Rapport des tables rondes sur le Cadre stratégique pour l’Arctique, Organisations non gouvernementales, Ottawa, le 7 février 2018

Les opinions exprimées dans le présent rapport, préparé par Stratos| BDO, ne sont pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

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Objectif

Orienter l’élaboration du nouveau Cadre stratégique pour l’Arctique (le Cadre) en consultant les partenaires et les intervenants pour obtenir un aperçu de leurs intérêts, priorités et résultats visés; et cerner les domaines où il serait possible de prendre des mesures conjointes pour atteindre des objectifs communs.

Participants
Des représentants d’organisations non gouvernementales de partout au Canada et de certains partenaires impliqués dans l’élaboration conjointe du Cadre ont participé à cette table ronde. Afin de protéger la confidentialité des représentants, les noms des personnes ne sont pas communiqués, sauf dans les cas où l’on a obtenu une autorisation de citation.

À propos du rapport

Le présent rapport comprend une synthèse des contributions fournies par les participants dans les six domaines thématiques suivants :

  1. L’infrastructure globale de l’Arctique;
  2. Des communautés et des citoyens forts dans l’Arctique;
  3. Des économies solides, durables et diversifiées dans l’Arctique;
  4. La science de l’Arctique et le savoir autochtone;
  5. La protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité dans l’Arctique;
  6. L’Arctique dans un contexte mondial.

Les discussions liées à chacun des thèmes ont porté sur les questions qui sont énoncées ci-dessous. À moins d’indication contraire, les commentaires ont été formulés par des participants.

Les renseignements recueillis au cours de cette table ronde, tout comme ceux qui ont été recueillis à l’occasion d’autres tables rondes qui ont été organisées avec plusieurs intervenants nationaux et régionaux, ou grâce à des consultations continues ayant été menées auprès des gouvernements et des représentants autochtones et des gouvernements provinciaux et territoriaux participant directement au processus d’élaboration conjointe, seront utilisés au cours du processus d’élaboration conjointe du Cadre.

Thèmes et messages généraux pour le Cadre

Voici les thèmes et messages clés dont il a été question durant la journée et qui pouvaient souvent s’appliquer à plusieurs des thèmes sont énumérés ci-dessous, sans ordre d’importance particulier :

« Nous devons insister, lors de l’élaboration du Cadre stratégique pour l’Arctique, sur l’urgente nécessité d’intervenir pour réagir aux changements qui se produisent autour de nous. » – Henriette Thompson, KAIROS Canada

L’infrastructure globale de l’Arctique

Questions de discussion

  1. Quelles sont les priorités essentielles en matière d’infrastructure dans l’Arctique?
  2. Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Investissement dans l’infrastructure sociale

  • Les investissements dans l’infrastructure économique devraient être assortis d’investissements dans l’infrastructure sociale.
  • Il faut investir dans des installations sportives destinées aux Autochtones qui pourront également être utilisées pour appuyer les services de santé et les activités culturelles (p. ex. danses du tambour).
    • Il faut également envisager d’investir dans un système de chauffage et d’éclairage plus efficace afin de réduire les coûts opérationnels.
    • Le recours à des sources d’énergie renouvelables ne contribuera pas nécessairement à la réduction des coûts (p. ex. des panneaux solaires ont été installés dans le gymnase, ce qui a entraîné un excédent d’énergie durant l’été et un manque d’énergie durant l’hiver).
  • En dehors des heures normales de travail, les écoles pourraient être utilisées à des fins récréatives.
  • Il faut investir dans la création de centres de santé adaptés à la culture des peuples autochtones.
  • L’accès à un logement abordable et adapté à l’environnement du Nord devrait être une des plus grandes priorités.

« Certaines valeurs et certains principes inuits doivent être pris en compte dans le cadre de nos interactions avec les communautés et des travaux de construction des infrastructures. » – Deborah Tagornak, KAIROS Canada

Autres besoins en matière d’infrastructure

  • Les résidants du Nord sont grandement désavantagés par la faible capacité de bande passante dont ils disposent; par exemple, ils sont souvent incapables de télécharger les gros fichiers liés aux processus d’évaluation environnementale.
    • Les décideurs doivent être conscients du rythme rapide auquel surviennent les changements technologiques lorsqu’ils investissent dans l’amélioration de la connectivité.
  • Un financement clair et accessible est nécessaire pour les investissements communautaires dans les énergies renouvelables Notes de bas de page 1.
  • Une attention particulière doit également être accordée aux éléments essentiels à l’infrastructure du Nord (p. ex. glaces marines, cabanes, routes).
  • Il faut investir des capacités d’intervention en cas d’urgence, dans l’équipement de navigation ainsi que dans la collecte et l’analyse des données (p. ex. renforcer les connaissances liées à l’épaisseur des glaces marines, à la cartographie des fonds marins et aux dangers liés aux icebergs).
  • Les systèmes d’éducation, de formation et de recherche doivent être dirigés par des Autochtones et des résidants du Nord et conjuguer les points de vue de ces deux groupes
  • Les établissements d’enseignement des régions du Nord sont souvent incapables de présenter des demandes pour obtenir du financement destiné à la recherche.
  • L’éducation peut contribuer à l’établissement d’une capacité d’autonomie gouvernementale.
  • Une vision claire doit être établie pour l’éducation postsecondaire dans les régions du Nord.
  • Le financement accordé doit comprendre de la formation relative au fonctionnement et à l’entretien de l’infrastructure.

« L’accès à la bande passante est l’un des aspects les plus fondamentaux du monde d’aujourd’hui. » – Tim Stiles, Fédération canadienne des municipalités

Tirer profit des fonds d’infrastructure existants

  • Les programmes de financement doivent être clairs et faciles à consulter pour que des fonds soient injectés dans les communautés.
  • Comment l’Arctique canadien peut-il tirer profit du plan d’investissement dans l’infrastructure canadienne (p. ex. énergie verte, développement rural et fonds destinés aux communautés du Nord) pour remédier au déficit d’infrastructure qui existe dans le Nord?
  • Il faut tirer profit des investissements dans l’infrastructure effectués par le secteur privé pour en faire profiter les résidants du Nord.
    • Il serait aussi possible d’y arriver en utilisant les impôts recouvrés dans le Cadre des activités du secteur privé.
  • Comment les politiques peuvent-elles appuyer le recours à des investissements étrangers pour répondre aux besoins des résidants du Nord?

Critères de financement des infrastructures

  • La capacité d’une infrastructure à s’adapter à un climat changeant doit être un critère pris en considération pour décider quelle infrastructure doit être financée.

Des communautés et des citoyens forts dans l’Arctique

Questions de discussion

  • Quelles mesures clés pourraient augmenter le bien-être dans les communautés de l’Arctique?
  • Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Répondre aux besoins fondamentaux

  • De nombreux participants étaient d’avis qu’il faudrait d’abord répondre aux besoins fondamentaux, tels qu’ils sont définis dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cela s’applique à tous les thèmes ayant été abordés.
  • Il est urgent que nous nous attaquions à la pauvreté avant que nous puissions passer à d’autres problèmes (c.-à-d. coût élevé de la vie, y compris la nourriture, le transport et l’hébergement, manque d’établissements de santé, etc.).
    • Le gouvernement fédéral devrait réviser le programme Nutrition Nord Canada, qui appuie le monopole de la société Northwest pour ce qui est de l’approvisionnement des aliments dans le Nord.
    • Il faudrait favoriser l’accès aux aliments prélevés dans la nature dans le Nord.
    • Il faut investir dans des services de rétablissement et de santé mentale appropriés sur le plan culturel.

Préparation aux possibilités d’exploitation des ressources et compréhension de ces possibilités

  • Il est nécessaire de mieux comprendre les retombées et les conséquences de l’exploitation minière sur les communautés du Nord.
  • Le financement devrait appuyer les activités de consultation en matière d’évaluation environnementale et favoriser l’examen ou l’évaluation du matériel que les promoteurs fournissent aux communautés.
    • On pourrait aussi soutenir ces activités en améliorant la connectivité et en réduisant les coûts de transport.

Éducation et formation

  • L’éducation et la formation devraient tenir compte de la culture et des traditions du Nord et être assurées par des résidants du Nord.
  • Par exemple, Clyde River dispose d’un centre de formation axé sur la culture qu’on pourrait utiliser comme modèle.
  • L’investissement dans l’éducation et la formation pourrait se traduire par la création d’emplois pour les résidants du Nord.

Obstacles à l’accès aux aliments traditionnels

  • Il circule une idée selon laquelle les aliments traditionnels sont accessibles, ce qui est faux. Par exemple :
    • Des études démontrent un déclin de la quantité d’aliments traditionnels (p. ex. caribou, omble).
    • Les changements environnementaux obligent souvent les chasseurs à s’aventurer de plus en plus loin de leurs communautés.
    • On peut observer d’année en année des fluctuations dans la disponibilité des aliments traditionnels.
    • Certains jeunes n’ont pas appris à chasser le caribou en raison de l’interdiction de la chasse.
    • Le coût élevé de la vie pourrait faire en sorte que l’on préfère consacrer son temps aux emplois rémunérés plutôt qu’à la chasse.
    • Certaines politiques limitent la vente d’aliments prélevés dans la nature et de vêtements traditionnels à l’extérieur de la province ou du territoire.
  • La capacité à accéder aux aliments traditionnels dans le Nord est associée à la question de la sécurité alimentaire.

Autres commentaires

  • Les communautés de l’Arctique ne peuvent pas se développer en étant isolées (p. ex. les résidants du Nord doivent commercer à l’intérieur et à l’extérieur du Canada et collaborer afin de mettre en place des programmes transfrontaliers).
    • Il faut favoriser la diffusion de connaissances sur le commerce en vue d’améliorer la compréhension des incidences des accords commerciaux.
  • Les églises et les groupes confessionnels travaillent avec les résidants du Nord dans le but de reconnaître la spiritualité autochtone et de les aider à traverser la crise des changements climatiques.
    • Les Inuit s’inquiètent du fait que les changements climatiques compromettent leur santé mentale et physique (p. ex. changement dans les régimes à base d’aliments issus du territoire).
  • Le Cadre devrait être fondé sur des programmes et des politiques existants (p. ex. politique du gouvernement fédéral sur l’activité physique comportant un volet pour les Autochtones) et les compléter.
  • Les critères des programmes devraient reposer sur une définition de mieux-être qui est adaptée au Nord et non sur des objectifs de développement durable ou d’autres cadres nationaux ou internationaux.

Des économies solides, durables et diversifiées dans l’Arctique

Questions pour discussion

  1. Comment peut-on faire progresser le développement économique durable, faire croître les petites et moyennes entreprises de l’Arctique et diversifier l’économie de l’Arctique?
  2. Comment peut-on renforcer la capacité ou l’expertise et accroître la participation des résidents de l’Arctique au sein des économies locales?
  3. Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Économies du Nord

  • Il existe dans le Nord deux économies qu’il faudrait soutenir : l’économie fondée sur des échanges en argent comptant et l’économie rattachée aux ressources naturelles.
    • Il faudrait tenir compte à la fois des avantages de l’exploitation des ressources naturelles et des avantages du développement de l’économie rattachée aux ressources naturelles (c.-à-d. traditionnelle).
  • On devrait réduire ou abandonner les politiques qui limitent l’économie rattachée aux ressources naturelles (chasse, arts, artisanat, vêtements, etc.) dans le Nord et relativement à l’exportation à partir du Nord.
    • Un participant a mentionné que le refus de reconnaître le déclin des activités de pêche à la morue a contribué à un effondrement.
    • Un autre participant a répondu que le savoir autochtone peut étayer la mise au point de méthodes de gestion des hardes de caribous.
  • Comment l’économie « à profit social » (p. ex. organismes sans but lucratif) contribue-t-elle à l’économie globale? Et que signifie le terme « philanthropie » dans le Nord?

Éducation

  • L’éducation soutient l’économie rattachée aux ressources naturelles, c.-à-d. besoin de salaires pour l’achat de motoneiges et d’autres équipements.
  • Un programme d’éducation devrait respecter les différents modes d’apprentissage et les différences culturelles.
    • Par exemple, les filles obtiennent souvent de meilleurs résultats que les garçons dans le système d’éducation puisque l’apprentissage électronique offre davantage de possibilités d’apprentissage théorique que d’apprentissage pratique.
  • L’éducation devrait permettre aux résidants du Nord d’accéder à des postes au sein de leurs communautés; à l’heure actuelle, de nombreux postes sont occupés par des résidants du Sud, et, de plus, les résidants du Nord doivent souvent suivre de la formation donnée par le Sud afin d’être qualifiés pour occuper ces postes.

Mesure de la croissance économique

  • Le suivi de la croissance économique devrait tenir compte d’autres mesures du capital social, humain, financier ou environnemental.

Faire fond sur les forces existantes

  • Il existe des possibilités de tirer parti du financement de multiples partenaires.
    • Par exemple, Inspire Nunavut est un partenariat que les gouvernements du Nunavut et du Canada ont conclu en vue de fournir de la formation, du mentorat et d’autres formes de soutien aux jeunes entrepreneurs du Nunavut.
  • Un participant a fait part de son expérience de grandir dans l’Extrême-Arctique, laquelle a permis de démontrer :
    • la valeur des communautés qui s’entraident;
    • la valeur de vivre de la terre;
    • la valeur du travail acharné (se lever et se coucher tôt, tous participent et se soutiennent).

Coût de la vie

  • Bien que le transport des marchandises permette d’acheminer les biens et les services essentiels au Nord, son coût peut s’avérer prohibitif; il faudrait réduire le coût élevé du transport, du carburant et des aliments.

Science de l’Arctique et savoir autochtone

Questions pour discussion

  • Comment peut-on répondre plus efficacement aux besoins locaux en matière de connaissances?
  • Comment peut-on augmenter la capacité des habitants de l’Arctique à participer aux initiatives de recherche et à mieux intégrer le savoir autochtone dans la prise de décisions?
  • Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Utilisation du savoir autochtone

  • La terminologie de l’« intégration » du savoir autochtone à la science devrait être modifiée de façon à mettre en valeur le savoir autochtone dans la même mesure que la science.
    • La science occidentale est souvent considérée comme étant la « seule » science valide.
    • Les investissements de la recherche devraient tenir compte du fait que le savoir autochtone fait ses preuves depuis des siècles par l’intermédiaire d’expériences vécues.
  • La définition du savoir traditionnel ou autochtone varie d’une région à l’autre; les chercheurs et les gouvernements devraient reconnaître et respecter ces différences.
    • L’expression « savoir traditionnel » a une portée limitée, car elle donne l’impression que ce savoir est statique et non ouvert sur l’avenir.
  • Il existe de nombreuses lignes directrices (p. ex. du Conseil de l’Arctique) sur l’intégration du savoir autochtone au travail de recherche et de développement orienté par les communautés.
    • Le Cadre devrait appuyer la mise en œuvre de pratiques exemplaires éprouvées.
    • Par exemple, le gouvernement du Nunavut travaille à l’intégration de la culture et du savoir inuit dans sa culture et son approche en milieu de travail.
  • Des mécanismes d’application de la loi devraient assurer la mise en œuvre de pratiques exemplaires ainsi que l’amélioration ou l’adaptation continues des activités connexes.
  • Il faudrait investir dans la gestion et le stockage des données sur le savoir autochtone dans le Nord.

Engagement de la communauté dans les activités de recherche

  • Le terme « participer » ou « contribuer » devrait être éliminé et l’on devrait plutôt parler de résidants du Nord dirigeant des initiatives de recherches en tant que partenaires à part entière.
    • Les critères de financement de la recherche doivent être adaptés afin de permettre aux étudiants non universitaires de présenter des demandes.
  • L’engagement de la communauté est souvent une considération secondaire lorsqu’il est question d’attribuer d’importantes bourses de recherche (p. ex. manque de financement pour visiter les communautés après l’achèvement des travaux de recherche).
    • Les communautés devraient avoir le droit de refuser toute recherche qui ne s’harmonise pas à leurs priorités, particulièrement si ces recherches nécessitent le recours à une importante capacité communautaire.
    • Par exemple, le gouvernement du Nunatsiavut a conclu des ententes d’échange de données et approuve toute recherche entreprise sur son territoire.
  • Il est possible que les chercheurs ne soient pas les personnes les mieux placées pour mobiliser les communautés ou intégrer leurs connaissances.
    • Il faut du temps pour établir des relations avec les communautés.
  • L’un des exemples les plus évocateurs se rapporte à la bourse de recherche Jane Glasgow qui est offerte aux Autochtones du Nord pour qu’ils entreprennent des recherches dans leurs communautés et pour leurs communautés; les anciens récipiendaires de cette bourse occupent désormais des postes de cadres supérieurs.
    • Les candidats quittent leur emploi pour terminer leurs travaux de recherche, vraisemblablement parce que la bourse est assez généreuse pour appuyer leur travail.

Autres commentaires

  • Les besoins de base (p. ex. logement, sécurité alimentaire, santé) doivent être satisfaits avant toute chose.

Protéger l’environnement et préserver la biodiversité dans l’Arctique

Questions pour discussion

  • Comment l’expérience et les connaissances locales et autochtones peuvent-elles être intégrées aux mesures contre les changements climatiques et pour la biodiversité?
  • Quelles sont les possibilités de partenariat et d’action conjointe qu’il faudrait explorer?

Liens avec les autres sujets abordés

  • La sécurité alimentaire et les économies les plus fortes (p. ex. tourisme) sont directement liées à la protection des terres.
  • Il existe aussi un lien entre la réconciliation et les zones protégées autochtones.

Zones protégées

  • Il faut reconnaître les processus de planification utilisés en dehors du processus officiel du gouvernement fédéral (p. ex. plans d’aménagement du Territoire du Nord, zones protégées autochtones).
  • Le gouvernement fédéral devrait financer la surveillance communautaire des zones protégées autochtones et des aires de conservation visées par le plan d’aménagement du territoire.
    • Par exemple, le programme des Gardiens autochtones a reçu un financement du gouvernement fédéral à l’appui des programmes de surveillance communautaire mis en place au sein des communautés autochtones.

Renforcement des capacités

  • Les groupes autochtones souhaitent contribuer aux évaluations du Conseil de l’Arctique, mais n’ont pas toujours la capacité d’intervenir.
  • Le renforcement des capacités des municipalités du Nord doit être défini du point de vue des politiques et des programmes, qui s’appuie sur les atouts existants.

Recherche et études postsecondaires

  • Des établissements d’enseignement postsecondaire doivent être offerts dans le Nord.
    • Les résidents doivent pouvoir aller à l’école là où ils vivent et rester dans leurs communautés.
    • Le Centre de recherche et d’apprentissage Dechinta, qui a été créé en partenariat avec l’Université de l’Alberta, est un bon modèle à suivre.
  • Les établissements d’enseignement postsecondaire doivent reconnaître (c.-à-d. attester) différentes formes d’expertise, y compris la formation professionnelle et l’apprentissage par l’expérience.
  • Les données démographiques et la prédominance des jeunes dans la population doivent être prises en compte dans le Cadre de la planification de l’éducation et des programmes de formation.
  • On observe souvent une absence de corrélation entre les recherches scientifiques menées et les actions posées sur le terrain; le gouvernement fédéral pourrait faciliter l’établissement de tels liens entre les scientifiques et les communautés et promouvoir les occasions de renforcement des capacités.

Changements climatiques

  • La fonte du pergélisol a déjà une incidence sur les pistes des aéroports.
  • La diffusion de renseignements sur les répercussions des changements climatiques et environnementaux peut accroître l’intérêt et l’engagement communautaire.

Mise en œuvre du Cadre

  • Tous les gouvernements devraient donner leur appui au Cadre de manière à assurer l’uniformité dans sa mise en œuvre.
  • Le Cadre devrait organiser les programmes existants pouvant le soutenir (p. ex. les nombreux programmes appuyant la réduction des émissions de diesel) et ne pas dupliquer leurs efforts.
  • Il faut à la fois penser à court terme et planifier à long terme (c.-à-d. aller au-delà du cycle électoral).
  • Le Cadre devrait être adaptable en raison de l’évolution rapide du contexte.
    • Les discussions devraient être axées sur les progrès plutôt que sur les solutions.
    • Le Cadre pourrait avoir besoin de « plans d’intervention d’urgence », p. ex. pour la fonte de la glace de mer.
    • Le Cadre pourrait avoir besoin d’une « clause de révision », c.-à-d. de points où il faudrait adapter le Cadre.
  • Le Cadre devrait tenir compte de la manière de soutenir les projets abordant plus d’un enjeu.
  • Y a-t-il des mesures précises qui permettraient d’aborder plusieurs thèmes à la fois? Il peut s’agir de plans d’utilisation des terres qui abordent le renforcement des capacités, les changements climatiques, la conciliation, etc.
  • Le Cadre devrait comporter des mécanismes de reddition de comptes permettant de communiquer aux résidants du Nord les progrès réalisés au moyen du Cadre.

Autres commentaires

  • Les gouvernements devraient collaborer, simplifier et présenter les programmes de façon intégrée aux communautés, au lieu que celles-ci aient à apprendre par elles-mêmes à qui s’adresser et quand.
    • Par exemple, le « projet Pang » d’Affaires autochtones et du Nord Canada a regroupé les programmes de services sociaux en un seul mécanisme de prestation (p. ex. une seule application permettant d’accéder à de multiples lignes budgétaires).
  • Les droits des Autochtones devraient être explicités clairement dans le Cadre.
  • Les résidants du Nord devraient fournir des directives.

L’Arctique dans un contexte mondial

Questions pour discussion

  • Quels intérêts et priorités nationaux le gouvernement du Canada devrait-il mener à l’échelle internationale?
  • D’après vous, quels seront les principaux défis et possibilités de la politique étrangère et de défense du Canada pour l’Arctique dans les 10 à 20 prochaines années?

Politique étrangère

  • La politique du Canada devrait être de maintenir la paix, conformément aux intentions fondatrices du Conseil de l’Arctique.
  • Il faudrait traiter la politique étrangère sous une optique de conciliation, c’est-à-dire en mettant en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et en travaillant en partenariat avec les peuples autochtones du Nord.
  • Le Canada ne devrait pas prendre de mesures relatives à la politique étrangère avant qu’il y ait conciliation (c.-à-d. « nous parlons d’une seule voix »).

Investissement étranger

  • Le Canada devrait élaborer une politique pour régir l’investissement étranger; il y a des pays ne faisant pas partie de la région circumpolaire qui comptent investir; les frontières du Canada pourraient être contestées.
  • Selon une idée lancée lors de la conférence Arctic Change tenue à Québec, le Conseil de l’Arctique pourrait adopter une banque ou une autre structure ayant pour mandat de surveiller et d’orienter l’investissement étranger dans l’Arctique.
  • En 2015, le Conseil de l’agenda mondial sur l’Arctique du Forum économique mondial a proposé l’établissement d’un protocole d’investissement dans l’Arctique (c.-à-d. des lignes directrices pour un investissement responsable dans l’Arctique).

Perspectives autochtones

  • Des Inuit ont été réinstallés de force par égard pour la souveraineté canadienne; le Canada devrait voir à ce que ce sacrifice ait un sens, c.-à-d. que le Canada continue de défendre la souveraineté de l’Arctique.
  • Les peuples autochtones ont besoin de ressources et de soutien pour avoir une voix dans le Conseil de l’Arctique.

Les peuples autochtones ont besoin de ressources et de soutien pour avoir une voix dans le Conseil de l’Arctique.

  • Les changements climatiques ont et auront des répercussions considérables sur l’Arctique, y compris la sécurité de l’Arctique.
  • Des déchets marins et plastiques se rendent dans les eaux de l’Arctique à partir d’autres endroits.

Autres commentaires

  • Le Cadre devrait tenir compte du sentiment d’urgence; les changements climatiques et les conditions démographiques contribueront à une évolution rapide et nos priorités ne pourraient plus être les mêmes dans six ans.
  • Il devrait être possible d’adapter le Cadre à la diversité des zones géographiques et des réalités du Nord, qui peuvent varier selon la région et la communauté.

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