Cadre stratégique pour l'Arctique du Canada : Guide de discussion

Le Guide de discussion est également disponible en inuktitut.

Table des matières

Introduction

« En fait, les stratégies qui ont été mises en œuvre au cours de ma vie dans l'Arctique étaient rarement équivalentes à l'ampleur des lacunes fondamentales entre ce qui existe dans l'Arctique et ce que les autres Canadiens tiennent pour acquis, et elles ne permettaient pas d'aborder ces lacunes. Combler ces lacunes est ce dont les habitants du Nord, dans l'ensemble de l'Arctique, souhaitaient discuter avec moi en tant que priorité urgente. »

Mary Simon, Rapport provisoire sur le Modèle de leadership partagé dans l'Arctique

Objectif

Établir un nouveau cadre stratégique pour l'Arctique donnant lieu à une meilleure coordination des efforts de tous les ordres de gouvernement, des groupes autochtones, de l'industrie et des autres intervenants, afin de cerner les problèmes et les solutions possibles pour relever les défis qui se présentent et tirer profit des nouvelles possibilités dans l'Arctique.

Aperçu

Le Canada est un pays arctique – le deuxième État arctique en importance. L'Arctique fait donc partie intégrante de l'identité de notre pays et du rôle que nous jouons à l'échelle mondiale. C'est une région vaste et diversifiée qui compte plus de 200 000 habitants issus de communautés autochtones et non autochtones. L'histoire de la région et des peuples autochtones qui l'habitent depuis des temps immémoriaux est empreinte d'interdépendance, de résilience et de réalisation face au changement. Au cours des 150 dernières années, l'Arctique canadien est devenu de plus en plus diversifié, accessible et autonome.

Les 50 dernières années, en particulier, ont été le théâtre de nombre de changements. Des moyens novateurs ont été mis en œuvre pour accroître l'autodétermination des gouvernements régionaux et des résidents de l'Arctique; les principales réalisations à cet égard comprennent le règlement de revendications territoriales modernes, la négociation d'ententes sur l'autonomie gouvernementale, le transfert des responsabilités fédéraux et la création d'un nouveau territoire (le Nunavut).

Le 5 août 2016, la ministre des Affaires autochtones et du Nord, Carolyn Bennett, a annoncé la nomination de Mme Mary Simon comme représentante spéciale de la ministre. Mme Simon a été mandatée pour chapeauter la mobilisation concernant une nouvelle approche en matière de partage du leadership dans l'Arctique canadien, et formuler des conseils à cet égard. En tant qu'ancienne diplomate distinguée et dirigeante inuite de longue date, Mme Simon a apporté l'expérience et l'expertise nécessaires pour conseiller le gouvernement du Canada en ce qui a trait aux questions les plus pressantes touchant l'Arctique.

Les rapports de Mme Simon ont révélé que l'Arctique canadien entame une période de changements, en plus d'être confronté à des problèmes socioéconomiques de longue date. L'accélération des changements climatiques a une incidence majeure sur la vie quotidienne des habitants de l'Arctique ainsi que sur les écosystèmes et l'infrastructure de la région. Mme Simon fait observer que l'Arctique canadien est « aux prises avec un niveau disproportionné de conséquences liées au réchauffement de l'Arctique, dont le rythme est près de deux fois plus rapide que le taux moyen mondial. À maintes reprises, on m'a parlé de l'incidence du réchauffement de l'Arctique sur la sécurité alimentaire, l'infrastructure, le logement et la sécurité au sol et sur l'eau. »

Parallèlement, Mme Simon a souligné qu'en dépit des progrès considérables réalisés au cours des dernières décennies en matière d'autodétermination et d'autonomie gouvernementale, il subsiste plusieurs problèmes sociaux et économiques dans l'Arctique canadien. Elle s'est posé les questions suivantes : « […] pourquoi les indicateurs sociaux nationaux de l'Arctique comptent-ils toujours parmi les pires en ce qui a trait au bien-être de base? […] Compte tenu de tous ces instruments d'autonomisation durement gagnés, pourquoi un bon nombre de personnes […] ne se sentent pas habilitées et en santé? »

Mme Simon a soumis son rapport provisoire en octobre 2016, et son rapport final en mars 2017. (Il est également possible d'en obtenir une copie en écrivant à l'adresse suivante : ArctiqueEnsemble-ArcticTogether@canada.ca.) Le travail de Mme Simon constitue une étape importante de la planification du développement socioéconomique durable de l'Arctique canadien.

En décembre 2016, le premier ministre Trudeau a annoncé un certain nombre d'initiatives en vue de saisir les occasions et de relever les défis associés à l'évolution de l'Arctique, notamment l'élaboration conjointe, avec des partenaires autochtones, territoriaux et provinciaux, d'un nouveau cadre stratégique pour l'Arctique qui remplacera la Stratégie pour le Nord du Canada et l'Énoncé de la politique étrangère du Canada pour l'Arctique.

Ce cadre vise à fournir une orientation globale en ce qui a trait aux priorités, aux activités et aux investissements du gouvernement du Canada dans l'Arctique d'ici 2030. Le cadre :

  • s'appuiera sur les priorités de nos partenaires;
  • cernera les secteurs d'intervention complémentaire possibles en vue de l'atteinte de buts communs;
  • tiendra compte des besoins et des possibilités de chaque région pour faire en sorte que l'Arctique atteigne son plein potentiel.

La Vision panterritoriale en vue d'un développement durable, diffusée en août 2017 par les premiers ministres du Nord, sera la base du cadre stratégique pour l'Arctique, y compris ses principes sous-jacents qui viendront renforcer l'importance du développement des ressources, de la diversification économique, des infrastructures et de l'innovation améliorées pour bâtir des économies territoriales solides et accroître l'autonomie. Des économies renforcées et diversifiées sont centrales au bien-être collectif durable et à l'autodétermination autochtone. La promotion de collectivités saines, vibrantes et prospères nécessitera des investissements locaux en développement de compétences, qui seront impératifs pour la diversification économique et l'établissement de collectivités plus autonomes. Les infrastructures comme les autoroutes, les havres, les ports, les aéroports, les solutions de remplacement en électricité viables et le raccordement aux réseaux électriques sont essentielles pour la diversification économique et la réduction du coût de la vie pour les résidents. Chacun des gouvernements territoriaux a des relations solides et productives avec leurs gouvernements et les organisations autochtones locaux. Leur participation est essentielle au développement économique des territoires, et à l'appui du mieux-être de la collectivité.

Nous avons hâte de connaître les aspirations des résidents de l'Arctique canadien – et de l'ensemble des Canadiens – par rapport à l'Arctique. Le présent guide se veut un point de départ pour les idées et les conversations qui mèneront à l'élaboration d'un nouveau cadre stratégique pour l'Arctique au Canada.

Structure

Le présent guide est divisé en six thèmes, lesquels pourraient évoluer à la lumière des discussions avec nos partenaires et d'autres intervenants :

  • L'infrastructure globale de l'Arctique
  • Des citoyens et des communautés forts dans l'Arctique
  • Des économies solides, durables et diversifiées dans l'Arctique
  • Les connaissances scientifiques et autochtones dans l'Arctique
  • La protection de l'environnement et la préservation de la biodiversité dans l'Arctique
  • L'Arctique dans un contexte mondial

Chaque section débute avec des faits en bref, suivis du contexte et des objectifs visant à guider les discussions portant sur les questions fournies ou les thèmes de manière plus générale.

Élaboration conjointe d'un cadre stratégique pour l'Arctique

« Selon moi, en ce moment, il est primordial de ne pas oublier les visions, les plans d'action, les stratégies et les initiatives qui sont, depuis longtemps, conçus "pour le Nord" et non "en collaboration avec le Nord" […] Un nouveau cadre stratégique pour l'Arctique repose tout d'abord sur un processus inclusif qui est fondé sur la confiance et le respect mutuels et qui établit les principes du partenariat (et s'y conforme). »

Mary Simon, Un nouveau modèle de leadership partagé dans l'Arctique

Au cours des prochains mois, le gouvernement du Canada travaillera en collaboration avec les organisations autochtones nationales et régionales, les gouvernements autochtones et les partenaires autochtones signataires de traités et les gouvernements du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut, du Manitoba, du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador en vue d'élaborer une vision à long terme en ce qui a trait à l'Arctique canadien et au rôle du Canada dans l'Arctique circumpolaire, et ce, afin que les gouvernements et les résidents de l'Arctique soient au premier plan des décisions stratégiques touchant l'avenir de l'Arctique canadien et le rôle du Canada dans l'Arctique circumpolaire.

Le gouvernement du Canada reconnaît le travail considérable que ses principaux partenaires ont déjà entrepris pour déterminer les priorités de leurs régions respectives. Le présent processus s'appuiera sur ce travail important au lieu de s'y substituer. Le cadre reflétera les possibilités et les enjeux propres à chaque région, tout en respectant les secteurs de compétence et les droits issus de traités. Comme l'ont souligné les premiers ministres des territoires dans leur déclaration du 31 Août 2017, le cadre stratégique a un rôle important à jouer « autant dans la création de collectivités fortes que pour le développement d'économies durables et diversifiées dans le Nord. »

Cette nouvelle approche à l'égard de l'élaboration de politiques s'accompagne d'un champ d'application géographique élargi. Alors que la plupart des anciennes stratégies fédérales étaient principalement axées sur le Nord territorial, le cadre en cours d'élaboration s'appliquera :

  • au Yukon;
  • aux Territoires du Nord-Ouest;
  • au Nunavut;
  • à l'Inuit Nunangat;
  • à la région du Nunatsiavut, au Labrador;
  • au territoire du Nunavik, au Québec;
  • au Nord du Manitoba, notamment à Churchill.

Le cadre intégrera des idées et des commentaires provenant de diverses sources, notamment des observations écrites et orales recueillies lors des tables rondes régionales dans le but d'établir l'orientation globale des priorités, des activités et des investissements du gouvernement du Canada dans l'Arctique.

Question à débattre

  • Comment peut-on favoriser le renforcement, la prospérité et la durabilité de l'Arctique canadien?

Thèmes de discussion

L'infrastructure globale de l'Arctique

« Peu importe qui était mon interlocuteur, la question de combler les lacunes dans l'infrastructure se retrouvait bien souvent au sommet, ou tout près du sommet de la liste des éléments visant à améliorer les conditions socioéconomiques. La région de l'Arctique diffère des autres régions du Canada quant à ses besoins en infrastructure en raison de sa géographie et de sa grande étendue. »

Mary Simon, Un nouveau modèle de leadership partagé dans l'Arctique

Énoncé de l'enjeu

  • Établir dans l'Arctique un vaste réseau d'infrastructure qui répond non seulement aux besoins sociaux, économiques, environnementaux et en matière de sécurité des résidents et des entreprises de l'Arctique, mais qui permet également aux communautés de l'Arctique de prospérer.

Faits en bref

  • Le manque de moyens de transport et d'infrastructures énergétiques communes a une incidence directe sur le coût de la vie et des activités commerciales dans l'Arctique.
  • Les communautés du Nunavut et du Nunavik dépendent exclusivement des satellites pour ce qui est de l'accès aux services à large bande. L'absence de connectivité dans certaines autres régions de l'Arctique et les frais d'Internet élevés contribuent également au coût élevé de la vie.
  • La plupart des communautés arctiques ne sont accessibles à l'année que par avion.
  • Le trafic maritime dans les eaux arctiques canadiennes ne cesse d'augmenter.
  • Près des deux tiers des communautés arctiques dépendent exclusivement de l'énergie produite par des groupes électrogènes diesel pour le chauffage et l'électricité.
  • Dans l'Arctique, environ 95 % des biens sont transportés par bateau; c'est ainsi qu'est assuré le réapprovisionnement en biens de première nécessité des communautés arctiques. Les chemins de fer jouent un rôle essentiel dans les régions nordiques de plusieurs provinces, notamment dans les communautés comme Churchill, au Manitoba.
  • Les changements climatiques, de par leur incidence sur le pergélisol, l'eau et les conditions climatiques, endommagent l'infrastructure existante dans l'Arctique canadien et posent des défis additionnels pour ce qui est de combler les lacunes en matière d'infrastructure.

Contexte

L'environnement hostile, la modification des régimes climatiques, la courte durée de la saison de construction et d'expédition, le manque de ressources matérielles et la faiblesse de l'assiette fiscale présentent des défis et des risques de taille pour le développement et le maintien de l'infrastructure dans l'Arctique canadien. Ainsi, l'Arctique canadien affiche un déficit majeur sur le plan de l'infrastructure, et ce déficit pose des défis importants pour la croissance socioéconomique, la gestion des urgences, la mise en valeur des ressources de même que la qualité de vie et la sécurité de base des résidents de l'Arctique.

Une infrastructure de transport intégrée et moderne est essentielle pour toutes communautés. Dans l'Arctique, le développement économique et le bien-être des communautés sont limités par l'absence d'infrastructure de transport; il est ainsi difficile, long et coûteux de transporter des personnes et des biens à l'intérieur et à l'extérieur des communautés arctiques. La création de possibilités de développement économique durables à l'échelle locale, nationale et internationale passe par l'investissement dans une infrastructure résiliente dans l'Arctique, notamment des routes, des câbles de fibre optique, des pistes d'atterrissage et des couloirs de navigation à faible incidence. Ces investissements contribueront à réduire le coût de la vie et le coût d'exploitation des entreprises et favoriseront la croissance de la classe moyenne dans les communautés arctiques. D'autres nations arctiques ont réussi à tirer parti de partenariats public-privé pour mettre en place l'infrastructure essentielle, en particulier l'infrastructure de transport. La possibilité d'examiner des approches novatrices à l'égard des partenariats public-privé dans l'Arctique canadien cadre avec les objectifs du gouvernement canadien en matière de partenariats public-privé.

Les changements climatiques intensifient également les menaces qui pèsent sur l'infrastructure existante. Le dégel du pergélisol a des conséquences directes sur l'intégrité des fondations des bâtiments, des routes, des pistes, des pipelines et de l'infrastructure côtière. La prise en compte des changements climatiques au moment de réaliser des investissements dans l'infrastructure, ce qui comprend les projets de rénovation et de modernisation, ainsi que l'investissement dans des solutions d'adaptation traditionnelles et naturelles contribueront à accroître la résilience, à diminuer les risques de désastre et à réaliser des économies à long terme.

Un certain nombre d'investissements ont été réalisés au cours des dernières années, mais d'autres investissements ciblés dans l'infrastructure pourraient contribuer au développement socioéconomique de la région. Par exemple :

  • l'amélioration de l'infrastructure de transport permettrait de réduire le coût de la vie, de faciliter l'accès aux communautés et de générer des occasions de renforcer et de diversifier l'économie;
  • l'amélioration du logement et des autres infrastructures sociales contribuerait au mieux-être des résidents et des communautés de l'Arctique;
  • l'amélioration de la connectivité contribuerait à combler le fossé numérique, générerait de nouvelles possibilités pour les résidents de l'Arctique, qui pourraient ainsi avoir accès à la télésanté et à des services de santé et d'apprentissage en ligne, et favoriserait leur participation à l'économie numérique, en plus d'appuyer le développement économique;
  • l'amélioration de l'infrastructure énergétique permettrait de réduire considérablement les coûts pour les gouvernements et les entreprises, ainsi que le coût de la vie des résidents de l'Arctique;
  • l'élaboration de normes relatives à l'infrastructure aiderait à planifier et à construire une infrastructure adaptée aux répercussions des changements climatiques, ainsi qu'à la mettre à niveau.

Résultats attendus

  • Amélioration des réseaux de transport;
  • Établissement d'une infrastructure d'intervention d'urgence fiable et accessible;
  • Amélioration des télécommunications et de la connectivité à large bande;
  • Diversification des options de logement et amélioration de l'accès à celles-ci;
  • Amélioration de la planification et de la conception pour veiller à ce que l'infrastructure communautaire tienne compte des effets des changements climatiques;
  • Amélioration de l'infrastructure pour tenir compte des prévisions météorologiques, aquatiques et climatologiques, des services des glaces et des alertes;
  • Restauration et amélioration de l'infrastructure naturelle vivante.

Question à débattre

  • Quelles sont les principales priorités de votre région en matière d'infrastructure?

Des citoyens et des communautés forts dans l'Arctique

« Un nombre considérable de mes conversations avec les dirigeants et d'autres intervenants renvoyaient à un principe central : une population instruite et en santé est fondamentale à une vision du développement durable ainsi qu'à la réalisation du potentiel des accords sur les revendications territoriales, du transfert des responsabilités et des ententes d'autonomie gouvernementale. »

Mary Simon, Un nouveau modèle de leadership partagé dans l'Arctique

Énoncé de l'enjeu

  • Bâtir des communautés et des peuples autochtones forts, sains et prospères.

Faits en bref

  • L'Arctique évolue rapidement sur les plans social et environnemental.
  • La population dans l'Arctique canadien est jeune et en pleine croissance.
  • Le taux de chômage parmi les résidents de l'Arctique est plus élevé que la moyenne canadienne et a quelques fois dépassé 50 % dans certaines communautés éloignées de l'Arctique.
  • Le taux d'Autochtones du Nord qui vivent dans des logements surpeuplés est disproportionnellement élevé.
  • Les communautés de l'Arctique sont caractérisées par des taux de victimisation criminelle et de violence conjugale nettement supérieurs à celles du Sud.
  • Le taux de suicide chez les Autochtones du Nord est considérablement plus élevé que chez les Canadiens à l'échelle nationale. Le taux de suicide chez les Inuits, par exemple, est parmi les plus élevés au monde.
  • Le taux de maladies contagieuses et chroniques, y compris la tuberculose, est beaucoup plus élevé chez les Autochtones du Nord que chez les personnes non autochtones nées au Canada.
  • Le taux d'incarcération dans l'Arctique est largement supérieur à la moyenne nationale.
  • L'accès aux services de santé demeure difficile dans l'Arctique en raison de l'éloignement de nombreuses communautés.
  • Le Canada est le seul pays circumpolaire qui n'a pas d'université physiquement située dans l'Arctique.

Contexte

Les communautés de l'Arctique sont étroitement liées, se soutiennent mutuellement, possèdent de nombreuses cultures et pratiques autochtones et ont un style de vie nordique distinct. Ces communautés sont cependant confrontées à d'importants défis sur les plans sanitaire et social, dont un grand nombre découlent de facteurs historiques, géographiques et systématiques.

Bon nombre de Canadiens vivant dans l'Arctique sont confrontés à l'héritage du colonialisme, y compris aux répercussions du régime des pensionnats indiens, de la réinstallation d'Inuits dans l'Extrême-Arctique et d'autres sources de traumatismes intergénérationnels. Les Canadiens vivant dans l'Arctique font également face à d'autres obstacles au mieux-être, comme :

  • la pénurie de logements
  • la mauvaise santé physique ou mentale, les taux élevés de suicide et de maladies transmissibles
  • l'insécurité alimentaire
  • l'accès limité à un apprentissage préscolaire et à des services de garde de haute qualité
  • les faibles résultats scolaires et les possibilités d'emploi moins nombreuses qu'ailleurs au Canada.

Comme l'a fait remarquer Mme Simon dans son rapport final, « [l]a clé de la liberté d'action de la santé des citoyens réside dans l'éducation […] La politique d'éducation dans l'Arctique doit viser la pertinence culturelle, l'adaptabilité et la flexibilité. » Au cours des 40 dernières années, les gouvernements et les conseils scolaires dans l'Arctique ont réalisé des progrès en favorisant l'établissement de partenariats nord-sud en éducation et en créant des programmes originaires de l'Arctique et culturellement adaptés qui appuient les langues et les cultures autochtones. Il faut toutefois en faire davantage pour que les résidents de l'Arctique puissent acquérir les compétences dont ils ont besoin pour participer pleinement à l'économie en croissance et de plus en plus diversifiée de l'Arctique et en tirer profit.

De plus, l'Arctique canadien est particulièrement vulnérable aux effets des changements climatiques. Les températures au Canada augmentent plus rapidement que la moyenne mondiale, et ce phénomène est encore plus flagrant dans l'Arctique et les régions nordiques du Canada. De nombreux résidents de l'Arctique, tout particulièrement les Autochtones, ont un lien très profond avec la terre, l'eau et l'air. Ce lien est une source de force, de compréhension et de résilience, mais il accroît également la sensibilité des Canadiens vivant dans l'Arctique aux effets des changements climatiques.

Il reste beaucoup à faire pour remédier aux conditions sous-jacentes qui, cumulativement, ont une incidence sur le bien-être des résidents et des communautés de l'Arctique. Le fait d'investir dans les personnes, les familles et les communautés et d'améliorer l'accès à des services de qualité contribuera à réduire les écarts socioéconomiques et culturels qui touchent la population de l'Arctique. La mise en œuvre de mesures chapeautées par les Autochtones, avec le soutien du gouvernement et d'autres partenaires, jouera un rôle important dans le succès des efforts visant à améliorer la santé, l'économie et la situation linguistique et culturelle des communautés arctiques.

Pour renforcer les communautés arctiques, il faudra tirer profit d'un développement économique responsable pour favoriser le perfectionnement des compétences, la création d'occasions d'emploi, la participation à l'économie, l'apprentissage préscolaire, l'établissement de services de garde et l'amélioration de l'infrastructure communautaire, ce qui comprend des logements sécuritaires, écoénergétiques, adaptés aux changements climatiques et adéquats sur le plan culturel. Il faudra également s'attaquer aux problèmes de santé chroniques et aux problèmes de mieux-être connexes tels que l'insécurité alimentaire et les taux élevés de suicide et de tuberculose.

Le gouvernement du Canada reconnaît que la prise de décisions locale est une composante essentielle au renforcement des communautés arctiques. Des ententes sur le transfert des responsabilités fédéraux aux gouvernements territoriaux ont déjà été négociées et mises en œuvre au Yukon (2003) et dans les Territoires du Nord-Ouest (2014). Des négociations similaires ont été entreprises avec le gouvernement du Nunavut et Nunavut Tunngavik Incorporated. Le gouvernement du Canada a aussi négocié un certain nombre de traités modernes et d'accords sur l'autonomie gouvernementale avec des Inuits, des Premières Nations et des Métis dans l'Arctique canadien.

Résultats attendus

  • Amélioration du soutien pour le mieux-être physique, mental et social;
  • Amélioration de la sécurité alimentaire dans les communautés arctiques;
  • Diminution du taux de suicide chez les résidents de l'Arctique;
  • Réduction des coûts de transport pour engendrer une réduction globale du coût de la vie dans les communautés arctiques;
  • Amélioration des possibilités d'emploi et du développement économique, ce qui comprend des investissements dans l'infrastructure, à l'appui de communautés en santé;
  • Préservation, revitalisation et renforcement de la culture et des langues autochtones;
  • Amélioration de l'accès et de la participation aux occasions d'apprentissage préscolaire et continu et aux services de garde;
  • Amélioration de la préparation aux situations d'urgence;
  • Amélioration de la sécurité des communautés et des mesures de prévention du crime;
  • Achèvement du transfert de responsabilités au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut.

Question à débattre

  • Quelles mesures clés pourraient améliorer le bien-être des communautés arctiques?

Des économies solides, durables et diversifiées dans l'Arctique

« Bien que les dirigeants de l'Arctique considèrent le gouvernement du Canada comme un partenaire dans l'élaboration et la mise en œuvre des traités et des revendications territoriales, ils veulent que ces efforts soient réalisés de façon équilibrée et réfléchie, de manière à ne pas compromettre les possibilités de développement durable. À cette fin, les dirigeants de l'Arctique doivent contribuer à la prise des décisions majeures. »

Mary Simon, Un nouveau modèle de leadership partagé dans l'Arctique

« […] les peuples de l'Arctique ainsi que leurs organisations représentatives et leurs gouvernements sont davantage préoccupés par les enjeux associés au soutien des familles et des collectivités fortes, et au développement d'économies robustes. »

Mary Simon, Rapport provisoire sur le Modèle de leadership partagé dans l'Arctique

Énoncé de l'enjeu

  • Établir dans l'Arctique des économies solides, durables et diversifiées qui appuient un vaste éventail de résultats, ce qui comprend le bien-être des personnes et des communautés, des écosystèmes résilients, des technologies novatrices ainsi que des économies et un commerce mondiaux.

Faits en bref

  • Le secteur des ressources naturelles continue d'être un moteur économique important dans la région de l'Arctique; il offre un meilleur accès à des emplois bien rémunérés, au perfectionnement des compétences, à des possibilités d'apprentissage, à l'établissement de coentreprises et au développement de petites et moyennes entreprises que n'importe quel autre secteur économique dans l'Arctique.
  • L'économie de l'Arctique devrait s'améliorer, malgré d'importantes différences sous-régionales, au cours de la période de 2017 à 2024, en partie grâce à l'amélioration des perspectives du secteur minier. Les secteurs de la construction, du tourisme, des industries culturelles et traditionnelles, de l'expédition, de la mise à profit des technologies et de la pêche commerciale présentent également un potentiel de croissance économique.
  • On retrouve dans l'Arctique canadien un grand nombre de matières premières nécessaires à une économie mondiale écologique et à l'innovation dans le secteur de l'énergie renouvelable, comme l'or, le cuivre, le lithium, le cobalt et le bismuth.

Contexte

Plusieurs facteurs ont une incidence sur le développement économique dans l'Arctique, notamment :

  • l'immensité, l'éloignement et la rigueur du climat de la région, laquelle est touchée de façon disproportionnée par les répercussions des changements climatiques (augmentation des coûts d'exploitation);
  • le fait que la population de la région est peu nombreuse et très dispersée (ce qui limite la disponibilité de la main-d'œuvre);
  • le faible niveau d'instruction des résidents de l'Arctique (qui nuit à leur capacité d'intégrer le marché du travail);
  • le caractère limité de l'infrastructure énergétique/de transport/de connectivité (ce qui limite l'accès aux marchés et augmente les coûts d'exploitation);
  • les lacunes en matière de capacité d'intervention d'urgence en cas d'incidents mettant en péril des vies humaines ou nécessitant une protection environnementale (ce qui augmente les risques associés aux activités commerciales);
  • les cycles de financement courts des programmes de développement économique et les exigences en matière de fonds de contrepartie (lesquels restreignent les initiatives locales et à long terme).

Toutefois, de nombreuses possibilités pourraient être mises à profit pour favoriser une croissance socioéconomique durable dans la région de l'Arctique, notamment :

  • l'abondance de ressources naturelles qui appuient un vaste éventail de secteurs, dont l'exploitation minière, le tourisme et la pêche;
  • les nouvelles possibilités économiques découlant des répercussions des changements climatiques, qui stimulent la diversification économique dans l'Arctique (p. ex. l'augmentation potentielle du transport de marchandises dans l'Arctique et l'augmentation du tourisme);
  • les revendications territoriales modernes, qui constituent une base solide aux initiatives menées par des Autochtones.

Il est également possible de tirer profit des investissements en infrastructure et des technologies novatrices développées par le secteur privé au bénéfice des communautés. L'augmentation des liens entre les entreprises de l'Arctique, du sud et d'ailleurs dans le monde aidera par ailleurs à réduire les écarts en matière de capacité et à accroître les possibilités de nouveaux marchés.

Pour bâtir des économies solides, durables et diversifiées dans l'Arctique, il faudra assurer la formation et la rétention des résidents de l'Arctique afin de combler le large éventail d'emplois qui seront créés dans la région – à l'heure actuelle, la main-d'œuvre de l'Arctique canadien est essentiellement formée de travailleurs originaires du Sud qui font la navette entre leur lieu de travail et leur lieu de résidence. Il faudra également appuyer la création de produits locaux afin de réduire la dépendance à l'égard des produits provenant du Sud.

Résultats attendus

  • Mise en valeur des ressources renouvelables et non renouvelables;
  • Croissance d'un vaste éventail de secteurs;
  • Croissance d'entreprises arctiques/dirigées par des Autochtones et augmentation du nombre de possibilités de partenariat;
  • Augmentation des possibilités d'emploi pour les résidents de l'Arctique;
  • Investissement dans l'infrastructure pour appuyer la croissance économique, le perfectionnement des compétences et la création d'emplois;
  • Mise en place de couloirs maritimes sûrs et à faible incidence;
  • Augmentation des activités commerciales et des possibilités d'investissements dans l'Arctique et avec les marchés du Sud.
  • Élaboration d'innovations et de technologies arctiques à la fine pointe.

Question à débattre

  • Quelles mesures peuvent être prises pour faire progresser le développement économique durable, diversifier l'économie de l'Arctique, renforcer les capacités et l'expertise des résidents et accroître leur participation aux économies locales, faire croître les petites et moyennes entreprises de la région et consolider les partenariats?

Les connaissances scientifiques et autochtones dans l'Arctique

« L'étape suivante dans l'évolution de la pratique scientifique dans l'Arctique consiste à établir le lien entre les priorités de recherche axées sur la collectivité et le développement des politiques nationales pour s'assurer que les investissements dans la science profitent aux collectivités et répondent aux questions clés en Arctique. Je crois sincèrement qu'une bonne information constitue le fondement d'un processus décisionnel efficace. Dans l'Arctique, cela signifie que l'on doit s'engager à considérer à valeur égale le savoir autochtone et la science occidentale. Le nouveau Cadre stratégique pour l'Arctique présente une occasion de passer à la vitesse supérieure. »

Mary Simon, Un nouveau modèle de leadership partagé dans l'Arctique

Énoncé de l'enjeu

  • Élaborer de nouvelles connaissances sur l'Arctique fondées sur la science occidentale et le savoir autochtone pour améliorer la prise de décisions basées sur des données probantes et répondre aux besoins locaux; soutenir la participation des communautés nordiques et autochtones à tous les aspects du processus de recherche; assurer un leadership canadien dans le cadre des initiatives et des partenariats scientifiques nationaux et internationaux touchant l'Arctique.

Faits en bref

  • Le campus de la nouvelle Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique à Cambridge Bay (Nunavut), l'Observatoire maritime de Churchill (Manitoba) et l'Institut nordique du Québec agiront à l'année comme plaques tournantes en matière de sciences et de technologies et feront partie des grands centres du réseau existant d'installations de recherche dans l'Arctique.
  • Le gouvernement du Canada appuie la recherche scientifique dans l'Arctique canadien par l'entremise de Savoir polaire Canada, d'autres ministères et organismes fédéraux et de subventions de recherche accordées à des établissements universitaires par l'intermédiaire de conseils subventionnaires fédéraux.
  • De nombreux projets de recherche dirigés par des organisations du Nord tirent profit de leur connaissance de l'Arctique, comme le Centre d'excellence de la recherche et le Centre d'innovation en climat froid du Yukon, du Collège du Yukon, qui appuient des projets liés au développement de technologies propres adaptées au contexte nordique. En plus des initiatives existantes, il existe de nombreuses autres possibilités de renforcer encore davantage les capacités de recherche dans le Nord.

Contexte

La science occidentale et le savoir autochtone ont un rôle important à jouer pour nous permettre de mieux comprendre et de faciliter les changements et les progrès sur les plans social, économique, environnemental et culturel dans la région de l'Arctique (santé mentale et physique, sécurité alimentaire, intervention d'urgence, gestion durable des ressources, technologies propres aux climats froids, développement de l'infrastructure, transport, gestion environnementale et surveillance/prévision des changements climatiques, etc.) et d'y réagir adéquatement.

Le fragile environnement arctique canadien subit une transformation sans précédent en raison des changements climatiques et d'autres facteurs. Une meilleure compréhension des écosystèmes de l'Arctique et des répercussions des changements climatiques sur les communautés de cette région est nécessaire pour orienter la prise de décisions fondées sur des données probantes et traiter les nouveaux enjeux. Des recherches spécialisées intégrant les connaissances autochtones sont donc nécessaires. Le renforcement de la capacité scientifique dans l'Arctique par l'enseignement des sciences, de la technologie, du génie et des mathématiques, le renforcement des capacités, le perfectionnement des compétences et la mise en place d'infrastructures de recherche/de surveillance de pointe contribuera à appuyer la prise de décisions fondées sur des données probantes et l'établissement de communautés fortes dans l'Arctique.

Les résidents autochtones et non autochtones du Nord ont aussi manifesté leur désir de participer et de se faire entendre davantage quant à l'établissement des types de priorités de recherche soutenues par les gouvernements et d'autres organismes de financement, ainsi que leur désir d'accroître leur participation et leur leadership en ce qui a trait à tous les aspects du processus et du programme de recherche, dans le cadre de leur objectif général d'autodétermination. Les résidents du Nord tiennent à s'assurer que les recherches effectuées sur leur territoire correspondent à leurs vies et à leurs besoins.

En tant que chef de file de la recherche en Arctique, le Canada est bien placé pour promouvoir et développer de nouvelles connaissances fondées sur la science occidentale et le savoir autochtone. Il existe déjà de solides partenariats à de multiples niveaux – des projets de recherche individuels aux collaborations entre de nombreux intervenants. Il est primordial de s'assurer que les résidents de l'Arctique participent à toutes les étapes du processus de recherche, y compris l'établissement des priorités et des objectifs de recherche, la réalisation et l'analyse des recherches et la diffusion des résultats, pour veiller à ce que les connaissances générées soient inspirées par les habitants de la région, qu'elles les concernent et qu'elles leur soient accessibles. Pour fixer des objectifs de recherche communs et utiliser efficacement le savoir autochtone, il faut pouvoir compter sur des relations fondées sur l'égalité, le respect mutuel et un engagement commun envers la création de nouvelles connaissances.

Résultats attendus

  • Amélioration de la compréhension de l'Arctique canadien et des changements en cours dans la région, grâce au savoir autochtone et à la science occidentale;
  • Élaboration de politiques et de décisions éclairées relativement à l'Arctique grâce à la coordination des recherches et de la prestation des programmes et services;
  • Amélioration de l'accès à l'enseignement postsecondaire et aux possibilités de recherche pour les résidents de l'Arctique;
  • Intégration novatrice de la science occidentale et du savoir autochtone, et recours à différentes formes de connaissances lors de la prise de décisions;
  • Soutien au développement, à la diversification et à la viabilité à long terme de l'économie de l'Arctique canadien grâce à des investissements dans les nouvelles technologies et à l'adoption de solutions novatrices dans l'Arctique;
  • Soutien à la gérance efficace des terres, des eaux et des ressources naturelles de l'Arctique canadien;
  • Amélioration de la gestion des risques liés aux changements climatiques grâce à l'adoption de nouvelles approches en matière de construction, à la protection des investissements et au renforcement de la planification, de l'intervention et de la reprise des activités en cas d'urgence;
  • Amélioration de l'expertise régionale et des capacités grâce à l'enseignement des sciences, de la technologie, du génie et des mathématiques et à d'autres méthodes de perfectionnement des compétences, de manière à permettre aux résidents de l'Arctique de contribuer de façon significative aux recherches effectuées dans la région;
  • Amélioration de l'accès aux données scientifiques sur l'Arctique et du partage de celles-ci;
  • Amélioration de la surveillance des changements climatiques et environnementaux grâce à la prise de mesures communautaires et à l'intégration du savoir autochtone et de la science occidentale.

Question à débattre

  • Comment le Canada peut-il répondre plus efficacement aux besoins locaux en matière de connaissances, accroître la capacité des résidents de l'Arctique de participer aux initiatives de recherche, collaborer avec les institutions territoriales et provinciales et mieux intégrer le savoir autochtone à la prise de décisions?

La protection de l'environnement et la préservation de la biodiversité dans l'Arctique

« On retrouve un vaste ensemble de connaissances locales et de sciences appliquées ainsi qu'une expérience approfondie de la valeur de ces initiatives de conservation dans l'Arctique, car elles peuvent entraîner l'élaboration de politiques et de pratiques dans l'avenir. Il y a également de multiples opinions et pratiques émergentes qui lient la protection de l'environnement au bien-être, à la résilience et à la capacité d'adaptation des collectivités nordiques. »

Mary Simon, Rapport provisoire sur le Modèle de leadership partagé dans l'Arctique

Énoncé de l'enjeu

  • Assurer la protection à long terme de l'environnement arctique, la conservation de la biodiversité arctique, le développement durable des ressources naturelles et la croissance vigoureuse de l'économie arctique en appuyant la résilience des écosystèmes grâce à la conservation et à la protection, en prenant des mesures pour surveiller les changements climatiques et y faire face, et en veillant à acquérir les connaissances nécessaires pour prendre des décisions judicieuses.

Faits en bref

  • Les changements climatiques entraînent des changements à grande échelle dans l'Arctique et ont des répercussions sur la vie des Canadiens qui vivent dans cette région.
  • La consommation d'énergie est à l'origine de 96 % des émissions de gaz à effet de serre dans le Nord territorial, et environ les deux tiers de ces émissions découlent du transport; toutefois, les émissions de gaz à effet de serre du Nord territorial représentent moins de 1 % de la totalité des émissions de gaz à effet de serre du Canada.
  • Le Nord est un chef de file mondial en matière d'efforts de conservation. Le Nunavut, par exemple, a déjà assuré la conservation de plus de 10 % de ses terres et de ses eaux (près de 350 000 kilomètres carrés).
  • L'aire marine nationale de conservation du détroit de Lancaster/Tallurutiup Imanga englobe plus de 131 000 kilomètres carrés (presque deux fois la superficie de la Nouvelle-Écosse), ce qui en fait la plus importante aire marine de conservation du Canada.
  • Les océans du Canada abritent une immense toile de vie marine, génèrent la moitié de l'oxygène que nous respirons, agissent comme thermostats régulant la température de la Terre, appuient une grande variété d'écosystèmes et soutiennent les économies locales, régionales et mondiales.
  • La Garde côtière canadienne est l'organisme fédéral responsable des interventions liées à la pollution marine provenant des navires et aux déversements d'origine inconnue.
  • La gestion de l'environnement est une responsabilité partagée qui requiert une coordination étroite entre tous les ordres de gouvernement.

Contexte

Le paysage, la flore et la faune de l'Arctique sont essentiels aux activités économiques, culturelles, sociales et cérémoniales qui soutiennent les communautés de l'Arctique. L'environnement et la biodiversité jouent un rôle important dans la réduction des vulnérabilités sociales, économiques et environnementales liées aux changements climatiques. Le paysage arctique est néanmoins très sensible aux changements climatiques et vit une période d'intenses changements touchant les structures sociales, le développement économique, les écosystèmes et l'environnement bâti. La gestion durable, la conservation et la restauration des écosystèmes, ainsi que la mise en œuvre de solutions ciblées d'adaptation naturelle, peuvent s'avérer des façons efficaces de protéger les communautés arctiques et de les aider à s'adapter aux changements climatiques.

Comme l'accessibilité des ressources de l'Arctique évolue en raison des changements climatiques et d'autres facteurs, les gouvernements devront veiller à ce que les politiques suivent cette évolution. Les répercussions environnementales négatives sur les écosystèmes arctiques découlent souvent d'activités menées à l'extérieur de l'Arctique, et les répercussions des changements climatiques évoluent constamment et sont difficiles à prévoir. Les mesures prises pour appuyer l'adaptation et la résilience des écosystèmes face aux répercussions climatiques actuelles et futures dans les régions vulnérables aideront les communautés, les économies et les écosystèmes de l'Arctique à perdurer et à s'épanouir dans un climat en changement.

Les communautés arctiques et les peuples autochtones en particulier s'adaptent depuis longtemps aux changements touchant le climat et la terre, et comprennent très bien en quoi consiste l'adaptation. Les connaissances autochtones et locales peuvent contribuer à l'élaboration de solutions nouvelles et novatrices qui appuient la résilience de l'Arctique et qui profitent à l'environnement et à la biodiversité de l'Arctique. Grâce aux ententes de cogestion prévues dans les accords modernes sur les revendications territoriales modernes, les peuples autochtones travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements fédéral, territoriaux et provinciaux concernant diverses questions de gestion environnementale, ce qui comprend les évaluations environnementales, l'aménagement du territoire et la gestion des ressources. Le transfert des responsabilités a aussi créé de nouvelles occasions pour les résidents de l'Arctique de travailler ensemble afin de gérer de façon responsable et durable les ressources territoriales, hydriques et naturelles du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest au profit des générations actuelles et futures.

Le Canada a également démontré son engagement à s'assurer que l'économie et l'environnement vont de pair, grâce à des initiatives de collaboration clés comme le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques et le Plan de protection des océans.

Résultats attendus

  • Réduction de la dépendance au diesel de l'Arctique grâce à l'intensification des efforts déployés pour améliorer l'efficacité énergétique des groupes électrogènes diesel, à la démonstration et à l'installation de systèmes hybrides ou à énergie renouvelable, et au raccordement des communautés aux réseaux électriques;
  • Promotion de la résilience des écosystèmes en tant que solution d'adaptation, et intégration des facteurs liés aux changements climatiques à la gestion des ressources naturelles et à la conservation de la biodiversité;
  • Suivi des effets des changements climatiques sur la biodiversité;
  • Prise de mesures visant l'adaptation aux répercussions des changements climatiques actuels et futurs afin d'aider à protéger les résidents du Nord contre les risques liés aux changements climatiques, à renforcer la résilience et à réduire les coûts;
  • Appui aux interventions en cas d'urgence environnementale;
  • Surveillance et maintien de la santé des populations, et préservation de la santé des écosystèmes terrestres, marins et d'eau douce;
  • Durabilité à long terme et développement durable des ressources naturelles;
  • Établissement de solides bases en vue d'assurer un vaste éventail d'avantages économiques et liés à l'emploi aux peuples autochtones grâce à la gestion conjointe et à l'exploitation durable des ressources protégées;
  • Appui au partage ouvert de renseignements sur la gestion de l'environnement entre tous les ordres de gouvernement.

Question à débattre

  • Comment l'expérience et les connaissances locales et autochtones peuvent-elles être intégrées aux mesures prises à l'égard des changements climatiques et de la biodiversité?

L'Arctique dans un contexte mondial

« Parmi les autres thèmes communs issus de mes discussions figurait l'importance de changer les perceptions à propos de l'Arctique en tant que région canadienne éloignée et peu peuplée à faible rendement et de le considérer comme une représentation de notre identité en tant que pays arctique qui entre dans une nouvelle ère de relations interculturelles, de science mondiale et de développement durable. L'Arctique suscite un intérêt accru à l'échelle planétaire. »

Mary Simon, Un nouveau modèle de leadership partagé dans l'Arctique

Énoncé de l'enjeu

  • Préparer le Canada à remplir son rôle de dirigeant et de partenaire dans l'Arctique afin qu'il puisse relever les défis et tirer profit des possibilités touchant l'Arctique, et ce, de manière à renforcer l'ordre international fondé sur des règles et à appuyer ses priorités nationales.

Faits en bref

  • L'Arctique circumpolaire est composé de huit États : le Canada, le Royaume du Danemark [Groenland et îles Féroé], la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Fédération de Russie, la Suède et les États-Unis d'Amérique.
  • Le Conseil de l'Arctique est l'institution suprême chargée d'assurer la coopération dans l'Arctique en ce qui a trait au développement durable et à la protection de l'environnement. Il a été créé au Canada en 1996 par la Déclaration d'Ottawa.
  • Les peuples autochtones de l'Arctique circumpolaire sont représentés au sein du Conseil de l'Arctique par les six organisations ayant le statut de participants permanents. Trois de ces organisations comptent des représentants canadiens : l'Arctic Athabaskan Council, le Conseil international des Gwich'in et la Conférence circumpolaire inuite.
  • Le gouvernement du Canada a invité les gouvernements du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut à faire partie de sa délégation lors des réunions et des projets du Conseil de l'Arctique. Plus récemment, le Québec, Terre-Neuve-et-Labrador et le Manitoba ont noué le dialogue avec le Canada dans le cadre de ce forum international important.

Contexte

L'Arctique circumpolaire est une région caractérisée par une grande coopération internationale et par un solide réseau d'institutions qui appuient la gouvernance de l'Arctique, parmi lesquelles le Conseil de l'Arctique, qui réunit les États arctiques, les participants permanents autochtones et les entités observatrices non arctiques. Le Conseil de l'Arctique s'accompagne d'autres forums, comme des organismes des Nations Unies (p. ex. l'Organisation maritime internationale) et des réunions des États côtiers de l'Arctique (connus sous le nom d'A5), qui chapeautent la prise de décisions concernant la navigation commerciale et la pêche dans l'Arctique. Par ailleurs, un nombre croissant de traités internationaux ont été conclus pour améliorer la coopération dans l'Arctique concernant des questions comme la coopération scientifique et les activités de recherche et sauvetage. Les relations bilatérales du Canada avec les États arctiques et non arctiques permettent également de promouvoir la coopération circumpolaire.

L'Arctique circumpolaire est confronté à des défis importants, ce qui comprend l'adaptation de ses résidents, de son mode de vie traditionnel, de ses écosystèmes et de son infrastructure aux effets des changements environnementaux rapides, de même que les problèmes liés à l'environnement et à la sécurité posés par l'intérêt accru à l'égard de l'Arctique et par l'augmentation des activités dans cette région.

Il y a également de nombreuses possibilités qui attendent la région de l'Arctique, comme la concrétisation des nouvelles possibilités de développement économique durable, la présentation à la communauté internationale du solide réseau d'institutions internationales en place pour assurer la gouvernance de l'Arctique, la collaboration avec des partenaires et des alliés internationaux pour partager l'information plus efficacement, et l'amélioration de la sensibilisation à ce qui se passe dans l'Arctique. Par ailleurs, un intérêt a commencé à se faire sentir en vue d'examiner des options permettant d'accroître la mobilité des peuples autochtones de l'Arctique dans tout l'Arctique circumpolaire.

Alors que l'attention mondiale continue de se tourner vers le Nord en raison de l'accessibilité accrue des ressources et des voies de transport, l'Arctique canadien pourrait jouer un rôle de chef de file international compte tenu de ses systèmes de cogestion, de ses ententes sur l'autonomie gouvernementale et de ses régimes de réglementation de calibre mondial que les gouvernements canadiens ont mis en place pour surveiller le développement économique et l'exploitation des ressources.

Résultats attendus

  • Soutien des efforts internationaux visant à remédier aux préoccupations sociales et culturelles communes et à promouvoir les occasions d'apprendre les uns des autres (p. ex. encourager la coopération internationale pour favoriser et préserver le mode de vie traditionnel et les langues autochtones, et améliorer les résultats en matière d'éducation, de santé et de bien-être mental dans les communautés arctiques);
  • Soutien des efforts internationaux pour développer une économie diversifiée, durable et dynamique dans l'Arctique (p. ex. stimuler le commerce et les investissements étrangers dans l'Arctique canadien, accroître la coopération panarctique en matière de recherche et de développement, faciliter le développement de l'infrastructure régionale et assurer une navigation commerciale sécuritaire et écologique dans l'Arctique afin de réduire les répercussions sur l'environnement);
  • Exercice d'un leadership mondial en matière de conservation de l'environnement arctique (p. ex. chapeauter les efforts internationaux en vue de réduire les émissions des gaz à effet de serre et les polluants de courte durée de vie ayant un effet sur le climat, contribuer aux efforts internationaux visant à aider les communautés arctiques à s'adapter aux changements climatiques, appuyer les efforts mondiaux visant à surveiller, à gérer et à prévenir la pollution qui a une incidence négative sur les habitants de l'Arctique, et accroître la coopération internationale pour assurer la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité dans tous les écosystèmes de l'Arctique, ce qui comprend l'océan Arctique);
  • Amélioration du rôle de chef de file du Canada en matière de connaissances sur l'Arctique, de la coopération scientifique circumpolaire et de la compréhension des connaissances autochtones et locales grâce à une diplomatie scientifique améliorée;
  • Prise de mesures pour assurer la sécurité de l'Arctique canadien et circumpolaire (p. ex. établir une infrastructure régionale et nationale qui renforce la sécurité canadienne et circumpolaire, accroître la présence des Forces armées canadiennes et de la Garde côtière canadienne et leur capacité à agir dans l'Arctique canadien, mener des exercices conjoints avec des alliés et des partenaires dans l'Arctique, et améliorer le partage de renseignements et la sensibilisation à ce qui se produit dans la région);
  • Détermination claire de la compétence du Canada dans l'Arctique (p. ex. demande du Canada concernant les limites extérieures de son plateau continental étendu, règlement en temps opportun des litiges frontaliers non réglés) fondée sur des données cartographiques précises et à jour.

Questions à débattre

  • Quels intérêtset priorités nationaux le gouvernement du Canada devrait-il défendre à l'échelle internationale?
  • D'après vous, quels seront les principaux défis et possibilités en matière de politique étrangère et de défense pour l'Arctique canadien au cours des dix à vingt prochaines années?

Comment participer

Il y a trois façons de participer :

  1. Envoyer une lettre au :
    Secrétariat du Cadre stratégique pour l'Arctique
    15, rue Eddy, 14e étage
    Gatineau QC K1A 0H4
  2. Envoyer un courriel à : ArctiqueEnsemble-ArcticTogether@canada.ca.
  3. Envoyer un gazouillis en utilisant le mot-clic #ArctiqueEnsemble.

Des tables rondes avec nos partenaires auront également lieu dans chaque région. Les dates et les lieux seront confirmés aux participants.

Nous vous remercions de votre contribution. Vos commentaires seront regroupés et consignés dans un document qui orientera l'élaboration du cadre stratégique pour l'Arctique du Canada.

Liens connexes

Gouvernement fédéral

Gouvernements territoriaux

Gouvernements provinciaux

Organisations autochtones nationales

Organisations autochtones régionales

Participants permanents au Conseil de l'Arctique adhésion canadienne

L'Arctique internationale

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