Vérification de suivi de l'infrastructure des réserves

Mars 2017

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Table des matières

Acronymes

AC

Administration centrale

AANC

Affaires autochtones et du Nord Canada

CCG

Cadre de contrôle de gestion

CCP

Cadre de contrôle du programme

CHD-OR

Comité de la haute direction – Opérations régionales

CRGI

Conseil régional de gestion des investissements

DG

Directeur général

DGIC

Direction générale des infrastructures communautaires

DGMOPIR

Direction générale de la mise en œuvre des projets d’infrastructure régionaux

DGR

Directeur général régional/Directeurs généraux régionaux

DPF

Dirigeant principal des finances

ETP

Équivalent temps plein

F et E

Fonctionnement et entretien

OR

Opérations régionales

PIE

Programme d’immobilisations et d’entretien

SGISC

Système de gestion de l’information sur les subventions et contributions

SIGI

Système intégré de gestion des immobilisations

SNCP

Système national de classement des priorités

 

 

Résumé

Contexte

La vérification de suivi de l'infrastructure des réserves est intégrée au plan de vérification axé sur le risque de 2016-2017 à 2018-2019 d'Affaires autochtones et du Nord Canada (AANC ou le Ministère), approuvé par la sous-ministre le 4 mars 2016. La vérification est considérée comme une priorité puisque le financement des projets d'infrastructure constitue une part importante des dépenses du Ministère, avec 1,2 milliard de dollars en dépenses prévues pour l'exercice 2016-2017, excluant le financement supplémentaire annoncé dans le cadre du budget de 2016, comme décrit plus bas.

Le Programme d'immobilisations et d'entretien (PIE), qui fait partie du Programme Infrastructure et capacité, fournit du financement et des services de consultation aux collectivités des Premières nations pour la construction, l'acquisition, l'exploitation et l'entretien d'infrastructures communautaires dans les réserves. Le Programme Infrastructure et capacité est un des plus importants programmes du Ministère; il représente environ le septième des dépenses prévues du Ministère pour 2016-2017 (1,2 milliard des 7,5 milliards de dollars en dépenses prévues au budget, selon le Rapport sur les plans et les priorités d'AANC pour 2016-2017). Il inclut le financement des réseaux d'aqueduc et d'égout, des établissements d'enseignement, du logement et d'autres infrastructures communautaires, ainsi que des services de consultation connexes.

Le PIE finance trois catégories de dépenses : grands projets d'immobilisation, petits projets d'immobilisation et fonctionnement et entretien (F et E). La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales (OR) doit rendre des comptes sur l'exécution du PIE, qui est géré et mis en œuvre par l'administration centrale (AC) et les bureaux régionaux.

Le PIE est une importante priorité du Ministère et du gouvernement fédéral, et il fournit du financement dans les domaines suivants pour l'exercice 2016-2017 (conformément au Rapport sur les plans et les priorités 2016-2017 d'AANC) :

  • Eau et eaux usées (203 millions de dollars en dépenses prévues);
  • Établissements d'enseignement (306 millions de dollars en dépenses prévues);
  • Logement (162 millions de dollars en dépenses prévues);
  • Autres infrastructures et activités communautaires (475 millions de dollars en dépenses prévues).

Outre les dépenses annuelles ordinaires du PIE prévues au budget décrites ci-haut, un montant supplémentaire de 3,93 milliards de dollars a été investi dans le PIE pour améliorer l'infrastructure communautaire des Premières nations, notamment les réseaux d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, les logements, les établissements d'enseignement et les autres infrastructures essentielles des réserves, comme le prévoyait le budget de 2016.

Plus précisément, le budget de 2016 proposait les investissements suivants dans le PIE dès l'exercice 2016-2017 :

  • 1,8 milliard de dollars sur cinq ans pour l'amélioration de l'infrastructure d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées dans les réserves;
  • 409 millions de dollars sur cinq ans pour l'amélioration de la gestion des déchets solides dans les réserves;
  • 969,4 millions de dollars sur cinq ans pour l'infrastructure scolaire des Premières nations dans les réserves;
  • 416,6 millions de dollars sur deux ans pour répondre aux besoins de logements des Premières nations dans les réserves;
  • 76,9 millions de dollars sur deux ans pour l'infrastructure culturelle et récréative dans les réserves.

Ces investissements visent des projets d'infrastructure avec un financement ciblé et sont axés sur des projets fondés sur des propositions dans les domaines de la construction, de l'acquisition, de la rénovation ou des travaux majeurs de réparation de biens.

Le développement des infrastructures communautaires améliore le bien être ainsi que la qualité de vie des communautés autochtones. Il renforce également l'esprit de réconciliation du fait que le personnel du programme (à l'AC et dans les régions) travaille étroitement avec les communautés autochtones.

Pour faciliter l'exécution du programme, la Direction générale des infrastructures communautaires (DGIC) du secteur des OR a procédé à une réorganisation qui a mené à la création de deux directions générales : la DGIC, responsable du programme dans son ensemble et de l'élaboration de politiques; et la Direction générale de la mise en œuvre des projets d'infrastructure régionaux (DGMOPIR), qui soutient les bureaux régionaux dans l'exécution des projets d'infrastructure avec un financement ciblé, incluant ceux fondés sur une proposition et liés au budget 2016. De plus, durant la période de vérification, plus de 90 employés ont été embauchés et affectés au programme et au soutien à l'AC et dans les régions; on vise l'embauche de plus de 275 personnes sur trois ans.

Objectif et portée de la vérification

La vérification avait pour objectif l'évaluation du caractère adéquat et de l'efficacité des mesures de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle interne qui supportent la mise en œuvre du PIE, en accordant une attention particulière à l'augmentation du financement prévue dans le budget 2016. La vérification portait également sur l'évaluation de l'efficacité et du caractère opportun des processus en ce qui a trait aux constatations des vérifications précédentes relativement à l'infrastructure des réserves, et sur la question de savoir s'ils ont permis d'améliorer le caractère adéquat et l'efficacité du cadre de contrôle du programme des projets d'infrastructure.

La vérification incluait une évaluation du caractère adéquat du cadre de contrôle du programme (CCP) du PIE et du manuel du programme, pour garantir que le financement des projets d'infrastructure est attribué de manière efficace, efficiente et opportune. La vérification portait principalement sur les changements apportés aux politiques et processus en lien avec les fonds supplémentaires prévus dans le budget de 2016.

La vérification portait sur la période du 1er avril 2015 au 31 octobre 2016 et notamment la période du 1er avril 2016 au 31 octobre 2016, qui correspond à l'affectation du budget de 2016 prévu pour l'infrastructure. Le travail de vérification a été effectué à l'AC (dans la région de la capitale nationale) et dans les bureaux régionaux de l'Ontario et du Québec. On a également examiné la prestation du programme et la mesure du rendement dans les régions de l'Atlantique, de la Saskatchewan, du Manitoba et de l'Alberta.

Énoncé de conformité

La vérification est conforme aux Normes de vérification interne du gouvernement du Canada, comme en témoignent les résultats du programme d'assurance et d'amélioration de la qualité.

Points forts observés

Avec l'augmentation considérable de son financement, le PIE a reconnu qu'il fallait adapter rapidement et aligner son modèle d'exécution pour favoriser une allocation efficace et efficiente des fonds. En peu de temps, on a embauché un nombre considérable d'employés affectés au Programme et au soutien, et procédé à l'actualisation des structures, outils et processus afin d'exécuter le Programme selon des méthodes fondées sur le risque améliorées et simplifiées.

Plus précisément, la vérification a mis en évidence plusieurs étapes utiles qui ont été franchies pour concrétiser ces changements, à savoir l'élaboration et le suivi d'un plan de ressources humaines, qui a fait état de la nécessité d'embaucher environ 275 équivalents temps plein (ETP) sur trois ans. Le plan prévoyait l'embauche de personnel affecté au programme et au soutien; au cours de la première année, les responsables du programme ont fait savoir que les mesures prises allaient dans le sens du plan. Le Programme a par ailleurs mis en place des modifications à ses structures de gouvernance et d'approbation des étapes des projets, afin d'établir une approche simplifiée.

Enfin, pour accroître la capacité des collectivités des Premières nations, certaines régions ont élargi la portée des programmes de formation itinérante pour y inclure d'autres catégories d'actifs, outre l'eau et les eaux usées. Le programme de formation itinérante d'AANC offre aux exploitants de l'infrastructure des Premières nations une formation pratique sur l'exploitation, la réparation et l'entretien des biens de leur collectivité, par exemple, les réseaux d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées. En outre, certaines régions fournissent également une aide financière aux conseils tribaux pour leur permettre d'embaucher des professionnels (architectes, ingénieurs, etc.). Les Premières nations ont ainsi accès à un plus grand soutien technique dans l'exécution de leurs projets d'infrastructure.

Conclusion

L'équipe de vérification a constaté que le Programme a adapté son modèle d'exécution pour l'aligner sur la nouvelle structure de programme et que, durant la période visée par la vérification, les mesures de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle interne en place étaient adéquates; elle a cependant mis en évidence des améliorations possibles des pratiques du Programme pour atteindre ses objectifs de façon plus efficace et plus efficiente. Les secteurs où des améliorations sont possibles sont les suivants : conformité et gestion des risques du programme; processus de gestion du changement, communication et formation; outils, cadres et lignes directrices; mesure du rendement, collecte de données et rapports.

Recommandations

La vérification a permis de relever des domaines où les pratiques et processus de contrôle de gestion pourraient être améliorés, d'où les quatre recommandations suivantes:

  1. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous-ministre adjoint de l'Organisation des Affaires du Nord, s'il y a lieu, devraient améliorer les méthodes de gouvernance et de gestion des risques, c'est-à-dire :
    • s'assurer que les décisions clés prises par les comités de gouvernance sont documentées de manière officielle;
    • s'assurer que les structures de gouvernance sont en place dans les régions, conformément au CCP;
    • adopter des méthodes de gestion des risques de programme, incluant un cadre de contrôle de programme.
  2. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous-ministre adjoint de l'Organisation des Affaires du Nord, s'il y a lieu, devraient tenir compte de l'impact des récents changements apportés au programme et à l'organisation (p. ex., financement prévu au budget de 2016, création de la DGMOPIR et embauche d'ETP), et proposer des initiatives appropriées en matière de communication, de gestion du changement et de formation à l'appui de l'exécution appropriée et efficace du programme, par exemple :
    • améliorer la communication avec les régions en clarifiant les rôles et responsabilités  notamment par l'actualisation du CCP, et envisager le recours aux tribunes existantes (comme le Comité national des directeurs de l'infrastructure et le Comité des gestionnaires de la région de la capitale nationale);
    • revoir les structures organisationnelles actuelles et les processus de gestion, incluant la production de rapports, à l'AC (c.-à-d. entre la DGMOPIR et la DGIC) et entre l'AC et les régions, afin de minimiser le dédoublement des efforts et d'optimiser les ressources;
    • définir un programme de formation officiel à l'intention du personnel affecté au programme, en consultation avec les régions, afin de déterminer les secteurs où les besoins sont le plus grands. Le programme de formation devrait porter sur des domaines comme la tenue de dossiers appropriés et la mise à jour des données (dans le SIGI).
  3. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales devrait actualiser les outils et cadres pertinents, et fournir une meilleure orientation quant aux éléments clés d'exécution du programme, à savoir :
    • actualisation des outils et cadres, c'est-à-dire :
      • mise à jour des cadres propres aux biens pour y inclure les catégories d'actifs manquantes;
      • possibilité de fixer des seuils de coûts standards pour d'autres catégories d'actifs, s'il y a lieu, et consultation des régions en ce qui a trait à la variabilité géographique lors de la mise à jour périodique des seuils;
      • mettre à disposition la version française du CCP;
    • clarification de la procédure à suivre pour la réaffectation interne des fonds de projet non dépensés;
    • fourniture de lignes directrices et d'outils pour la gestion du financement excédentaire.
  4. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous-ministre adjoint de l'Organisation des Affaires du Nord devraient actualiser les mesures de rendement du programme et améliorer les mécanismes de collecte des données et de production de rapports connexes, par exemple :
    • actualiser la stratégie de mesure du rendement, incluant un examen de la pertinence des indicateurs de rendement applicables aux résultats du programme et la confirmation des sources de données. Pour ce faire, on pourrait tenir compte des efforts faits par le Ministère pour actualiser la stratégie de mesure du rendement à la lumière de la mise en œuvre de la Politique sur les résultats du Conseil du Trésor;
    • définir une stratégie de production de rapports sur le programme, incluant les exigences en matière de rapport et les besoins en ce qui a trait à la collecte de données, de même que les outils permettant de répondre aux exigences en matière de rapport.

Réponse de la direction

La direction approuve les constatations, accepte les recommandations contenues dans le rapport et a élaboré un plan d'action afin d'y répondre. Le plan d'action de la direction a été intégré au présent rapport.

 

 

1. Contexte

La vérification de suivi de l'infrastructure des réserves est intégrée au plan de vérification axé sur le risque de 2016-2017 à 2018-2019 d'Affaires autochtones et du Nord Canada (AANC ou le Ministère), approuvé par la sous-ministre le 4 mars 2016. La vérification est considérée comme une priorité puisque le financement des projets d'infrastructure constitue une part importante des dépenses du Ministère, avec 1,2 milliard de dollars en dépenses prévues pour l'exercice 2016-2017, excluant le financement supplémentaire annoncé dans le cadre du budget de 2016, comme décrit plus bas.

Le Programme d'immobilisations et d'entretien (PIE), qui fait partie du programme «Infrastructure et capacité», fournit du financement et des services de consultation aux collectivités des Premières nations pour la construction, l'acquisition, l'exploitation et l'entretien d'infrastructures communautaires dans les réserves. Le programme «Infrastructure et capacité» est un des plus importants programmes du Ministère; il représente environ le septième des dépenses prévues du Ministère pour 2016-2017 (1,2 milliard des 7,5 milliards de dollars en dépenses prévues au budget, selon le Rapport sur les plans et les priorités d'AANC pour 2016-2017). Il inclut le financement des réseaux d'aqueduc et d'égout, des établissements d'enseignement, du logement et d'autres infrastructures communautaires, ainsi que des services de consultation connexes.

Le financement prévu par le PIE correspond à trois catégories de dépenses : grands projets d'immobilisation, petits projets d'immobilisation et fonctionnement et entretien (F et E). La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales (OR) doit rendre des comptes sur l'exécution du PIE, qui est géré et mis en œuvre par l'administration centrale (AC) et les bureaux régionaux.

Le PIE est une importante priorité du Ministère et du gouvernement fédéral, et il inclut du financement pour l'exercice 2016-2017 dans les domaines suivants (conformément au Rapport sur les plans et les priorités 2016-2017 d'AANC) :

Outre les dépenses annuelles ordinaires du PIE prévues au budget, le budget de 2016 proposait un investissement additionnel de 3,93 milliards de dollars dans le PIE pour améliorer l'infrastructure communautaire des Premières nations.

Plus précisément, le budget de 2016 proposait les investissements suivants dans le PIE dès l'exercice 2016-2017 :

Le développement des infrastructures communautaires améliore le bien être ainsi que la qualité de vie des communautés autochtones. Il renforce également l'esprit de réconciliation du fait que le personnel du Programme (à l'AC et dans les régions) travaille étroitement avec les communautés autochtones.

Le suivi des biens d'infrastructure financés par AANC s'effectue au moyen du Système intégré de gestion des immobilisations (SIGI), qui fait le suivi du cycle de vie des biens dans les collectivités des Premières nations. Le système fournit un outil de suivi des projets, des plans d'immobilisations et des budgets, et est utilisé à l'AC et dans les régions.

Pour faciliter l'exécution du programme, la Direction générale des infrastructures communautaires (DGIC) du secteur des OR a procédé à une réorganisation qui a mené à la création de deux directions générales : la DGIC et la Direction générale de la mise en œuvre des projets d'infrastructure régionaux (DGMOPIR). La DGIC est responsable du programme dans son ensemble et de l'élaboration de politiques tandis que la DGMOPIR soutient les bureaux régionaux dans l'exécution des projets d'infrastructure avec un financement ciblé, incluant ceux fondés sur une proposition et liés au budget 2016.

Outre la création de ces directions générales, le Ministère a embauché un nombre considérable d'employés affectés au programme et au soutien tant à l'AC que dans les régions pour faciliter l'exécution du programme. Les mesures de dotation étaient fondées sur un plan de ressources humaines, qui a mis en évidence la nécessité d'embaucher environ 275 ETP sur trois ans. À la fin du deuxième trimestre de la première année, plus de 90 ETP avaient été recrutés à l'AC et dans les régions. Pour bien des régions, cela signifiait la multiplication par deux du nombre de membres de l'équipe affectée au PIE sur une période relativement courte.

À l'échelle nationale, la gouvernance est assurée par le Comité des opérations du Ministère, qui est responsable de la surveillance stratégique du programme, et le Comité de la haute direction des Opérations régionales (CHD-OR), qui conseille la sous-ministre adjointe principale des OR quant à l'approbation de projets donnés et à d'autres questions liées aux infrastructures. À l'échelon régional, des conseils régionaux de gestion des investissements (CRGI) ou des comités équivalents fournissent des conseils aux directeurs généraux régionaux (DGR) sur les approbations de projets et les investissements connexes.

En matière de gouvernance, un des changements clés a été le transfert du Comité des Opérations au CHD-OR de la responsabilité de recommander les demandes d'approbation de projet, et ce, pour tous les projets à haut risque et les projets d'immobilisations de plus de 15 millions de dollars. Ce changement visait à simplifier le processus d'approbation de projet, le CHD-OR possédant l'expertise technique nécessaire à l'examen de projets complexes. Cette expertise technique est appuyée par les CRGI qui conseillent les DGR sur les projets d'infrastructure régionaux. Le pouvoir de dépenser des DGR pour les projets à risque faible ou moyen est passé de 10 millions à 15 millions de dollars.

De plus, le CHD-OR a mis sur pied le Sous-comité sur les infrastructures, qui facilite l'échange d'information et fournit des conseils sur des questions relatives à l'infrastructure, dont la cohérence des opérations, l'élaboration de politiques et la mise en œuvre de programmes; le Sous-comité fait également connaître les pratiques exemplaires de l'AC et des régions.

En juillet 2016, le PIE est passé d'un cadre de contrôle de gestion (CCG) à un cadre de contrôle de programme (CGP); le manuel du programme avait été actualisé en mars 2016. Le CGP est axé sur les rôles et les responsabilités des agents du programme et les structures de gouvernance, ainsi que sur les contrôles appliqués dans l'exercice de ces rôles et responsabilités. Le manuel du programme décrit la façon dont le programme et les projets sont gérés.

L'adoption du CGP a amené un autre changement, à savoir le remplacement d'une approche fondée sur le seuil de coût total par une approche standard du seuil des coûts, qui est basé sur un coût unitaire prévu et qui se sert de types de normes utilisées hors réserve comme coûts de référence (p. ex., coût par branchement aux réseaux d'eau). Cette approche vise à garantir qu'on accordera une plus grande attention aux projets qui dépassent les seuils, du fait qu'ils nécessitent un examen plus minutieux à l'AC.

Ces changements ont été apportés pour permettre l'exécution efficace et efficiente des projets en améliorant la capacité à l'AC et dans les régions et en créant un processus d'approbation de projet simplifié et davantage fondé sur les risques.

 

 

2. Objectif et portée de la vérification

2.1 Objectif de la vérification

La vérification avait pour objectif l'évaluation du caractère adéquat et de l'efficacité des mesures de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle interne qui supportent la mise en œuvre du PIE, en accordant une attention particulière à l'augmentation du financement prévue dans le budget 2016. La vérification portait également sur l'évaluation de l'efficacité et du caractère opportun des processus en ce qui a trait aux constatations des vérifications précédentes relativement à l'infrastructure des réserves, et sur la question de savoir s'ils ont permis d'améliorer le caractère adéquat et l'efficacité du cadre de contrôle du programme des projets d'infrastructure.

2.2 Portée de la vérification

La vérification incluait une évaluation du caractère adéquat du CCP du PIE et du manuel du programme, pour garantir que le financement des projets d'infrastructure est attribué de manière efficace, efficiente et opportune. La vérification portait principalement sur les changements apportés aux politiques et processus en lien avec les fonds supplémentaires prévus dans le budget de 2016.

La vérification portait sur la période du 1er avril 2015 au 31 octobre 2016 et notamment la période du 1er avril 2016 au 31 octobre 2016, qui correspond à l'affectation du budget de 2016 prévu pour l'infrastructure. Le travail de vérification a été effectué à l'AC (dans la région de la capitale nationale) et dans les bureaux régionaux de l'Ontario et du Québec. On a également examiné la prestation du programme et la mesure du rendement dans les régions de l'Atlantique, de la Saskatchewan, du Manitoba et de l'Alberta.

 

 

3. Démarche et méthodologie

La vérification a été effectuée conformément aux exigences de la Politique sur la vérification interne du Conseil du Trésor et aux Normes relatives à la vérification interne au sein du gouvernement du Canada. L'équipe de vérification a examiné des données probantes pertinentes et suffisantes pour raisonnablement étayer la conclusion de sa vérification.

Les principales techniques de vérification utilisées étaient les suivantes :

La démarche utilisée pour atteindre les objectifs de la vérification comprenait l'élaboration des critères de vérification à partir desquels les observations, les évaluations et les conclusions ont été tirées. Les critères de vérification élaborés pour cette vérification se trouvent à l'annexe A.

De plus, les politiques et directives pertinentes consultées au cours du processus de vérification sont mentionnées à l'annexe B.

 

 

4. Conclusion

L'équipe de vérification a constaté que le Programme a adapté son modèle d'exécution pour l'aligner sur la nouvelle structure du programme et que, durant la période visée par la vérification, les mesures de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle interne en place étaient adéquates; elle a cependant mis en évidence des améliorations possibles des pratiques du Programme pour atteindre ses objectifs de façon plus efficace et plus efficiente. Les secteurs où des améliorations sont possibles sont les suivants : conformité et gestion des risques du programme; processus de gestion du changement, communication et formation; outils, cadres et lignes directrices; mesure du rendement, collecte de données et rapports.

 

 

5. Observations et recommandations

À partir d'un ensemble d'éléments recueillis lors des entretiens, de l'examen des documents et de l'analyse, chaque critère de vérification (voir l'annexe A) a été évalué par l'équipe de vérification et a fait l'objet d'une conclusion. Lorsqu'un écart important était observé entre les critères de vérification et les pratiques courantes, le risque associé à l'écart était évalué et servait ensuite à formuler des conclusions et à documenter des recommandations d'améliorations.

Les recommandations portent sur les éléments à améliorer dans la gestion actuelle du Programme. Elles visent à améliorer l'efficacité et la rentabilité du Programme ainsi qu'à faciliter l'atteinte de ses objectifs.

5.1 Gouvernance et gestion des risques

L'équipe de vérification s'attendait à ce que des comités de gouvernance du PIE soient en place à l'échelle nationale et dans les régions, et à ce qu'ils fonctionnent efficacement. Elle s'attendait précisément à ce qui suit : participation appropriée des parties prenantes, réunions sur une base régulière, présentation et analyse d'information pertinente, documents de décision étayés et communication des décisions et priorités à la direction et au personnel, selon le cas.

L'équipe de vérification a constaté que, si le Comité des Opérations du Ministère se réunissait régulièrement et était formé de parties prenantes appropriées, les décisions clés relatives au PIE n'étaient pas officiellement documentées. Par exemple, le CCP précise que le Comité des Opérations est responsable de l'approbation du CCP, mais il n'y avait aucune preuve de cette approbation. Les responsables du Programme ont fait savoir que la responsabilité à l'égard de l'approbation du CCP avait été transférée au Comité des subventions et contributions des sous-ministres adjoints; or, ce transfert d'approbation n'a pas été consigné officiellement dans le CCP. Par ailleurs, aucune preuve ne faisait état de l'approbation du CCP. Sans documentation officielle des décisions clés, le Ministère ne peut démontrer que les responsabilités sont assumées par les personnes appropriées.

À l'échelon régional, l'équipe de vérification a constaté que, dans une des régions visitées, le comité équivalent au CRGI n'était pas efficace; ce comité ne s'était pas réuni depuis mai 2016 et aucun mandat officiel ne définit ses rôles et responsabilités. Le CRGI joue un rôle clé dans la fourniture de conseils au DGR sur les investissements de projet et dans la surveillance de la mise en œuvre des projets dans les régions. Sans CRGI efficace, il pourrait y avoir un plus grand risque que le DGR n'ait pas toute l'information voulue pour s'acquitter efficacement de ses responsabilités au sein du CHD-OR.

L'équipe de vérification s'attendait également à observer, conformément au CCP, qu'on procédait périodiquement à une évaluation des risques du programme et qu'il y avait des processus facilitant la détermination des risques, leur communication aux supérieurs hiérarchiques, leur atténuation, leur surveillance et la présentation de rapports à leur sujet, et que ces processus soient intégrés au cadre de gouvernance du programme. On s'attendait également à ce qu'il y ait un cadre de conformité et des processus pour appuyer et surveiller la conformité au CCP, et à ce que ces processus soient intégrés au cadre de gouvernance du programme.

L'équipe de vérification a constaté qu'aucune évaluation officielle des risques n'avait été faite et qu'aucun cadre de conformité n'avait été élaboré et mis en œuvre. En l'absence de processus et d'une évaluation officielle des risques, les principaux risques du programme pourraient ne pas être pris en compte. De plus, sans cadre de conformité, des transactions non conformes ou inappropriées pourraient ne pas être détectées. L'équipe de vérification a constaté que, durant la période de vérification, la direction s'était engagée à élaborer un cadre de conformité et d'évaluation des risques du programme.

Recommandation

1. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous-ministre adjoint de l'Organisation des Affaires du Nord, s'il y a lieu, devraient améliorer les méthodes de gouvernance et de gestion des risques, c'est-à-dire :

  • s'assurer que les décisions clés prises par les comités de gouvernance sont documentées de manière officielle;
  • s'assurer que les structures de gouvernance sont en place dans les régions, conformément au CCP;
  • adopter des méthodes de gestion des risques de programme, incluant un cadre de contrôle de programme.

Gestion du changement, communication et formation

L'équipe de vérification s'attendait à observer des méthodes de gestion du changement facilitant l'adoption efficace de changements au programme, notamment la communication opportune aux régions des nouveaux rôles et responsabilités de la DGMOPIR, de son rôle de collaboration avec les régions pour l'exécution des projets, ainsi que des principales personnes-ressources pour le personnel régional du programme. On s'attendait en outre à ce que les principaux documents relatifs au programme (le CCP et le manuel du programme) soient à jour et reflètent les changements apportés au programme, comme la création de la DGMOPIR.

L'équipe de vérification a constaté que, s'il y a eu communication d'information générales avec les régions au moment de la création de la DGMOPIR, elle n'a pas été suivie par la communication de détails sur les rôles et responsabilités de la DGMOPIR, la structure organisationnelle, les processus qui établissaient en détail le rôle de la DGMOPIR dans la collaboration avec les régions et le soutien des régions, de même que les principales personnes-ressources. L'équipe de vérification a également constaté que le CCP et le manuel du programme n'avaient pas été mis à jour pour refléter la création de la DGMOPIR. En l'absence de méthodes appropriées de gestion du changement, il y a un risque accru que les régions ne comprennent pas les changements apportés au programme et ne les appliquent pas, ce qui pourrait résulter en une exécution incohérente, des pratiques non efficientes et un dédoublement des efforts.

L'équipe de vérification s'attendait également à ce qu'il y ait des canaux et mécanismes de communication appropriés, alignés sur les structures et les processus organisationnels et permettant une communication efficace entre les parties prenantes. Or, elle a constaté que de tels canaux et mécanismes n'existaient pas entre la DGMOPIR et les régions, et entre la DGMOPIR et la DGIC.

Certaines régions ont fait état de problèmes de communication avec la DGMOPIR en raison de la structure organisationnelle et du nombre de nouveaux employés à la DGMOPIR et dans les régions. Le fait que la DGMOPIR est structurée en fonction des catégories de biens (écoles, logements, eau et eaux usées, etc.) et que de nombreuses régions sont structurées en fonction des collectivités des Premières nations (p. ex., chaque agent de projet est responsable de multiples collectivités des Premières nations) présente certains défis, et les mécanismes de communication n'avaient pas été adaptés à ces différences structurelles. Par exemple, un agent de projet régional qui travaille avec une collectivité des Premières nations pour le financement d'un projet de logement et d'un projet d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées doit communiquer avec la direction du logement et celle de l'eau potable et des eaux usées, au sein de la DGMOPIR, et leur envoyer des demandes d'information, ce qui entraîne des inefficiences. Par ailleurs, avec l'augmentation du nombre de nouveaux employés à la DGMOPIR et les transferts d'employés, les régions ne savent pas toujours avec qui elles doivent communiquer. Certaines régions ont également indiqué qu'elles reçoivent de nombreuses demandes d'information de la DGMOPIR et de la DGIC, demandes qui se chevauchent parfois, ce qui fait qu'elles doivent répondre plus d'une fois à des demandes similaires, ce qui entraîne des inefficiences et des dédoublements d'efforts.

Enfin, l'équipe de vérification s'attendait à ce qu'il y ait un plan officiel de formation et des ressources pour les nouveaux employés pour faciliter l'exécution du programme. L'équipe a constaté que certaines régions ont dû définir en peu de temps leurs propres méthodes de formation pour les employés existants à la suite des changements apportés au programme, et la formation des nouveaux employés sur le PIE en général.

La formation des nouveaux employés du programme dans les régions prenait souvent la forme d'observation au poste de travail (c.-à-d. formation en cours d'emploi). Une région a indiqué avoir de la difficulté à former les nouveaux employés en même temps qu'elle doit exécuter des projets plus nombreux. Bon nombre des nouveaux employés du programme étaient de nouveaux employés du Ministère et du gouvernement fédéral et ils avaient besoin de plus de formation. L'absence d'un plan officiel de formation et de ressources à l'appui de la prestation du programme entraîne un risque de dédoublement des efforts, chaque région définissant sa propre méthode de formation, et un risque que les méthodes de prestation du programme et les interprétations du CCP soient incohérentes.

L'équipe de vérification s'attendait à ce que les dossiers des projets soient complets, exacts et conformes au CCP. Elle a procédé à des revues de dossiers dans six régions; sur les 41 dossiers sélectionnés, 15 répondaient aux attentes, 12 n'avaient pas été reçus et 14 étaient incomplets. Certaines régions ont dit qu'elles avaient de la difficulté à documenter adéquatement les dossiers compte tenu du nombre accru de projets à exécuter, de ce fait,  elles n'accordaient pas la priorité voulue à la documentation des dossiers.

Globalement, l'équipe de vérification a constaté que les régions qui étaient moins engagées en matière de gestion du changement avaient de la difficulté à assimiler les importants changements. Par exemple, les régions qui n'avaient pas adopté entièrement le SIGI avaient plus de difficulté à planifier la surveillance des projets.

Recommandation

2. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous-ministre adjoint de l'Organisation des Affaires du Nord, s'il y a lieu, devraient tenir compte de l'impact des récents changements apportés au programme et à l'organisation (p. ex., financement prévu au budget de 2016, création de la DGMOPIR et embauche d'ETP), et proposer des initiatives appropriées en matière de communication, de gestion du changement et de formation à l'appui de l'exécution appropriée et efficace du programme, par exemple :

  • améliorer la communication avec les régions en clarifiant les rôles et responsabilités  notamment par l'actualisation du CCP, et envisager le recours aux tribunes existantes (comme le Comité national des directeurs de l'infrastructure et le Comité des gestionnaires de la région de la capitale nationale);
  • revoir les structures organisationnelles actuelles et les processus de gestion, incluant la production de rapports, à l'AC (c.-à-d. entre la DGMOPIR et la DGIC) et entre l'AC et les régions, afin de minimiser le dédoublement des efforts et d'optimiser les ressources;
  • définir un programme de formation officiel à l'intention du personnel affecté au programme, en consultation avec les régions, afin de déterminer les secteurs où les besoins sont le plus grands. Le programme de formation devrait porter sur des domaines comme la tenue de dossiers appropriés et la mise à jour des données (dans le SIGI).

5.3 Planification et exécution des projets

L'équipe de vérification s'attendait à ce que les principaux cadres et outils du PIE soient complets et à jour, incluant le Système national de classement des priorités (SNCP), qui est un outil clé de priorisation et de sélection des projets d'infrastructure, ainsi que les seuils de coûts standards, le CCP et la Délégation des pouvoirs de signature en matière financière pour les paiements de transfert.

L'équipe de vérification a constaté que le SNCP n'avait pas été mis à jour récemment. Bien que des cadres prioritaires visant certaines catégories d'actifs aient été définis récemment, ils ne s'appliquent pas à toutes les catégories de biens. Les régions ont indiqué que les types de projets pouvant être financés en vertu des catégories de biens ou la façon d'établir l'ordre de priorité des projets n'étaient pas clairs. Par conséquent, certaines régions ont dit avoir de la difficulté à aider les Premières nations à cibler les projets d'infrastructure qui pourraient être financés. En l'absence de cadres complets et intégrés, il y a un risque que les projets ne soient pas sélectionnés de manière cohérente et priorisés adéquatement.

L'équipe de vérification a constaté que les seuils nationaux de coûts standards n'étaient fournis que pour les catégories d'actifs des écoles et de l'eau et des eaux usées, et qu'il n'était pas clair si on allait établir des seuils pour d'autres catégories d'actifs. Certaines régions ont dit que les seuils établis pour les deux catégories de biens sont problématiques, du fait qu'ils ne tiennent pas compte des différences régionales, comme les conditions du marché, qui entraînent une augmentation du coût des matériaux et de la main-d'œuvre. À ce jour, cette situation a fait en sorte qu'un fort pourcentage de projets est considéré à risque élevé, nécessitant des approbations supplémentaires à l'AC. On a également indiqué qu'il n'était pas clair que des seuils applicables à d'autres catégories d'actifs allaient être établis ou non. On devrait envisager d'évaluer si des seuils de coûts standards pourraient être établis pour d'autres catégories d'actifs afin de favoriser une plus grande cohérence, et l'utilisation d'une méthode d'approbation des projets axée sur le risque simplifiée et améliorée.

L'équipe de vérification a constaté que, outre le fait que le CCP ne reflétait pas la création de la DGMOPIR, comme mentionné à la section 5.2 du présent rapport, il n'était pas disponible en français. En l'absence d'un CCP dans les deux langues officielles, le Ministère risque de contrevenir à la Loi sur les langues officielles.

L'équipe de vérification s'attendait à trouver des documents clairs sur les processus clés du programme, y compris la réallocation des fonds de projet non dépensés et le financement excédentaire de programme. L'équipe s'attendait aussi à trouver des outils efficaces à l'appui de ces processus.

L'équipe de vérification a constaté des incohérences dans la connaissance des processus dans les régions où elle a effectué des contrôles de la réallocation des fonds de projet non dépensés. Les contrôles ont montré que certaines régions réaffectaient les fonds de projet dans la même catégorie de biens et que d'autres envoyaient les fonds non utilisés à l'AC, qui les réallouait à l'échelle nationale. Par conséquent, sans orientation ou communication claire de l'AC quant à la réaffectation interne des fonds de projet non utilisés, il y a un risque que la réaffectation dans les régions ne respecte pas les priorités du Programme.

Dans le passé, le CCG fournissait une orientation quant au financement excédentaire; le nouveau CCP ne prévoit rien à ce sujet. Les responsables du Programme ont déclaré que l'objectif pour cette année était d'atteindre un taux de financement excédentaire d'environ 20 %; or, le système ministériel d'information sur la gestion financière en place (SAP) et le Système de gestion de l'information sur les subventions et contributions (SGISC) ne permettent pas de financement excédentaire. Les régions ont fait état de la nécessité de créer des systèmes manuels parallèles pour suivre et gérer le financement excédentaire. En l'absence d'orientation claire sur le financement excédentaire et de la mise en œuvre d'outils efficaces à l'appui de ce financement, il y a un risque que le financement excédentaire ne soit pas géré adéquatement, ce qui entraînerait des dépenses excédentaires de fonds du programme.

Recommandation

3. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales devrait actualiser les outils et cadres pertinents, et fournir une meilleure orientation quant aux éléments clés d'exécution du programme, à savoir :

  • actualisation des outils et cadres, c'est-à-dire :
    • mise à jour des cadres propres aux biens pour y inclure les catégories d'actifs manquantes;
    • possibilité de fixer des seuils de coûts normalisés pour d'autres catégories d'actifs, s'il y a lieu, et consultation des régions en ce qui a trait à la variabilité géographique lors de la mise à jour périodique des seuils;
    • mise à disposition d'une version française du CCP;
  • clarification de la procédure à suivre pour la réaffectation interne des fonds de projet non dépensés;
  • fourniture de lignes directrices et d'outils pour la gestion du financement excédentaire.

5.4 Mesure du rendement, collecte de données et rapport

L'équipe de vérification s'attendait à ce qu'il y ait des mesures du rendement à jour favorisant la production de rapports sur les résultats du programme, et à ce que ces mesures soient étayées par des sources de données définies. L'équipe de vérification s'attendait également à ce qu'il y ait des exigences en matière de présentation de rapports sur le Programme et des outils efficaces facilitant le respect de ces exigences.

L'équipe de vérification a constaté que la stratégie de mesure du rendement  du Programme, qui définit les mesures du rendement et les résultats du Programme, n'est pas à jour. Les cibles de rendement n'ont pas été actualisées pour refléter l'incidence du financement accru prévu dans le budget de 2016. Avec l'augmentation considérable du financement de programme, on pourrait s'attendre à ce que les indicateurs de rendement soient plus élevés, vu l'injection de fonds dans l'infrastructure. De plus, l'actuelle stratégie de mesure du rendement du Programme n'inclut pas la catégorie d'actifs culture et loisirs. En l'absence d'indicateurs de rendement complets et utiles qui sont alignés sur les résultats du programme, il sera difficile de démontrer l'incidence du programme en lien avec ses objectifs.

Avec l'injection de fonds prévue par le budget de 2016, les parties prenantes manifestent un plus grand intérêt pour le choix et la mise en œuvre des projets d'infrastructure. Il y a eu de nombreuses demandes, provenant tant de l'interne que de l'extérieur du Ministère, pour qu'on fasse preuve de transparence dans l'utilisation de ces fonds. À l'échelon régional, cela a donné lieu à de multiples demandes de collecte de données supplémentaires et de présentation de l'information de diverses façons. La présentation des données au moyen de l'outil actuel a présenté un défi pour les régions. Par conséquent, certaines régions ont dit qu'elles avaient affecté du personnel à temps plein pour répondre aux demandes de déclaration, ce qui a eu pour effet qu'on a consacré considérablement de temps et de ressources au respect des exigences de déclaration du programme. En l'absence d'exigences officielles et étayées par des outils solides qui permettent la présentation de rapports efficaces et efficients, il y a un risque accru d'inefficacité du processus de production de rapports.

Recommandation

4. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous-ministre adjoint de l'Organisation des Affaires du Nord devraient actualiser les mesures de rendement du programme et améliorer les mécanismes de collecte des données et de production de rapports connexes, par exemple :

  • actualiser la stratégie de mesure du rendement, incluant un examen de la pertinence des indicateurs de rendement applicables aux résultats du programme et la confirmation des sources de données. Pour ce faire, on pourrait tenir compte des efforts faits par le Ministère pour actualiser la stratégie de mesure du rendement à la lumière de la mise en œuvre de la Politique sur les résultats du Conseil du Trésor;
  • définir une stratégie de production de rapports sur le programme, incluant les exigences en matière de rapport et les besoins en ce qui a trait à la collecte de données, de même que les outils permettant de répondre aux exigences en matière de rapport.

5.5 Éléments à prendre en considération

Dans le contexte de la gestion par le PIE de l'augmentation considérable des fonds alloués au Programme dans le budget de 2016, l'équipe de vérification a relevé quelques autres éléments à prendre en compte :

  • Administration du Programme : Il y a lieu de poursuivre l'évaluation et la mise à jour des structures et processus administratifs du Programme pour les aligner sur les changements à venir. Ceci devrait être fait en collaboration avec le personnel affecté à l'exécution du Programme (dans les régions et à la DGMOPIR) afin de mieux comprendre les besoins des différentes régions. Des séances de travail interfonctionnelles pourraient être organisées, par exemple, pour échanger les leçons apprises, pour commencer à cibler les améliorations à apporter à la conception du programme.
  • Financement du fonctionnement et de l'entretien : Compte tenu de l'importante augmentation du financement de projets d'infrastructure ciblés prévue dans le budget de 2016, il faudra déterminer comment le Programme financera les activités de F et E des biens visés. Par ailleurs, il faudra continuer de trouver des occasions d'améliorer la capacité dans les collectivités des Premières nations pour compléter et optimiser le financement des activités de F et E. Cela suppose, par exemple, la poursuite de l'élargissement et du financement du Programme de formation itinérante et des programmes des Conseils tribaux.
  • Intégration des systèmes : Compte tenu des exigences plus strictes en matière de production de rapports, il faudrait envisager l'intégration des divers outils du programme - SAP, SGISC et SIGI - pour permettre la production de rapports plus efficaces et plus efficients.
 

 

6. Plan d'action de la direction

Recommandations Réponses de la
direction / Actions
Gestionnaire
responsable (Titre)
Date prévue de
mise en œuvre

1. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous ministre adjoint de l’Organisation des Affaires du Nord, s’il y a lieu, devraient améliorer les méthodes de gouvernance et de gestion des risques, c’est à dire :

A) s’assurer que les décisions clés prises par les comités de gouvernance sont documentées de manière officielle;

A) Les processus liés aux principaux comités ministériels de gouvernance pour la surveillance des infrastructures (le comité des opérations, le comité interne des opérations de la direction générale, le comité du secteur des opérations régionales et le sous-comité des infrastructures des opérations régionales) seront revus et mis à jour en collaboration avec les régions pour s’assurer que toutes les décisions importantes sont officiellement documentées.

Sous-ministre adjointe principale, Opérations régionales

et

Sous-ministre adjoint, Organisation des Affaires du Nord

A) i) Les processus de gouvernance seront revus en accord avec les décisions de 2017-18 T1 de 2017-2018

ii) Les processus opérationnels qui incluent les contrôles internes seront documentés et revus périodiquement T2 de 2017-2018

B) s’assurer que les structures de gouvernance sont en place dans les régions, conformément au cadre de contrôle du programme (CCP); B) Les processus régionaux liés aux structures de gouvernance des infrastructures seront revus d’un point de vue de la conformité. Cette revue sera menée par les régions avec le support de la DGIC. B) Les processus liés aux structures de gouvernance régionale, dont les contrôles internes, seront revus, documentés, communiqués et mis en œuvre T1 de 2017-2018
C) adopter des méthodes de gestion des risques de programme, incluant un cadre de contrôle de programme.

C) Les pratiques de contrôles et de gestion des risques ont été revus en 2016-2017 suite au travail de diligence raisonnable préalable entrepris par la DGSVA. Le plan d’action lié à cette vérification préalable prévoyait de compléter en deux ans le programme de conformité du PIE incluant le cadre de contrôle. En 2016-2017, le programme a complété la première évaluation des risques du PIE en collaboration avec les régions. Les résultats seront basés sur le travail en cours sur les pratiques de gestion des risques et sur les plans d’atténuation en rapport avec le plan d’action de la direction.

Ces éléments seront intégrés dans le plan d’action développé pour le cadre de conformité du programme. Ce cadre, qui comprendra des processus opérationnels mis à jour, sera mis en œuvre en 2017-2018.

C) i) Plan d’action du programme d’atténuation des risques T1 de 2017-2018

ii) Plan d’action du programme de conformité T1 de 2017-2018

iii) Plan d’action du cadre de de conformité du programme T4 de 2017-2018

2. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous-ministre adjoint de l’Organisation des Affaires du Nord, s’il y a lieu, devraient tenir compte de l’impact des récents changements apportés au programme et à l’organisation (p. ex., financement prévu au budget de 2016, création de la DGMOPIR et embauche d’ETP), et proposer des initiatives appropriées en matière de communication, de gestion du changement et de formation à l’appui de l’exécution appropriée et efficace du programme, par exemple :

A) améliorer la communication avec les régions en clarifiant les rôles et responsabilités notamment par l’actualisation du CCP, et envisager le recours aux tribunes existantes (comme le Comité national des directeurs de l’infrastructure et le Comité des gestionnaires de la région de la capitale nationale);

A) L’approche du secteur et les pratiques pour assurer une communication adéquate et effective avec les régions seront clarifiées en 2017-2018 à travers les cadres de gouvernance et d’autorité du PIE (dont le cadre de contrôle du programme). L’exercice sera effectué en collaboration avec les régions incluant les domaines tels que le programme de conformité et la surveillance de grands projets et complexes pour déterminer des pratiques exemplaires et les communiquer.

Sous-ministre adjointe principale, Opérations régionales

et

Sous-ministre adjoint, Organisation des Affaires du Nord

A) i) Analyse du CCP. T1 de 2017-2018

ii) Mise à jour du CCP. T2 de 2017-2018

iii) Nouvelle version du CCP. T3 de 2017-2018

B) revoir les structures organisationnelles actuelles et les processus de gestion, incluant la production de rapports, à l’AC (c. à d. entre la DGMOPIR et la DGIC) et entre l’AC et les régions, afin de minimiser le dédoublement des efforts et d’optimiser les ressources; B) Les rôles et les responsabilités seront précisées dans un organigramme qui inclura les contacts clé pour de l’information. Des processus standardisés pour gérer les demandes et les approbations seront déterminés conjointement avec les régions. Ces outils seront partagés le plus largement possible et mis à jour lorsque nécessaire.

B) i) Mise à disposition du document sur les rôles et les responsabilités. T1 de 2017-2018

ii) Outils disponibles. T2 de 2017-2018

C) définir un programme de formation officiel à l’intention du personnel affecté au programme, en consultation avec les régions, afin de déterminer les secteurs où les besoins sont le plus grands. Le programme de formation devrait porter sur des domaines comme la tenue de dossiers appropriés et la mise à jour des données (dans le SIGI). C) Une analyse formelle des besoins en formation est prévue en 2017-2018, ceci en collaboration avec les ressources humaines, les régions et la direction générale de mise en œuvre des projets d’infrastructure régionaux. Cet examen comprendra une analyse des besoins et du matériel existant. Durant cet examen, les principaux outils et autres documents de support lié à la formation seront identifiés et développés pour répondre aux besoins de formation à court terme et optimiser le programme au niveau du secteur des opérations régionales, ceci afin de mettre à jour le groupe Infrastructure Communautaire sur GCConnex. Cette initiative devrait appuyer le processus de gestion des risques, le programme de conformité ainsi que la gestion du changement, avec pour résultat une mise en œuvre plus uniforme du programme.

C) i) Evaluation formelle. T1-T3 de 2017-2018

ii) Outils – Politiques. T1 de 2017-2018

iii) Calendrier annuel des formations à l’administration centrale et dans les régions. T2 de 2017-2018

iv) Présentation des formations élémentaires sur les catégories de bien. T2 de 2017-2018

v) Ensemble d’outils pour les nouveaux employés. T1 de 2017-2018

vi) Mise à jour relative au PIE sur la page GCPedia. T1 de 2017-2018

3. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales devrait actualiser les outils et cadres pertinents, et fournir une meilleure orientation quant aux éléments clés d’exécution du programme, à savoir :

A) actualisation des outils et cadres, c’est-à-dire :

  1. mise à jour des cadres propres aux biens pour y inclure les catégories d’actifs manquantes;
  2. possibilité de fixer des seuils de coûts standards pour d’autres catégories d’actifs, s’il y a lieu, et consultation des régions en ce qui a trait à la variabilité géographique lors de la mise à jour périodique des seuils;
  3. mise à disposition la version française du CCP;

A) i) La DGIC travaillera de concert avec les régions et la DGMOPIR pour élargir le cadre d’évaluation existant afin de s’assurer que tous les biens sont évalués.

ii) Une évaluation est présentement menée par une tierce partie afin d’évaluer les différentes options pour le développement de seuils de coûts standards pour les catégories de biens dans le cadre du fonds d’infrastructure des Premières nations (par ex. la connectivité, les routes, les ponts). Cette évaluation inclura la participation des régions ainsi que l’utilisation de leurs données. La portée de cette évaluation tiendra compte des différences géographiques entre les régions, des engagements spécifiques en termes de durée de vie et/ou de l’intégration d’une indexation.

iii) Traduction du CCP complétée.

Sous-ministre adjointe principale, Opérations régionales

A) i) Le cadre de classement des priorités sera élargi afin d’inclure tous les coûts mentionnés dans le PIE et dans le fonds d’infrastructure pour les Premières nations. T2 de 2017-2018

ii) Achèvement de l’évaluation des seuils de couts standards par une tierce partie. T4 de 2017-2018

iii) Publication imminente du CCP. T4 de 2016-2017

B) clarification de la procédure à suivre pour la réaffectation interne des fonds de projet non dépensés; B) Les procédures de réallocation des financements non utilisés ont été précisées par la DGIC en collaboration avec le secteur du DPF et mis à jour dans le manuel de régime de gestion budgétaire de 2017-2018. B) Mise en œuvre des procédures de réallocation complétée.
C) fourniture de lignes directrices et d’outils pour la gestion du financement excédentaire. C) La DGIC travaillera avec le secteur du DPF, les régions et la DGMOPIR pour fournir des directives et des outils relatifs à la gestion du financement excédentaire. Ils seront inclus dans la documentation relative au programme notamment dans les documents portant sur les processus opérationnels et qui incluent également les contrôles internes.

C) i) Directives et outils pour gérer les fonds, le financement, le financement excédentaire et la tolérance au risque. T3 de 2017-2018

ii) Documentation des processus et des pratiques opérationnels. T4 de 2017-2018.

4. La sous-ministre adjointe principale des Opérations régionales et le sous-ministre adjoint de l’Organisation des Affaires du Nord devraient actualiser les mesures de rendement du programme et améliorer les mécanismes de collecte des données et de production de rapports connexes, par exemple :

A) actualiser la stratégie de mesure du rendement, incluant un examen de la pertinence des indicateurs de rendement applicables aux résultats du programme et la confirmation des sources de données. Pour ce faire, on pourrait tenir compte des efforts faits par le Ministère pour actualiser la stratégie de mesure du rendement à la lumière de la mise en œuvre de la Politique sur les résultats du Conseil du Trésor;

A) En prévision du remplacement de la structure de gestion, des ressources et des résultats par la politique sur les résultats du fait de la mise en œuvre du processus de déliverologie, nous anticipons une période de transition avant de pouvoir mettre à jour la stratégie de mesure de rendement. Toutefois les sources d’autorité du PIE prennent en compte l’actuelle stratégie de mesure de rendement en vigueur.

Sous-ministre adjointe principale, Opérations régionales

et

Sous-ministre adjoint, Organisation des Affaires du Nord

A) La transition relative au processus de déliverologie se fera sur une période de 9 mois à compter de février 2017. La mise à jour de la stratégie de mesure de rendement sera complétée au T4 de 2018-2019.
B) définir une stratégie de production de rapports sur le programme, incluant les exigences en matière de rapport et les besoins en ce qui a trait à la collecte de données, de même que les outils permettant de répondre aux exigences en matière de rapport. B) En s’appuyant sur les actions entreprises en 2016-2017, la DGIC continuera de travailler avec les différents partenaires notamment la DGMOPIR, le secteur des opérations régionales et les bureaux régionaux pour mieux définir une stratégie d’élaboration de rapports pour le PIE afin de répondre à la recommandation. Cette stratégie s’enlignera avec les autres actions du ministère en matière de gestion de données clés. Cela réduira la duplication et la collecte de données ponctuelle et inclura des outils et des systèmes relatifs à l’élaboration de rapports pour appuyer l’intégration de données financières et celles relatives aux projets provenant de différents systèmes (SIGI, SAP, SGISC). B) La stratégie d’élaboration des rapports du Programme sera élaborée d’ici le T3 de 2017-2018.
 

 

Annexe A : Critères de vérification

Afin de garantir le niveau d'assurance approprié pour répondre aux objectifs de la vérification, les critères de vérification suivants ont été élaborés :

1. Gouvernance et supervision

1.1 AANC utilise des processus de gouvernance pour la surveillance de l’exécution du programme, et les rôles et responsabilités sont clairement définis et communiqués.

2. Gestion des risques

2.1 Des processus appropriés de gestion des risques ont été définis pour favoriser l’exécution efficace du PIE.

3. Gestion de l’effectif

3.1 La capacité et les compétences facilitent l’exécution efficace et opportune du PIE.

4. Exécution du programme

4.1 Des structures et processus organisationnels appropriés sont en place pour appuyer efficacement l’exécution du PIE.

4.2 Le PIE est exécuté de manière efficace et efficiente, conformément au Cadre de contrôle du Programme (CCP) et au Manuel du programme.

5. Mesure du rendement

5.1 Il existe un cadre adéquat de gestion du rendement qui permet de mesurer l’atteinte des objectifs et l’obtention de résultats dans le cadre des activités du PIE, et de rendre des comptes à ces sujets.

6. Information pour la prise de décisions

6.1 Des contrôles sont en place en ce qui a trait aux systèmes d’information qui facilitent l’exécution du PIE, pour garantir la fiabilité des données.

6.2 Les processus et les systèmes d’information permettent le suivi, la compilation et la communication de données et les mesures de prévention et de gestion des manquements de manière uniforme, efficiente, efficace et rapide aux fins de la prise de décisions.

 

 

Annexe B : Politiques, lignes directrices et orientations pertinentes

Les documents suivants ont été consultés lors de l'élaboration du présent rapport :

 
 

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