Évaluation du sous-programme 4.1.1, Développement politique et relations intergouvernementales - Le Nord
Septembre 2016
Numéro de projet : 1570-7/14093
Format PDF (719 Ko, 56 pages)
Table des matières
- Liste des acronymes
- Sommaire
- Réponse de la direction et plan d’action
- 1. Introduction
- 2. Méthode d’évaluation
- 3. Constatations de l’évaluation – Pertinence
- 4. Constatations de l’évaluation – Efficacité
- 5. Constatations de l’évaluation – Efficience et économie
- 6. Conclusions et recommandations
- Annexe A – Modèle logique du sous-programme 4.1.1
- Annexe B – Liste des références – examen des documents
- Annexe C – Questions de l’évaluation
Liste des acronymes
AANC |
Affaires autochtones et du Nord Canada |
---|---|
CEMRE |
Comité de l’évaluation, de la mesure du rendement et de l’examen |
DGEMRE |
Direction générale de l’évaluation, de la mesure du rendement et de l’examen |
OAN |
Organisation des affaires du Nord |
Sommaire
Conformément à la Politique sur l'évaluation du Conseil du Trésor, la Direction générale de l'évaluation, de la mesure du rendement et de l'examen (DGEMRE) a procédé à l'évaluation du sous-programme 4.1.1, Développement politique et relations intergouvernementales – Le Nord et des activités y étant associées, ce qui comprend la participation d'Affaires autochtones et du Nord Canada (AANC) au Conseil de l'Arctique. L'évaluation vise à fournir une appréciation neutre et fondée sur des éléments probants de la pertinence et du rendement du programme, afin d'éclairer la prise de décisions ayant trait à l'affectation et à la réaffectation des ressources, et de soutenir l'amélioration des politiques et du programme, au besoin.
Ce sous-programme est administré par l'Organisation des affaires du Nord qui est composée de quatre secteurs distincts : (1) affaires circumpolaires; (2) transfert des responsabilités; (3) relations territoriales; et (4) subventions au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et au gouvernement du Nunavut pour les services de santé dispensés aux Indiens et aux Inuits. La présente évaluation porte principalement sur les trois premiers secteurs et sur la période de 2011-2012 à 2015-2016.
En ce qui a trait à la participation du Canada aux activités circumpolaires, la pertinence est démontrée de manière positive. La participation d'AANC au Conseil de l'Arctique par l'entremise de la Direction des affaires circumpolaires est essentielle afin de réaliser les objectifs fixés pour le Canada dans sa Stratégie pour le Nord et pour le Ministère dans le plan stratégique de l'Organisation des affaires du Nord. De plus, l'appui du Canada aux enjeux touchant les Autochtones au Conseil de l'Arctique est un élément important du mandat du Ministère pour bâtir des collectivités saines, sécuritaires, autosuffisantes et prospères dans le Nord.
La Direction des affaires circumpolaires s'est révélée efficace dans trois grands rôles. Premièrement, le Ministère fournit de l'aide aux fins de la gestion des relations entre les gouvernements territoriaux, les États membres et les participants permanents autochtones au Conseil de l'Arctique. Deuxièmement, AANC joue un rôle de premier plan en qualité de chef de file international en militant pour une attention accrue à la « dimension humaine » des enjeux touchant le Nord et en se fondant sur d'autres types de données, comme le savoir traditionnel, pour éclairer les réflexions et la prise de décisions du Conseil de l'Arctique. En dernier lieu, AANC met ses connaissances au service des groupes de travail et des sous-comités du Conseil de l'Arctique, comme le groupe de travail sur le développement durable.
Il convient de souligner l'importance des relations bilatérales pour l'avancement des priorités circumpolaires canadiennes. Dans certains cas, ces relations ont permis d'atteindre des objectifs que la grande tribune du Conseil de l'Arctique n'a pas été en mesure de réaliser.
Dans la dernière partie de l'évaluation, il est mentionné que, malgré une utilisation efficace de ressources limitées par la Direction des affaires circumpolaires, la position et le financement de celle-ci au sein de l'Organisation des affaires du Nord ne sont pas à la hauteur compte tenu de l'importance croissante des changements climatiques à l'échelle mondiale et des enjeux touchant le Nord, ainsi que des objectifs fédéraux et ministériels relatifs à l'amélioration de la vie des gens du Nord. L'insuffisance de ressources a également une incidence sur les participants permanents autochtones, dont la participation est tributaire du financement de la Direction des affaires circumpolaires.
Les autres secteurs visés par la présente évaluation sont le transfert des responsabilités et les relations territoriales. Ces deux secteurs s'inscrivent dans les objectifs ministériels relatifs à un contrôle accru des gouvernements territoriaux sur leurs affaires économiques et politiques. Le programme demeure nécessaire du fait que le Nunavut est en voie de définir des paramètres pour le transfert des pouvoirs et que la mise en œuvre n'est pas tout à fait terminée au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. Certains pouvoirs en matière de gestion des terres et des ressources n'ont pas encore été transférés.
L'évaluation a révélé que le transfert du 1er avril 2014 a été effectué sans heurt et sans interruption de la prestation des services. Elle a également déterminé que le cadre mixte de gestion de projet était un moyen efficace et efficient de gérer le transfert des pouvoirs, compte tenu des échéances serrées pour la mise en œuvre. Cependant, quatre éléments importants doivent être améliorés sur le plan de l'efficacité.
Premièrement, on a observé que, dans le cadre du transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest, les questions touchant la gestion des documents, l'archivage et la stratégie pour le transfert des dossiers n'ont pas été traitées assez tôt dans le processus de mise en œuvre. La situation s'est aggravée quand la date de transfert a été devancée d'un an, exerçant ainsi de nouvelles contraintes de temps.
Deuxièmement, la stratégie fédérale des ressources humaines et le plan de communication pour le transfert des employés n'ont pas été bien diffusés, ce qui a provoqué des incertitudes chez les employés concernant les taux de rémunération, la sécurité des emplois, et la pension et les avantages sociaux. Nombreuses sources ont indiqué aux évaluateurs que l'employeur fédéral n'avait pas communiqué suffisamment avec les employés. De plus, les employés régionaux qui sont demeurés en poste après la date de transfert ne savaient pas très bien quelles étaient leurs responsabilités, et la structure hiérarchique du bureau régional était désorganisée.
Troisièmement, les discussions sur le transfert des terres et des ressources ont généré des perceptions contradictoires concernant le processus et les objectifs du transfert des responsabilités. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a perçu le transfert des responsabilités comme une négociation visant à déterminer quels actifs, quels passifs et quelles responsabilités en matière de gestion seraient transférés, ainsi que les fonds nécessaires pour maintenir un fonctionnement harmonieux des programmes et services. Quant au gouvernement fédéral, il avait une idée arrêtée des actifs et des responsabilités qu'il souhaitait transférer. La seule question à régler concernait le montant du financement nécessaire pour assurer le fonctionnement. La différence de perspective a engendré de l'acrimonie, et certaines responsabilités n'ont pas été transférées comme prévu. D'autres différences ont été soulevées. Les discussions concernant le transfert de sites contaminés ont été compliquées en raison de la différence des méthodes d'analyse des risques utilisées pour classer les sites connus. Il subsiste encore aujourd'hui des préoccupations au sujet de l'administration de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, notamment en ce qui a trait aux nominations aux offices des terres et des eaux.
La constatation finale porte sur l'élaboration d'un plan de partage des revenus tirés des ressources au Nunavut. Ce plan sera très important pour assurer la durabilité des programmes et des services du territoire. Ce dernier a des enjeux qui lui sont propres et qui diffèrent de ceux des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon. Au cœur de ces enjeux est son aptitude à assurer la prestation des programmes et services existants et prévus avec des capacités moindres que celles dont disposaient les deux autres territoires avant le transfert des responsabilités.
Compte tenu de ces constatations, voici les recommandations relatives à l'efficacité du programme des affaires cumpolaires :
- Que l'Organisation des affaires du Nord revoie la position de la Direction des affaires circumpolaires au sein de son organisation, afin que les responsabilités circumpolaires d'AANC occupent une place plus prépondérante et qu'elles soient mieux équilibrées, soutenues et représentées.
- Que la Direction des affaires circumpolaires continue de soutenir le processus du groupe de travail sur le développement durable afin que soient mieux définis le concept, le mandat et les paramètres du « développement durable » de façon à préciser davantage les objectifs du groupe de travail.
Voici les recommandations relatives à l'efficacité des programmes de transfert des responsabilités et de relations territoriales : - Que l'Organisation des affaires du Nord élabore, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, une stratégie de gestion de l'information détaillée en vue du transfert des documents.
- Que l'Organisation des affaires du Nord élabore, en étroite collaboration avec la Direction générale des services de ressources humaines et du milieu du travail, le bureau régional du Nunavut et le gouvernement du Nunavut, une stratégie relative aux ressources humaines et un plan de communication détaillés pour le transfert des fonctionnaires fédéraux. Cette stratégie devrait s'inspirer des leçons tirées du processus de transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest et inclure un plan des responsabilités postérieures au transfert définissant les rôles et responsabilités du bureau régional et des employés qui y demeurent en poste.
- Que l'Organisation des affaires du Nord définisse, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, une compréhension mutuelle du processus de transfert des responsabilités de sorte à adopter une approche convenue pour le transfert des pouvoirs.
Voici les recommandations au chapitre de l'efficience et des économies associées au programme des affaires circumpolaires : - Qu'en tenant compte des autres priorités sectorielles, l'Organisation des affaires du Nord examine le financement planifié en vue d'accroître l'efficacité organisationnelle du programme des Affaires circumpolaires et la prévisibilité de la participation des participants permanents autochtones.
Enfin, au chapitre de l'efficience et des économies associées aux programmes de transfert des responsabilités et des relations territoriales, il est recommandé : - Que l'Organisation des affaires du Nord se penche, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, sur un processus de mise en œuvre du transfert des responsabilités progressif échelonné sur une plus longue période.
Réponse de la direction et plan d’action
Titre du projet : Évaluation du sous-programme 4.1.1, Développement politique et relations intergouvernementales – Le Nord
No de projet : 1570-7/14093
1. Réponse de la direction
L'Organisation des affaires du Nord (OAN) accueille favorablement les constatations et les recommandations de la présente évaluation. Ayant participé directement aux activités du Conseil de l'Arctique et du groupe de travail sur le développement durable depuis leur création (en 1996 et 1998, respectivement), la Direction des affaires circumpolaires a noué de solides relations de travail avec l'ensemble des huit États de l'Arctique, les six participants permanents autochtones et la collectivité circumpolaire dans son ensemble. Afin de soutenir les relations circumpolaires multilatérales et bilatérales du Canada, la Direction des affaires circumpolaires collabore étroitement avec les partenaires autochtones canadiens et les trois gouvernements territoriaux pour bâtir des collectivités saines, sécuritaires, autosuffisantes et prospères dans le Nord. Nous sommes heureux que l'évaluation valide les réalisations du programme et son rôle important dans l'engagement circumpolaire canadien. Nous apprécions tout particulièrement les recommandations visant à accroître l'efficacité de la Direction.
Dans le cadre de l'évaluation, on a déterminé à raison que l'efficacité organisationnelle du programme des Affaires circumpolaires est tributaire d'un financement sûr et bien planifié, tout particulièrement pour ce qui est du soutien aux partenaires de projets d'Affaires autochtones et du Nord. On a également conclu que la Direction des affaires circumpolaires gère une charge de travail complexe malgré sa capacité limitée. L'OAN souscrit à la recommandation ayant trait à l'examen, en tenant compte des autres priorités sectorielles, du financement planifié pour améliorer l'efficacité du programme. Dans les mois à venir, l'OAN donnera suite à cette recommandation en vue d'appuyer les responsabilités multilatérales et bilatérales et l'engagement soutenu de nos partenaires autochtones. Nous apprécions qu'Affaires autochtones et du Nord Canada reconnaisse ces défis.
L'objectif recommandé relativement à la prépondérance, à l'équilibre et au soutien adéquat des responsabilités circumpolaires du Canada est également fondé et bien accueilli. Les collègues de la Direction de la gestion de la planification intégrée sont au courant de cette recommandation, et l'OAN s'est engagée à améliorer la situation de son programme des Affaires circumpolaires et à faire en sorte qu'il soit décrit dans les documents de planification et les rapports du secteur.
Les auteurs de l'évaluation soulignent par ailleurs que le groupe de travail sur le développement durable est le principal moyen pour le Conseil de l'Arctique de soutenir le renforcement de la capacité des collectivités autochtones. À cet égard, il est important de mentionner que le mandat du groupe de travail est compatible avec celui d'AANC. On élabore actuellement un cadre stratégique et un plan de mise en œuvre pour le groupe de travail sur le développement durable. La Direction des affaires circumpolaires participe intégralement à l'élaboration et à l'orientation du cadre stratégique et de son plan de mise en œuvre. Ces efforts devraient renforcer davantage la position du Canada et ses intérêts au sein du groupe de travail.
En conclusion, les constatations et les recommandations de la présente évaluation correspondent exactement aux observations et à l'expérience de l'Organisation des affaires du Nord. L'OAN est déterminée à collaborer étroitement avec ses partenaires autochtones et du Nord afin de donner suite à chacune des recommandations de la manière décrite dans le plan d'action ci-dessous.
2. Plan d'action
Recommandations | Mesures | Gestionnaire responsable (titre/secteur) |
Dates prévues de mise en œuvre et d’achèvement |
---|---|---|---|
1. Que l'Organisation des affaires du Nord revoie la position de la Direction des affaires circumpolaires au sein de son organisation, afin que les responsabilités circumpolaires d'AANC occupent une place plus prépondérante et qu'elles soient équilibrées, soutenues de manière adéquate et représentées. | Au plan opérationnel, la Direction des affaires circumpolaires est bien située au sein de la Direction générale des politiques stratégiques du Nord. Le problème réside dans le fait que la planification organisationnelle et la production de rapports sont classées sous le sous-programme 4.1.1 de l'architecture d'alignement des programmes. La Direction des affaires circumpolaires se trouve actuellement avec le transfert des responsabilités et les services hospitaliers et médicaux, qui n'ont aucun lien direct et aucune similarité thématique avec la Direction. À titre de mesure de suivi, la Direction générale des politiques stratégiques du Nord travaillera avec l'unité de gestion des activités de la Direction de la gestion de la planification intégrée pour faire en sorte que les responsabilités de la Direction des affaires circumpolaires occupent une place plus prépondérante et soient traitées de manière appropriée dans les documents de planification et les rapports du secteur. Ceci comprend l'option de regrouper toutes les activités de l'Organisation des affaires du Nord et du Conseil de l'Arctique. | Directeur, Affaires circumpolaires / Organisation des affaires du Nord Septembre 2016 |
Date de début : Achèvement : |
2. Que la Direction des affaires circumpolaires continue de soutenir le processus du groupe de travail sur le développement durable afin que soient mieux définis le concept, le mandat et les paramètres du « développement durable » de façon à préciser davantage les objectifs du groupe de travail. | La planification stratégique est un point permanent à l'ordre du jour du groupe de travail sur le développement durable, et la Direction des affaires circumpolaires est responsable de cette question pour le Canada. En plus d'avoir dirigé les deux exercices stratégiques précédents, nos hauts fonctionnaires sont membres du groupe stratégique du groupe travail sur le développement durable, qui est chargé de l'élaboration d'un cadre stratégique et d'un plan de mise en œuvre pluriannuels pour le groupe de travail sur le développement durable. Ces documents définiront les principes directeurs, les secteurs thématiques, les priorités et les processus administratifs du groupe de travail. Bien qu'il s'agisse d'un processus continu, les documents seront publiés en mai 2017. | Directeur, Affaires circumpolaires / Organisation des affaires du Nord | Date de début : Achèvement : |
3. Que l'Organisation des affaires du Nord élabore, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, une stratégie de gestion de l'information détaillée en vue du transfert des documents. | À la table principale et dans le cadre du groupe de travail intergouvernemental sur les biens, les actifs, les documents et les contrats, AANC élaborera, en étroite collaboration avec le Nunavut, une stratégie détaillée sur le transfert des documents, en définissant clairement les rôles et responsabilités longtemps avant la date de mise en œuvre; celle-ci sera connue seulement lorsqu'une entente de principe ou finale sera conclue. Le groupe de travail intergouvernemental sur les biens, les actifs, les documents et les contrats d'AANC gérera les responsabilités du Ministère dans ce secteur et interagira avec le gouvernement du Nunavut. Dans le cadre de cette mesure, AANC cherchera à travailler avec le gouvernement du Nunavut en vue d'appliquer les leçons apprises et les conclusions du rapport sur les leçons apprises de l'Institut sur la gouvernance concernant le transfert des responsabilités des Territoires du Nord-Ouest, ayant été commandé par le Ministère pour améliorer les autres processus. Si une entente est conclue, AANC cherchera à appliquer le cadre mixte de gestion de projet pour suivre les progrès et gérer les échéances de sorte à assurer une mise en œuvre harmonieuse. À l'interne, la Direction sur la gouvernance et le développement du Nord d'AANC a déjà communiqué avec la Direction de la gestion de l'information ministérielle pour entamer la planification. |
Directeur général, Gouvernance du Nord; Directeur, Direction de la gouvernance et du développement du Nord, en collaboration avec le directeur, Direction de la gestion de l'information ministérielle. |
Mise en œuvre prévue : Achèvement : |
4. Que l'Organisation des affaires du Nord élabore, en étroite collaboration avec la Direction générale des services de ressources humaines et du milieu du travail, le bureau régional du Nunavut et le gouvernement du Nunavut une stratégie relative aux ressources humaines et un plan de communication détaillés pour le transfert des fonctionnaires fédéraux. Cette stratégie devrait s'inspirer des leçons tirées du processus de transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest et inclure un plan des responsabilités postérieures au transfert définissant les rôles et responsabilités du bureau régional et des employés qui y demeurent en poste. | À la table principale et dans le cadre du groupe de travail intergouvernemental sur les ressources humaines principales et le perfectionnement des ressources humaines, AANC élaborera, en étroite collaboration avec le Nunavut, une stratégie et un plan de communication détaillés pour le transfert des employés, en tenant compte des leçons apprises, longtemps avant la date de mise en œuvre. Il est très important que les personnes non visées par le transfert comprennent leurs rôles et responsabilités. | Directeur général, Gouvernance du Nord; Directeur, Direction de la gouvernance et du développement du Nord, en collaboration avec le directeur général des ressources humaines. |
Mise en œuvre prévue : Achèvement : |
5. Que l'Organisation des affaires du Nord définisse, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, une compréhension mutuelle du processus de transfert des responsabilités de sorte à adopter une approche convenue pour le transfert des pouvoirs. | Le processus de négociation établi par le Protocole de négociation du transfert des responsabilités en matière de terres et de ressources (2008) prévoit une entente de principe, une entente définitive et un dialogue continu pendant la mise en œuvre. AANC collaborera étroitement avec le Nunavut pour faire en sorte que le mandat du processus de transfert des responsabilités soit clair. Des outils, comme une approche mixte de gestion, seront envisagés pour définir clairement l'objectif, la gestion des attentes, les rôles et responsabilités, ainsi que pour s'assurer que l'approche relative au transfert des pouvoirs est bien comprise. | Directeur général, Gouvernance du Nord; Directeur, Direction de la gouvernance et du développement du Nord, en collaboration avec le gouvernement du Nunavut. |
Mise en œuvre prévue : Achèvement : |
6. Qu'en tenant compte des autres priorités sectorielles, l'Organisation des affaires du Nord examine le financement planifié en vue d'accroître l'efficacité organisationnelle du programme des Affaires circumpolaires et la prévisibilité de la participation des participants permanents autochtones. | La Direction des affaires circumpolaires continuera de soutenir l'organisation à cet égard en cherchant proactivement des ressources supplémentaires et en harmonisant ses demandes budgétaires aux nouvelles priorités liées en matière de planification stratégique. Ce faisant, la Direction collaborera étroitement avec les participants permanents autochtones du Canada et les principaux partenaires circumpolaires. | Directeur, Affaires circumpolaires / Organisation des affaires du Nord | Date de début : Achèvement : |
7. Que l'Organisation des affaires du Nord se penche, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, sur un processus de mise en œuvre du transfert des responsabilités progressif échelonné sur une plus longue période | Afin d'assurer le succès du transfert des responsabilités au Nunavut en adaptant l'approche utilisée aux besoins et aux circonstances du territoire, des efforts seront déployés, dans le cadre des négociations, pour que le processus de mise en œuvre du transfert des responsabilités soit progressif et échelonné sur une plus longue période. | Directeur général, Gouvernance du Nord; Directeur, Direction de la gouvernance et du développement du Nord, en collaboration avec le gouvernement du Nunavut |
Mise en œuvre prévue : Achèvement : |
Je recommande la présente réponse de la direction et le plan d'action connexe à l'approbation du Comité de l'évaluation, de la mesure du rendement et de l'examen.
Original signé par :
Michel Burrowes
Directeur principal, Direction générale de l'évaluation, de la mesure du rendement et de l'examen
J'approuve la réponse de la direction et le plan d'action qui précèdent.
Original signé par :
Stephen Van Dine
Sous-ministre adjoint, Organisation des affaires du Nord
1. Introduction
1.1 Aperçu
La Direction générale de l'évaluation, de la mesure du rendement et de l'examen (DGEMRE) d'Affaires autochtones et du Nord Canada (AANC) a procédé à l'évaluation du sous-programme 4.1.1, Développement politique et relations intergouvernementales – Le Nord. L'évaluation porte sur les affaires circumpolaires, le transfert des responsabilités et les relations territoriales.
L'évaluation vise à déterminer dans quelle mesure les résultats attendus au chapitre de la gouvernance du Nord sont réalisés. Elle fournit des éléments probants pour soutenir l'amélioration des politiques et programmes et, s'il y a lieu, la gestion des dépenses, la prise de décisions et la préparation de rapports publics sur le résultat stratégique pour le NordNote de bas de page 1.
Le Cadre de référence de l'évaluation a été approuvé en juin 2015. En raison de retards notamment en ce qui concerne l'affectation des ressources du projet, le travail principal sur le terrain a été effectué en grande partie d'avril à juillet 2016. L'évaluation porte sur les exercices 2011-2012 à 2015-2016.
1.2 Profil du programme
1.2.1 Contexte et description
Le sous-programme 4.1.1 est divisé en quatre secteurs distincts : (1) affaires circumpolaires; (2) transfert des responsabilités; (3) relations territoriales; et (4) subventions au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et au gouvernement du Nunavut pour les services de santé dispensés aux Indiens et aux Inuits. L'évaluation portera principalement sur les activités de la Direction des affaires circumpolaires, ce qui comprend les contributions d'AANC au Conseil de l'Arctique et, dans la deuxième partie, elle traitera du transfert des responsabilités et des relations territoriales dans les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. L'évaluation ne se penchera pas sur la partie (4) du sous programme, ayant trait aux subventions pour les services de santé aux Indiens et aux Inuits. Une évaluation séparée traitera de cet aspect.
Affaires circumpolaires :
Les sections du présent rapport qui portent sur la Direction des affaires circumpolaires viseront à déterminer si AANC atteint les objectifs de la Stratégie pour le NordNote de bas de page 2 et s'acquitte de son rôle aux fins de la promotion de la coopération circumpolaire entre les huit États de l'Arctique. Bien qu'Affaires mondiales Canada soit le ministère fédéral qui représente le Canada au Conseil de l'Arctique, la Direction des affaires circumpolaires joue un rôle important d'informateur et d'agent de liaison auprès des organismes autochtones et des gouvernements territoriaux. Le Conseil de l'Arctique est composé de huit États de l'Arctique et de six participants permanents autochtones. Les participants permanents sont souvent des peuples autochtones qui représentent des groupes répartis dans les États de l'Arctique. Trois de ces groupes sont basés au Canada. Même s'ils ne se retrouvent pas autour de la table, les trois gouvernements territoriaux du Canada sont représentés par des participants infranationaux. Des États ne possédant pas de territoires dans l'Arctique, mais ayant un intérêt dans les travaux du Conseil de l'Arctique, peuvent assister à titre d'observateursNote de bas de page 3.
Les huit États de l'Arctique assurent la présidence du Conseil de l'Arctique par roulement, selon un cycle de deux ans. Le Canada a assumé son deuxième mandat à la présidence de 2013 à 2015. Il incombe au président d'établir l'ordre du jour et de gérer les projets du groupe de travail. En plus de fournir des conseils stratégiques et du soutien au haut représentant pour l'Arctique et de faire office d'agent de liaison entre Affaires mondiales Canada et les participants permanents autochtones, la Direction des affaires circumpolaires joue un rôle de premier plan aux fins de la coordination et de la mise en œuvre des initiatives canadiennes menées par le groupe de travail sur le développement durable, dont le travail vise à promouvoir, entre autres, le développement socio-économique de l'Arctique.
Bien qu'Affaires mondiales Canada soit le responsable fédéral des politiques étrangères, la participation de la Direction des affaires circumpolaires au Conseil de l'Arctique permet à AANC de s'acquitter de son mandat, c'est-à-dire promouvoir les intérêts internationaux du Nord du Canada. La Direction participe aux forums multilatéraux du Conseil et entretient des relations bilatérales (par exemple avec la Russie, la Norvège et les États-Unis). De plus, la Direction est responsable de l'engagement du Canada au sein du groupe de travail sur le développement durable du Conseil de l'Arctique. Elle prend appui sur la vision de la Stratégie pour le Nord :
- des personnes autonomes vivant dans des collectivités saines et dynamiques, qui gèrent leurs propres affaires et prennent leur avenir en main;
- le respect traditionnellement démontré par les populations du Nord à l'égard de la terre et de l'environnement occupe une place centrale, où les principes de développement responsable et durable soutiennent la prise de décisions et l'action;
- des administrations publiques solides et responsables collaborent afin de bâtir un avenir dynamique et prospère pour tous, et où les citoyens et les administrations publiques contribuent de façon tangible à la vigueur et à la sécurité de la fédération canadienne; et
- nous patrouillons et protégeons notre territoire dans l'Arctique grâce à une présence accrue au sol, sur la mer et dans le cielNote de bas de page 4.
Transfert des responsabilités :
Bien qu'il se retrouve sous le même sous-programme que les affaires circumpolaires, le transfert des responsabilités est régi par des priorités et des objectifs distincts. Le gouvernement du Canada a fait du transfert de la gouvernance nordique un pilier essentiel de la Stratégie pour le Nord du Canada dans le but d'offrir aux résidants un contrôle accru de leur propre destinée économique et politique.
Le 1er avril 2014, les Territoires du Nord-Ouest sont devenus le deuxième territoire (après le Yukon) à prendre en charge la gouvernance de ses terres et ressources. Grâce à un plan de partage des ressources unique en son genre, le transfert des responsabilités garantit que les résidants des Territoires du Nord-Ouest et les groupes autochtones tireront directement parti du développement responsable des ressources potentielles de la régionNote de bas de page 5.
Le Canada et le gouvernement du Nunavut négocient actuellement le transfert des responsabilités et, même si les sujets et l'approche sont différents, la progression des étapes du transfert des responsabilités sera semblable à ce qu'elle a été pour les Territoires du Nord-Ouest. Il y aura une discussion multilatérale pour négocier une entente de principe avant d'en arriver à une entente définitive et d'entamer la mise en œuvre et la transition.
La figure 1 montre les territoires politiques du Nord du Canada et les secteurs qui ont fait ou feront l'objet d'un transfert des responsabilités au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Elle montre également le vaste secteur au nord du 60e parallèle qui est visé par les activités du Conseil de l'Arctique et le travail de la Direction des affaires circumpolaires.
1.2.2 Objectifs et résultats attendus
Le sous-programme 4.1.1 - Développement politique et relations intergouvernementales s'inscrit sous le résultat stratégique d'AANC pour le Nord dans le Cadre de mesure du rendement 2015-2016. Ce sous-programme comporte deux résultats attendus : (1) les résidants du Nord exercent un meilleur contrôle sur leurs affaires économiques et politiques; et (2) la santé et la sécurité communautaires sont renforcées dans le NordNote de bas de page 7.
Les résultats à long terme du Cadre de gestion du rendement sont :
- priorités du Canada, telles qu'elles sont définies dans la Stratégie pour le Nord, traduisent dans les activités nationales de coopération circumpolaire
- transfert au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest des responsabilités liées à la gestion des terres et des ressources
- transfert au gouvernement du Nunavut des responsabilités liées à la gestion des terres et des ressources
Les résultats immédiats pour le secteur de programme sont :
- coordination de l'engagement des partenaires canadiens à influer sur les affaires circumpolaires de manière à appuyer le programme circumpolaire du Canada
- contributions efficaces aux projets et initiatives circumpolaires des partenaires du Canada qui complètent son programme circumpolaire
- transfert homogène et harmonieux des responsabilités au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest
- avancement du programme du gouvernement du Canada par la tenue de réunions efficaces dont les objectifs sont bien définis et par une compréhension approfondie des enjeux de même que des visites fructueuses de la ministre et du premier ministre dans le Nord
- mise en place d'un plan ministériel de gestion des urgences dans chaque région du Nord et soutien des commissaires territoriaux dans leurs principales fonctions
- avancement des projets du groupe de travail sur le développement durable et de la représentation au sein des initiatives du Conseil de l'Arctique
- création de liens efficaces avec des initiatives multilatérales comme celles du Conseil économique de l'Arctique, conformément à la collaboration entre AANC et la Russie prévue dans le protocole d'entente
Le modèle logique (voir l'annexe A) fournit de plus amples détails sur les résultats attendus au chapitre de la gouvernance du Nord.
1.2.3 Gestion de programme, principaux intervenants et bénéficiaires
Dans le cadre des activités liées aux affaires circumpolaires, au transfert des responsabilités et aux relations territoriales, AANC doit établir et maintenir de bonnes relations avec les gouvernements territoriaux et d'autres partenaires dans chacun des trois territoires. Pour se faire, il contribue et participe aux tribunes bilatérales et multilatérales afin de tirer profit des possibilités qu'offre le Nord et de surmonter les défis qu'il pose.
Affaires circumpolaires
Les responsabilités associées au Conseil de l'Arctique relèvent de la Direction des affaires circumpolaires, qui appuie les objectifs internationaux du Canada déterminés par Affaires mondiales Canada. Comme il a été mentionné, le Conseil compte trois participants infranationaux (territoriaux), ainsi que six participants permanents, dont trois ont leur administration centrale au Canada (mais qui ont des membres aussi dans d'autres États) : le Conseil circumpolaire inuit, l'Arctic Athabaskan Council et le Gwich'in Council International.
En ce qui a trait à la gestion de projet, la Direction des affaires circumpolaires gère le volet international du mandat d'AANC à l'égard du Nord, qui vise à renforcer la gouvernance et à améliorer la qualité de vie dans le Nord canadien, et ce en participant activement à des forums multilatéraux (Conseil de l'Arctique) et bilatéraux (Fédération russe, Norvège, États-Unis). La Direction fournit aussi un soutien stratégique et organisationnel au haut représentant canadien de l'Arctique, ainsi qu'au haut représentant substitut de l'Arctique, et met en œuvre des initiatives canadiennes sous la responsabilité du groupe de travail sur le développement durable, du Conseil de l'Arctique. La Direction des affaires circumpolaires fournit un soutien financier constant au poste de secrétaire exécutif du groupe de travail sur le développement durable et gère le processus d'approvisionnement pour ce posteNote de bas de page 8.
La Direction des affaires circumpolaires coordonne l'élaboration et la mise en œuvre des plans de travail liés au protocole d'entente conclu en 2007 avec la Fédération russe sur la coopération pour le développement du Nord et les questions autochtones. La Direction des affaires circumpolaires agit comme centre de liaison pour la contribution de l'Organisation des affaires du Nord (OAN) à la stratégie d'engagement international d'AANC et à son plan d'action, et elle favorise la participation des organismes autochtones à la coopération dans l'Arctique.
Transfert des responsabilités :
Les habitants du Nord sont les principaux intervenants de la Direction générale de la gouvernance du Nord au sein du Ministère, dont les principales responsabilités sont les relations territoriales et le transfert des responsabilités. Le transfert des responsabilités vise, entre autres, à remettre la prise de décisions et l'imputabilité entre les mains de ceux qui comprennent le mieux les possibilités et les défis propres à leur territoire. Ces intervenants sont les gouvernements du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, ainsi que les groupes autochtones du Nord.
Les objectifs de la Direction générale de la gouvernance du Nord au chapitre des relations territoriales sont notamment de maintenir des relations efficaces en dirigeant des séances d'information (ou en contribuant à de telles séances) portant sur de nouvelles questions touchant chaque territoire, en vue des réunions et voyages de hauts fonctionnaires, de ministres ou de premiers ministres ayant un lien avec le Nord. La Direction générale fournit des commentaires sur les dispositions législatives, gère les ententes relatives aux subventions et contributions visant à atteindre des objectifs particuliers et coordonne les questions stratégiques ayant trait aux responsabilités du Ministère en matière de gestion des urgences dans le Nord.
AANC est le ministère fédéral responsable de la gestion des deux cinquièmes de la masse continentale du pays. Il intervient directement dans le développement politique et économique des territoires et assume également d'importantes responsabilités en matière de gestion des ressources, des terres et de l'environnement. Les négociations concernant le transfert de responsabilités semblables à celles des provinces en matière de gestion des terres et des ressources se déroulent en cinq étapes : (i) entente-cadre ou protocole de négociation; (ii) entente de principe; (iii) entente définitive; (iv) loi et transition; et (v) mise en œuvre. Les gouvernements territoriaux auxquels des responsabilités ont été transférées et les groupes autochtones ayant un intérêt dans l'issue participent aux négociations.
1.2.4 Ressources du programme
Le tableau ci-dessous illustre les dépenses pour les exercices de 2011-2012 à 2015-2016 (périodes visées par la présente évaluation). Ces chiffres sont organisés de manière à représenter la structure organisationnelle de l'Organisation des affaires du Nord à AANC. Afin d'illustrer l'intégralité du programme, les dépenses réelles pour les services hospitaliers et médicaux sont indiquées, même si ce programme est évalué séparément.
Il est important de mentionner que la ligne du transfert des responsabilités et des relations intergouvernementales comprend le montant affecté aux commissaires. Pour les affaires circumpolaires, le tableau indique les dépenses du secteur de programme, ainsi que les dépenses pour le soutien des relations internationales entre le Canada et la Russie. Il convient également de noter que certaines dépenses sont administrées par d'autres secteurs du sous-programme (p. ex. traités et gouvernement autochtone), mais leur affectation budgétaire se trouve sous le sous-programme 4.1.1. Ces articles sont indiqués sur la ligne Autres dépenses.
Tableau 1 : sous-programme 4.1.1 – dépenses réelles par exercice (en dollars), de 2011-2012 à 2015-2016
Secteur de programme | 2011-2012 | 2012-2013 | 2013-2014 | 2014-2015 | 2015-2016 |
---|---|---|---|---|---|
Transfert des responsabilités et responsabilités intergouvernementales | 14 571 780 $ | 15 350 783 $ | 43 572 033 $ | 19 238 825 $ | 16 913 778 $ |
Affaire circumpolaires | 1 589 993 $ | 1 237 181 $ | 1 966 674 $ | 1 831 475 $ | 1 480 989 $ |
Services hospitaliers et médicaux | 49 241 000 $ | 50 226 000 $ | 51 231 000 $ | 52 256 000 $ | 53 301 000 $ |
Autres dépenses* | s.o. | s.o. | 2 328 848 $ | 784 190 $ | 577 819 $ |
Totaux | 65 402 782 $ | 66 813 964 $ | 99 098 555 $ | 74 110 490 $ | 72 273 586 $ |
Sans objet = s.o.
*Comprend les dépenses administrées par d'autres secteurs du sous-programmeNote de bas de page 9.
2. Méthode d’évaluation
2.1 Portée de l'évaluation
La présente évaluation porte sur les activités liées aux affaires circumpolaires, ce qui comprend la participation d'AANC aux initiatives du Conseil de l'Arctique, les ententes bilatérales avec d'autres États de l'Arctique, les relations avec les participants permanents et le soutien leur étant fourni et la contribution d'AANC aux six groupes de travail du Conseil de l'Arctique, plus particulièrement au groupe de travail sur le développement durable.
Les activités associées au transfert de responsabilités du gouvernement fédéral aux gouvernements territoriaux des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut sont également visées. L'évaluation porte particulièrement sur le transfert des fonctionnaires fédéraux, des documents et archives, des terres et des ressources. Il convient de noter que, grâce à la recherche évaluative exhaustive effectuée antérieurement aux fins du transfert des responsabilités au Yukon, la présente évaluation peut porter principalement sur l'expérience des Territoires du Nord-Ouest et les récents progrès réalisés dans le cadre du transfert des responsabilités au Nunavut.
La Direction générale de l'évaluation, de la mesure du rendement et de l'examen d'Affaires autochtones et du Nord Canada a effectué l'évaluation, en se conformant aux exigences du Secrétariat du Conseil du Trésor. L'évaluation fournit de l'information crédible et neutre sur la pertinence et le rendement du sous-programme 4.1.1, Développement politique et relations intergouvernementales – Le Nord.
2.2 Enjeux et questions de l'évaluation
Les principales questions sont décrites de manière détaillée à l'annexe C. Ces questions servent à orienter l'évaluation de la pertinence (ce qui comprend les besoins et l'harmonisation des rôles et responsabilités) et du rendement (ce qui comprend l'efficacité des activités d'AANC jusqu'à maintenant et les évaluations de l'efficience et de l'économie)Note de bas de page 10.
2.3 Méthode d'évaluation
2.3.1 Sources de données
Les constatations et les conclusions de l'évaluation sont fondées sur l'analyse et la triangulation de multiples éléments de preuve décrits ci-après.
Examen de la documentation
L'annexe B contient la liste des principaux documents ayant guidé l'évaluation et ayant été utilisés comme information de base aux fins d'une analyse plus poussée. L'équipe d'évaluation a également étudié des documents internes, notamment :
- travaux de mesure du rendement et systèmes de suivi des données
- rapports trimestriels
- plans d'activités
- documents stratégiques
- rapports de recherche (p. ex. documents sur les pratiques exemplaires)
- mémoires au Cabinet et présentations au Conseil du Trésor
- propositions, plans de travail et rapports finaux présentés par les organismes du Nord bénéficiaires
- documents opérationnels/lignes directrices
- communications publiques
- notes d'information à l'intention des hauts fonctionnaires
- dossiers financiers, ce qui comprend les dépenses associées aux subventions et contributions, au fonctionnement et à l'entretien et aux salaires
Entrevues avec des informateurs clés
De mai à juillet 2016, 48 informateurs clés ont été interviewés; 24 pour le volet du rapport portant sur les affaires circumpolaires et 31 pour le volet sur le transfert des responsabilités et les relations territoriales (sept informateurs ont contribué aux deux volets). Les informateurs clés appartiennent aux groupes et organismes suivants :
Tableau 2 :
Organisme | Transfert des responsabilités | Affaires circumpolaires |
---|---|---|
Administration centrale d'AANC | 15 | 10 |
Bureau régional d'AANC (Iqaluit) | 3 | 0 |
Bureau régional d'AANC (Yellowknife) | 1 | 1 |
Autres ministères fédéraux (Finances et Affaires mondiales Canada) | 1 | 3 |
Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest | 6 | 3 |
Gouvernement du Nunavut | 3 | 2 |
Groupes autochtones (ce qui comprend les groupes ayant conclu des traités modernes et les participants permanents au Conseil de l'Arctique) | 1 | 3 |
Autres informateurs clés (experts-conseils) | 1 | 2 |
TOTAL : | 31 | 24 |
Pratiques exemplaires, leçons retenues et études de cas
Les données ont été recueillies dans le cadre de discussions avec les informateurs clés et d'études de cas soulignant les pratiques exemplaires. Les deux documents sur les leçons tirées du transfert des responsabilités au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest ont servi d'études de cas pour la présente évaluation, soit le rapport sur les leçons apprises de l'Institut sur la gouvernance (mars 2015)Note de bas de page 11 et l'examen technique de la gestion mixte de projet effectué par BBMD Consulting en octobre 2014Note de bas de page 12.
La Stratégie pour le Nord a également été une source importante au cours de la recherche sur le processus circumpolaire. Les études de cas se sont fondées principalement sur cette information et celle fournie par les informateurs clés.
2.3.2 Considérations, points forts et limites
Les considérations suivantes ont été prises en compte dans le cadre de l'évaluation :
- Ce sous-programme n'avait jamais fait l'objet d'une évaluation.
- La stratégie de mesure du rendement pour le sous-programme 4.1.1 a été élaborée en mars 2014. Les indicateurs de données se trouvant dans les rapports annuels ne correspondent pas pleinement aux objectifs énoncés dans la stratégie.
- Le secteur de programme englobe les relations territoriales, fédérales et internationales, ce qui ajoute à la complexité de l'évaluation.
- AANC fournit des conseils stratégiques et du soutien aux hauts fonctionnaires responsables de l'Arctique, et assure la liaison entre Affaires mondiales Canada et les participants permanents.
- Comme la contribution d'AANC aux résultats souhaités est tributaire des négociations sur le transfert des responsabilités, il est difficile de mesurer l'incidence directe pour les résidants du Nord et les peuples autochtones ou de l'attribuer à des initiatives particulières.
2.4 Rôles, responsabilités et assurance de la qualité
L'évaluation a été dirigée et gérée par la DGEMRE conformément à sa politique sur la participation et à son processus de contrôle de la qualité. L'assurance de la qualité a été assurée par le biais des activités du groupe de travail composé de représentants de l'Organisation des affaires du Nord, ce qui comprend la Direction générale de la gouvernance du Nord, la Direction générale des politiques stratégiques du Nord et la Direction des affaires circumpolaires.3. Constatations de l’évaluation – Pertinence
3.1 Affaires circumpolaires
Constatation principale n° 1 :
La participation d'AANC au Conseil de l'Arctique par l'entremise de la Direction des affaires circumpolaires est essentielle afin de réaliser les objectifs que s'est fixés le Canada pour l'Arctique. De plus, l'appui du Canada à l'égard des enjeux touchant les Autochtones au Conseil de l'Arctique est un élément important du mandat du Ministère pour bâtir des collectivités saines, sécuritaires, autosuffisantes et prospères dans le Nord.
Il est important de collaborer avec les États circumpolaires et d'inclure les organismes autochtones afin de planifier en fonction de la croissance économique. Le rôle d'AANC à l'appui d'un développement économique durable et responsable dans l'Arctique est approprié et va dans le sens des priorités énoncées par le gouvernement dans sa Stratégie pour le Nord.
AANC est le ministère fédéral responsable des affaires du Nord, et ses responsabilités englobent la gouvernance et l'élaboration de politiques, la science et la recherche, la gestion des terres, de l'environnement et des ressources, le développement durable et le renforcement des collectivités et des populations.
Le travail d'AANC au sein du Conseil de l'Arctique est pertinent par rapport à son mandat et est important pour que le Canada puisse s'acquitter de ses responsabilités dans le Nord. Le Conseil, qui servait auparavant de tribune pour discuter de questions scientifiques et environnementales, traite maintenant de questions régionales, nationales et mondiales. Alors qu'Affaires mondiales Canada assume la responsabilité en matière de politiques étrangères pour l'ArctiqueNote de bas de page 13 et d'engagement international, la Direction des affaires circumpolaires défend les intérêts du Canada en mettant à profit les connaissances, la présence et l'expérience des résidants canadiens dans le Nord et les relations avec ceux-ci. Par conséquent, la Direction occupe une place cruciale au sein d'AANC pour faire avancer le programme du Canada pour le Nord.
Lors de l'annonce de la Stratégie pour le Nord en 2007 et de la réaffirmation de celle-ci en 2009, le Canada a clairement indiqué qu'il était résolu à assurer sa souveraineté dans le Nord. La Stratégie établit la vision du Canada pour le Nord en prenant appui sur quatre prioritésNote de bas de page 15.
Premièrement, dans le cadre de la Stratégie, le Canada s'engage à exercer sa souveraineté dans l'Arctique en renforçant sa présence dans le Nord. Pour assurer sa souveraineté, le Canada doit améliorer sa capacité de protéger et de patrouiller au sol, en mer et dans les airs. Dans le cadre de la Stratégie, on prévoit des initiatives comme des partenariats avec les populations autochtones et du Nord, de nouvelles installations de formation militaire, la modernisation des navires et des brise-glace, un soutien accru aux forces pour mener des opérations dans le Nord, la modification des lois et règlements régissant les questions touchant le Nord, le rehaussement des capacités de recherche et sauvetage et la recherche scientifique concertée.
Deuxièmement, la Stratégie accorde une grande importance à la promotion du développement social et économique, afin de développer le vaste potentiel de l'Arctique de manière durable et de favoriser la participation des populations du Nord aux activités de développement pour qu'elles puissent profiter des retombées. Ces engagements passent par des systèmes de réglementation qui protègent l'environnement, l'augmentation du financement des établissements touristiques et culturels, de nouvelles infrastructures pour les services à large bande, des initiatives récréatives et écologiques, des investissements dans les infrastructures pour les hôpitaux, les écoles, le logement, les soins de santé, le perfectionnement des compétences et autres services, l'accès à des aliments nutritifs à des prix abordables, le soutien à la recherche et à l'innovation, et la recherche sur des questions de santé humaine dans l'Arctique.
Troisièmement, par la Stratégie, on veut protéger le patrimoine environnemental du Nord. Le tourisme est un secteur important des économies territoriales. Cependant, les écosystèmes fragiles et particuliers de l'Arctique sont touchés par les changements climatiques. La Stratégie engage le Canada à protéger ces écosystèmes pour les générations à venir en effectuant des recherches et en collaborant avec des organismes internationaux, en bâtissant la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique, en élargissant les initiatives touchant les aires de conservation, comme les parcs nationaux, les réserves fauniques et marines, et en établissant des normes relatives à l'assainissement des sites contaminés.
Quatrièmement, dans sa Stratégie, le Canada s'engage à céder la gouvernance du Nord aux territoires. Il s'agit d'un processus progressif échelonné sur plusieurs décennies dans le cadre duquel les gouvernements du Nord assument des responsabilités accrues eu égard à divers aspects des affaires de leur région. Le transfert des responsabilités a porté au cours des dernières années sur le contrôle de la gestion des terres et des ressources du Nord. Le transfert des responsabilités au Yukon s'est fait en 2003 et aux Territoires du Nord-Ouest en 2014. Quant au Nunavut, les négociations sont en cours. Le Canada fournit des ressources financières au moyen de la formule de financement des territoires, collabore avec les partenaires afin d'établir des modèles de gouvernance permettant de réaliser ses objectifs dans l'Arctique, collabore dans le cadre de relations bilatérales et multilatérales pour mieux comprendre l'Arctique et élabore un programme commun entre les États de l'Arctique et les populations autochtones.
La Direction des affaires circumpolaires fournit de l'expertise, assure la coordination entre les partenaires et les dirigeants pour défendre les intérêts du Canada dans le Nord au sein du Conseil de l'Arctique. Pour ce faire, elle travaille directement avec les gouvernements territoriaux, les partenaires autochtones et les habitants du Nord pour faire valoir les intérêts communs en vue d'améliorer les conditions humaines, économiques et sociales dans le Nord. AANC est le principal partenaire d'Affaires mondiales Canada au sein du Conseil de l'Arctique, et le sous-ministre adjoint de l'Organisation des affaires du Nord agit comme haut représentant suppléant de l'Arctique. En cette qualité, il oriente et surveille les activités du Canada au sein du Conseil de l'Arctique conformément aux décisions et aux directives des ministres des Affaires étrangères des États de l'Arctique. Cette tâche exige de dialoguer et de collaborer activement avec les autres ministères fédéraux, les gouvernements territoriaux, les intervenants autochtones et les intervenants du Nord.
De plus, la Direction des affaires circumpolaires est responsable de l'engagement du Canada et du soutien au secrétariat du groupe de travail sur le développement durable du Conseil de l'Arctique. La Direction a souligné certains projets qui vont dans le sens des priorités canadiennes, comme le projet Rising Sun, qui vise à améliorer le bien-être mental, et l'Arctic Remote Energy Network Academy, qui veut accroître la portée des énergies renouvelables chez les membres de la collectivité du Nord, ainsi que divers autres projets axés sur des mesures d'adaptation aux changements climatiques. Ces projets sont compatibles avec les priorités du Canada et suscitent une participation accrue des autres États de l'Arctique et des participants permanents. L'importance accordée par le Canada à la prévention du suicide a, par exemple, mené à la création d'un projet administré par les États-Unis qui a donné lieu à la production d'un rapport sur les pratiques exemplaires et encouragé la participation d'intervenants du monde entier à un colloque à Iqaluit en 2015Note de bas de page 16.
3.2 Transfert des responsabilités et relations territoriales
Constatation principale n° 2 :
Le transfert des responsabilités s'inscrit dans les objectifs ministériels voulant que les gouvernements territoriaux assument un contrôle accru en ce qui concerne les affaires économiques et politiques, et il vise à renforcer les collectivités du Nord.
Bien que la mise en œuvre du transfert des responsabilités ait été réalisée au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest, certains pouvoirs n'ont pas encore été transférés.
Le transfert des responsabilités consiste à céder aux gouvernements territoriaux des pouvoirs semblables à ceux des provinces. L'objectif du transfert des responsabilités est [traduction] « de faire avancer le développement politique et économique des territoires; d'encourager le développement durable en plaçant la prise de décisions entre les mains des territoires; d'accorder aux territoires un avantage financier net en contrepartie du développement des ressources et d'élaborer une structure de gestion harmonisée pour les terres et les ressources qui offrira une plus grande certitude aux intervenantsNote de bas de page 17 ». Dans son document intitulé NAO Next Strategic Plan, l'OAN envisage un Nord qui contrôle davantage sa destinée économique et politiqueNote de bas de page 18. Le transfert des responsabilités encourage le leadership régional, de sorte que les décisions concernant le territoire sont prises au sein du territoire par ses citoyens. Cependant, il est important de noter qu'en plus de créer une forte représentation au niveau régional, il entraîne également le transfert des responsabilités relatives à la prestation des programmes et services aux gouvernements territoriaux.
Le transfert des responsabilités a été déclaré comme étant une priorité fédérale, dans le Discours du Trône de 2013Note de bas de page 19, faisant référence aux progrès réalisés à l'égard de l'entente avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et des plans futurs pour le Nunavut. Bien que certaines leçons aient été tirées du transfert des responsabilités au Yukon, les territoires composent avec des défis qui leur sont propres lors des négociations et de la mise en œuvre. Le transfert des pouvoirs au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, le 1er avril 2014, s'est fait de manière harmonieuse et n'a entraîné que de légères interruptions de la prestation des programmes. Depuis, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a fait des avancées vers son autonomie économique.
Lors des entrevues avec les informateurs clés, ceux-ci ont indiqué que la date du transfert des pouvoirs et des responsabilités ne signifie pas la fin des activités liées au transfert des responsabilités pour le gouvernement territorial ni pour le gouvernement fédéral. Même après les dates officielles de transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, il reste beaucoup de travail ayant d'importantes ramifications pour les deux paliers de gouvernement. Le gouvernement fédéral doit notamment continuer de gérer certains programmes et certaines terres n'ayant pas encore été transférés, les sites contaminés, les terres autochtones non visées par des traités modernes et certains aspects des obligations liées aux traités modernes, ainsi que continuer d'appliquer la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du MackenzieNote de bas de page 20.
À titre de ministère responsable des affaires du Nord, AANC administre la plupart des programmes et services qui seront transférés. Cependant, d'autres ministères s'intéressent et participent aux dossiers touchant le Nord, comme Parcs Canada, Pêches et Océans Canada et le ministère de la Défense nationale. Bien que le transfert des responsabilités concerne en grande partie des programmes et services d'AANC, ces autres ministères doivent en outre être consultés et prêts avant la date de mise en œuvre.
Les programmes de transfert des responsabilités et de relations territoriales sont des priorités fédérales et s'inscrivent dans les rôles et responsabilités du gouvernement. Compte tenu du caractère continu des responsabilités ministérielles, le besoin et la pertinence de ces programmes sont démontrés de manière convaincante.
4. Constatations de l’évaluation – Efficacité
4.1 Atteinte des résultats attendus pour les affaires circumpolaires
De 2013 à 2015, le Canada a assumé son deuxième mandat à la présidence du Conseil de l'Arctique. Les discussions avec les informateurs clés et les documents à l'appui, notamment le document Iqaluit 2015 : Résultats obtenusNote de bas de page 21, démontrent que le Canada s'est bien acquitté de ses priorités en ce qui concerne (1) la promotion du développement social et économique; et (2) la protection de l'environnement et l'adaptation aux changements climatiques. Ces priorités demeurent aujourd'hui alors que la présidence est assurée par les États-Unis. En effet, ceux-ci ont adopté certains des projets du Canada, comme Rising Sun, qui vise à réduire le taux de suicide dans les collectivités de l'Arctique. Parallèlement, la Finlande se prépare à maintenir ces mêmes priorités lorsqu'elle assumera la présidence, à compter de 2017. Le Canada a influencé l'orientation du Conseil de l'Arctique en définissant la dimension humaine du Nord et en insistant sur cette dimension. Cinq des six groupes de travail du Conseil de l'Arctique ont des mandats à vocation scientifique, qu'ils soient axés sur des questions touchant la gestion des urgences, la protection marine ou la préservation des terres. Sous la présidence du Canada, en s'appuyant sur le travail du groupe de travail sur le développement durable, le Conseil a intégré aux priorités scientifiques la notion de l'incidence sur la vie des populations du Nord, plus particulièrement en ce qui concerne leur développement économique et social.
En plus de la responsabilité récente de la présidence, AANC a œuvré dans trois autres secteurs clés. Le Ministère contribue à la gestion des relations au niveau international et infranational, ainsi qu'avec les participants permanents du Conseil de l'Arctique. Par ailleurs, AANC joue un rôle de chef de file international en fournissant de l'information sur les grands enjeux touchant l'Arctique en se fondant sur une approche progressive et globale à l'égard des personnes et de l'environnement. Enfin, AANC fournit du soutien, de l'expertise et des orientations aux groupes de travail et aux sous-comités du Conseil de l'Arctique, comme le groupe de travail sur le développement durable. Les constatations sur l'efficacité dans le présent rapport sont organisées en fonction de ces secteurs clés.
Gestion des relations
Constatation principale n° 3 :
La collaboration de la Direction des affaires circumpolaires est importante pour la gestion des relations avec les représentants autochtones, les gouvernements territoriaux et les autres États membres du Conseil de l'Arctique, et la Direction a plutôt bien réussi à habiliter les partenaires canadiens à influer sur les objectifs touchant l'Arctique.
En plus de ses relations intergouvernementales et territoriales, AANC fournit du soutien dans trois autres secteurs : relations multilatérales au sein du Conseil de l'Arctique, relations bilatérales avec des États membres et, à titre de ministère responsable des affaires autochtones et du Nord, relations avec les participants permanents autochtones du Conseil de l'Arctique.
L'association distincte d'AANC avec Affaires mondiales Canada est fondamentale pour promouvoir les activités circumpolaires. Les échanges sont fluides entre Affaires mondiales Canada et AANC, et leurs relations de travail sont solides. La division des responsabilités est claire et efficace; AANC assure le soutien sur le terrain, fournit une certaine expertise et est en communication avec les partenaires régionaux, et Affaires mondiales Canada coordonne la fonction politique, s'acquitte de celle-ci et appuie le représentant du Canada à l'étranger.
La Direction des affaires circumpolaires a aussi des relations claires avec les parties externes et autres participants, ce qui lui permet de fonctionner de manière efficace et économique. Affaires mondiales Canada, par exemple, a recours aux connaissances approfondies d'AANC dans le Nord. Les informateurs clés ont indiqué qu'ils peuvent communiquer leurs idées et fournir des commentaires sur les activités du Conseil de l'Arctique, par le biais des relations qu'ils ont développées avec AANC.
Les relations que la Direction des affaires circumpolaires forge avec les autres États et au pays favorisent l'avancement des priorités du Canada pour le Nord axées sur le développement durable, le renforcement de la capacité, la prévention de la pollution, l'adaptation aux changements climatiques et la science de l'Arctique. Les descriptions de programmes, ainsi que la rétroaction des informateurs clés, ont révélé que, tant à l'étranger qu'au pays, AANC a bonne réputation. La Direction assure un lien vital entre la fonction de politique étrangère du Canada et ses partenaires au pays, permettant ainsi l'avancement du programme du Conseil de l'Arctique, ainsi que des projets et initiatives des groupes de travail.
La recherche de partenariats dans le Nord sous-tend la vision énoncée dans le document NAO Next Strategic Plan 2015-2016Note de bas de page 22. Selon le plan stratégique, le travail concerté avec les clients et les partenaires est la meilleure proposition de valeur pour le Ministère. On y indique clairement que les partenariats et la collaboration avec les clients et les partenaires et le soutien de ceux-ci sont essentiels pour la réalisation du mandat de l'Organisation des affaires du Nord. Ceci appuie la constatation selon laquelle la collaboration de la Direction des affaires circumpolaires est essentielle pour gérer les relations avec les principaux intervenants dans le Nord.
Il est ressorti des entrevues avec les informateurs clés que le rôle des États observateurs change face aux enjeux touchant l'Arctique de plus en plus pressants dans le monde et à l'intérêt croissant de la planète entière pour les questions touchant les changements climatiques. Encore une fois, AANC joue un rôle de premier plan à cet égard parce qu'il connaît les résidants du Nord et peut transmettre ses connaissances sur la scène internationale. Les enjeux des changements climatiques préoccupent de plus en plus, et l'attention du monde entier est tournée vers l'Arctique circumpolaire, ce qui influe sur les politiques relatives à l'Arctique et a pour effet d'élargir la portée du Conseil.
Chaque pays qui assume la présidence apporte une nouvelle perspective au Conseil de l'Arctique et aux travaux des groupes de travail. La présidence des États-Unis a orienté davantage le Conseil de l'Arctique vers les changements climatiques et utilise la présence de fortes personnalités politiques, comme le secrétaire d'État, pour témoigner de son engagement à l'égard de cette question.
Il est recommandé que :
Recommandation no 1 :
L'Organisation des affaires du Nord revoie la position de la Direction des affaires circumpolaires au sein de son organisation, afin que les responsabilités circumpolaires d'AANC occupent une place plus prépondérante et qu'elles soient mieux équilibrées, soutenues et représentées.
Constatation principale n° 4 :
Les relations bilatérales sont très importantes pour l'avancement des priorités circumpolaires du Canada. Elles sont souvent plus efficaces pour atteindre des objectifs que le grand forum du Conseil de l'Arctique.
Les relations bilatérales contribuent à l'avancement de projets et d'initiatives. Il s'agit d'un mécanisme complémentaire important pour l'engagement du Canada dans les activités circumpolaires et la réalisation de la Stratégie pour le Nord. Le Conseil de l'Arctique est une tribune vaste et complexe. Dans certains cas, les relations bilatérales se sont révélées plus efficaces pour l'avancement des intérêts, surtout en comparaison avec le temps et les efforts devant être consacrés aux discussions multilatérales. Les informateurs clés ont confirmé que les relations bilatérales permettent souvent d'accélérer des projets et la prise de décisions sur des questions importantes.
AANC a des relations officielles avec la Norvège, la Russie et les États-Unis. Dans certains cas, ces relations sont établies au moyen d'un protocole d'entente qui définit les secteurs de coopération et sert à défendre les intérêts du Canada dans l'Arctique. Dans le passé, ces intérêts ont pris la forme d'efforts en matière de recherche et sauvetage, de protection des poissons et de la faune, et de recherche environnementaleNote de bas de page 23.
Le protocole d'entente sur les questions autochtones et le développement du Nord conclu en 2007 entre AANC et le ministère du développement régional de la Fédération russe est un exemple de relation bilatérale. Il a servi à créer un partenariat commercial dans le Nord et un réseau d'intervenants clés entre les deux pays. Il permet l'échange des pratiques exemplaires sur le développement durable et la gouvernance et soutient la Commission économique intergouvernementale du Canada-Russie. Le Canada et la Russie se sont engagés à fournir un soutien au groupe de travail sur l'Arctique et le Nord de la Commission, qui regroupe les résidants du Nord du milieu des affaires et les gouvernements pour traiter de questions telles que le transport dans l'Arctique, le commerce et le tourisme dans le Nord, la responsabilité sociale des entreprises et le développement des ressources de l'ArctiqueNote de bas de page 24.
Le partenariat bilatéral officiel entre AANC et le département de l'Intérieur des États-Unis est un autre exemple. Cette entente, signée en 2010, appuie la collaboration dans des secteurs d'intérêt mutuel, tels que les politiques, les lois et le développement socio-économique. De plus, la Direction des affaires circumpolaires a collaboré avec le ministère américain dans le cadre de l'élaboration et de la mise en œuvre de la Déclaration conjointe du Canada et des États-Unis sur le climat, l'énergie et le rôle de leadership dans l'Arctique (2015),pour lutter contre les changements climatiques et protéger et promouvoir les droits des peuples autochtones de participer à la prise de décisionsNote de bas de page 25.
Les relations internationales du Canada ne s'inscrivent pas toujours dans les paramètres d'un protocole d'entente. Par exemple, le dialogue entre le Canada et la Norvège, qui a été établi en 2006, facilite les échanges courants dans les secteurs d'intérêt commun, comme les politiques, la science et les changements climatiques. Il s'agit d'un arrangement moins formel qui s'est révélé utile pour l'avancement du programme de politique étrangère pour l'Arctique.
Il est important de noter que, malgré leur grande importance aux fins de l'avancement des priorités circumpolaires du Canada, les relations bilatérales peuvent être influencées par des considérations politiques. Les progrès du Conseil de l'Arctique ont récemment été freinés par les événements politiques lors de la crise impliquant la Russie et l'Ukraine en 2015. Ces événements ont eu pour effet de miner les liens diplomatiques entre le Canada et la Russie, ainsi que de geler les relations bilatérales et la progression des initiatives susmentionnées. Les communications ont été interrompues au niveau politique; au niveau opérationnel, cependant, les collègues ont convenu de suspendre leur relation sans toutefois rompre entièrement les contacts. Le travail a repris une fois que la crise s'est apaisée, mais plusieurs initiatives sont demeurées bloquées pendant un certain temps par la suiteNote de bas de page 26.
Constatation principale no 5
AANC intègre efficacement les participants permanents au Conseil de l'Arctique et a travaillé avec les habitants de l'Arctique pour que l'on tienne compte de leurs cultures et valeurs.
La Direction des affaires circumpolaires agit comme principal intermédiaire au sein du groupe de travail sur le développement durable pour l'engagement à l'égard des Autochtones et du territoire. Grâce à ses contacts et à ses relations soutenues avec les partenaires autochtones (comme l'Arctic Athabaskan Council, le Conseil circumpolaire inuit et le Gwich'in Council International), AANC s'efforce de bien faire comprendre les enjeux dans l'Arctique. AANC et Affaires mondiales Canada financent les partenaires autochtones pour leur permettre de participer aux forums du Conseil de l'Arctique et d'y être représentés.
Les États membres de l'Arctique ne reconnaissent pas tous dans la même mesure la pertinence de tenir compte des connaissances régionales ou traditionnelles dans la prise de décisions. C'est à cet égard que le Canada, par le biais d'AANC, démontre sa valeur collaborative la plus importante. Selon le rapport Iqaluit 2015, l'une des principales réalisations du Canada au cours de sa présidence a été de favoriser l'utilisation plus systématique des connaissances traditionnelles et régionales des collectivités de l'Arctique dans les travaux du Conseil dans le but d'obtenir de meilleurs résultats dans le cadre des initiatives axées sur l'environnementNote de bas de page 27.
Sauf dans le cas de l'association russe des peuples autochtones dans le Nord, tous les participants permanents représentent des membres résidant dans divers États de l'Arctique. Le Canada joue un rôle de premier plan étant donné que trois des six participants permanents (Arctic Athabaskan Council, Gwich'in Council International et Conseil circumpolaire inuit) représentent des membres qui habitent au Canada. Selon le Canada, il est important de mettre l'accent sur les questions sociales et économiques dans le Nord, ainsi que de tenir compte de perspectives diversifiées des connaissances traditionnelles.
Leadership international
Constatation principale no 6 :
Lors de sa présidence au Conseil de l'Arctique, le Canada a contribué de manière efficace à l'ajout et à l'élargissement des types de connaissances et de données qui éclairent la réflexion et le processus décisionnel du Conseil.
Le Canada exerce un leadership international par son utilisation des « connaissances traditionnelles » dans les travaux du Conseil de l'Arctique. Le groupe de travail sur le développement durable a formulé des recommandations visant à intégrer les connaissances régionales et traditionnelles dans les initiatives du Conseil de l'Arctique. Il a notamment recommandé d'élaborer de manière continue des lignes directrices axées sur le consensus pour l'intégration des connaissances régionales et traditionnelles dans les travaux du Conseil de l'Arctique, ce qui comprend l'utilisation d'une terminologie uniforme, et d'encourager l'utilisation des connaissances traditionnelles dès le début d'un projet, notamment en ajoutant une proposition sur l'utilisation souhaitée ou en expliquant pourquoi elles pourraient ne pas s'appliquer. Il a également recommandé la production d'un rapport final décrivant les leçons apprises quant à la manière de mieux intégrer les connaissances traditionnelles dans le futur, assurant le suivi de l'utilisation des connaissances traditionnelles et régionales dans l'ensemble des projets et des initiatives et soulignant la contribution des détenteurs de connaissances traditionnelles et des collectivités aux projets et rapports du Conseil de l'Arctique.
Comme il met l'accent sur les questions sociales et économiques, plutôt que sur les questions scientifiques à l'instar des cinq autres groupes de travail, le groupe de travail sur le développement durable est le principal moyen pour le Conseil de l'Arctique de soutenir le renforcement des capacités des collectivités autochtones. La Direction des affaires circumpolaires estime que le groupe de travail sur le développement durable est le moteur des travaux sur la dimension humaine du Conseil de l'Arctique, ce qui intéresse particulièrement les partenaires autochtones dont la subsistance dépend de la viabilité de l'ArctiqueNote de bas de page 28.
De plus, le Canada s'est toujours efforcé d'attirer l'attention sur les questions liées à la santé humaine dans le Nord, en créant des projets comme Arctic Indigenous Youth, Climate Change and Food Culture. En partenariat avec le Danemark, la Norvège, la Russie, les États-Unis et les participants permanents autochtones, ce projet s'est poursuivi sous la présidence des États-Unis (2015 à 2017). Avec le soutien d'AANC, le Canada a par ailleurs contribué à la création du Conseil économique de l'Arctique pour promouvoir l'expansion du commerce et des entreprises et a aidé à faire en sorte que les enjeux environnementaux dans l'Arctique deviennent des enjeux mondiauxNote de bas de page 29. Avant la fin de son mandat de président, le Canada a collaboré avec les États-Unis afin que les priorités canadiennes demeurent au cœur des travaux du Conseil de l'Arctique. Les États-Unis ont poursuivi les efforts du Canada en vue d'attirer l'attention sur la dimension humaine en lançant le projet Rising Sun, qui vise à réduire le taux de suicide dans les collectivités de l'Arctique.
L'évaluation a permis de conclure que la présidence du Canada au Conseil de l'Arctique a été fructueuse puisqu'elle a permis d'élargir les types de connaissances et de données sur lesquelles reposent la réflexion et la prise de décisions du Conseil de l'Arctique. Le Canada a été en mesure de réaliser ses objectifs et ses priorités énoncés dans le document Iqaluit 2015 : Résultats obtenus.
Conseils techniques et expertise
Constatation principale no 7 :
AANC a participé et contribué avec succès à différents groupes d'étude et groupes de travail exigeant des analyses qualitatives et quantitatives, et il a fourni au Conseil de l'Arctique des conseils et de l'expertise sur les pratiques exemplaires, les lignes directrices et la recherche scientifique.
Comme il a été mentionné, le Conseil de l'Arctique comporte six groupes de travail qui se concentrent sur différentes initiatives environnementales. Il s'agit du groupe de travail sur le développement durable; du programme d'action sur les contaminants dans l'Arctique, qui vise à réduire, à prévenir et à éliminer la pollution dans l'Arctique; le programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique, qui vise à fournir de l'information fiable et suffisante sur les menaces environnementales dans l'Arctique, ainsi que des conseils sur les mesures à prendre pour assainir le Nord et le prémunir contre les contaminants; la protection de la flore et de la faune de l'Arctique, qui fournit de l'information sur la gestion et l'utilisation d'espèces et d'habitats de l'Arctique; le groupe de travail sur la prévention des urgences, la préparation et les interventions en cas d'urgence, qui traite des aspects associés à la prévention, à l'état de préparation et à l'intervention en cas d'urgences environnementales dans l'Arctique, ainsi que les programmes de recherche et sauvetage; et le groupe de protection de l'environnement marin de l'Arctique Marine, qui traite des menaces à la vie marine de l'ArctiqueNote de bas de page 30.
Dans le document Iqaluit 2015 : Résultats obtenus, le Canada décrit six réalisations en matière de protection de l'environnementNote de bas de page 31 au cours de sa présidence du Conseil de l'Arctique. Ces réalisations aident les populations et les collectivités de l'Arctique à s'adapter aux changements climatiques.
Les initiatives du Canada en matière de protection environnementale font appel à une combinaison de science, de réglementation et de connaissances régionales. Elles comportent des éléments tels que le cadre d'action sur la réduction des émissions de carbone noir et de méthane dans l'Arctique, le plan d'action pour protéger les oiseaux migrateurs le long des principales routes migratoires, l'intégration des pratiques exemplaires pour les collectivités qui doivent s'adapter aux changements climatiques, et la coopération en matière de réglementation sur le pétrole et les industries de transport pour prévenir la pollution de l'eau par le pétrole.
À titre d'exemple, AANC fournit des conseils et de l'expertise dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord. Ce programme a été créé pour donner suite aux préoccupations liées à l'exposition des humains à des niveaux élevés de contaminants se retrouvant dans les espèces sauvages qui font partie de l'alimentation traditionnelle des peuples autochtones du NordNote de bas de page 32. Selon la recherche, de nombreuses substances ne provenant pas de l'Arctique ou du Canada atteignent des niveaux étonnamment élevés dans l'écosystème de l'Arctique et ont des répercussions directes sur les habitants. Ces travaux ont été transmis au programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique du Conseil de l'Arctique, qui s'est prévalu de l'expertise et des relations d'AANC pour faire avancer les projets tels que le projet sur les effets biologiques des contaminants.
La portée du programme du Conseil de l'Arctique a pris de l'expansion au cours des dernières années, et les groupes de travail s'adaptent à ces changements. La gouvernance des enjeux touchant l'Arctique au sein du Conseil de l'Arctique représente un défi constant et exige que les mandats des groupes de travail soient clairement définis. Dans le passé, les projets qui ne s'inscrivaient pas expressément dans l'un des autres champs d'application étaient systématiquement soumis à la supervision du groupe de travail sur le développement durable parce que le mandat de celui-ci n'était pas bien défini. Au cours de la présidence de 2013 à 2015, par exemple, le groupe de travail sur le développement durable a lancé le projet Reindeer Herding and Youth, qui vise à assurer la viabilité de l'élevage des rennes dans l'Arctique, ainsi qu'à améliorer la vie des éleveurs. Bien qu'il soit associé aux espèces et aux habitants de l'Arctique, le projet a été confié au groupe de travail sur le développement durable en raison de ses liens avec les questions économiques et sociales. La Direction des affaires circumpolaires travaille à mieux définir le mandat du groupe de travail sur le développement durable pour assurer une concordance améliorée entre les projets.
Il est recommandé que :
Recommandation no 2 :
La Direction des affaires circumpolaires continue de soutenir le processus du groupe de travail sur le développement durable afin que soient mieux définis le concept, le mandat et les paramètres du « développement durable » de façon à préciser davantage les objectifs du groupe de travail.
4.2 Atteinte des résultats attendus pour le transfert des responsabilités et les relations territoriales
Transfert et gestion des documents
Constatation principale no 8 :
Il n'a pas été question de la gestion des dossiers, de l'archivage et de la stratégie de transfert des dossiers (sur support électronique et papier) assez tôt dans le processus de mise en œuvre dans les Territoires du Nord-Ouest, ce qui aurait facilité le transfert ordonné compte tenu des contraintes de temps.
Le gouvernement fédéral avait initialement fixé le 1er avril 2015 comme date de mise en œuvre. La date a cependant été devancée au 1er avril 2014, exigeant ainsi que la mise en œuvre soit terminée dans une période de huit mois. Pour que ce délai puisse être respecté, le Canada et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ont établi un cadre mixte de gestion de projet, qui reposait sur une combinaison de groupes de travail et de comités de supervision pour assurer le suivi des progrès et gérer les échéancesNote de bas de page 33. En se fondant sur ce cadre (voir la figure 3), le comité chargé de la mise en œuvre a fixé des réunions aux deux semaines avec les groupes de travail pour évaluer les progrès et réaffirmer les buts, et ce jusqu'au 1er avril 2014, date de la mise en œuvre.
Selon les données probantes recueillies auprès de sources secondairesNote de bas de page 34 et les réponses des informateurs clés, l'équipe mixte de gestion de projet n'avait pas défini la stratégie de transfert de la gestion de l'information de manière assez détaillée jusqu'à peu de temps avant la date de mise en œuvre. Toujours selon ces données, les parties auraient sous-évalué la quantité de travail nécessaire pour exécuter le transfert. Les informateurs clés d'AANC ont insisté sur la pression exercée sur le personnel jusqu'à la date limite du 1er avril 2014. Ce sentiment a aussi été soulevé dans le rapport sur les leçons apprises de l'Institut sur la gouvernance, qui indique que « le personnel responsable des documents travaillait de 10 à 14 heures par jour, sept jours sur septNote de bas de page 35. » [traduction]
En raison de la contrainte de temps et de la quantité d'information devant être rassemblée et numérisée, le transfert complet dans le respect des délais représentait un grand défi. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest devait composer avec des dossiers envoyés par différents ministères fédéraux et un nouveau système fédéral de gestion de l'information. Le transfert a tout de même été un succès grâce à l'engagement de l'ensemble des parties. La marge d'erreur permise était cependant très mince.
Un expert-conseil a été appelé en renfort pour la mise en œuvre. Un haut fonctionnaire ayant acquis de l'expérience lors du transfert des responsabilités au Yukon a pu signaler ce qui aurait pu être oublié et a aidé le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest à se préparer à recevoir les documents d'AANC. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest s'inquiétait de répéter les erreurs commises dans le cas du Yukon, comme le manque de communication avec les employés et le manque de clarté des politiques et procédures associées au transfert. Plus important encore, plusieurs informateurs clés avaient fait état de l'arrivée inopinée de camions remplis de documents fédéraux aux bureaux territoriaux du Yukon à la date de mise en œuvreNote de bas de page 37.
L'expérience vécue au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest démontre que le transfert des documents fédéraux est un processus beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît de prime abord. Il ne fait aucun doute que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et AANC auraient dû entamer le processus de planification plus tôt. De plus, il aurait été très utile d'avoir un répertoire de ce qui devait être transféré avant la date de mise en œuvre.
Le transfert des documents et des dossiers visait de l'information relevant d'autres ministères fédéraux dont les niveaux de préparation variaient. Environnement Canada, le ministère de la Défense nationale, Pêches et Océans Canada, Ressources naturelles Canada, Parcs Canada, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, la Gendarmerie royale du Canada, Transports Canada et certaines sociétés d'État devaient également transférer de leurs responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest, le 1er avril 2014Note de bas de page 38.
Le processus de transfert des documents a en outre été plus long que prévu parce que les modifications aux politiques et aux documents d'orientation n'avaient pas été examinées adéquatement avant la date de mise en œuvre. Par exemple, les ententes portant sur quel ministère conserverait la responsabilité de sites contaminés enregistrésNote de bas de page 39 devraient être examinées pour confirmer la propriété des terres et le nouveau rôle du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.Note de bas de page 40
Différentes sources ont soulevé le manque général de communications entre le gouvernement fédéral et les gouvernements territoriaux pendant le processus de transfert des responsabilités. En ce qui concerne la gestion des documents, elle a nui au transfert des documents au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Outre les documents d'AANC devant être transférés (p. ex. l'information sur les programmes et services, les documents opérationnels et les dossiers des employés), des originaux devaient être obtenus auprès de Bibliothèque et Archives Canada. Les informateurs clés ont indiqué que le transfert tardif de ces documents au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest par AANC a entraîné « un cafouillage important qui a culminé au cours des trois derniers mois de la mise en œuvreNote de bas de page 41 ». [traduction] Afin d'éviter de telles complications lors du Transfert des responsabilités au Nunavut, il sera important de préparer une stratégie pour le transfert des documents tôt dans le processus.
Il est recommandé que :
Recommandation no 3 :
L'Organisation des affaires du Nord élabore, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, une stratégie de gestion de l'information détaillée en vue du transfert des documents.
Transfert des ressources humaines
Constatation principale no 9 :
La stratégie relative aux ressources humaines et le plan de communication pour le transfert des employés au gouvernement territorial n'ont pas obtenu la supervision requise de l'administration centrale, n'ont pas été bien diffusés et ont créé de la confusion et de l'incertitude chez les employés régionaux au sujet de leurs responsabilités postérieures au transfert.
Le rapport de l'Institut sur la gouvernance concernant les leçons apprisesNote de bas de page 42 et les réponses des informateurs clés concernant le transfert des ressources humaines portent à croire à un manque de préparation et de communication de la part du gouvernement fédéral. Le nombre élevé de descriptions de travail désuètes et la confusion régnant chez les employés au sujet du transfert de la pension et des avantages sociaux témoignent de ce manque de préparation. Les employés transférés étaient également inquiets de perdre leurs prestations fédérales, notamment les indemnités de logement de l'État et de voyage pour congé. Le bureau régional d'AANC à Yellowknife, l'Organisation des affaires du Nord à Ottawa et le Secteur des ressources humaines d'AANC devaient traiter conjointement des préoccupations des employés et élaborer une stratégie de communication. En sa qualité de principal responsable, le bureau n'a pas traité adéquatement de ces préoccupations.
Dès le début du processus de transfert des responsabilités, et bien avant la date de mise en œuvre, il aurait fallu établir une approche stratégique pour le transfert des employés à l'étape de la mise en œuvre. Une période plus longue pour la mise en œuvre et de meilleures communications auraient aussi permis d'atténuer l'incertitude et le stress et auraient facilité la transition pour le personnel.
Les employés ont soulevé des préoccupations concernant, par exemple, les différences au niveau du salaire et du poste, les nouvelles responsabilités professionnelles, la pension et les avantages sociaux, la sécurité d'emploi et la représentation syndicale. Dans le cadre du transfert des responsabilités au Nunavut, le Ministère devra diffuser tôt dans le processus de l'information claire sur ces questions.
En revanche, les communications du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest avec les employés transférés ont été perçues comme beaucoup plus efficaces. Les informateurs clés ont indiqué que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a déployé beaucoup d'efforts pour accueillir les fonctionnaires fédéraux. Il a assuré la fluidité des communications au moyen d'assemblées générales, d'activités d'accueil et d'ateliers pour expliquer les différences entre les structures organisationnelles fédérale et territoriale. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a mis sur pied un guichet d'information en ligne et a rédigé un texte en langage simpleNote de bas de page 43 décrivant ce que signifiait le transfert pour les employés. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a fait un effort concerté pour présenter le transfert des responsabilités de manière positive. L'atmosphère d'accueil créée par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est susceptible d'avoir contribué au taux élevé d'acceptation de la part des fonctionnaires fédéraux ayant reçu des offres de transfert.
L'évaluation a également permis de faire une deuxième constatation importante, à savoir que le plan du gouvernement fédéral pour la détermination des postes qui devaient être transférés n'était pas à la hauteur de la tâche. Le choix des postes et des employés occupant ces postes relevait essentiellement du bureau régional d'AANC à Yellowknife. Il incombait au bureau régional de déterminer quels employés régionaux seraient transférés et lesquels demeureraient en poste pour continuer de gérer les responsabilités fédérales dans les Territoires du Nord-Ouest. Après la mise en œuvre, certains postes fédéraux n'étaient plus considérés comme essentiels, ce qui témoigne de lacunes dans la détermination des postes devant être transférés ou maintenus.
L'entrée en vigueur du plan d'action pour la réduction du déficit au moment de la mise en œuvre est venue compliquer davantage la situation en réduisant considérablement les effectifs affectés aux calculs relatifs au transfertNote de bas de page 44. Le plan d'action pour la réduction du déficit a eu pour effet d'imposer une charge de travail excessive au bureau régional et aux bureaux des ressources humaines nouvellement créés, au moment même où le besoin de soutien était le plus grand. Le bureau régional s'est retrouvé avec un manque de personnel, alors qu'il s'empressait de terminer le processus de mise en œuvre dans la période fixée de huit mois.
Il convient de noter que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a négocié l'entente sur le transfert des responsabilités pendant une période économique prospère pour le secteur des ressources. Les employés ont été transférés du bureau fédéral pour fournir des services dans le contexte d'un secteur des ressources vigoureux, générant d'importants revenus pour le gouvernement. Tout ceci démontre que le gouvernement territorial a connu un certain niveau de succès, mais la question reste à savoir ce qu'il adviendra des employés transférés si le secteur des ressources connaît un ralentissement. Les informateurs clés ont soutenu que les anciens fonctionnaires fédéraux ayant été transférés s'inquiètent de leur sécurité d'emploi, si le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest doit procéder à un réaménagement des effectifs. L'Entente sur le transfert des responsabilitésNote de bas de page 45 prévoit que les fonctionnaires fédéraux transférés ont droit à une garantie d'emploi d'un minimum de deux ans. Cependant, après cette période, ces fonctionnaires sont tributaires des sources de revenus du gouvernement (et des fluctuations du marché), comme tout autre employé territorial. Ils estiment être exposés à un plus grand risque étant donné qu'ils auront été en poste pendant une courte durée.
Les événements survenus dans les Territoires du Nord-Ouest portent à croire que la stratégie pour le transfert et le plan de communication n'étaient pas assez détaillés et n'ont pas été lancés assez tôt avant la date du transfert des responsabilités. Même si les postes et les employés devant être transférés n'étaient pas connus avec précision avant la conclusion de l'entente définitive, une grande partie de la planification préalable au transfert aurait pu être réalisée à l'avance. Dans le cas du Nunavut, il serait préférable de prévoir une période de mise en œuvre plus longue pour organiser le transfert et préparer les employés touchés.
Il est recommandé que :
Recommandation no 4 :
L'Organisation des affaires du Nord élabore, en étroite collaboration avec la Direction générale des services de ressources humaines et du milieu du travail, le bureau régional du Nunavut et le gouvernement du Nunavut, une stratégie relative aux ressources humaines et un plan de communication détaillés pour le transfert des fonctionnaires fédéraux. Cette stratégie devrait s'inspirer des leçons tirées du processus de transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest et inclure un plan des responsabilités postérieures au transfert définissant les rôles et responsabilités du bureau régional et des employés qui y demeurent en poste.
Gestion des terres et des ressources
Constatation principale no 10 :
Pour le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, la négociation entourant le transfert des responsabilités portait sur la valeur des actifs et la portée des passifs, mais, pour le gouvernement fédéral, le transfert des responsabilités était assimilable à un transfert administratif des pouvoirs. Les différentes perspectives ont compliqué le processus et créé des obstacles tout au long de la négociation.
Au début des discussions sur le transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest, les deux gouvernements s'entendaient sur le concept de haut niveau du transfert des responsabilités à titre d'exercice de renforcement de la nation. Il était perçu par tous comme la fin de l'ère coloniale dans le territoire. Cependant, à mesure que le processus progressait, le concept s'est effrité. Les sources fédérales et territoriales décrivent les négociations du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest comme étant tendues et acrimonieuses.
Les données probantes fournies par les informateurs clés fédéraux et territoriaux ne concordent pas. Nombreux informateurs clés territoriaux ont soutenu que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest avait été contraint d'accepter certaines modalités de l'entente définitive pour que le transfert des responsabilités puisse avoir lieu. Ils ont laissé entendre que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest aurait pu accepter une entente qui ne satisfaisait pas entièrement à ses attentes, dans le but de conclure le processus de négociation (notamment en ce qui concerne l'attribution de certains sites contaminés et le transfert de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie). En raison de ces questions, ainsi que de la question de la gestion des ressources pétrolières et gazières dans la mer de Beaufort (et autres zones d'exploitation au large des côtes), une partie du processus transfert des responsabilités est restée en suspensNote de bas de page 46.
Les informateurs clés d'AANC ont laissé entendre que le gouvernement du Canada avait exercé des pressions en vue d'accélérer la conclusion d'une entente et la mise en œuvre. Comme il a été mentionné, cette pression a influé sur les discussions et entraîné la conclusion à la hâte d'ententes relativement à certains chapitres. Cependant, on estimait que l'étape des discussions, autrement, aurait pris trop de temps. En fin de compte, le gouvernement fédéral n'a pas été en mesure de modifier son offre de manière significative. Les informateurs clés fédéraux ont également soutenu que les tensions ont monté lorsque le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a fait intervenir le niveau politique au moment où la pression est devenue trop forte à la table de négociation.
Malgré ces différences, les données probantes démontrent que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et AANC se sont engagés dans le processus de transfert des responsabilités en ayant en tête non seulement des objectifs et des tactiques différents, mais également des approches différentes. Ces négociations acrimonieuses ont eu pour effet d'imposer des contraintes de temps au processus de mise en œuvre et ont empêché de régler certains éléments importants ayant trait au transfert.
En vue de l'étape de l'entente de principe pour le Nunavut, il serait utile d'établir une approche fondée sur la collaboration pour le transfert, ce qui permettrait ainsi de lancer le processus dans une atmosphère de partenariat apolitique.
Il est recommandé que :
Recommandation no 5 :
L'Organisation des affaires du Nord définisse, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, une compréhension mutuelle du processus de transfert des responsabilités de sorte à adopter une approche convenue pour le transfert des pouvoirs.
Pouvoirs non réglés
Constatation principale no 11 :
Les groupes autochtones et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ont des préoccupations à l'égard de l'administration de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, notamment en ce qui concerne les nominations aux offices des terres et des eaux, et de l'administration des terres transférées.
D'après le rapport sur les leçons apprisesNote de bas de page 47, la négociation avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest entourant la question de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie a été « la plus difficile à traiter en raison du manque de confiance entre les parties ». [traduction] La Loi établit des offices publics qui réglementent toute forme d'utilisation des terres et des eaux en tenant compte du « bien-être social, culturel et économique des habitants et des collectivités de la vallée du MackenzieNote de bas de page 48 ». Après la date de transfert (avril 2014), l'administration de la Loi a été confiée au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, mais AANC est demeurée responsable de la gestion, ce qui comprend la nomination aux offices. Cette division des responsabilités demeure un élément litigieux pour le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Cette situation préoccupe grandement le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Les informateurs clés du territoire ont expliqué que, comme leurs représentants sont nommés par le gouvernement fédéral, conformément à la Loi, ils ne contrôlent pas pleinement la manière dont ils sont représentés à ces offices. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest estime que cela va à l'encontre de son autodétermination et de son autonomie. La question des nominations s'applique également aux collectivités autochtones ayant conclu des traités modernes. Le transfert complet des responsabilités liées à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie sera revu, ainsi que les questions susmentionnées, cinq ans après la date de mise en œuvre du 1er avril 2014. Les deux parties espèrent pouvoir trouver une solution aux questions non réglées et procéder au transfert définitif des responsabilités en conséquence.
Il existe également une source de préoccupation pour les groupes autochtones. Après la date de transfert, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est devenu le principal partenaire des groupes autochtones ayant conclu des traités modernes. Il assume désormais la responsabilité administrative des sites contaminés créés après la date de transfert sur les terres visées par un règlementNote de bas de page 49. Les groupes autochtones n'ayant pas conclu de traités modernes sont toujours régis par la Loi sur les Indiens fédérale, et l'administration des ressources et des sites contaminés est de compétence fédérale.
Il convient de souligner la distinction qui existe entre les groupes autochtones ayant conclu des traités modernes et ceux n'ayant pas conclu de traités modernes parce que la relation qu'ils entretiennent avec le gouvernement territorial est très différente. Selon plusieurs informateurs clés, certains groupes autochtones craignent que la relation entre les peuples autochtones et le gouvernement territorial change maintenant que le territoire assure l'exécution de certains programmes et la prestation de certains services. Ils estiment que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest devra s'efforcer de bâtir une nouvelle relation avec ses partenaires autochtones et que les deux parties devront faire en sorte que leur relation soit constructive et positive. Les interactions avec un gouvernement territorial nouvellement responsable représenteront des défis différents pour les groupes autochtones. Ils gardent à l'esprit le précédent créé au Yukon où la relation entre les groupes autochtones et le gouvernement territorial n'est pas encore complètement définieNote de bas de page 50.
Dans les Territoires du Nord-Ouest, il sera important de bâtir une relation entre les groupes autochtones et le gouvernement territorial. Les deux parties se partagent la responsabilité en ce qui concerne l'administration des droits des Autochtones. Comme le démontre l'expérience au Yukon, la mise en œuvre de nouveaux programmes et services est un processus progressif. Il faudra du temps pour atteindre un niveau durable de service. Dans l'intervalle, il est possible de planifier et de gérer l'élaboration de paramètres pour une nouvelle relation, avant la mise en œuvre.
La situation est très différente au Nunavut. Le Nunavut ne compte pas le même nombre de groupes autochtones que les Territoires du Nord-Ouest. Il y a plutôt une grande organisation autochtone bien représentée, la Nunavut Tunngavik Incorporated, qui administre des segments importants des ressources territoriales et qui a une influence sur le gouvernement public en vertu de l'Accord sur les revendications territoriales du NunavutNote de bas de page 51. Il faudrait se pencher sur le rôle que jouera la Nunavut Tunngavik Incorporated dans le processus de transfert des responsabilités et sur son intégration à l'entente définitive.
Constatation principale no 12 :
Les négociations entourant le transfert des sites contaminés ont été compliquées en raison de la différence entre les méthodes d'analyse des risques pour le classement des sites contaminés.
Les négociations sur les sites contaminés ont été compliquées parce qu'il a fallu déterminer comment traiter les responsabilités environnementales existantes qui devaient être transférées. Les différents niveaux de tolérance aux risques des parties ont également compliqué les négociations, ainsi que la quantité restreinte d'information actuelle au sujet des sites contaminés. La méthode fédérale de classement des sites contaminés repose sur une structure axée sur le risque, selon le niveau de risque que représente un site pour la santé publique. L'approche territoriale est binaire, c'est-à-dire que les sites sont répertoriés comme étant contaminés ou non.
De plus, plusieurs sites contaminés n'avaient pas été arpentés et il n'y avait pas suffisamment d'information sur leur emplacement et leurs dimensions dans les Territoires du Nord-Ouest. Il était donc difficile de déterminer le coût d'assainissement des sites n'ayant pas été arpentés. À titre d'exemple, après la découverte d'un baril de pétrole vide abandonné dans un champ, le gouvernement fédéral aurait procédé à une analyse axée sur le risque. Dans le cas où l'analyse aurait conclu qu'il ne constituait pas une source de contamination, le gouvernement fédéral aurait pu décider qu'il ne serait pas efficient de l'enlever. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ne semble pas avoir de mécanisme semblable pour procéder à une telle analyse et classerait donc le site comme étant contaminé.
Dans le cadre des négociations, le gouvernement du Canada souhaitait éviter le dédoublement du chapitre sur les sites contaminés de l'entente sur le transfert de responsabilités au YukonNote de bas de page 52. Ce chapitre permettait au gouvernement territorial d'établir le coût d'assainissement d'un site contaminé, même si le Canada conservait l'obligation et la responsabilité de payer. Les parties se sont entendues sur une proposition pour que le Canada conserve la responsabilité et le pouvoir décisionnel à l'égard des sites contaminés existant avant la date de transfert.
Un nouveau concept a été proposé et accepté afin de traiter des sites non classés représentant un faible risque qui seraient susceptibles d'être considérés comme contaminés dans le futur. On a transféré ces sites au gouvernement territorial, ainsi que des fonds de 2 millions de dollars par année, même s'ils ne sont pas définis expressément dans l'entente définitive comme étant des décharges publiques. En fin de compte, l'offre pécuniaire totale est passée de 65,3 millions de dollars dans l'entente de principe à 67,3 millions de dollars dans l'entente définitiveNote de bas de page 53.
Par conséquent, certains sites gérés par le territoire sont situés à proximité de sites contaminés fédéraux, ce qui crée des poches de terres résiduelles au sein du territoire transféré. Les informateurs clés du territoire ont affirmé que cet arrangement créait de la confusion au moment de déterminer quels sites sont gérés par quel gouvernement. De plus, il ne règle pas le cas d'éventuels sites contaminés n'ayant pas été découverts qui devraient être transférés de nouveau au gouvernement fédéral pour que l'assainissement puisse être financé conformément à l'entente. Dans le cadre du processus de transfert des responsabilités au Nunavut, il serait possible d'éviter cette confusion en cartographiant les sites contaminés du territoire avant le début des négociations.
Constatation principale no 13 :
Il sera très important d'avoir un plan de partage des revenus des ressources pour assurer la durabilité des programmes et des services du Nunavut.
Comme l'indique le rapport Mayer, le Nunavut estime qu'il est « essentiel » pour le transfert des responsabilités que les négociations portent sur les ressources au large des côtes dans les limites du territoire. Selon le rapport, l'inclusion de droits aux ressources des fonds marins est une question d'intérêt national, d'importance culturelle pour les Inuits, d'efficacité réglementaire et de cohérence avec la revendication territoriale et le droit canadienNote de bas de page 54. Concrètement, les revenus provenant des ressources sont essentiels pour le gouvernement territorial.
Les sources potentielles de revenus provenant du secteur des ressources naturelles au Nunavut sont très différentes de celles des Territoires du Nord-Ouest. La Nunavut Tunngavik Incorporated administre une grande partie des ressources naturelles du Nunavut. Bien que cette société fonctionne en partenariat avec le gouvernement du Nunavut, il s'agit de deux entités distinctes qui assurent la coordination et la gestion des responsabilités des Inuits établies dans l'Accord sur les revendications territoriales du NunavutNote de bas de page 55. Cependant, cette situation fait en sorte que le gouvernement public du Nunavut dispose de moins de sources de revenus éventuelles.
Actuellement, le transfert administratif des ressources pétrolières et gazières au large des côtes ne fait pas partie des négociations sur le transfert des responsabilités. Le gouvernement fédéral ne peut transférer aucun pouvoir (p. ex. droits sur les espaces marins) allant au-delà de ceux auxquels les provinces ont droit. Le gouvernement du Nunavut pourrait avoir à gérer de nouveaux programmes et services sans toutefois administrer les sources de revenus provenant des ressources, comme le font les autres territoires auxquels le gouvernement fédéral a transféré ces responsabilités.
Les informateurs clés sont très préoccupés par le manque général de revenus provenant des ressources du Nunavut. Ils ont fait valoir que le Nunavut doit être un bénéficiaire principal de toutes les redevances tirées des ressources au large des côtes après le transfert des responsabilités, parce qu'elles seront vitales pour assurer la viabilité financière du Nunavut.
5. Constatations de l’évaluation – Efficience et économie
5.1 Efficience et économies associées aux affaires circumpolaires
Capacité et priorité de la Direction des affaires circumpolaires
Constatation principale no 14 :
Malgré l'efficacité de la Direction des affaires circumpolaires à gérer ses ressources, la méthode de planification et d'affectation des fonds compromet la capacité de l'Organisation des affaires du Nord à obtenir les résultats attendus et à s'acquitter des obligations créées par la Stratégie pour le Nord.
L'évaluation a permis de révéler qu'une source de financement sûre et permanente demeure un problème annuel pour la Direction des affaires circumpolaires. Chaque année amène une quête effrénée pour trouver des moyens de soutenir les participants permanents basés au Canada et de financer les activités circumpolaires du Ministère. La Direction des affaires circumpolaires obtient souvent des fonds auprès d'autres programmes et services de l'Organisation des affaires du Nord où il y a des excédents. Cette situation crée naturellement des problèmes pour la planification, et, ce qui est plus grave encore, elle compromet la participation circumpolaire d'AANC et diminue la priorité des initiatives de la Direction au sein de l'Organisation des affaires du Nord.
Une analyse financière démontre qu'environ 39 % des dépenses réelles du secteur de programme correspondent à des fonds supplémentaires obtenus au moyen d'une demande de réaffectation interneNote de bas de page 56. Ce pourcentage porte à croire qu'il faudrait planifier efficacement dès le début de l'exercice de façon à ce que l'affectation des fonds et le soutien soient prévisibles.
Le problème lié aux ressources de programme a un effet domino sur les participants permanents du Canada. Il leur est difficile de s'acquitter pleinement de leurs responsabilités liées au partenariat en raison du manque de soutien et d'expertise ou de l'incertitude entourant les niveaux de financement. De plus, les fonds (répartis selon les engagements de projets particuliers du groupe de travail sur le développement durable) ne sont pas toujours distribués également entre les trois participants permanents basés au Canada. Par conséquent, certains participants permanents peuvent participer à plus grande échelle que d'autres. Les informateurs clés ont cependant indiqué qu'en raison de la taille et de la composition de chacun des groupes autochtones, ce sont en fait les groupes les plus importants (qui reçoivent une plus grande part des fonds) qui peuvent être désavantagés en ce qui concerne la représentation adéquate de leurs membres.
L'évaluation a permis de conclure que, malgré sa charge de travail complexe et ses capacités limitées, la Direction des affaires circumpolaires mène à bien ses fonctions. La Direction est composée d'une équipe de quatre employés et réussit à gérer un nombre croissant d'activités bilatérales et d'activités de coordination stratégiqueNote de bas de page 57. Il s'agit d'un problème pour la Direction et pour la participation d'AANC au Conseil de l'Arctique, problème sur lequel l'Organisation des affaires du Nord devrait se pencher plus sérieusement.
Il est recommandé que :
Recommandation no 6 :
En tenant compte des autres priorités sectorielles, l'Organisation des affaires du Nord examine le financement planifié en vue d'accroître l'efficacité organisationnelle du programme des Affaires circumpolaires et la prévisibilité de la participation des participants permanents autochtones.
5.2 Efficience et économies associées au transfert des responsabilités et aux relations territoriales
Soutenir la capacité du Nunavut pour assurer l'exécution des programmes et la prestation des services
Constatation principale no 15 :
Le Nunavut est confronté à des enjeux qui lui sont propres et qui sont différents de ceux des Territoires du Nord-Ouest. Au cœur de ces enjeux est la capacité du gouvernement territorial à assurer l'exécution des programmes et la prestation des services actuels et prévus avec des ressources moindres.
Le Nunavut est confronté à certains enjeux supplémentaires, qui auront une incidence sur le processus de transfert des responsabilités et qui n'étaient pas présents ou pertinents dans le cadre du transfert au Yukon ou aux Territoires du Nord-Ouest. Ces différences devraient compliquer le transfert des pouvoirs au Nunavut et peut-être en accroître le risque. Tout d'abord, le Nunavut est beaucoup moins densément peuplé et ses collectivités sont isolées et éloignées les unes des autres. Il n'y a pas non plus les mêmes niveaux d'immobilisations ou d'infrastructures gouvernementales pour assurer l'exécution des programmes et la prestation des services. Par ailleurs, le Nunavut affiche le taux le plus faible de maintien des effectifs spécialisés ou techniques dans le secteur publicNote de bas de page 58. Le gouvernement du Nunavut et le bureau régional d'AANC éprouvent actuellement des difficultés quant à l'exécution de programmes et à la prestation des services en raison de leurs problèmes d'effectifs.
Sans une solide stratégie de renforcement des capacités, les problèmes de prestation des services s'aggraveront après le transfert des responsabilités. En juin 2016, 30 postes sur 116 étaient vacants au bureau régional d'AANCNote de bas de page 59. Les capacités actuelles permettent difficilement d'assurer l'exécution des programmes et la prestation des services. Outre les questions liées aux capacités, le bureau régional d'AANC ne conserve ses employés que pendant une période moyenne de 18 moisNote de bas de page 60, ce qui entraîne une perte de mémoire institutionnelle et un recours élevé aux services de formation. Étant donné la courte période de maintien des effectifs, le besoin de continuellement former les nouveaux employés puise dans le temps des ressources déjà très sollicitées.
Lors du transfert de fonctionnaires d'AANC au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, plusieurs résidaient déjà dans les Territoires du Nord-Ouest. Or, dans le cas du Nunavut, les programmes et services sont assurés à partir de l'administration centrale d'AANC à Gatineau. Comme les centres de prestation des services d'AANC au Nunavut sont situés dans des lieux éloignés qui n'ont pas les infrastructures et les commodités nécessaires (p. ex. il y a une pénurie de logements à Iqaluit), il pourrait être difficile de convaincre le personnel de l'administration centrale d'AANC d'accepter un transfert au gouvernement territorial.
Par ailleurs, le gouvernement du Nunavut doit se conformer aux exigences imposées par l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut. En vertu de l'article 23 de l'Accord (citation du site Web du gouvernement du Nunavut), 85 % des employés doivent être des Inuits. Comme 40 % de la population du Nunavut est âgée de moins de 16 ans et que les collectivités sont dispersées sur le territoire, il pourrait être difficile pour le gouvernement nouvellement doté de recruter des candidats qualifiés pour répondre à ses besoins. Il faudra du temps pour bâtir les capacités et pour satisfaire aux exigences de l'Accord.
Le dernier point concerne les leçons tirées du processus de transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest. Dans le cadre de la gestion du transfert par AANC, certains employés se retrouvent avec une charge de travail excessive alors qu'ils doivent répondre aux demandes, tout en continuant de s'acquitter de leurs responsabilités normales, ce qui est particulièrement le cas au bureau régional. Les bureaux régionaux disposent d'effectifs limités pour gérer l'organisation du processus de transfert des responsabilités, ainsi que les responsabilités quotidiennes reliées aux programmes et services. Le Ministère devrait s'assurer que le bureau régional est doté d'un effectif suffisant dans le cadre de la gestion du processus de transfert des responsabilités au Nunavut.
Il est recommandé que :
Recommandation no 7 :
L’Organisation des affaires du Nord se penche, en étroite collaboration avec le gouvernement du Nunavut, sur un processus de mise en œuvre du transfert des responsabilités progressif échelonné sur une plus longue période.
6. Conclusions et recommandations
6.1 Conclusions relatives aux affaires circumpolaires
Pertinence
La participation d'AANC au Conseil de l'Arctique a permis de rassembler les ministères fédéraux, les gouvernements territoriaux et les groupes autochtones en vue de bâtir et de maintenir un Nord solide et dynamique. Comme l'ont indiqué les informateurs clés, les enjeux touchant l'Arctique sont des enjeux mondiaux. La collaboration des groupes de travail internationaux, le report des questions environnementales d'une présidence à une autre et le vif intérêt des États observateurs et des participants permanents au Conseil de l'Arctique témoignent de cette réalité.
Le rôle d'AANC s'est révélé être approprié et harmonisé aux priorités du gouvernement énoncées dans sa Stratégie pour le Nord. La Direction des affaires circumpolaires peut compter sur l'expertise et les relations d'AANC au Conseil de l'Arctique. Par conséquent, elle occupe une place cruciale au sein d'AANC pour faire avancer le programme du Canada pour le Nord.
Rendement
AANC a noué des relations bilatérales fructueuses avec les États-Unis, la Russie et la Norvège qui ont permis de réaliser plus de progrès que pendant les réunions plénières du Conseil de l'Arctique. Le travail concerté du gouvernement du Canada avec les participants permanents autochtones et les gouvernements territoriaux a également contribué à intégrer les connaissances traditionnelles dans les projets des groupes de travail et a incité le Conseil de l'Arctique à mettre l'accent sur les enjeux sociaux dans le Nord, ainsi que sur les enjeux environnementaux et économiques.
6.2 Conclusions relatives au transfert des responsabilités et aux relations territoriales
Pertinence
Le transfert des responsabilités en matière de gestion des terres et des ressources aux territoires est un objectif énoncé dans différents documents du gouvernement, comme le Northern Affairs Organization Next Strategic Plan, le Discours du Trône de 2013 et la Stratégie pour le Nord. Le transfert des responsabilités favorise le leadership territorial là où les décisions concernant les programmes et les services sont prises au niveau régional. Les directions responsables du transfert des responsabilités et des relations territoriales de l'Organisation des affaires du Nord œuvrent en vue d'accroître le contrôle des gouvernements territoriaux sur les affaires économiques et politiques grâce à des collectivités du Nord fortes. Le besoin et la pertinence des programmes d'AANC appuyant le transfert des responsabilités sont démontrés de manière convaincante.
Rendement
L'expérience des Territoires du Nord-Ouest permet de tirer des leçons pour le processus de transfert des responsabilités au Nunavut. Malgré la réussite de certains aspects du transfert des responsabilités, une planification exhaustive est nécessaire avant l'étape de la mise en œuvre. Les différences de perspectives entre le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement fédéral lors des négociations ont entraîné des retards, empêché les parties de s'entendre sur certaines questions et retardé le transfert de certains pouvoirs (p. ex. la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie).
Il aurait fallu mieux planifier la plus grande partie des éléments importants du transfert des responsabilités dans les Territoires du Nord-Ouest sur le plan stratégique et leur accorder une plus grande attention. On peut penser à la gestion des documents, au transfert des ressources humaines et à la stratégie pour le transfert des terres et des ressources, notamment des sites contaminés. Compte tenu de la faiblesse des infrastructures et des capacités en matière de ressources humaines au Nunavut, la conception, l'approche stratégique et le plan de mise en œuvre ayant trait à ces aspects doivent être planifiés en détail et bien à l'avance.
Annexe A – Modèle logique du sous-programme 4.1.1
Annexe B – Liste des références – examen des documents
Allison, Dean. (2013). Le Canada et le conseil de l'arctique : un programme d'action pour assurer un leadership dans la région, rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
The Arctic Council Secretariat. (2015). Amarok: Arctic Council Tracker. Iqaluit, 24 avril 2015.
The Arctic Council Secretariat. The Arctic Council Webpage. (site Web non disponible en français)
Arctic Contaminants Action Program, Assessment Reports.
Secteur du dirigeant principal des finances. (2016) Financial Actual Information on 4.1.1 Program 2010-2016.
Ministère des Affaires autochtones et du Nord. Gouvernement du Canada. Tiré du bureau du dirigeant principal des finances.
The Circumpolar Affairs Directorate. (2016). NAO's Window to Arctic International Engagement. Government of Canada.
The Circumpolar Affairs Directorate. NAO's Window to Arctic International Engagement: Executive Summary. Government of Canada.
Ministère du Exécutif et des Affaires intergouvernementales. Embauche des Inuit : Chapitre 23, gouvernement du Nunavut.
Environnement et Ressources naturelles. (2011). Northwest Territories Water Stewardship: A Plan for Action 2011-2015. Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Affaires mondiales Canada. (2015). La présidence du Canada au Conseil de l'Arctique – Iqaluit 2015 : le développement au service de la population du Nord.
Affaires mondiales Canada. (2013). Énoncé de la politique étrangère du Canada pour l'Arctique : exercer notre souveraineté et promouvoir à l'étranger la Stratégie pour le Nord du Canada, Gouvernement du Canada.
Gouvernement du Canada. (2016).Réalisations accomplies dans le cadre de la Stratégie pour le Nord du Canada.
Gouvernement du Canada. (2015). Stratégie pour le nord du Canada.
Gouvernement du Canada. (2013). Entente sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest.
Gouvernement du Canada. (2013). Discours du Trône ouvrant la deuxième session quarante unième législature du Canada, Ottawa (Ont.), Canada, Parlement du Canada, section 3.
Gouvernement du Canada. (2010). Énoncé de la politique étrangère du Canada pour l'Arctique.
Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. (2013). Plain Language Summary of the Proposed Northwest Territories Lands and Resources Devolution Agreement.
Affaires indiennes et du Nord canadien. (2001). Accord de transfert au Yukon d'attributions relevant du Programme des affaires du Nord, gouvernement du Canada.
Affaires indiennes et du Nord Canada. (2013) L'accord entre les Inuit de la région du Nunavut et Sa Majesté la Reine du chef du Canada, tel que modifié, gouvernement du Canada.
Affaires indiennes et du Nord Canada. (2007). La Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie : guide du citoyen, ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux Canada.
Affaires autochtones et du Nord Canada. (2013). Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord.
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Sustainable Development Working Group. (2015). AANDC Brown Bag Lunch Event. Arctic Council.
Annexe C – Questions de l’évaluation
Pertinence – besoin
1. Est-il nécessaire d'avoir un programme de subventions et contributions et d'affecter des ressources internes d'AANC au transfert des responsabilités et aux relations territoriales?
2. Est-il nécessaire qu'AANC consacre des ressources aux bénéficiaires (participants permanents) pour promouvoir la coopération circumpolaire entre les huit États de l'Arctique?
Pertinence – conformité aux priorités du gouvernement
3. Dans quelle mesure les activités et les objectifs du développement politique et des relations intergouvernementales sont-ils compatibles avec les priorités gouvernementales concernant l'autonomie, la prospérité et le bien-être des peuples et collectivités du Nord?
Pertinence – harmonisation avec les rôles et les responsabilités
4. Le rôle d'AANC est-il approprié en ce qui a trait au transfert des responsabilités, à la gestion des relations et aux affaires circumpolaires?
Rendement – efficacité des programmes pour obtenir les résultats souhaités
5. Dans quelle mesure le transfert des responsabilités au chapitre de la gestion des ressources et des terres aux gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut a-t-il été un succès?
6. Dans quelle mesure les priorités canadienne sont-elles prises en considération dans les activités nationales de coopération circumpolaire?
7. Quelle est l'incidence, le cas échéant, de ces activités sur l'autonomie, la prospérité et le bien-être?
8. Quels changements importants devraient être apportés pour améliorer le transfert des responsabilités?
9. Quels changements importants devraient être apportés pour mieux tenir compte des priorités du Canada dans la coopération circumpolaire?
Rendement – Efficience et économie
10. L'approche actuelle pour le transfert des responsabilités est-elle efficiente aux fins de l'optimisation des ressources?
11. Les programmes d'AANC liés aux activités du sous-programme 4.1.1 sont-ils efficients du point de vue de l'optimisation des résultats au moyen des ressources les mieux appropriées?