illustre la limite de la région du Nunavut.

4.1 Répondre aux recommandations de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions : document de travail sur le plan d'action du gouvernement du Nunavut

Le gouvernement du Nunavut a participé activement aux différentes étapes de l'évaluation environnementale stratégique et a à cœur le respect du développement durable au Nunavut et à proximité de son territoire, que ce soit d'un point de vue environnemental, socioéconomique, culturel ou autre. Dans le document de travail sur le plan d'action du gouvernement du Nunavut, une analyse de l'évaluation environnementale stratégique et un plan d'action visant à répondre aux recommandations de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions sont présentés, dans le but d'établir les priorités conformément aux résultats de l'évaluation environnementale stratégique.

Il est important de noter que les priorités peuvent varier en fonction de différents facteurs tels que les priorités des partenaires, des intervenants et des collectivités. Le gouvernement du Nunavut communique son plan d'action à des fins de discussion, en espérant que certaines mesures de suivi hautement prioritaire pourront être mises en œuvre par les partenaires et les intervenants visés. Des commentaires initiaux sont fournis sur la qualité de l'évaluation environnementale stratégique et le succès global relativement à l'atteinte des objectifs. Le plan d'action définit également la priorité attribuée à chacune des recommandations, ainsi que l'échéancier et les partenaires potentiels. Les mesures sont classées en fonction des sujets clés figurant ci dessous :

  • prévention des déversements et intervention en cas de déversement;
  • avantages et compensations;
  • élaboration de scénarios;
  • zones sensibles, espèces en péril et domaines jugés importants par les Inuit;
  • création d'une solide base de connaissances;
  • planification régionale, politique et participation communautaire;
  • atténuation, évaluation d'impact et surveillance des projets.

La mise en œuvre de ce plan d'action est assujettie à l'approbation des partenaires, à la participation et à la consultation des collectivités visées, à la disponibilité de fonds fédéraux et à la collaboration entre les intervenants.

5. Potentiel d'hydrocarbures et prospectivité des bassins

5.1 Historique de l'exploration et de la production

La recherche des hydrocarbures (pétrole et gaz) dans l'est et le centre de l'Arctique a commencé par des levés sismiques au début des années 1960Note de bas de page 36, et le tout premier puits a été foré à Resolute Bay, en 1963. Au total, 150 puits d'exploration ont été forés :

En outre, 125 des puits forés dans les îles de l'Arctique se trouvaient dans le bassin de SverdrupNote de bas de page 38, ce qui a donné lieu à 19 découvertes d'hydrocarbures :

Deux des 3 puits forés dans le détroit de Davis en 1980 se trouvaient dans le bassin de SaglekNote de bas de page 40, c'est à dire les puits Hekja O–71 et Ralegh N–18, non loin de là. Le puits Hekja O–71, situé à 80 kilomètres à l'est de Loks Land (une île à l'embouchure de la baie Frobisher) a permis de découvrir le champ gazier Hekja, dont les réserves ont été estimées à 2,3 Tpi3 de gazNote de bas de page 41. Le puits Ralegh N–18, foré au nord du puits Hekja, et le puits Gjoa G–37, foré juste à l'extérieur du bassin de Saglek, n'ont pas été une réussite. Toutes les découvertes sont sujettes à une attestation de découverte importanteNote de bas de page 42.

À ce jour, le champ Bent Horn, sur l'île Cameron, est le seul à avoir fait l'objet de production. Entre 1985 et 1996, de 1 à 3 pétroliers ont navigué chaque été jusqu'à une raffinerie située à Montréal ou en Europe, pour une production totale de 2,8 millions de barilsNote de bas de page 43.

5.2 Rapports préparés pour l'examen quinquennal

À la demande de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, la Commission géologique du Canada a préparé 2 rapports sur les ressources pétrolières et gazières dans l'est et le centre de l'Arctique. Le premier rapport, intitulé « Resource Assessments of Northern Offshore Canadian Sedimentary Basins, 1973-2020 »Note de bas de page 44 (ci après, « le rapport sur l'évaluation des ressources »), porte sur l'ensemble des zones extracôtières de l'Arctique canadien, y compris les eaux adjacentes au Yukon et à la région du Nunavut ainsi que les zones de l'est et du centre de l'ArctiqueNote de bas de page 45 qui sont visées par le moratoire. Il présente de brèves descriptions de la géologie de huit bassins sédimentairesNote de bas de page 46,Note de bas de page 47, les levés sismiques et les forages effectués, ainsi que les résultats des évaluations des ressources pétrolières et gazières dans chaque bassin.

Le deuxième rapport, intitulé « Northern Nunavut Hydrocarbon Prospectivity StudyNote de bas de page 48 » (ci après, « le rapport sur l'étude de la prospectivité »), s'appuie sur le rapport sur l'évaluation des ressources pour fournir un aperçu de la prospectivitéNote de bas de page 49 des ressources en hydrocarbures dans les zones extracôtièresNote de bas de page 50 de l'est et du centre de l'ArctiqueNote de bas de page 51, y compris 3 bassins sédimentaires qui n'ont pas été décrits dans le premier rapport. Pour chacun des 10 bassins qui sont associés à une certaine probabilité de contenir des hydrocarbures (figure 5), le rapport décrit plusieurs aspects liés à la prospectivité, y compris la géologie et les systèmes pétroliersNote de bas de page 52, les travaux d'exploration et les études antérieures, les estimations antérieures des ressources, le degré de confiance à l'égard des estimations antérieures, ainsi que les travaux futurs qui pourraient être réalisés relativement aux bassins et le degré d'effort qui serait nécessaire à l'exécution de ces travaux. Les bassins décrits dans le rapport peuvent être regroupés en 3 zones :

Baie de Baffin et détroit de Davis

  • Le bassin de Saglek est situé au large de l'île de Baffin, au sud de la baie Cumberland, et s'étend le long de la côte du Labrador jusqu'à environ 56° N.
  • La marge de BaffinNote de bas de page 53 est présente le long de la côte de l'île de Baffin et s'étend jusqu'à la baie Cumberland (au sud). Elle comprend un certain nombre de bassins secondaires.
  • Le détroit de Lancaster/cône de BaffinNote de bas de page 54 occupe le détroit de Lancaster et la zone adjacente de la baie de Baffin.
Figure 5 : Bassins sédimentaires au Nunavut

Source : Étude de prospectivité ; les lignes en pointillé et les étoiles ont été ajoutées - notez que leur emplacement est approximatif.

Équivalent textuel pour la Figure 5 : Bassins sédimentaires au Nunavut

La figure 5 est une représentation des bassins sédimentaires du Nunavut. Une partie de la frontière (approximative) entre le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest est représentée par la ligne en pointillé (la partie nord-sud suit la ligne de longitude 110⁰W). Les champs gaziers de Drake et d'Hecla sont représentés par des étoiles près de la marge gauche, à proximité de la frontière entre le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest (Hecla est à gauche) et le champ d'Hekja est représenté par l'étoile située sous le "S" de Saglek Basin. Les différentes zones représentées sur la carte sont les suivantes : la ceinture franklinienne déformée, qui s'étend de l'île d'Ellesmere à l'île de Melville entre la plate-forme arctique au sud et le bassin de Sverdrup au nord ; le bassin de Sverdrup, qui sous-tend les parties septentrionale et centrale des îles arctiques, au nord de la ceinture franklinienne déformée ; la marge arctique, au nord de la ceinture franklinienne déformée ; la marge arctique, au nord du bassin de Sverdrup, qui s'étend de l'île Banks à l'île d'Ellesmere ; l'éventail de Baffin occupe le détroit de Lancaster et la zone adjacente de la baie de Baffin ; la dorsale Alpha, située au nord de la marge arctique ; le bassin de la mer de Lincoln, situé au nord du Groenland et des îles de l'Arctique ; la dorsale Lomonosov, située à l'ouest du bassin de la mer de Lincoln et au nord de la partie orientale de la dorsale Alpha ; la marge de Baffin, située entre l'île de Baffin, l'île d'Ellesmere, l'île Devon et le Groenland ; le bassin Foxe, situé entre l'île de Baffin et la péninsule de Melville ; le bassin de Saglek, situé au large de l'île de Baffin, au sud de la baie de Cumberland et s'étendant le long de la côte du Labrador jusqu'à environ 56°N, et la plate-forme arctique qui couvre les îles arctiques méridionales, certaines parties du nord de l'île de Baffin et s'étend sur le continent septentrional.

Centre et îles de l'Arctique

  • Le bassin Foxe est situé entre la presqu'île Melville et l'île de Baffin.
  • La plateforme de l'Arctique comprend les îles du sud de l'Arctique et certaines parties du nord de l'île de Baffin, et s'étend jusque dans la région continentale nord.
  • La ceinture franklinienne déformée s'étend de l'île d'Ellesmere à l'île Merville, entre la plateforme de l'Arctique (au sud) et le bassin de Sverdrup (au nord).
  • Le bassin de Sverdrup est sous-jacent aux parties du nord et centre des îles de l'Arctique.

Bassins sous jacents à l'océan Arctique

  • La mer de Lincoln se trouve au large, au nord du Groenland et de l'île d'Ellesmere.
  • La marge arctique fait face à l'océan Arctique, le long du côté nord ouest des îles de l'Arctique.
  • La dorsale Lomonosov s'étend au nord de l'île d'Ellesmere, en direction du pôle Nord.

5.3 Évaluations antérieures des ressources

La qualité et le degré de détail des évaluations antérieures des ressources varient. Conformément au rapport sur l'étude de la prospectivité, les anciennes évaluations prédisaient la taille des ressources dans un bassin sédimentaire, mais pas où ces ressources pouvaient être trouvées, tandis que les évaluations plus récentes de la Commission géologique du Canada fournissent des prédictions qualitatives sur l'emplacement des ressources, mais pas sur leur taille. La figure 6 montre que, selon les évaluations antérieures, la plupart des ressources pétrolières et gazières potentielles se trouvent dans le bassin de Sverdrup, la marge de Baffin et la marge arctique.

Figure 6 : Variation des estimations moyennes du nombre de barils équivalent pétrole récupérables, conformément aux évaluations des ressources existantes dans les bassins sédimentaires de l'est et du centre de l'Arctique.

Remarques : Les évaluations portant sur certains bassins comprennent des zones situées à l'ouest de la ligne de longitude 110° O, donc dans les Territoires du Nord-Ouest. Les évaluations portant sur le bassin de Sverdrup, la ceinture franklinienne déformée et la plateforme de l'Arctique comprennent des ressources terrestres importantes. La marge de Baffin exclut le bassin de Saglek et le cône de Baffin. Il n'existe pas d'évaluations antérieures distinctes pour le bassin de Saglek et le cône de Baffin. Les « barils d'équivalent pétrole » (bep) comprennent le pétrole et le gaz; on considère qu'un baril de pétrole possède la même quantité d'énergie que 6 000 pieds cubes de gaz.

Équivalent textuel pour la Figure 6 : Variation des estimations moyennes du nombre de barils équivalent pétrole récupérables, conformément aux évaluations des ressources existantes dans les bassins sédimentaires de l'est et du centre de l'Arctique.

La figure 6 est un diagramme à barres illustrant la fourchette des estimations moyennes de barils d'équivalent pétrole récupérables provenant des évaluations existantes des ressources des neuf bassins sédimentaires situés dans le centre et l'est de l'Arctique qui ont au moins une certaine probabilité de contenir des hydrocarbures. Le graphique à barres montre que la partie canadienne de la dorsale de Lomonosov ne contient pas ou peu de barils d'équivalent pétrole récupérables. Le bassin de la mer de Lincoln se situe approximativement dans une fourchette d'estimations moyennes de 1 000 à 2 000 millions de barils d'équivalent pétrole récupérables. La marge arctique, avec une fourchette d'estimations moyennes de barils d'équivalent pétrole récupérables comprise entre 3 000 et 8 000 millions de barils d'équivalent pétrole. Le bassin de Sverdrup, avec une fourchette d'estimations moyennes de barils d'équivalent pétrole récupérables comprise entre 5 000 et 16 000 millions de barils d'équivalent pétrole. Le détroit de Lancaster, avec une fourchette d'estimations moyennes de barils d'équivalent pétrole récupérables comprise entre 1 000 et 4 000 millions de barils d'équivalent pétrole. La marge de Baffin, avec une fourchette d'estimations moyennes d'équivalent en barils de pétrole récupérables comprise entre 3 000 et 10 000 millions de barils d'équivalent pétrole. La ceinture franklinienne déformée, avec une fourchette d'estimations moyennes de barils d'équivalent pétrole récupérables comprise entre 2 000 et 3 000 millions de barils d'équivalent pétrole. La plate-forme arctique, avec une fourchette d'estimations moyennes de barils d'équivalent pétrole récupérables comprise entre 2 000 et 3 000 millions de barils d'équivalent pétrole. Le graphique à barres montre que le bassin Foxe ne contient pas ou peu de barils d'équivalent pétrole récupérables.

5.4 Potentiel d'hydrocarbures

Le rapport sur l'étude de la prospectivité identifie 6 zones qui sont considérées comme étant les plus susceptibles de contenir des ressources pétrolières ou gazières importantes. Toutes ces zones sont sous-jacentes à des sédiments relativement jeunes et sont associées à des découvertes ou à des conditions géologiques qui sont considérées comme favorables aux accumulations d'hydrocarbures. Les 2 bassins associés à au moins une découverte sont les suivants : le bassin de Sverdrup, qui est situé dans le centre des îles de l'Arctique, entre les îles Melville et Ellef Ringnes, et le bassin de Saglek, qui est situé au sud est de l'île de Baffin.

Les autres zones associées à un potentiel élevé comprennent les suivantes :

  • la marge de Baffin entre la baie Cumberland et le détroit de Lancaster;
  • le détroit de Lancaster et le cône de Baffin à l'embouchure du détroit de Lancaster;
  • la zone de rift de la marge continentale arctique, le long du côté nord ouest des îles de l'Arctique;
  • la mer de Lincoln, au nord de l'île d'Ellesmere.

Toutes ces zones sont traitées dans les sections suivantes, et les descriptions sont largement inspirées du rapport sur l'étude de la prospectivitéNote de bas de page 55.

Il y a 4 zones associées à un potentiel d'hydrocarbures plus faible. Le bassin Foxe n'a pas été enfoui profondément et ne dispose pas des roches mères prolifiques nécessaires à la production de pétrole et de gazNote de bas de page 56. La production d'hydrocarbures dans la plateforme de l'Arctique et la ceinture franklinienne déformée aurait eu lieu il y a longtemps, et les événements tectoniques subséquents ont probablement réduit le potentiel pour des gisements d'hydrocarbures préservés. Étant donné que la dorsale Lomonosov a également subit des événements tectoniques importants ainsi que du soulèvement et de l'érosion, il est peu probable que des gisements d'hydrocarbures importants soient encore présents dans cette zone. Par conséquent, ces zones ne sont pas examinées plus en détail dans ce rapport. L'annexe 6 montre les zones associées à un potentiel d'hydrocarbures élevé, moyen et faible.

5.5 Bassin de Sverdrup

S'étendant sur près de 1 300 kilomètres le long d'un axe nord est et sud ouest et mesurant près de 400 kilomètres de large, le bassin de Sverdrup est l'un des plus grands bassins pétrolifères du Canada. Il englobe une séquence de roches sédimentaires dont l'épaisseur peut atteindre 13 kilomètres. Bien que la majeure partie du bassin se trouve au Nunavut, une petite partie à l'extrémité ouest, qui contient 20 pour cent des ressourcesNote de bas de page 57, se trouve dans les Territoires du Nord-Ouest. La majeure partie du bassin est bien explorée, mais un potentiel de découverte subsiste en profondeur dans le bassinNote de bas de page 58. En outre, 29 pour cent des ressources totales du bassin sont situées sur terre et ne sont pas visées par le moratoire.

La plupart des 19 découvertes de pétrole et de gaz sont situées dans une ceinture qui s'étend du sud ouest de l'île Ellef Ringnes à la péninsule Sabine, sur l'île Merville (figure 3 et figure du haut de l'annexe 3). Ces découvertes comprennent 2 des plus grands champs gaziers conventionnels non exploités au Canada, c'est à dire : le champ Drake, à l'est de la péninsule Sabine (où la moitié des ressources se trouvent sur terre), et le champ Hecla, à l'ouest, dans les Territoires du Nord-Ouest. Ces champs contiennent environ la moitié du gaz découvert dans le bassin de Sverdrup, et on estime qu'ils contiennent de 6 à 10 Tpi3 de gaz récupérableNote de bas de page 59. Il existe aussi de plus petits champs gaziers au nord et au nord est.

Le champ pétrolier Cisco, qui est situé à l'ouest de l'île Lougheed, est le plus grand champ de pétrole découvert dans les îles de l'Arctique, et on estime qu'il contient environ 584 millions de barils de pétrole.

5.5.1 Proposition relative à l'exploitation du champ gazier Drake

Panarctic Oils Limited, l'entreprise qui a découvert le champ gazier, a effectué un test d'écoulement de gaz dans les années 1970 à l'aide d'un pipeline sous marin reliant un puits de production à la côte, où le gaz a été brûlé. Au milieu des années 1970, Panarctic a proposé le Projet pilote de l'Arctique, qui comprenait un réseau de collecte au champ reliant tous les puits de production, un pipeline jusqu'à Bridport Inlet, sur la côte sud de l'île Merville, et des installations de traitement, dans le but de produire du gaz naturel liquéfié devant être envoyé par bateau dans le sud du Canada. Pendant les phases de planification et d'examen réglementaire qui ont eu lieu dans les années 1980, les estimations des coûts ont monté en flèche et le prix du gaz a chuté, ce qui a entraîné l'annulation du projet. Toute nouvelle proposition relative à l'exploitation du champ gazier Drake comprendrait probablement une production à partir du champ Hecla et d'un ou de plusieurs autres petits champs. Le Projet pilote de l'Arctique a estimé qu'ensemble, les champs Hecla et Drake pourraient produire des quantités de gaz pouvant permettre de chauffer 75 000 foyers pendant 25 ans.

5.6 Bassin de Saglek

Dans le cadre des évaluations antérieures des ressources, aucune évaluation distincte n'a été réalisée pour le bassin de Saglek. Cependant, les travaux réalisés par la Commission géologique du Canada au cours de la dernière décennie donnent un aperçu du potentiel en ressources du bassin. Jauer et ses collaborateurs (2014) ont identifié une voie prospective associée à un potentiel élevéNote de bas de page 60 dans la zone où les puits Hekja et Ralegh ont été forés. Ils ont estimé que la structure de GudridNote de bas de page 61, à l'est du puits Ralegh N-18, pourrait potentiellement contenir une quantité de pétrole 10 fois plus grande que celle trouvée dans le puits Hekja O-71, en fonction de la taille estimée de la zone de fermetureNote de bas de page 62. Si tel est le cas, il s'agirait d'un gisement de classe mondiale pouvant contenir jusqu'à 23 Tpi3 de gaz.

Dans le rapport sur l'étude de la prospectivité, Drewing et ses collaborateurs ont fourni une interprétation différente. Ils ont déclaré que l'estimation d'un champ 10 fois plus grand que celui de Hekja semblait trop optimiste et se situerait à l'extrémité supérieure de ce à quoi on pourrait s'attendre dans un tel contexte géologique. Ils ont également affirmé que les cibles non testées sont susceptibles de se situer dans la plage de taille des autres découvertes le long de la marge canadienne orientale, c'est à dire : de 2,2 à 2,7 Tpi3 de gaz. 1 ou plusieurs de ces champs dans la structure de Gudrid, en combinaison avec les 2,3 Tpi3 de gaz de Hekja, constitueraient une ressource considérable qui pourrait être assez importante pour justifier une exploitation.

Des travaux supplémentaires doivent être réalisés afin de dissiper l'incertitude et de préciser les ressources potentielles en gaz dans la structure de Gudrid et à d'autres endroits dans le bassin de Saglek. Le rapport sur l'étude de la prospectivité décrit les travaux qui pourraient être réalisés, y compris le réexamen des bandes originales terrain des anciens levés sismiques et la réalisation de nouveaux levés sismiques de grande qualité, à l'aide de traînes sismiques plus longues et de sources sonores permettant une meilleure pénétrationNote de bas de page 63. Les travaux requis pourraient également comprendre :

  • une nouvelle datation des échantillons de déblai de forage;
  • une imagerie plus détaillée du fond marin;
  • un échantillonnage des suintements, soit à partir de la surface, soit sur le plancher océanique;
  • des études de thermochronologie à basse température.

Pour terminer, un forage de suivi devrait être réalisé afin de déterminer si des quantités importantes de gaz sont présentes.

5.7 Zones associées à un potentiel élevé, mais non testées par forage

5.7.1 Marge de Baffin

La marge de Baffin occupe la partie de la baie de Baffin et du détroit de Davis qui est située entre le cône de Baffin et le bassin de Saglek. Une bande étroite adjacente à la côte de l'île de Baffin, c'est à dire le plateau de Baffin, est la partie la plus prospective de la marge de Baffin. Bien que le meilleur potentiel semble se trouver au nord, où les suintements de pétrole de Scott Inlet font état d'un système pétrolier actif, la découverte récente de nouveaux bassins et de bassins secondaires au sud, de concert avec les nouvelles interprétations géologiques, laisse entendre que de nouvelles évaluations du potentiel géologique de la marge de Baffin dans son ensemble sont nécessaires.

5.7.2 Détroit de Lancaster : cône de Baffin

Le bassin de Lancaster et la partie du cône de Baffin qui lui est immédiatement adjacente, laquelle s'étend au delà de l'île Coburg, au nord, et presque jusqu'à Scott Inlet, au sud, sont considérés comme ayant un potentiel d'hydrocarbures élevé ou très élevé (Atkinson et al.)Note de bas de page 64. Cette évaluation est basée en partie sur un rapport publié auparavant par Harrison et ses collaborateurs, dans lequel sont identifiées 40 cibles structurales dans une « ceinture prospective » au sein de la même zone, dont 12 peuvent contenir une grande quantité d'hydrocarbures. Une grande partie de la zone à potentiel élevé fait partie de l'aire marine nationale de conservation Tallurutiup Imanga (détroit de Lancaster)Note de bas de page 65 proposée, où la tenue d'activités pétrolières et gazières ne serait pas autorisée. Cependant, une partie importante de la ceinture adjacente à l'île Coburg qui se trouve en dehors de l'aire de conservation peut comprendre certaines des cibles de grande qualité.

5.7.3 Marge arctique et mer de Lincoln

La zone de rift de la marge arctique et la mer de Lincoln, le long du côté nord ouest des îles de l'Arctique, se trouvent dans une zone dont la géologie des bassins sédimentaires est très peu connue et où, à l'heure actuelle, le potentiel de ressources peut seulement être estimé au moyen d'une comparaison avec des zones de géologie semblable ailleurs dans le monde. Bien que les données probantes laissent entendre qu'il existe un potentiel de ressources considérables en hydrocarbures, les travaux d'exploration visant à découvrir ces ressources seraient extrêmement difficiles à réaliser, et ce pour deux raisons : l'emplacement éloigné et l'importante couverture de glace. En outre, toutes les zones de l'océan Arctique adjacentes aux îles de l'Arctique sont situées à l'intérieur des limites provisoires de l'aire marine protégée Tuvaijuittuq, dans laquelle la tenue d'activités d'exploitation est actuellement interdite et pourrait l'être de façon permanente si une aire de conservation est établie dans la région.

5.8 Résumé

Le rapport sur l'étude de la prospectivité résume le potentiel de plusieurs bassins sédimentaires et le besoin de réaliser des travaux supplémentaires et de nouvelles évaluations des ressources. Ces bassins ont le potentiel de contenir d'importantes ressources en hydrocarbures. Par exemple, les estimations des ressources découvertes et non découvertes s'élèvent à 15 869 millions de barils d'équivalent pétrole pour le bassin de Sverdrup. L'exploitation de ces ressources pourrait générer des revenus importants pour le Nunavut, une fois que le régime de cogestion pour la région aura été mis en place et qu'une entente de partage des revenus aura été établie entre le territoire et le gouvernement du Canada.

Bien que le bassin de Sverdrup soit le bassin le plus susceptible de contenir d'importantes ressources en hydrocarbures, les connaissances géologiques dans l'est de l'Arctique (bassin de Saglek, marge de Baffin et cône de Baffin) ont beaucoup progressé depuis que les dernières évaluations des ressources en hydrocarbures ont été effectuées dans ces zones. La réalisation de nouvelles évaluations des ressources en hydrocarbures dans l'est de l'Arctique permettrait de prendre en compte les nouvelles connaissances sur le cône de Baffin et le bassin de Saglek, en plus de revoir les estimations du potentiel de ressources dans ces zones.

Conformément aux renseignements contenus dans le rapport sur l'étude de la prospectivité, le Comité est d'avis que de nouvelles études et évaluations des ressources dans la baie de Baffin et le détroit de Davis devraient être effectuées dès que possible. La priorité devrait être accordée à la poursuite des travaux visant à résoudre les questions liées aux ressources potentielles en gaz dans la partie du bassin de Saglek qui se trouve à l'est du champ Hekja. La démonstration d'un potentiel de ressources importantes pourrait donner lieu à l'élaboration de scénarios d'exploitation détaillés. Le Comité considère également le champ gazier Drake comme une priorité dans le cadre des travaux futurs.

6. Proposition de scénarios pour les bassins de Sverdrup et de Saglek

La présente section donne un aperçu de 2 scénarios hypothétiques de haut niveau pour les projets de gaz naturel qui devraient être pris en compte dans le cadre d'éventuels travaux supplémentaires. Des scénarios futurs pourraient également être réalisés pour l'exploitation de champs pétrolifères en mer tels que le champ Cisco dans le bassin de Sverdrup. Le Comité prendra une décision quant aux scénarios devant être élaborés plus tard, dans le cadre d'un plan de travail collectif.

À court terme, des scénarios devraient être élaborés pour :

6.1 Sverdrup/Drake

D'après les études antérieures, les champs combinés de Drake et de Hecla (dans les Territoires du Nord-Ouest) et quelques autres champs voisins dans le bassin de Sverdrup possèdent d'importantes ressources en gaz qui pourraient justifier une production. Des propositions ont été faites au cours des décennies précédentes pour acheminer le gaz de ces champs, qui comprennent des parties intracôtières et extracôtières, par pipeline jusqu'à Bridport Inlet, sur la côte sud de l'île Merville, où il pourrait être transformé en gaz naturel liquéfié et envoyé sur les marchés dans des navires spécialisés.

6.2 Saglek/Hekja

Il existe une ressource en gaz visée par une attestation de découverte importante dans le champ Hekja, dans le sud du détroit de Davis, au large de la baie Frobisher. La Commission géologique du Canada a indiqué qu'une structure à l'est du champ Hekja pourrait contenir des ressources en gaz beaucoup plus importantes, mais les données à ce sujet ne sont pas concluantes. De nouveaux levés sismiques et des forages seraient nécessaires pour déterminer si des ressources existent à cet endroit. Si des ressources sont présentes en quantités rentables, du gaz pourrait être produit à Hekja et dans la zone voisine, puis transporté par pipeline sous marin jusqu'à une usine située sur l'île Loks Land ou sur la partie continentale de l'île de Baffin (qui se trouve à proximité), pour être transformé en gaz naturel liquéfié. Le gaz naturel liquéfié pourrait ensuite être envoyé sur les marchés dans des navires spécialisés.

6.3 Méthodes à faibles émissions de carbone pour la production de gaz naturel liquéfié ou d'hydrogène

La production de gaz et sa transformation en gaz naturel liquéfié pourraient comprendre l'utilisation de l'électricité provenant de sources d'énergie renouvelable ou de petits réacteurs nucléaires modulaires, le captage et stockage des émissions de carbone, ou une combinaison de ces méthodes. Une approche intégrée de ce type pourrait être requise afin de répondre aux exigences de la politique climatique du gouvernement à l'étape de l'exploitationNote de bas de page 66.

Une autre option qui n'a pas été proposée précédemment pour la production dans ces bassins consisterait à transformer le gaz en hydrogène au moyen d'un processus appelé « reformage » ou d'un autre procédé chimique. L'hydrogène gazeux serait liquéfié ou transformé en un composé solide (par exemple l'hydrure) ou en un autre produit tel que l'ammoniac, puis expédié vers les marchés. L'avantage de la production d'hydrogène est que le produit de sa combustion est de l'eau. Par conséquent, peu ou pas de GES seraient émis. Il convient de noter que la production d'hydrogène à l'aide des techniques décrites ci dessus et l'utilisation finale de l'hydrogène peuvent être conformes aux exigences en matière de carboneutralité du Canada.

6.4 Possible échéancier d'exploitation

Lorsqu'on envisage la possibilité de procéder à une exploitation future, il est nécessaire de comprendre à quel moment l'exploitation en question pourrait avoir lieu, de même que les conditions économiques et climatiques qui pourraient prévaloir à ce moment là.

Dans un rapport préparé pour l'évaluation environnementale stratégique, Nunami StantecNote de bas de page 67 a estimé que le cycle de vie complet d'un projet pétrolier et gazier hypothétique dans le détroit de Davis ou la baie de Baffin pourrait être de l'ordre de 45 à 80 ans, du début des travaux d'exploration sismique au déclassement éventuel des installations, en passant par le forage d'exploration et la production. La partie du processus allant du premier appel de candidatures jusqu'au moment où du gaz est produit pour la première fois pourrait prendre de 30 à 35 ans.

6.5 Avantages potentiels du gaz naturel

Le gouvernement du Nunavut est le plus grand employeur du secteur public dans le territoire. Le secteur de l'exploration minière et de l'exploitation minière, qui emploie plus de 900 Nunavummiut par année, est l'industrie la plus importante. La pêche, la chasse au phoque et le tourisme sont des secteurs de l'économie en pleine croissance qui apportent également d'importantes sources de revenus aux NunavummiutNote de bas de page 68.

Lorsqu'elle est gérée adéquatement, l'industrie de l'énergie peut générer des revenus et stimuler le développement économique local. L'exploitation du gaz naturel ouvre la voie à de nouveaux financements et investissements dans la région, contribuant ainsi à l'augmentation globale de la capacité institutionnelle. L'industrie pourrait également offrir des possibilités de formation et d'emploi aux collectivités du Nunavut, effectuer des investissements dans les infrastructures locales et contribuer au renforcement de la capacité d'intervention en cas d'urgence. En outre, les projets énergétiques qui utilisent le gaz naturel sont meilleurs pour l'environnement que ceux qui utilisent le charbon ou le pétrole.

Un autre avantage de l'exploitation du gaz naturel pourrait être la sécurité énergétique, en réduisant la dépendance au diesel importé tout en diminuant les coûts énergétiques. Il s'agit d'un élément important pour les collectivités isolées qui ont très peu d'options pour se chauffer et s'alimenter en électricité à un prix abordable. Bien qu'aucun projet de gaz naturel n'ait eu lieu au Nunavut, les initiatives en cours dans d'autres administrations montrent que des progrès ont été accomplis en ce qui a trait à la sécurité énergétique nationale, sans oublier la création d'emplois permanents pour les résidents et les économies relatives au carburant et au chauffage. Par exemple, les expériences menées dans la région désignée des Inuvialuit ont mis en évidence les avantages sociaux et économiques de la production d'énergie dans la région. L'Inuvialuit Petroleum Corporation prévoit d'exploiter un puits de gaz naturel découvert précédemment sur la péninsule de Tuktoyaktuk et de le transformer en gaz naturel liquéfié afin de le distribuer aux collectivités des Inuvialuit, dans le cadre d'un projet connu sous le nom de « Projet de sécurité énergétique des Inuvialuit »Note de bas de page 69. Cette initiative en cours pourrait faire progresser la sécurité énergétique nationale, en plus de générer des revenus issus des exportations sur le marché mondial.

6.6 Renseignements requis

Les travaux visant à déterminer si la production à partir du bassin de Saglek, du plateau de Baffin et du bassin de Sverdrup pourrait être viable comprendraient notamment les suivants :

  • Réaliser les études et les autres travaux décrits dans le rapport sur l'étude de la prospectivité afin de déterminer s'il existe un bon potentiel de ressources supplémentaires en gaz :
    • dans le bassin de Saglek, en particulier à proximité du champ Hekja;
    • dans le plateau de Baffin, au nord du champ Hekja.
  • Mettre à jour les évaluations des ressources pour l'ensemble du Nunavut.
  • Analyser les technologies qui pourraient être utilisées pour produire et traiter le gaz afin de déterminer si elles sont conformes aux scénarios et aux exigences de la politique sur les changements climatiques du gouvernement du Canada. Il pourrait notamment s'agir des technologies suivantes :
    • des sources d'énergie renouvelable pour produire l'électricité nécessaire aux opérations;
    • de petits réacteurs nucléaires modulaires pour produire l'électricité nécessaire aux opérations;
    • le captage et le stockage du carbone pour capter tout gaz à effet de serre (GES) émis (si du gaz est utilisé pour fournir l'énergie nécessaire à la production et au traitement).
  • Analyser la demande potentielle relative au gaz naturel liquéfié, à l'hydrogène et aux autres produits décrits dans les scénarios, ainsi que les facteurs économiques des projets potentiels.
  • Analyser les avantages potentiels du projet pour les Nunavummiut et d'autres Canadiens, y compris les redevances, les plans de retombées économiques et les ententes socioéconomiques, les droits et les frais de location pour l'utilisation des TI (dans le contexte des opérations intracôtières), ainsi que les possibilités d'affaires et d'emploi.
  • Rendre compte des consultations et des renseignement provenant d'autres sources qui montrent qu'un tel projet est acceptable sur les plans social et culturel.
  • Résumer les répercussions et les avantages socioéconomiques se rattachant à d'autres régions productrices du Nord :
    • Territoires du Nord-Ouest;
    • Terre Neuve;
    • Norvège;
    • Alaska;
    • Russie.

En plus des exigences figurant dans cette liste, il faudrait mener des consultations auprès des représentants de la Société régionale inuvialuit et du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest en ce qui a trait à la possibilité d'exploiter le champ gazier Hecla conjointement avec le champ Drake.

7. Résumé

Cadre de réglementation

Toutes les activités pétrolières et gazières réalisées au large du Canada sont assujetties à un régime environnemental et réglementaire rigoureux. Le Canada a récemment modernisé son régime pour assurer la pleine participation des collectivités locales et autochtones au processus d'évaluation d'impact. Cet effort de modernisation comprend également le renforcement des exigences de sécurité pour l'industrie pétrolière et gazière, ainsi que l'obligation d'évaluer les impacts potentiels des projets sur les exigences de la politique climatique.

L'Accord du Nunavut jette les bases de la participation des Inuit à la prise de décisions concernant l'utilisation, la gestion et la conservation des terres, des eaux et des ressources, notamment dans la zone extracôtière. Plusieurs des dispositions relatives à la gestion de l'exploitation des ressources dans la région du Nunavut sont établies par 2 lois fédérales, lesquelles définissent les pouvoirs, les fonctions, les objectifs et les obligations des organismes publics. La Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut est particulièrement pertinente dans le contexte de l'exploitation pétrolière et gazière, puisqu'elle établit officiellement les processus réglementaires selon lesquels les propositions de projet devant être approuvées sont examinées, notamment en ce qui a trait à la conformité de l'utilisation des terres et à l'évaluation de l'impact sur l'environnement.

Un plan de retombées économiques, qui comprend des dispositions concernant la formation et l'emploi à l'échelle locale, est requis pour toute proposition de projet d'exploitation pétrolière et gazière en mer. De plus, en vertu de la Loi fédérale sur les hydrocarbures, toute redevance provenant d'un projet d'exploitation pétrolière et gazière en milieu extracôtier serait versée au gouvernement du Canada, un pourcentage étant versé aux Inuit pour un projet dans la région du Nunavut ou la zone de banquise côtière externe. Cependant, après la signature d'une entente sur le transfert de responsabilités, le Nunavut aurait accès aux redevances provenant des projets d'exploitation intracôtière. Une entente sur les ressources extracôtières aurait le potentiel d'augmenter les redevances auxquelles le Nunavut aurait droit et ces nouveaux revenus pourraient être investis afin de combler les besoins territoriaux tels que ceux liés au logement, à la santé, à l'éducation et au développement des infrastructures.

Engagements en matière de changements climatiques

Depuis la signature de l'Accord de Paris, le gouvernement du Canada a pris des engagements importants dans le cadre de ses efforts de lutte contre les changements climatiques. Des mesures initiales ont été énoncées dans le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, puis dans un plan climatique renforcé en 2020. Le 22 avril 2021, le premier ministre a annoncé que la cible de réduction des émissions de GES du Canada, établie dans le cadre de l'Accord de Paris, était la suivante : une réduction de 40 à 45 pour cent par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030. Par la suite, la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, qui rend officiel l'objectif de carboneutralité du Canada d'ici 2050, est entrée en vigueur. Depuis, le gouvernement du Canada a pris d'autres engagements, dont certains portent expressément sur le secteur pétrolier et gazier. Il s'agit notamment de plafonner les émissions de GES du secteur pour qu'elles ne dépassent pas les niveaux actuels et de les réduire au rythme et à l'échelle nécessaires pour atteindre la carboneutralité d'ici 2050, de participer à l'engagement mondial sur le méthane et de s'engager à réduire les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier d'au moins 75 pour cent par rapport aux niveaux de 2012 d'ici 2030.

Évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis

De 2017 à 2019, la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions a réalisé une évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis, en examinant les répercussions et les avantages potentiels de l'exploitation pétrolière et gazière en mer dans la région. Ces travaux comprenaient la participation de Nunavut Tunngavik Incorporated, de l'Association Inuit de la région de Baffin et du gouvernement du Nunavut, ainsi que 3 séries de consultations auprès des collectivités de la région de Qikiqtani pouvant être touchées par les opérations d'exploitation. Le rapport final de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions met en évidence les lacunes dans les connaissances et le travail qui doit être réalisé pour assurer un équilibre approprié entre la gérance de l'environnement et le développement économique au Nunavut.

Dans son rapport définitif sur l'évaluation environnementale stratégique, la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions a formulé 79 recommandations et a conclu que le moratoire devrait demeurer en vigueur dans la baie de Baffin et le détroit de Davis jusqu'à ce que les principales questions soulevées dans le rapport soient résolues, ce qui pourrait prendre au moins 10 ans. Le gouvernement du Nunavut a préparé un projet de document de travail sur son plan d'action afin de donner suite au rapport et aux recommandations de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions et de classer les mesures de suivi par catégorie et par priorité. Bien que l'évaluation environnementale stratégique ne porte que sur les effets de l'exploitation pétrolière et gazière dans la baie de Baffin et le détroit de Davis, certaines des conclusions et recommandations peuvent s'appliquer à d'autres parties de l'est et du centre de l'Arctique.

Potentiel d'hydrocarbures et prospectivité des bassins

À la demande du Comité, la Commission géologique du Canada a préparé 2 rapports sur les ressources pétrolières et gazières potentielles dans l'est et le centre de l'Arctique. Le rapport portant sur l'étude de la prospectivité des hydrocarbures dans le nord du Nunavut a permis d'évaluer le potentiel de 10 bassins sédimentaires. Dans ce rapport, on affirme que :

  • 4 des bassins sont peu susceptibles de contenir des ressources importantes;
  • 4 bassins ont un bon potentiel selon la base des connaissances géologiques, bien qu'ils n'aient pas été testés par forage;
  • 2 bassin, les bassins de Sverdrup et de Saglek, ont un bon potentiel, comme l'indiquent les ressources découvertes.

Au total, 19 champs de pétrole ou de gaz ont été découverts dans le bassin de Sverdrup, tandis qu'un champ gazier a été découvert dans le bassin de Saglek. Dans ce même rapport, on décrit les travaux qui pourraient être utiles afin de réaliser une évaluation plus poussée du potentiel dans le bassin de Saglek, près de la zone du champ gazier Hekja, ainsi que dans la marge de Baffin, au nord. Des opérations de forage seraient finalement nécessaires pour déterminer si d'autres ressources sont présentes.

Proposition de scénarios pour les bassins de Sverdrup et de Saglek

Il convient d'élaborer des scénarios détaillés pour :

  • les travaux d'exploration et de production pétrolières et gazières dans le bassin de Saglek et le plateau de Baffin;
  • les travaux d'exploration et de production pétrolières et gazières dans le bassin de Sverdrup;
  • la transformation du gaz extrait de ces zones en gaz naturel liquéfié ou en hydrogène (y compris en produits composés d'hydrogène).

La production de gaz et sa transformation en gaz naturel liquéfié pourraient comprendre l'utilisation de l'électricité provenant de sources d'énergie renouvelable ou de petits réacteurs nucléaires modulaires, le captage et stockage des émissions de carbone, ou une combinaison de ces méthodes. Une approche intégrée de ce type pourrait être requise afin de répondre aux exigences de la politique climatique du gouvernement à l'étape de l'exploitation. Une autre option qui n'a pas été proposée précédemment pour la production dans ces bassins consisterait à transformer le gaz en hydrogène au moyen d'un processus appelé « reformage » ou d'un autre procédé chimique. Une approche intégrée de ce type peut être nécessaire pour répondre aux exigences de la politique climatique gouvernementale au moment du développement. Les scénarios précis devant être élaborés feront l'objet de discussions et de décisions entre les partenaires et les intervenants.

Les projets futurs pourraient générer des capacités institutionnelles, des infrastructures et des emplois dans le territoire dans les années à venir. Les projets énergétiques locaux ont le potentiel de créer de nouvelles possibilités d'investissement dans la région et de répondre aux demandes locales en matière d'énergie.

8. Conclusion

Dans le présent rapport, le Comité a décrit le cadre de réglementation pour l'exploitation pétrolière et gazière dans l'est et le centre de l'Arctique, y compris les différentes façons dont les Nunavummiut peuvent bénéficier de l'exploration et de la production, en particulier dans la région du Nunavut. Le Comité a également identifié les zones qui sont associées au potentiel de ressources le plus élevé, c'est à dire le bassin de Sverdrup et le bassin de Saglek, et a proposé des études de suivi, notamment l'élaboration de scénarios détaillés, afin de déterminer les avantages potentiels de l'exploitation pour les collectivités du Nunavut et si de telles opérations peuvent être réalisées en toute sécurité et conformément aux engagements du Canada en matière de changements climatiques.

Le Comité reconnaît les principales conclusions de l'évaluation environnementale stratégique de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions et le fait qu'il reste beaucoup à faire dans la baie de Baffin, dans le détroit de Davis et dans d'autres régions du Nunavut pour combler le manque de connaissances actuel. Le Comité reconnaît également qu'un travail plus collaboratif est souhaitable et recommande l'établissement d'un plan de travail conjoint pour les travaux futurs, quelle que soit la décision finale à l'égard du moratoire.

On ne saurait trop insister sur l'importance de la participation communautaire. Les gouvernements, les Inuit et l'industrie sont encouragés à continuer de travailler ensemble pour remédier au manque de connaissances en ce qui a trait à l'exploitation pétrolière et gazière en mer au Nunavut.

Références

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Harrison, C., Brent, T.A. et Oakey, G.N., 2010. Baffin Fan and its inverted rift system of Arctic eastern Canada; is this another Beaufort Mackenzie Basin? GéoCanada 2010.

Harrison, R.J., 2016. Review of the Canada Petroleum Resources Act submitted by the Minister's Special Representative

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Jauer, C.D., Oakey, G.N., Avery, M., Williams, G. et Wielens, J.B.W.H., 2014. The Saglek Basin in the Labrador Sea : Past Exploration History, Current Estimates, and Future Opportunities; article Search and Discovery, no 10587.

Jauer, C.D., Oakey, G.N., Williams, G. et Wielens, J.B.W.H., 2014. Saglek Basin in the Labrador Sea, east coast Canada; stratigraphy, structure and petroleum systems; Bulletin of Canadian Petroleum Geology 62(4) : 232 260.

Jauer, C.D., Oakey, G.N. et Qingmou Li, 2019. Western Davis Strait, a volcanic transform with petroliferous features; Marine and Petroleum Geology 107, 59 80.

Nunami Stantec, 2018a. Évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis. Cadre environnemental et examen des effets potentiels des activités pétrolières et gazières. Nunami Stantec Limited.

Nunami Stantec, 2018b. Évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis. Activités du cycle de vie de l'exploitation pétrolière et gazière et scénarios hypothétiques. Nunami Stantec Limited.

Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, 2019. Rapport final de l'évaluation environnementale stratégique dans la baie de Baffin et de détroit de Davis; no de dossier de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions 17SN034.

Stantec Consulting Ltd., 2021. Évaluation des émissions de gaz à effet de serre du développement pétrolier et gazier dans l'Arctique; engagements du Canada en matière de changements climatiques et impact mondial; préparé pour Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada.

Annexe 1 : Détails supplémentaires de l'ordonnance d'interdictionNote de bas de page 70

Le 20 décembre 2016, le gouvernement du Canada a annoncé une suspension d'une durée indéterminée de l'octroi de nouveaux droits liés au pétrole et au gaz dans les eaux arctiques du Canada (« moratoire sur les forages en mer dans l'Arctique »), dans le cadre de la Déclaration commune des dirigeants du Canada et des États Unis sur l'Arctique, suspension qui sera réexaminée tous les 5 ans au moyen d'une évaluation fondée sur le climat et la science. Le moratoire reconnaît l'équilibre important entre la valeur historique attribuée aux eaux arctiques par les peuples autochtones du Nord et la valeur de l'établissement d'une économie et d'un écosystème forts et durables dans l'Arctique, soutenus par une gestion fondée sur la science. Bien que le moratoire suspend la délivrance de nouveaux droits liés au pétrole et au gaz, il ne suspend pas les activités pétrolières et gazières ni les conditions imposées aux 11 détenteurs de permis actifs concernés, ce qui met en évidence une lacune du régime et nécessite une solution.

En 2017, les fonctionnaires de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada ont mené de vastes consultations auprès :

En octobre 2018, le Canada a annoncé, dans le cadre des prochaines étapes en ce qui concerne l'exploitation du pétrole et du gaz dans l'Arctique, la suspension des conditions des permis de prospection existants et le maintien de la validité de ces derniers pendant toute la durée du moratoire. Les prochaines étapes comprenaient aussi l'élaboration conjointe, avec les gouvernements territoriaux et autochtones du Nord, d'un cadre pour une évaluation scientifique quinquennale tenant compte de la science du milieu marin et des changements climatiques, ainsi que la négociation d'une entente pour la cogestion des activités pétrolières et gazières en mer dans l'Arctique de l'Ouest avec les gouvernements du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest et la Société régionale inuvialuit.

Le 30 juillet 2019, le gouverneur en conseil a adopté le Décret interdisant certaines activités dans les eaux au large de l'Arctique en vertu du paragraphe 12(1) de la Loi fédérale sur les hydrocarbures, L.R.C. (1985), ce qui a eu pour effet d'interdire toutes les activités pétrolières et gazières et de suspendre les modalités des permis actifs liés au pétrole et au gaz dans les zones extracôtières de l'ouest et de l'est de l'Arctique. Ce décret devait expirer le 31 décembre 2021, en même temps que l'examen par le Canada du rapport d'évaluation scientifique quinquennale et des prochaines étapes du moratoire. Les rapports ont été retardés en raison des processus électoraux des gouvernements fédéral et du Nunavut.

Un permis de prospection est octroyé pour une période fixe de 9 ans pendant laquelle le titulaire est tenu de terminer le forage d'un puits d'exploration. La prolongation de la durée de ce décret empêche l'expiration des permis actuels pendant que le Canada examine les rapports d'évaluation du climat et du milieu marin préparés en collaboration avec les territoires, les Inuvialuit et les organisations inuit afin d'orienter les prochaines étapes du moratoire sur les forages extracôtiers dans l'Arctique.

Ce décret permettra aussi aux fonctionnaires de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada de poursuivre leur collaboration avec les partenaires du Nord et de faire progresser les nouvelles recherches sur le climat et le milieu marin afin de respecter l'engagement pris par le Canada en 2016 qui consiste à examiner le moratoire tous les 5 ans.

Sans la prolongation de ce décret, les permis existants auraient commencé à expirer après le 31 décembre 2021. Le Canada n'aurait pas été en mesure de respecter son engagement visant à suspendre les conditions des permis existants afin de préserver les droits existants ni de respecter l'engagement du Canada à l'égard de l'examen du moratoire.

Objectif

  • Offrir une protection aux détenteurs de permis actifs dans les zones extracôtières de l'Arctique pendant toute la durée du moratoire, en attendant que le gouvernement du Canada décide des prochaines étapes;
  • Compléter l'intention politique du moratoire et suspendre tout nouvel investissement en capital, tout en offrant une protection aux détenteurs de permis actifs et en préservant leurs droits;
  • Répondre aux intérêts des gouvernements territoriaux et respecter les droits des peuples autochtones du Nord en ce qui concerne le futur potentiel d'exploitation pétrolière et gazière en mer;
  • Établir une voie à suivre pour la gestion stratégique des ressources pétrolières et gazières extracôtières de l'Arctique, en collaboration avec les partenaires.

Annexe 2 : Souveraineté et Convention des Nations Unies sur le droit de la mer

Déterminer les limites du plateau continental étendu du Canada

Le Service hydrographique du Canada de Pêches et Océans Canada, la Commission géologique du Canada de Ressources naturelles Canada et Affaires mondiales Canada, avec l'appui de la Garde côtière canadienne et de leurs partenaires internationaux, ont travaillé pendant plusieurs années sur un projet visant à déterminer les limites extérieures du plateau continental étendu du Canada, dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer est un traité international qui définit le cadre juridique des activités océaniques. Elle définit les zones maritimes le long du littoral d'un pays ainsi que les droits et les obligations d'un pays à l'égard de ces zones. En outre, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer reconnaît que les États côtiers exercent des droits souverains à l'égard des ressources naturelles présentes dans les fonds marins et le sous sol du plateau continental et ont compétence pour ce qui est de certaines activités, comme la recherche scientifique marine. Elle stipule que les pays peuvent étendre leur territoire au delà de 200 milles marins, à condition de démontrer que leur plateau continental est un prolongement naturel (ou une continuation) de leur territoire terrestre. Le plateau continental au delà de 200 milles marins est désigné comme le « plateau continental étendu ». On estime que 85 pays, dont le Canada, possèdent un plateau continental étendu.

En 2003, le Canada s'est lancé dans un projet qui marquera l'histoire afin de définir les limites externes de son plateau continental dans les océans Atlantique et Arctique. En 2013, le Canada a présenté aux Nations Unies un dossier portant sur son plateau continental dans l'océan Atlantique et a fourni des renseignements préliminaires concernant les limites externes de son plateau continental dans l'océan Arctique. Le Canada continue de recueillir et d'analyser des données sur son plateau continental dans l'océan Arctique et collabore avec les États voisins afin de réaliser les travaux scientifiques, techniques et juridiques.

Annexe 3 : Disposition des droits dans l'est et le centre de l'Arctique

Remarque : Le champ gazier de Drake est couvert par deux attestations de découverte importante immédiatement au nord du mot « ILES ». Le champ Hecla se trouve à l'ouest de Drake.

Équivalent textuel pour la carte

La figure suivante est une carte décrivant la disposition des droits pétroliers et gaziers dans l'archipel arctique. Les attestations de découverte importante sont principalement situés autour et entre les îles Parry et l'île Ellef Ringnes. Il y en a 20 au total, toutes détenues par Suncor Energy Inc. à l'exception de la SDL 066, détenue par BP Canada Energy Group ULC. La carte montre également où se trouvent les terres de surface et souterraines appartenant aux autochtones dans l'archipel arctique. La carte indique également l'emplacement de la réserve nationale de faune de Polar Bear Pass (Nanuit Itillinga), située dans la partie sud de l'île de Bathurst. Une partie du bassin du Canada est également illustrée sur la carte. La frontière entre les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut est indiquée sur la carte.

Remarque : L'attestation de découverte importante dans le détroit de Davis près de la marge droite de la figure couvre le champ gazier Hekja.

Équivalent textuel pour la carte

La figure suivante est une carte décrivant la disposition des droits pétroliers et gaziers dans l'Arctique oriental. La seule attestation de découverte importante dans cette région est située à l'est de l'île de Baffin et appartient à Husky Oil Operations Limited. La carte montre également la ligne de commodité administrative avec Ressources naturelles Canada, qui est située au sud de l'île de Baffin et s'étend du détroit d'Hudson à Chesterfield Inlet. La carte indique où se trouvent les terres de surface et souterraines appartenant aux autochtones dans l'Arctique de l'Est. Les parcs nationaux situés dans cette région sont également illustrés sur la carte, à savoir le parc national Auyuittuq et le parc national Sirmilik sur l'île de Baffin, et le parc national Ukkusiksalik situé entre Chesterfield Inlet et Naujaat. La carte montre également la frontière entre le Canada et le Groenland, située dans la baie de Baffin et le détroit de Davis.

Annexe 4 : Cycle d'appel pour les droits pétroliers et gaziersNote de bas de page 71

Équivalent textuel pour la figure

Cette image illustre le cycle de gestion des droits pétroliers et gaziers sur les terres de réserve de la Couronne. Les communautés présentes dans une région visée par le cycle sont d'abord consultées. Si celles-ci sont favorables au processus, une demande de désignation est lancée, suivie d'un appel d'offre. L'appel d'offre peut être tenu dans l'objectif d'octroyer des permis de prospection, des attestations de découverte importante (si les terres de la Couronne faisant l'objet d'un appel d'offres sont soumises à une déclaration de découverte importante) ou des licences de production (si les terres de la Couronne faisant l'objet d'un appel d'offres sont soumises à une déclaration de découverte exploitable). Si l'appel d'offres pour les permis de prospection est fructueux, un ou plusieurs permis de prospection peuvent être accordés. Le permis de prospection confère à son titulaire le droit exclusif de faire de la prospection en vue de découvrir des hydrocarbures, de forer des puits et de faire des aménagements en vue de la production des ressources en hydrocarbures si celles-ci sont découvertes dans le périmètre du permis de prospection. Il confère également au titulaire le droit exclusif d'obtenir une licence de production. Le permis de prospection possède une durée de 9 ans. À l'expiration du permis de prospection, les terres visées par ce permis de prospection ne faisant pas l'objet d'une déclaration de découverte importante ou d'une déclaration de découverte exploitable redeviennent des terres de réserve de la Couronne. À tout moment, le permis de prospection peut être rétrocédé en partie ou en totalité aux terres de réserve de la Couronne. Si des ressources en hydrocarbures sont découvertes dans une partie du permis de prospection, le titulaire du permis peut demander une déclaration de découverte importante, ce qui lui permettra d'obtenir une attestation de découverte importante pour ces terres. Si un réservoir d'hydrocarbures est découvert dans une partie du permis de prospection, le titulaire du permis peut demander une attestation de découverte exploitable pour ces terres, ce qui lui permettra d'obtenir une licence de production. L'attestation de découverte importante confère à son titulaire le droit exclusif de faire de la prospection en vue de découvrir des hydrocarbures, de forer des puits et de faire des aménagements en vue de la production des ressources en hydrocarbures si celles-ci sont découvertes sur le territoire couvert par l'attestation de découverte importante. Elle lui confère également le droit exclusif d'obtenir une licence de production. L'attestation de découverte importante possède une durée indéterminée, tant que la déclaration de découverte importante reste en vigueur. À tout moment, le l'attestation de découverte importante peut être rétrocédée en partie ou en totalité aux terres de réserve de la Couronne. Si un réservoir d'hydrocarbures est découvert dans une partie de l'attestation de découverte importante, le titulaire de l'attestation peut demander une déclaration de découverte exploitable qui lui permet d'obtenir une licence de production. La licence de production possède une durée de 25 ans qui peut être prolongée tant que des hydrocarbures sont produits commercialement. Une licence de production ne peut être détenue que par un citoyen canadien ou une société canadienne. La licence de production confère à son titulaire le droit exclusif de faire de la prospection en vue de découvrir des hydrocarbures, de forer des puits et de produire des hydrocarbures s'ils se trouvent dans les limites de la licence de production. À l'expiration de la licence de production, les terres visées par celle-ci sont rétrocédées aux terres de réserve de la Couronne.

Annexe 5 : Formation de gisements de pétrole et de gaz

Le pétrole et le gaz sont formés à partir de matières organiques, comme le plancton et d'autres organismes marins morts et tombés au fond de l'océan. Ces matières sont enfouies avec des minéraux à grains fins, comme l'argile, dans ce que l'on appelle des bassins sédimentaires. À mesure que les sédiments s'accumulent, la séquence entière est enfouie de plus en plus profondément, et la chaleur et la pression transforment les sédiments à grains fins en shales et les autres sédiments en roches telles que le grès et le calcaire. Si la température se situe dans une plage appropriée, les matières organiques contenues dans les shales sont transformées en pétrole ou en gaz (ou les deux). La figure montre que le pétrole et le gaz se forment à des températures comprises entre 50 degrés Celsius et 175 degrés Celsius.

Les ressources pétrolières et gazières peuvent être considérées comme « conventionnelles » ou « non conventionnelles ». Jusqu'aux 3 dernières décennies (environ), les gisements conventionnels produisaient presque la totalité du pétrole et du gaz du mondeNote de bas de page 72. Cependant, au cours des dernières années, l'augmentation de la production à partir de gisements non conventionnels, comme les sables bitumineux de l'Athabasca et, plus récemment, le gaz de schiste et le pétrole de réservoirs, a entraîné un changement radical au sein de l'industrie. Les gisements non conventionnels ne font pas directement partie des activités pétrolières et gazières menées au Nunavut et ne sont donc pas abordés plus en détail.

Les gisements de pétrole et de gaz conventionnels se trouvent dans des réservoirs. La principale exigence pour un réservoir est qu'il doit avoir une bonne porosité et une bonne perméabilité. La « porosité » est une mesure des espaces ouverts dans la roche qui peuvent contenir du pétrole et du gaz, tandis que la « perméabilité » est une mesure de la facilité avec laquelle les fluides peuvent circuler dans ces espaces. Dans un gisement conventionnel, le pétrole brut et le gaz naturel sont extraits de la roche mère riche en matières organiques dans laquelle ils se sont formés et migrent dans le bassin sédimentaire, généralement dans une couche de grès présentant une bonne perméabilité ou le long d'une faille (comme dans la figure), jusqu'à ce qu'ils soient confinés dans un piège. Pour être adéquat, un piège doit présenter 2 caractéristiques :

Il existe plusieurs types de pièges courants, y compris les plis anticlinaux (comme illustré), les failles de chevauchement, les failles normales, les pincements stratigraphiques, les dômes de sel et les récifs. Les plis, les failles et les dômes de sel sont des caractéristiques qui ont été formées par des processus géologiques, après la formation des bassins. Les gisements peuvent contenir du pétrole ou du gaz ou, comme c'est le cas habituellement, une combinaison de pétrole et de gaz. À noter que le pétrole et le gaz peuvent être séparés, comme illustré dans la figure (où le gaz est au dessus du pétrole et où le pétrole est au dessus de la zone saturée en eau), ou mélangés.

Cadre géologique d'un gisement de pétrole et de gaz conventionnel

Source : Keith Dewing ; 2010 ; Petroleum Systems - Canadian Arctic Islands : Keith Dewing ; 2010 ; Petroleum Systems - Canadian Arctic Islands ; Présentation au 2010 Nunavut Petroleum Workshop.

Équivalent textuel pour la Figure : Cadre géologique d'un gisement de pétrole et de gaz conventionnel

La figure montre un pli anticlinal formant un piège, avec un puits foré dans le sommet du pli. Le bas de la figure montrent la roche-mère riche en matière organique. Deux barres horizontales illustrent que la température de la roche-mère se trouve à l'intérieure de la plage de température favorable à la formation de pétrole et gaz, soit de 50 degrés Celsius à 175 degrés Celsius. La figure montre également la roche réservoir, qui est une couche de roche poreuse et perméable qui permet aux fluides de circuler et de s'accumuler sous le piège, où elle forme un réservoir. La figure montre au sommet la roche couverture formant une barrière au-dessus et autour des fluides contenus dans le réservoir. La figure montre, qu'à l'intérieur du réservoir, le gaz plus léger s'accumule au sommet, avec le pétrole juste en dessous, alors que l'eau, plus dense, reste au fond du réservoir.

Annexe 6 : Potentiel en hydrocarbures

Remarques : Un potentiel élevé signifie qu'il est réaliste de penser qu'un champ important pourrait exister (p. ex. plus de 300 millions de barils d'équivalent pétrole. Les zones associées à un potentiel moyen présentent des risques liés à un ou plusieurs des éléments des systèmes pétroliers et gaziers (source, réservoir, piège, couverture étanche et préservation). Un potentiel faible signifie que plusieurs éléments des systèmes pétroliers et gaziers présentent un risque élevé. Source : Commission géologique du Canada.

Équivalent textuel pour la carte

La carte suivante montre le potentiel en hydrocarbures de l'archipel de l'Arctique et des zones extracôtières du Nord. Les zones à fort potentiel sont moins nombreuses et se situent dans la baie de Baffin et le détroit de Davis, entre les îles Parry et l'île Ellef Ringnes, où se trouvent des attestations de découverte importante, ainsi que dans la partie nord-ouest de l'archipel de l'Arctique. Il existe des zones à potentiel moyen dans la baie d'Hudson, dans le détroit d'Hudson, autour des zones à fort potentiel de la baie de Baffin et du détroit de Davis, et autour des zones à fort potentiel de la partie nord-ouest de l'archipel de l'Arctique. Les zones à faible potentiel s'étendent à l'écart des zones à potentiel élevé et moyen représentées sur la carte. Les zones sans potentiel entourent toutes les zones à potentiel élevé, moyen et faible et sont beaucoup plus nombreuses que les zones présentant un certain potentiel d'hydrocarbures. Les zones sans potentiel s'étendent aux parties septentrionales du Manitoba, de la Saskatchewan et à une petite partie du nord-est de l'Alberta. Les zones non évaluées sont situées dans la partie la plus méridionale du Manitoba et de la Saskatchewan représentée sur la carte, dans la majeure partie de l'Alberta représentée sur la carte et dans la partie occidentale des Territoires du Nord-Ouest représentée sur la carte.

Annexe 7 : Conexte des émissions de CO2 au Nunavut

Le gouvernement du Nunavut est responsable de la production, de la transmission et de la distribution de l'électricité dans le territoire. Les 25 collectivités du territoire dépendent toutes de centrales au diesel pour combler leurs besoins en électricité. Le carburant diesel est utilisé pour le chauffage et dans les véhicules, tandis que le gaz est utilisé comme carburant pour les véhicules. Ces utilisations sont responsables de la plupart des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Nunavut (figure 1). En 2017, les émissions totales du territoire totalisaient 585 mille tonnes d'équivalent en dioxyde de carbone (CO2e), et le secteur de l'électricité était responsable de 143 mille tonnes de CO2e en raison de la production d'électricité (figure 2). Les émissions ont connu une hausse de 60 pour cent depuis 2000 et on s'attend à ce que cette croissance se poursuive. À titre d'information supplémentaire, la figure 3 montre les émissions globales de GES du Canada, en comparaison avec d'autres pays, y compris les sources des émissions canadiennes de GES.

Figure 1. Demande pour utilisation finale, selon le type de carburant (2017)Note de bas de page 73

Remarque : PJ = pétajoule; 1 pétajoule = 1015 joules (1 million de milliards de joules). La croissance annuelle de la consommation est égale à 2 pour cent.

Équivalent textuel pour la Figure 1. Demande pour utilisation finale, selon le type de carburant (2017)

La figure suivante est un diagramme à barres montrant la demande pour utilisation finale par type de carburant au Nunavut en 2017. Les produits pétroliers raffinés représentent 87 pour cent de la demande pour utilisation finale, soit 5,8 pétajoules. L'électricité représente 13 pour cent de la demande d'utilisation finale, soit 0,8 pétajoule. Les biocarburants, le gaz naturel et autres ne contribuent pas à la demande pour utilisation finale au Nunavut.

Figure 2. Émissions de GES au Nunavut

Remarques : La plupart des émissions de GES proviennent du transport et de la production d'électricité. Source : Environnement et Changement climatique Canada – Rapport d'inventaire nationalNote de bas de page 74.

Équivalent textuel pour la Figure 2. Émissions de GES au Nunavut

La figure suivante est un diagramme à barres représentant les émissions de gaz à effet de serre au Nunavut par secteur industriel pour cinq années différentes : 2000, 2005, 2010, 2015 et 2017. Les différentes industries incluses dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre sont les suivantes : pétrole et gaz, transport, bâtiments, électricité, industries et fabrication, agriculture et déchets et autres. En 2000, les émissions de gaz à effet de serre s'élevaient à environ 0,38 tonne d'équivalent dioxyde de carbone. Le secteur des transports était le plus grand contributeur, suivi par les industries et la fabrication. L'électricité et les bâtiments étaient les industries les moins émettrices. En 2005, les émissions de gaz à effet de serre s'élevaient à environ 0,42 tonne d'équivalent dioxyde de carbone. Le secteur des transports est celui qui a le plus contribué aux émissions, suivi par l'électricité. Les industries et la fabrication ont contribué moins qu'en 2000, mais plus que les bâtiments qui étaient l'industrie la moins émettrice en 2005. En 2010, les émissions de gaz à effet de serre étaient d'environ 0,48 tonne d'équivalent dioxyde de carbone. Le secteur des transports était le plus grand contributeur, suivi par celui de l'électricité. Les émissions de gaz à effet de serre pour l'électricité étaient les mêmes qu'en 2005, mais les transports ont produit plus d'émissions de gaz à effet de serre qu'en 2005. Les industries et la fabrication ont contribué davantage qu'en 2005, mais moins qu'en 2000. En 2010, les bâtiments étaient à nouveau l'industrie la moins émettrice. En 2015, les émissions de gaz à effet de serre s'élevaient à environ 0,60 tonne d'équivalent dioxyde de carbone. Le secteur des transports était le plus grand contributeur, suivi par celui de l'électricité. Les émissions de gaz à effet de serre pour l'électricité étaient à peu près les mêmes que les années précédentes, mais les transports ont produit plus d'émissions de gaz à effet de serre que les années précédentes. Les industries et la fabrication ont produit des émissions de gaz à effet de serre similaires à celles de l'année 2005, ce qui est inférieur aux années 2000 et 2010. En 2015, les bâtiments étaient à nouveau le secteur le moins émetteur. En 2017, les émissions de gaz à effet de serre se sont élevées à environ 0,58 tonne d'équivalent dioxyde de carbone. Le secteur des transports était le plus grand contributeur, suivi par celui de l'électricité. Les émissions de gaz à effet de serre pour l'électricité étaient plus élevées que les années précédentes et les transports ont produit moins d'émissions de gaz à effet de serre qu'en 2015, mais plus qu'en 2000, 2005 et 2015. Les industries et la fabrication ont produit des émissions de gaz à effet de serre similaires à celles de 2015. Les bâtiments ont de nouveau été l'industrie la moins émettrice en 2017.

Figure 3. Émissions globales de GES – Rapport d'inventaire national (1990-2014)Note de bas de page 75
Équivalent textuel pour la Figure 3. Émissions globales de GES – Rapport d'inventaire national (1990-2014)

La figure suivante est un diagramme circulaire représentant les émissions mondiales de gaz à effet de serre par pays et les émissions de gaz à effet de serre du Canada par secteur. Le diagramme à secteurs a été produit par le Rapport d'inventaire national 1990 à 2014. Les émissions de gaz à effet de serre par pays sont les suivantes : Canada (1,6 pour cent) ; Indonésie (1,7 pour cent) ; Brésil (2,3 pour cent) ; Iran (1,6 pour cent) ; Japon (3 pour cent) ; Mexique (1,6 pour cent) ; Russie (5,2 pour cent) ; Inde (6,7 pour cent) ; Europe (9,8 pour cent) ; États-Unis (13,9 pour cent) ; Chine (24,5 pour cent) et reste du monde (28,1 pour cent). Les émissions de gaz à effet de serre du Canada par secteur sont les suivantes : déchets et autres (7,4 pour cent) ; sables bitumineux (9,3 pour cent) ; agriculture (10 pour cent) ; production d'électricité (10,7 pour cent) ; bâtiments (11,9 pour cent) ; pétrole et gaz (16,9 pour cent) et transports (23,4 pour cent).

Annexe 8 : Transition énergétique du Nunavut – Vers une énergie plus verte

Gaz naturel utilisé dans les nouvelles technologies pour réduire les émissions

Au cours des dernières années, l'industrie de l'énergie a établi des méthodes pour fournir de nouvelles sources d'énergie propre afin de réduire les gaz à effet de serre (GES). L'exploitation des ressources énergétiques au Nunavut pourrait comprendre des technologies permettant de produire du gaz naturel liquéfié, de mettre en œuvre le captage et le stockage du carboneNote de bas de page 76 et de produire de l'hydrogène, ce qui pourrait entraîner une réduction des émissions de GES. Il pourrait s'avérer nécessaire de combiner plusieurs approches afin de réduire les émissions globales à long terme.

Gaz naturel converti en gaz naturel liquéfié

Bien qu'il émette des GES pendant sa combustion, le gaz naturel est une source d'énergie plus propre que le diesel ou le charbon. Le gaz naturel liquéfié est un gaz naturel qui a été converti en liquide pour réduire son volume de 600 fois et faciliter son transport et son stockage. Pour produire du gaz naturel liquéfié, le gaz naturel est refroidi à 162 degrés Celsius. Le gaz naturel liquéfié qui est libéré par inadvertance s'évapore rapidement en se réchauffant; il monte et disparaît dans l'atmosphère sans laisser de résidus. Le gaz naturel liquéfié est incolore, inodore, non toxique, non corrosif et ininflammable. Lorsqu'il est soumis au processus de regazéification pour le reconvertir en gaz naturel, le gaz naturel liquéfié peut être utilisé à des fins résidentielles, notamment pour le chauffage, l'électricité et la cuisine, tandis que les utilisations commerciales du gaz naturel comprennent l'électricité, le chauffage et l'alimentation des véhicules commerciaux.

Le gaz naturel liquéfié utilisé en remplacement du carburant diesel au Nunavut produirait moins d'émissions de GES et pourrait favoriser une transition vers la pleine utilisation des énergies renouvelables au Nunavut. Cependant, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) du gaz naturel contribueront toujours aux changements climatiques. D'autres préoccupations sont également associées aux « émissions fugitives » de méthane qui s'échappent dans l'atmosphère pendant l'exploitation, la production et le transport du gaz naturel.

Captage et stockage du carbone dans les pays de l'Arctique

La mise en place d'installations de captage et de stockage du carbone par plusieurs pays de l'Arctique fait partie de leur stratégie de carboneutralité, laquelle a pour but de réduire les émissions de GES. La recherche et le développement aux fins du captage et du stockage, ce qui peut notamment comprendre l'utilisation et la conversion du CO2, ont connu une croissance au cours des dernières décennies. De nombreuses études ont démontré que le captage et le stockage du carbone peut constituer une solution pour la décarbonisation de l'économie. Un rapport scientifique de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) (2021) décrit une recherche publiée en 2016 dans laquelle des scientifiques du Danemark, de l'Islande, de la France, de l'Australie, du Royaume Uni et des États Unis ont fait état d'une tentative réussie d'élimination permanente du CO2 sous forme de minéraux carbonatés sans danger pour l'environnement dans des roches basaltiques souterraines (Matter et al., 2016). Pendant deux ans, 96 pour cent du CO2 d'origine anthropique injecté dans une formation de stockage a été minéralisé par CarbFix, en IslandeNote de bas de page 77. Il convient de noter que l'Islande n'est pas le seul pays de l'Arctique à avoir utilisé le captage et le stockage du carbone pour réduire les émissions de CO2 dans l'atmosphère. En Norvège, l'entreprise publique Gassnova a travaillé en étroite collaboration avec l'industrie pour montrer que cette technologie peut être réalisée en toute sécurité à grande échelleNote de bas de page 78.

Infrastructure énergétique de l'hydrogène

L'hydrogène est une source de carburant en pleine croissance sur le marché mondial qui pourrait contribuer à fournir au Nunavut une source d'énergie propre. La production d'hydrogène à grande échelle pourrait être utilisée comme une source d'énergie pour le chauffage résidentiel et la production flexible d'électricité. La production d'hydrogène peut provenir de diverses sources, dont le gaz naturel, le gaz naturel avec captage, utilisation et stockage du carbone et les énergies renouvelables. Le captage, l'utilisation et le stockage du carbone (ou seulement son captage et son stockage), en combinaison avec du gaz naturel ou du charbon, est le moyen le plus rentable de produire de l'hydrogène. En tant que matière première du processus, le gaz naturel est considéré comme une source d'énergie essentielle pour l'avenir. L'intérêt pour l'utilisation de l'hydrogène a donné lieu à une classification basée sur l'origine et la technique de production. L'intensité carbonique (ou « empreinte carbone ») de chaque méthode de production d'hydrogène varie. Une couleur est attribuée aux différents types de production d'hydrogène, comme le montre la figure suivante.

Figure 1. Spectre des couleurs de l'hydrogène montrant les différentes empreintes de GES associées aux différentes technologies de l'hydrogène
Équivalent textuel pour la Figure 1. Spectre des couleurs de l'hydrogène montrant les différentes empreintes de GES associées aux différentes technologies de l'hydrogène

Le tableau suivant fournit des informations sur le spectre de couleurs de l'hydrogène en fonction de l'origine et de la technique de production, ainsi que sur les différentes empreintes d'émissions de gaz à effet de serre pour chacune d'entre elles. Le spectre de couleurs de l'hydrogène produit par l'électricité est vert, violet/rose et jaune. L'hydrogène produit à l'aide d'électricité utilise une technologie appelée électrolyse. La matière première, ou source d'électricité, de l'hydrogène vert est éolienne, solaire, hydraulique, géothermique ou marémotrice. L'empreinte des émissions de gaz à effet de serre de l'hydrogène vert est minime. La matière première, ou source d'électricité, de l'hydrogène violet/rose est le nucléaire. L'empreinte des émissions de gaz à effet de serre de l'hydrogène violet/rose est minime. La matière première, ou source d'électricité, de l'hydrogène jaune est une énergie de réseau d'origine mixte. L'empreinte des émissions de gaz à effet de serre de l'hydrogène jaune est moyenne. Le spectre des couleurs de l'hydrogène produit à partir de combustibles fossiles est le bleu, le turquoise, le gris, le brun et le noir. La technologie utilisée pour produire l'hydrogène bleu est le reformage du gaz naturel avec captage, utilisation et stockage du carbone. La matière première, ou source d'électricité, pour l'hydrogène bleu est le gaz naturel ou le charbon. L'empreinte des émissions de gaz à effet de serre de l'hydrogène bleu est faible. La technologie utilisée pour produire l'hydrogène turquoise est la pyrolyse. La matière première, ou la source d'électricité, pour l'hydrogène turquoise est le gaz naturel. L'empreinte des émissions de gaz à effet de serre de l'hydrogène turquoise est le carbone solide (sous-produit). La technologie utilisée pour produire de l'hydrogène gris est le reformage du gaz naturel. La matière première, ou source d'électricité, de l'hydrogène gris est le gaz naturel. L'empreinte des émissions de gaz à effet de serre de l'hydrogène gris est moyenne. La technologie utilisée pour produire de l'hydrogène brun est la gazéification. La matière première, ou la source d'électricité, pour l'hydrogène brun est le lignite (ignition). L'empreinte des émissions de gaz à effet de serre de l'hydrogène brun est élevée. La technologie utilisée pour produire de l'hydrogène noir est la gazéification. La matière première ou la source d'électricité pour l'hydrogène noir est le charbon noir. L'empreinte des émissions de gaz à effet de serre de l'hydrogène noir est élevée.

Le type de production est basé sur l'énergie et les ressources existantes et disponibles dans le pays ainsi que sur les politiques, notamment celles axées sur la décarbonisation et la croissance économique. Le Nunavut pourrait utiliser des technologies basées sur le reformage du gaz naturel disponible, comme les processus de couleur bleue et verte décrits ci dessus, pour produire de l'hydrogène, un « carburant » qui ne libère aucune émission lorsqu'il est brûlé. Cela pourrait fournir un carburant propre et sécuritaire à des fins résidentielles et commerciales dans le territoire, et il pourrait également être possible d'exporter l'hydrogène vers d'autres marchés.

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